C'est un très vieux château de sable
Il est au bord de la mer Morte
Y vit la bête avec son ombre
Leurs cils noirs sont cousus de sel.
Je crois, qu'ils écrivent à deux
Le vaste livre universel
Des brumes grises et des embruns
La solitude, le désespoir
Mais l'un dans l'autre ils ne font qu'un.
Chaque matin les voit ensemble
Et tous les soirs ils vont s'étreindre
Au souffle froid des lampes éteintes
Au glas funeste de la nuit.
Je suis son ombre, à cette bête
Parce qu'ici-bas, l'île déserte
Est le cercueil de tous nos voeux.
Nous voulions ! si je me rappelle
L'espoir, le rêve devant Dieu
Mais la vie, infâme traîtresse
Nous jetait de la poudre aux yeux.
Ma bête, mon miroir immortel
Pourquoi faut-il vivre l'enfer ?
Dans ce très vieux château de sable
Palais ruiné des rêve-creux.
© 20.06.10 Crisis, TS