Je n'ai pas pour habitude de parler cinéma. Du moins pas trop. Le film qu'a diffusé Arte hier dans la soirée faisant exception dans tous les sens du terme j'éprouve le besoin de lui consacrer quelques lignes. Peut-être que vous-même vous l'avez regardé. Ou bien, vous avez évité, pour ne pas vous confronter une fois de plus à un scénario-catastrophe de fin du monde. Mais je vous assure que ce film n'a rien à voir avec les autres et c'est peut-être le film le plus beau que j'ai vu de toute ma vie. Ce matin, en ouvrant les yeux, j'avais encore ses images terribles dans la tête.
Le film commence comme ça : par des images d'une beauté pétrifiante : un cheval qui s'affaisse au ralenti dans la nature obscurcie. Une mère, son enfant dans les bras, qui essaie de se relever et de fuir, mais dont tous les mouvements semblent entravés par une force supérieure qui la cloue sur place. Une jeune femme blonde, fascinée, qui regarde courir de l'électricité au bout de ses doigts. Et cette planète, qui porte le nom de Melancholia, s'approcher de la Terre.
C'est l'histoire de Justine (Kirsten Dunst), une jeune femme étrangement décalée, qui se marie. A cette occasion, est donnée une magnifique et coûteuse réception. Plus on avance dans la nuit, plus elle devient mélancolique. Elle finira par sombrer dans la dépression. Pendant ce temps, une planète qui se cachait derrière le Soleil, passe devant l'étoile rouge Antarès, et progresse en direction de la Terre. On apprendra plus tard qu'elle n'a pas heurté Mercure. Elle n'a pas heurté Vénus. Est-ce qu'elle heurtera la Terre, ou pas ?
Et Justine, sereine comme jamais, sa sœur Claire (Charlotte Gainsbourg), de plus en plus inquiète, et le mari de Claire, émerveillé, se relaient derrière le télescope braqué sur le ciel et sur la planète bleue qui s'approche et qui se lève tous les soirs avec la Lune. Et comme prévu elle frôle la Terre avant de s'éloigner.
Mais ...
Vous n'avez pas vu ce film ? - Je vous en prie, regardez-le. C'est une ode incroyable à notre petitesse humaine, à la toute-puissance de l'espace infini, qui donne sa juste mesure à notre place dans l'univers, tellement infime, tellement précaire ... et si tragiquement isolée. Une oeuvre envoûtante, angoissante et déchirante que nous offre là Lars von Trier. Un cadeau grandiose, inoubliable, et qui donne à réfléchir sur le sens de l'existence et la sombre, inéluctable, destinée de l'humanité.
PS : à presque un mois de Noël je me suis autorisé un fond de blog un peu plus ludique, voire enfantin. Et c'est vrai, je ne suis pas très souvent sur vos blogs en ce moment. La semaine est chargée, le week-end trop court, et je prends du retard dans mes visites et ma réponse à vos commentaires. Mais ce n'est que partie remise, et je prendrai le temps, un de ces jours, de venir vous lire et vous commenter. D'ici là je vous souhaite une bonne fin de soirée, une bonne nuit, et ne rêvez pas de fin du monde. Il faut espérer qu'elle n'est pas pour demain.