Marseille, c'est moins loin de Lyon que Sète et avec Ouigo, l'aller-retour revient à 20€ seulement. Pas de quoi se priver d'une petite excursion au pays des cigales et de l'accent chantant. C'est la première fois que j'y vais. Autant dire que j'ai tout à découvrir.
La gare Saint-Charles
Arrivée très tôt à la gare Saint-Charles, c'est une des contraintes de Ouigo, il faut partir très tôt le matin et rentrer très tard le soir. A ce prix-là j'ai bien voulu faire l'effort de me lever de nuit pour prendre mon bus puis mon train.
J'ai de la chance : à peine ai-je posé le pied à Marseille que je demande à LA personne idéale où se trouve le Vieux Port. Cette dame ne se fait pas prier pour, non seulement m'indiquer la direction du Vieux Port, tout proche de la gare Saint-Charles, mais aussi me citer les sites qu'il faut absolument voir dans le coin : le vieux quartier du Panier, le Mucem un monument plus ou moins contesté, tout nouveau dans la ville, et la Vieille Charité, l'hospice où l'on soignait les indigents, les pauvres gens. Riche de ces précieux renseignements, je pars à leur découverte sous un soleil de plomb. Il n'est pas encore huit heures et demie que ça chauffe déjà terriblement. Je vais très vite comprendre qu'entre les esplanades et les quais, il est impossible de bénéficier de l'ombrage salutaire d'un arbre, et qu'il n'y a pas de vent qui puisse apporter le moindre souffle d'air. La météo me laissait espérer qu'à Marseille il ferait moins chaud qu'à Lyon. Je déchante aussi sec. Merseille est un four à chaleur tournante, qui aura raison de mes forces et de ma volonté, j'en reparlerai plus loin.
Le Vieux Port
Revoilà notre "théâtre de la mer". Il s'agit en fait du fort Saint-Nicolas, un fort surplombant le Vieux Port de Marseille. Il a été édifié de 1660 à 1664 par le chevalier de Clerville sur ordre de Louis XIV afin de mater l’esprit d’indépendance de la ville de Marseille et c'est ainsi que les canons furent tournés du côté de la ville ... Le fort Saint-Nicolas a été classé Monument historique par arrêté du 14 janvier 1969.
Il doit s'agir ici de l’église Saint-Laurent, de style roman provençal, située 16 Esplanade de la Tourette, dans le 2e arrondissement de Marseille à proximité du fort Saint-Jean, sur une butte à laquelle elle a donné son nom. Elle est la paroisse des pêcheurs de Marseille.
A partir de là j'approche d'un fort énorme dont je vais faire le tour, en plein soleil comme de bien entendu. Sur la façade est écrit Mucem, ce nouveau monument contesté dont la passante marseillaise m'a parlé tout à l'heure.
Le Fort Saint-Jean et le Mucem
Le Fort Saint-Jean, c'est le Fort qui est sur la droite lorsqu’on fait face au Vieux Port. Il fait partie intégrante d’un complexe militaire indissociable de l’Histoire de Marseille. Ancienne commanderie des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem au XIIème siècle pendant les croisades, le Fort Saint Jean servait de point de départ des troupes vers la Terre Sainte. Il fait face au Fort Saint Nicolas.
La commanderie est composée d’une chapelle, d’une église, d’un hôpital, ainsi que le palais du commandeur. L’ensemble est achevé en 1365. La grande tour carrée est édifiée par le Roi René entre 1447 et 1453 qui cherche ainsi à protéger plus efficacement le port. La tour ronde si visible et caractéristique date du milieu du XVIIème siècle.
Source : marseille tourisme
Derrière l'acronyme MuCEM se cache le musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée. Inauguré en juin 2013, lors de l'année de la Capitale européenne de la culture, ce musée met l'accent sur les sociétés et les cultures méditerranéennes et européennes en mélangeant les genres pour traiter des grandes questions de société : lieux de débat, d'exposition, forum...
Ce musée de société sur 15 000 mètres cubes accueille des oeuvres du musée national des arts et traditions populaires.
Situé en bord de mer, le MuCEM se trouve près du fort Saint-Jean, entre le port maritime et le Vieux Port. Enveloppé d'un mur de dentelle noire qui laisse entrer la lumière, le Mistral et la mer, ce bâtiment cubique et original est l'oeuvre de l'architecte Rudy Ricciotti.
Source : monuments de marseille
Avant de rejoindre à pied le vieux quartier du Panier dont on m'a laissé entendre que c'était un endroit pittoresque je remarque ce très bel édifice qui baigne dans la lumière dorée et voilée d'une matinée de début juillet.
Le vieux quartier du Panier
J'imaginais un entrelacs de vétustes ruelles bordées d'échoppes riantes et colorées. Mais je n'ai trouvé que des terrasses de café sur de petites places miraculeusement ombragées. Le Panier n'est pas du tout un vieux centre commercial trépidant comme on pourrait s'y attendre. Les ruelles qui grimpent fort ne sont pas animées, ce sont des rues vides et désertées, mais je reconnais qu'elles ont une âme, une âme dont j'ai senti la chaleureuse humanité.
Cette jeune fille en me cédant la place pour que je puisse photographier le mur à mon aise sait que je la prends en photo. J'ai vu beaucoup de fresques murales dans ce coin, naïves et criardes.
La Vieille Charité
J'ai mis un temps infini à la trouver. Elle s'embusque dans le recoin d'une ruelle escarpée. Située 2, rue de la Charité, au cœur du quartier du Panier dans le 2e arrondissement de Marseille, dans le quartier officiel des Grands-Carmes, c'est un bâtiment qui fut édifié au XVII siècle, sur les plans de Pierre Puget pour abriter les indigents et les pauvres de la ville. Il correspond à la mise en œuvre marseillaise du « grand enfermement » que Michel Foucault a mis en évidence dans sa fameuse Histoire de la folie à l'âge classique (1962).
L'hospice est représentatif de l'architecture du XVIIe siècle, en particulier du fait de la présence de la chapelle de Puget et de sa coupole ovoïde. Et c'est ici que se termine la première moitié de notre promenade à Marseille. La seconde partie sera haute en couleurs alors ne manquez pas votre prochain rendez-vous avec Une demi-journée à Marseille (2/2). A très bientôt !