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Le blog de Thaddée

"Ce qui parle le mieux de nous, ce n'est pas ce que nous disons, c'est ce que nous faisons. Je fais des livres qui parlent de moi sans le dire." TS | Actualité OB Kiwi et plates-formes de blogs, Déco blogs, Balades à Sète, Chroniques lyonnaises et fidésiennes, Escapades, Histoires de chats et d'oiseaux, Littérature, Photographie, Société, Poupées, Tricot, La vie ... Communauté : "Victor & Victoria", esprit shabby chic, romantique et cosy.

C'était l'année dernière

Publié le 31 Août 2009 par Thaddée's dans Poésie 2009 Collapsus


Jacques Loussier play bach par scot44

 


C'est la fin de l'été

C'était l'année dernière
Ce fut ce matin-là
D'un jour traîne-misère

Entendez-vous ce soir
Je préfère me taire
Et laisser retourner
La poussière au désert

Ô les vents aériens
Qui soufflent sur le sable
Les mots ne disent rien
Que d'indicibles fables

Il faudrait inventer
Une lanque terrienne
Où s'invite ineffable
Une femme une reine.

 

© 31.08.09 au soir, Collapsus, TS

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L'air que nous respirions

Publié le 23 Août 2009 par Thaddée Sylvant dans Suivi des Fragments

 

Le Nouveau Livre m'habite depuis des mois. Il n'y a pas de place pour d'autre inspiration. Je veux dire, un sujet plus moderne ne m'inspire pas. Tout commence il y a quelques mois quand après avoir lu mon livre une lectrice me dit : "Ça ne peut pas finir comme ça, tu dois à ton personnage d'écrire la suite". Sur le moment j'ai souri. J'ai répondu qu'il n'y avait pas de suite possible. Et pour cause. Mon récit, j'ai commencé de l'écrire en 1995. J'ai mis plus de dix ans à le finaliser parce qu'il n'existe pas beaucoup de documents sur les mines de Laurion, que ce soit dans les livres ou sur Internet. Cette carence en documentation, j'ai dû la compenser par de gros efforts de déduction et d'imagination. J'ai essayé de "me souvenir" comment c'était, dans la mine, à cette époque, quand j'étais un esclave et que ma vie c'était ma lampe et trois outils.

 Alors, recommencer tout ce travail... Régresser, de nouveau, jusqu'en Grèce antique, à l'époque où la toute-puissante Athènes, pour avoir son compte d'argent, faisait vivre et travailler dans les mines du Laurion des centaines de milliers d'esclaves réduits à l'état de bêtes sauvages. Je me suis dit : "C'est au-dessus de mes forces".
Je ne pense plus comme ça. Je ne peux plus vivre comme ça, dans la peau de l'un deux, au risque, encore une fois, de tomber gravement malade. Je ne sais même plus parler comme ça, cette langue poétique, un rien pesante, que certains ont pu trouver pathétique, parce qu'elle trahit sans pudeur, à tout instant, dans chaque syllabe, une énorme charge d'émotion passionnelle.
Bon. J'ai dit non. J'ai dit : "Je ne m'en sens plus capable et toute suite à ce récit serait du toc."
Mais. C'était sans compter que mon personnage Sans-Nom, tout poussière qu'il est depuis plus de deux mille ans, ne me lâche pas d'une semelle dans ma vie de tous les jours, et que je lui dois ce blog et d'avoir la gorge serrée dès que je vois une montagne, une colline, un tertre. J'y peux rien, c'est comme ça.
Entre temps j'ai vieilli, j'ai pris du plomb dans l'aile, et je mesure pleinement l'étendue de la tâche. Il ne s'agit pas de me jeter tête baissée dans une écriture inarticulée qui s'apparenterait à l'écho de son cri deux fois millénaire.
Je voudrais bien conduire l'attelage pour une fois. Je voudrais bien, cette fois, ne pas me laisser embarquer sans défense dans la conception d'un bouquin qui me prendra mes jours, mes nuits, ma santé, ma vie. Je ne voudrais pas souscrire au rythme forcené des mines de plomb argentifère et des pillages et massacres dans la campagne athénienne...


