Ces quelques dernières années je vous proposais un conte de Noël trouvé sur le Net ou dans un magazine. Cette année je n'ai point trouvé. Plus précisément : je n'ai pas cherché. A l'heure où nous, ses enfants, nous nous faisons beaucoup de souci pour notre maman, me reviennent d'antan les plus beaux souvenirs de mon enfance, à l'époque où j'habitais Valence dans la Drôme, et que j'avais cinq ou six ans.
Qui dit Noël dit jouets, et je me suis remémoré non sans émotion l'immense vitrine illuminée des Jouets Caffarel. Comme c'était merveilleux, toutes ces poupées, ces cuisinières, ces dînettes, auréolées de guirlandes lumineuses et dorées ! Et c'est en voulant savoir si le magasin existait encore que j'ai découvert le site Mémoire de la Drôme, un véritable album photo de ma prime jeunesse, si chère à mon coeur.
Bien sûr, hélas, les Jouets Caffarel ont fermé. Ainsi que les Dames de France et Stoprix. Toutes ces enseignes synonymes de félicité se sont engouffrées dans la modernisation de la ville, et n'en restent que mes plus beaux souvenirs teintés de nostalgie.
Mémoire de la Drôme : la Drôme d'hier et d'aujourd'hui, images et sons avec le soutien financier du Conseil Général de la Drôme, et 165 communes drômoises dont Valence, Bourg-lès-Valence, e...
Il n'est pas autorisé par le site Mémoire de la Drôme de prélever des photos d'archives, ainsi je vous invite à les voir à leur adresse et de mon côté, j'ai reconstitué comme j'ai pu les trajets quasi quotidiens de ma petite enfance. Nous habitions au-dessus de Stoprix, c'est dire que nous descendions souvent faire les commissions maman et moi, et j'en rapportais plus souvent qu'à mon tour surprises et poissons rouges. Je me rappelle aussi l'irritante petite musique du magasin. C'était dans les années 60.
Il se peut que maman et moi apparaissions dans cette vidéo. En tout cas il s'en est fallu de peu que nous n'y figurions pas, car nous y passions beaucoup de temps. De même, nous allions assez souvent aux Dames de France, aujourd'hui fermées.
Les Dames de France sont restées dans mon coeur comme étant le magasin le plus luxueux que j'aie jamais vu, même le Printemps à côté c'est de la gnognotte. L'ascenseur avec liftier s'il-vous-plaît se trouvait à droite du large et bel escalier dont les marches étaient recouvertes d'une espèce de cuir rouge, lequel craquait doucement quand nous marchions dessus. L'odeur, la musique d'ambiance, sont imprimées dans ma mémoire à jamais. C'est là que j'ai acheté sa boîte à musique à ma grand-mère. C'était le bon temps, et je ne le savais pas. Quand on est enfant, on ne sait pas qu'on est en train de vivre les années les plus heureuses de sa vie. On les vit, c'est tout, et c'est très bien comme ça.
Il y avait aussi les Nouvelles Galeries, que j'ai pas mal fréquentées pendant mon adolescence. Je me souviens qu'à gauche en entrant il y avait les bonbons, c'était un spectacle hallucinant ces bonbons de toutes les couleurs. Mes préférés, c'étaient les berlingots. Mais j'avais toujours sur moi une boîte de Zan, et une pièce pour m'acheter des Smarties au distributeur de l'école. En ce temps-là, on ne menait pas de campagne contre l'obésité. Il n'y avait pas d'enfant obèse.
Et puis je ne peux pas évoquer ma bonne vieille ville de Valence sans vous parler de l'incroyable parc Jouvet où je passais le plus clair de mes samedi et mes dimanche après-midi, avec ma pelle et mon seau, mon râteau, mon tamis, en compagnie de mes parents et de mes grand-parents. Ce parc, nous nous y promenions encore ma grand-mère et moi dans les années 90, lorsqu'elle habitait Bourg-les-Valence. Je pense que l'endroit le plus majestueux du parc Jouvet c'est son belvédère, mais quand j'étais à l'âge de faire des pâtés de sable je lui préférais de loin mon petit coin secret sous les arbres.
Ainsi va la vie qui devient souvenir ... Amitiés. Thaddée