Ce vendredi 24 février j'ai reçu dans ma boîte mail un courriel d'Odile Masquelier, créatrice du Jardin de la Bonne Maison classé "jardin remarquable" à La Mulatière dans le Rhône. Je vous recopie ci-dessous l'intégralité de sa lettre.
Chers visiteurs et amis,
Le printemps est arrivé en douce, les abeilles se bousculent, et hésitent entre Galanthus, Crocus, Cyclamens coum, Hellébores et Bruyères.
Le jardin de La Bonne Maison ouvrira ses portes le mercredi 1er mars ; les visiteurs seront les bienvenus, de 9h30 à 12h30, tous les jours sauf le dimanche.
Sonnez la cloche au n° 101. Venez découvrir les bulbes du Jardin Secret qui se sont multipliés par centaines, l’allée des narcisses qui promet d’être très belle.
Pour les parfums, les Viburnum, les Daphné, les Sarcoccoca humilis et le délicieux Abeliophyllum vous étonneront.
Les narcisses et tulipes pointent leurs feuilles par centaines en bordure des sous-bois et sous les pivoines.
La Bonne Maison vous attend ...
Dear visitors and friends,
Spring has arrived ‘on the quiet’, and the bees jostle their way to Snow drops, Crocus, Cyclamen, Iris reticulata, Helleborus, and Heathers.
Narcissus are already on stage.
The garden of La Bonne Maison will open on Wednesday March 1st, visitors who wish to discover the bulbs who seed themselves by the hundreds in the Secret Garden,
will be welcome every morning from 9:30 until 12:30, Sundays excepted. Ring the bell at N° 101
Concerning fragrances, Viburnum, Daphné odora aureomarginata, Sarcoccoca humilis and especially the delicious Abeliophyllum are waiting for you.
Bien sûr, depuis que j'attendais la réouverture du Jardin de La Bonne Maison je n'ai pu résister à la tentation de m'y précipiter. Je vous invite à lire la première page de l'édition 2017 de La Bonne Maison, que nous feuilletterons tout au long de cette année jusqu'à sa fermeture au mois de novembre. Bonne lecture !
Dès mon arrivée, je demande un abonnement : 30 euros pour l'année. Mais Odile Masquelier ne prend pas la carte bleue, j'aurais dû y penser, et je n'ai ni chéquier ni argent liquide sur moi. C'est alors qu'elle me propose gentiment de payer à ma prochaine visite. J'accepte, bien sûr. Ma carte de membre en poche, je pars à la rencontre du printemps dans son jardin enchanté après avoir longuement discuté avec elle. J'apprends notamment que la Clématite, la Rose et la Pivoine sont des fleurs d'origine française.
D'emblée, me sautent aux yeux les premiers roses du printemps. Une réjouissance bienvenue après les rigueurs de l'hiver, avec tout ce qui se passe en ce moment dans le monde, me dit Odile Masquelier.
Au milieu du bassin est installé une sorte de crapaud en pierre que je n'avais pas remarqué les fois précédentes. Peut-être est-il nouveau venu ; peut-être était-il dissimulé par les hautes herbes aux mois de septembre et d'octobre de l'année dernière.
Ce double bassin qu'Odile Masquelier appelle "la bassin à la sirène qui se lave les cheveux" a connu une anecdote que je vous rapporte aujourd'hui : un jour, un visiteur admirait les trois tortues de céramique immobiles au bord du bassin ... quand soudain l'une d'elle a bougé l'oeil ! Il s'agissait en effet de l'une des deux tortues de Floride qu'un couple, contraint de déménager, avait confiées à Odile. L'une de ces deux tortues a été enlevée par une corneille.
Odile Masquelier s'intéresse aux revues anglaises qu'elle juge plus "pointues" que les françaises. De même, elle préfère l'enchevêtrement des jardins anglais que le sage alignement des jardins à la française. Elle apprécie les géraniums qui se répandent tout seuls sur le terrain, et les vers de terre qui transportent certaines pantes quelques mètres plus loin. La nature travaille en partie toute seule. Il faut lui faire confiance et compter sur ce qu'elle offre ... Tout au moins si l'on n'est pas fan des parterres bien propres et bien ordonnés.
D'ici quinze jours, exploseront les couleurs du printemps. Un rendez-vous que je ne saurais manquer, et d'une pour m'émerveiller devant les centaines de fleurs à venir, et de deux pour régler le prix de mon abonnement.
Pour qui sait bien regarder, le jardin donne à voir au moins six ou sept espèces de narcisses tous différents, si ce n'est davantage. C'est Odile qui me l'a fait observer : moi je ne voyais jusque là qu'une seule sorte de jonquilles ! Elle m'expliquait tout cela en répandant par terre des croquettes Whiskas destinées aux hérissons qui sortent la nuit pour se nourrir, et ils ont très faim lorsque ils se réveillent au terme d'une longue hibernation. Au début du mois d'avril elle donnera une conférence sur l'histoire du Jardin de La Bonne Maison qui, mine de rien, a soufflé ses cinquante bougies ! ... et que vous retrouverez demain, si vous le voulez bien, pour la suite et fin du reportage.