Et c'est là, c'est là, qu'arrivent les images, et bien malgré moi. Bien avant les mots viennent les sensations, les images, les flashes qui me forcent à fermer les yeux pour regarder en moi-même, s'exhumer de la nuit, comme une ombre puissante, mon irréductible Sans-Nom.

Est-ce lui, en est-ce un autre... Il y a tant de poussière encore autour de lui. Tant d'obscurité. Tant de silence. Les mots ne se sont pas encore mis en place. On croirait au calme qui précède la tempête.
Ainsi, depuis quelques mois, je porte en moi ce Nouveau Livre qui ne veut pas s'écrire aussi vite que je le souhaiterais. Parce qu'il est temps, moi je vous le dis, que ça m'arrive enfin.
Pouvoir écrire la suite des "Fragments d'une vie brisée".
PS : Quelques lignes ont été écrites, des blocs-textes dont je ne sais pas s'il sera possible de les intégrer dans le corps du second récit. En voici un extrait...

 

- N'as-tu pas compris que l'odeur du soufre, cette odeur d’œuf pourri qui me soulève le cœur, je ne la sentirai plus qu'une fois vengées par le sang nos souffrances et nos humiliations ? A quoi servirait d'être libre, sinon !?
- A vivre ta vie. Quoi d'autre.
- Ma vie, répartit Ektos en ricanant, dans la peau d'un esclave qu'Athènes condamna sans appel aux mines du Laurion ? J'aimerais mille fois mieux être comme toi. Je voudrais tant, dit-il en prenant son casque au Spartiate étendu mort à ses pieds, être l'un des tiens.
Et coiffant le casque, qui lui barrait le regard d'une ombre de fer, il dit encore à voix basse, avec l'accent du désespoir et de la passion.
- Que faut-il que je fasse, dis-moi, pour gagner le droit de me battre à tes côtés contre ceux qui m'ont trahi.


© Thaddée Sylvant
- Extrait. - Première version des « Fragments II »

 

 

Note du 26 septembre 2010

Je n'ai, pour l'instant, pas donné suite à ce projet.

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Clara, lumière éternelle

Publié le 23 Août 2009 par Thaddée Sylvant dans Poésie 2009 Collapsus

Voir le ciel au-dessus des toits, son éternelle ronde autour de toi qui te tourne la tête et qui te rend l’espoir qu’un jour, peut-être,
A deux sous le ciel et par-dessus les toits, toujours en plein soleil comme serait Dieu ma foi, tu voleras avec elle et puis elle avec toi pour que vire de l’aile
Le si terrible effroi d’avoir à vivre sans elle et d’éprouver le froid,

D’avoir à vivre sans elle qui était tout pour toi.

© 23.08.09 Collapsus, TS

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Et la montagne attend

Publié le 22 Août 2009 par Thaddée Sylvant dans Poésie 2009 Collapsus

Voir
dans un brouillard
le monde que j’aimais
Nuées, des ombres
et des fumées
La mémoire
elle fixe nos regards
à jamais
Monde hagard
Insurmontables sommets
Les armées sont en marche
et la montagne attend.

© 22.08.09 Collapsus, TS

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La lampe

Publié le 20 Août 2009 par Thaddée Sylvant dans Poésie 2009 Collapsus

 

