Ben oui parce que moi je parle plus. 200 pages et des broutilles. /3 du livre. Immersion totale. Pas envie d'en finir. Calme - relatif. Seulement voilà : ce matin, la source est tarie. Impossible d'aligner trois mots qui se tiennent alors que j'ai toute la scène écrite et dessinée dans ma tête.
Qu'à cela ne tienne. Je ne m'affole pas. Je sais que les pauses s'imposent d'elles-même quand la pression se fait trop forte (surtout quand on a encore mal aux dents). Le temps de rectifier quelques détails ici et là au fil des toutes dernières pages et l'inspiration me reviendra en coup de vent, je peux vous l'assurer.
Faut dire : qu'en ce moment je lis Philippe Djian et ça me met sur les nerfs. Le bonhomme m'est antipathique et je ne dirai pas pourquoi, mais à l'âge de vingt-cinq - trente ans j'étais raide-dingue de sa littérature. Comme je suis infidèle comme pas deux je l'avais laissé tomber sur le bord du chemin depuis tout ce temps. Un coup de chance pour lui et moi, à la foire aux livres de Chavril jeudi dernier 1er mai il y avait tellement de lecteurs effrénés dans les rangs ( les premières gouttes de pluie venaient de nous rabattre dans le gymnase de l'école) que j'ai dû me résoudre à me clouer sur place et prendre ce qui me tombait sous la main : c'est à dire trois romans du même auteur. Ce qui m'évitait de me déplacer à travers une foule compacte avec mon sac-à-dos qu'écrabouillaient religieusement les boulimiques de lecture au rabais.
J'ai dit que j'aimais les livres de Philppe Djian. Tout bien réfléchi, il me fait crever de jalousie. Son style me tape sur les nerfs et j'en raffole. En plus ce salaud réussit l'exploit de vivre de sa littérature et s'offre du bon temps au bord de la mer tout en se payant le luxe d'être écrivain, c'est à dire un vrai dingue, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Le pire, c'est qu'il blague à chaque ligne et que ça me fait mourir de tristesse. Depuis jeudi dernier je m'enfile méthodiquement, le sourcil froncé, trois de ses romans. Dans l'ordre : Zone Erogène (j'ai failli descendre dans le Sud pour l'étrangler), Maudit Manège (j'ai le cœur comme une pierre), et je vais commencer Échine (qu'est-ce qu'il me réserve encore ? ).
Ce matin, vu que je n'arrivais pas moi-même à pondre une seule ligne raisonnable, j'ai fait un tour sur le Net pour en apprendre un peu plus sur l'homme et l'auteur. J'ai pratiquement rien trouvé. On ne parle même pas de la fragilité légendaire de son cœur. Il n'a pas de site officiel, mais je n'ai pas souvenance qu'il ait écrit dans ses livres qu'il était un blogueur.
Voilà où j'en suis, et pour m'aérer la tête ce matin j'ai fait mon viron traditionnel à Nature en Fête que j'attends normalement avec une grande impatience. Je vous en toucherai un mot dans trois minutes. Vous comprendrez mieux que l'écriture ne laisse pas grand-place aux loisirs, non plus qu'à des inspirations plus vertes et fleuries.
A tout de suite, toutes et tous, je reviens dans quelques minutes avec ma version personnelle de Nature en Fête édition 2014.