Ils sont nombreux, dans les gares, à vous défriser les voyageurs pressés qui courent prendre leur train ou bien, surgissant follement de la gare, courent prendre leur métro. Ceux qui quémandent leur cigarette. Ceux qui mettent leur musique à donf. Les pick-pockets qui reluquent vos poches et vos bagages. Les Miss Soleil en décoletté provoquant. Les toujours-pressés, les jamais-contents.
Et puis il y a l'accordéoniste de la gare de la Part-Dieu, assis sur son tabouret, qui joue ses petits airs de bal musette, nostalgiques et dansants comme dans les bals de village d'antan. En échange d'un sou dans son écuelle je lui ai demandé une photo. Il a bien voulu se laisser prendre et c'est mon premier portrait. Celui d'un homme sans nom, qui réjouit le cœur de ceux qui passent, et ralentit un peu le rythme fou de ceux qui courent. Merci Monsieur de nous jouer votre petite musique entraînante et doucement rétro.