Il y a sous le ciel quelque chose qui brûle
Un autel un charnier quelque pierre de lune
La fumée d’une écharpe enroulée sur ma nuque
Et la terre plombée qui me sert de semelles
A marcher somnambule au milieu des cyprès
Les mystiques cyprès les colonnes d’un temple
Ô l’enduit écaillé de mon autre existence !
Et fond le cuir des hommes au fond des puits de mine
Une mine de plomb qui servit à l’écrire
Et la terre plombée qui me sert de semelles !
Il y a sous le ciel quelque chose qui fume
Une roche en fusion quelque pierre de lune
Et fumée d’une écharpe enroulée sur ma nuque
Ô désirs ô visions du foyer qui s’allume
A ma table j’écris : « Des tertres ou monticules
Par une nuit sans lune accablaient de stupeur
Nos regards incrédules Il y a sous le ciel
Quelque chose qui fume ! Une pierre de lune
Ou ces boulets de plomb qui m’entraînent à la chute
Et ces fers aux chevilles aux poignets quel affront ! »
L’avenir du passé je le vois c’est absurde
Mais la terre brûlée qui me colle aux semelles
Ô poussière harassée du passé qui m’appelle !
Une page et puis deux manuscrit d’outre-tombe
Il y a sous le ciel la campagne qui tremble
Et je suis ton couteau comme à la plume est l’encre
A ma table j’écris pour seul témoin ma lampe
L’or moiré des visions m’étreint si fort les tempes !

  © 20.08.09 Collapsus, TS

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Plénitude

Publié le 17 Août 2009 par Thaddée Sylvant dans Poésie 2009 Collapsus

Au labeur abrutissant / n’est qu’un seul baume / la musique / que tout un peuple / comme un seul homme / écoute / mélancolique
retrouve espoir / et tes prières / elle a touché / ton cœur de pierre
et toi
qui n’a plus tes yeux / pour pleurer / qui n’a plus ta voix  / pour chanter
tu es heureux / sans le dire
et tout le monde  / le voit.

© 17.08.09 Collapsus, TS

 

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Demain, l'Achéron

Publié le 12 Août 2009 par Thaddée Sylvant dans Poésie 2009 Collapsus

 

Le temps qui m’échappe
ô le temps
dit la goutte
à sa source

 

ô le temps qui m’échappe
le temps dit le fleuve
en colère

 

et dira la rivière
effrayée d’arriver
à son terme la mer.

 

© 12.08.09 Collapsus, TS
le matin sous un abri bus

 

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L'inspiration du poète

Publié le 10 Août 2009 par Thaddée Sylvant dans Poésie 2009 Collapsus

linspiration-du-poc3a8te-nicolas-poussinNicolas Poussin, L’inspiration du poète. Huile sur toile, 182×213 cm. Paris, Musée du Louvre

 

Ma muse est la musique
Ma muse est la vision
de toute chose antique
avec
ou bien sans nom


C’est quand la mer appelle
au fond des soirs safran
les dieux et les déesses
éteints
depuis longtemps


C’est quand ma lampe
veille
et que mes yeux brûlants
reflètent une parcelle
des mondes évanouis


C’est lorsque le sommeil
obole de la nuit
m’enlise avec ma fièvre
aux sables de l’Oubli.


© 10.08.09 Collapsus, TS

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L'adieu à la vie

Publié le 8 Août 2009 par Thaddée Sylvant dans Poésie 2009 Collapsus

 

Je voudrais bien savoir où finit le chemin

dans la fosse commune ou la verte campagne

si c’est avec la mort pour dernière compagne

ou les armes à la main à la droite d’Ektos

·

Et si la mort est une femme

on couche avec pour trois fois rien

N’aie pas de peine à me survivre

Ektos, ami qui veut mon bien.

·

© 08.08.09 Collapsus, TS

 

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Sous les soleils anciens

Publié le 4 Août 2009 par Thaddée Sylvant dans Poésie 2009 Collapsus

Médée Médée

Sous les soleils anciens

je vis ma vie moderne

avec un seul regret

ne pas être né grec.

 

Les soleils archaïques

ont roussi mes paupières

qu’y a-t-il donc d’écrit

dans le creux de mes mains ?

Magicienne Médée

montre-moi le chemin

qui me mène à moi-même

et s’il ne rime à rien


qu’aux accents très anciens

de tout nouveaux poèmes

je n’aurai pas de peine

à célébrer demain.

 

© 04.08.09. Collapsus, TS

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