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Le blog de Thaddée

"Ce qui parle le mieux de nous, ce n'est pas ce que nous disons, c'est ce que nous faisons. Je fais des livres qui parlent de moi sans le dire." TS | Actualité OB Kiwi et plates-formes de blogs, Déco blogs, Balades à Sète, Chroniques lyonnaises et fidésiennes, Escapades, Histoires de chats et d'oiseaux, Littérature, Photographie, Société, Poupées, Tricot, La vie ... Communauté : "Victor & Victoria", esprit shabby chic, romantique et cosy.

Le train

Publié le 2 Janvier 2016 par Thaddée in Journal d'un écrivain, Récits Petits mystères au quotidien

Hier après-midi sur un banc dans le parc de l'hôpital, j'expliquais à ma sœur que l'écriture pouvait constituer une excellente auto-psychanalyse. Pour preuve, il y a quelques années j'ai jeté sur une page tous les souvenirs, même déformés, d'un événement traumatisant de mon enfance ; j'ai exploré ces lambeaux de mémoire et j'ai mené une enquête, au sens propre du mot, sur les circonstances du drame. Quand j'eus mis le point final à cette analyse, plus jamais ensuite je n'ai connu d'épisodes dépressifs. Oh ça m'a fait mal de me creuser la cervelle, un mal de chien, ça fait toujours mal de crever un abcès, mais quelle efficacité redoutable eut ce traitement de choc !

L'écriture, expliquais-je à ma sœur, est un révélateur de l'inconscient. Autant que tu parles, tu ne diras que des choses présentes à ton esprit. Pour peu que tu parles à quelqu'un, ce qui ne manque pas d'arriver, ton discours sera tributaire de l'écoute et des réactions de ton interlocuteur. Alors que, lorsque tu écris, c'est l'écriture qui te répond. Tu n'es pas seule : il y a toi et l'écriture. Entre vous, un échange massif, incontrôlé, d'émotions, de sentiments, et de souvenirs refoulés. L'écriture lit dans tes trous de mémoire. L'écriture met à jour des souffrances dont tu n'as même pas connaissance. En te maltraitant, l'écriture te délivre des traumatismes les plus enfouis, les plus illisibles ; elle entre en communication avec la part la plus sombre et la plus méconnue de toi-même. Elle est le miroir de ton inconscient.

Les rêves aussi sont le miroir de l'inconscient. C'est pourquoi il me tient tant à à cœur de retranscrire ceux dont le souvenir reste vif à mon réveil, et pendant quelques heures encore après mon réveil. J'y vois des éléments récurrents revenir à la charge, comme le fait d'avoir déménagé à mon insu dans un appartement immense déjà habité par d'autres personnes, et dont j'ignore où il se trouve, et qui en a signé le bail.

Mes rêves sont généralement peuplés d'une galerie de personnages loufoques, insensés, qui ont le pouvoir de se métamorphoser (ce qui se fait quelquefois à leur détriment).

Témoin le rêve qui suit, et que j'ai fait dans la nuit du jeudi 31 décembre 2015 au vendredi 1er janvier 2016.

Pixabay, Images gratuites

Pixabay, Images gratuites

Le train

En sortant de chez moi ou de je ne sais où je me fais agresser par un fou qui me frappe avec sa canne. A peine a-t-elle effleuré mon épaule ; mais l'intention de faire mal était réelle. Je préviens les autres passants qu'il est dangereux. Sur le chemin, il tue des animaux. Surtout de gros oiseaux.

Moi je poursuis ma route et j'engage la conversation à droite à gauche, jusqu'au moment où je m'incruste carrément dans une étrange famille de trois personnes : il y a le père qui, par quelque prodige ou formule chimique, a choisi de garder l'apparence d'un garçon de dix ans bien rose et bien rond ; il y a la fille, cartomancienne ou je ne sais quoi, très mystérieuse en tout cas ; en troisième lieu, une créature d'apparence humaine, de sexe masculin, couchée sur un canapé, à qui le père donne l'illusion de la vie en repeignant sans cesse ses mèches noires, comme si sa chevelure bougeait réellement.

Il est si tard, qu'il n'est plus l'heure de rentrer chez moi. Ces gens m'accueillent en m'installant un matelas par terre, cependant que le père entre et sort et que la fille n'arrête jamais de parler. Je lui raconte où j'habite. Si loin. Qu'au-delà de cette nuit je ne sais pas si j'aurai le temps de jamais rentrer chez moi.

Dans la nuit, le père rentre et me fait revêtir des vêtements propres, et mettre une cravate. Il me donne un billet de train pour Aloa, d'où je prendrai le suivant pour rentrer chez moi.

Mais le trajet est long, à pied, de chez eux jusqu'à la gare. Et ce n'est pas facile d'avancer avec le chat qui risque de m'échapper, quand il ne se bat pas avec un autre chat qui lui ressemble tellement que je n'arrive pas à les différencier.

Dans le train, il faut rester debout. J'ai déjà pris ce train, au moins dix fois.

NB - Il manque des éléments fantastiques à ce récit. Je le sais parce que j'en conserve la sensation, même s'il m'est impossible d'en restaurer les détails.

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C
Oui, écrire est toujours bénéfique de même que noter ses rêves.<br /> Tu as de la chance de pouvoir t'en souvenir assez longtemps pour pouvoir les noter.<br /> Les miens s'évaporent comme rosée au soleil.
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T
La plupart des miens s'effacent aussi dès le réveil. Certains portant m'imprègnent si totalement qu'il m'est possible de les retranscrire., ce qui m'a permis de noter certaines similitudes entre eux. J'adore ces petites histoires sans queue ni tête. Bonne Année Clodoweg, à toi et à tes proches. J'ai un mal fou à laisser des commentaires sur ton blog, je ne sais pas si mon dernier com est passé. Quoi qu'il en soit je te souhaite une meilleure santé. A bientôt !
C
Oui écrire fait du bien si l'on sait écrire, peindre fait du bien si l'on sait tenir un pinceau, jouer du piano fait du bien si l'on sait en jouer ... <br /> S'exprimer fait du bien !<br /> Très bonne année Thaddée et câlinous à Félix
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T
Toutes les expressions artistiques sont un moyen de mieux se connaître. Peut-être aussi faire des choses de ses mains, ce que je ne sais pas faire. Très belle année à vous aussi Chatdesîles, et à Colibri et Eowin ♥
F
l'écriture une bonne thérapie et on fait vraiment de drôles de rêves
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T
L'écriture est une bonne thérapie, oui. Par contre les rêves sont difficiles à décoder !