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Le blog de Thaddée

"Ce qui parle le mieux de nous, ce n'est pas ce que nous disons, c'est ce que nous faisons. Je fais des livres qui parlent de moi sans le dire." TS | Actualité OB Kiwi et plates-formes de blogs, Déco blogs, Balades à Sète, Chroniques lyonnaises et fidésiennes, Escapades, Histoires de chats et d'oiseaux, Littérature, Photographie, Société, Poupées, Tricot, La vie ... Communauté : "Victor & Victoria", esprit shabby chic, romantique et cosy.

Amor, 1ère partie Chap. I (suite 1)

Publié le 25 Septembre 2010 par Thaddée Sylvant dans Roman 2010 Amor

« Je n’aime pas, répondis-je sans aménité, votre façon de parler. » D’une manière générale je n’aimais pas sa façon d’être qui m’inspirait un sourd malaise et, par voie de conséquence, une crainte hostile. Ce n’était pas qu’il fût désagréable à voir au contraire. Il était plutôt, même, attirant. Je ne sais pas d’ailleurs à quoi cela tenait : si c’était au nacre délicat de son masque éclairé par un iris pâle et scrutateur, à l’élégance racée de sa silhouette, à ses manières un brin trop distinguées, aux intonations suaves de sa voix, à l’odeur presque palpable qu’exhalait toute sa personne, aussi bien son linge que sa peau. Toujours est-il que j’étais moi-même en proie au trouble que devaient injecter dans le cœur des nouveaux arrivants son autorité naturelle et sa position, indiscutablement supérieures aux nôtres, par la force des choses, puisque il était notre éclaireur de conscience à nous, les bannis.

 

Ceci dit. - Qu’est-ce que j’avais fait pour mériter ça ?

 

- Crois-tu donc avoir commis quelque faute ? se récria-t-il tranquillement. Mon Dieu non, ôte-toi cette pensée de l’esprit, tu n’es coupable de rien.

 

- Alors qu’est-ce qui me vaut d’être ici.

 

 

- Mais… et il paraissait très sincèrement dérouté par ma question, c’est la vie l’Arpenteur, tu sais bien que tout est écrit.

 

- Ah non, lui répondis-je à mon tour avec un calme écrasant de froideur, pas de fatalité. Par pitié.

 

« Par pitié » répéta, détimbré, mon hôte. Ses yeux trop pâles attachaient aux miens leur étrange regard un peu dérangeant. Il me dévisageait avec tant d’insistance que son indiscrétion m’oppressait presque plus que l'inéluctable approche des ténèbres et l’exiguïté du réduit dans lequel j’étais appelé à vivre. Non moins que son regard fixe, je souffrais nerveusement de l’indifférence sarcastique avec laquelle il me renvoyait tous mes arguments. C’était impossible de discuter avec lui. Avant que d’être seul, livré à mes souvenirs, à mes angoisses, je tournais en rond. « Ça s’est passé si vite, m’excusai-je en bredouillant, du jour au lendemain, je vivais sans rien demander à personne et… ». Je ne me rappelais pas précisément, du reste, ce qui s’était passé. Je souffrais encore d’avoir dû me séparer de ma famille et de mes affaires. Mais dans quelles circonstances avais-je dû tout laisser derrière moi je n’aurais su le dire. Et quand je regardais en arrière je voyais ma vie dans un brouillard. Elle m’apparaissait irréelle ainsi qu’une ville noyée dans les brumes de l’aube. Des regrets j’en avais pourtant. Le manque, je l’éprouvais cruellement dans le dénuement où j’étais. J’étais triste, et en colère. Mais contre qui, contre quoi. Contre lui peut-être qui me barrait la route du retour. Contre lui dont le corps mince mais tellement incontournable ! occupait le chambranle de la porte, occultant tout espoir d’en sortir vivant.

 

- Est-ce que je suis… prisonnier ? demandai-je soudain très enroué.

 

 

[A suivre]

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Apertura (visuel)

Publié le 24 Septembre 2010 par Thaddée Sylvant dans Textuel Visuel

Textuel Apertura-copie-1

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Amor, 1ère partie, Chapitre I

Publié le 24 Septembre 2010 par Thaddée Sylvant dans Roman 2010 Amor

 

1ère Partie

 

 

Chapitre  I

Tu ne peux aller nulle part avec moi

 

 

 

           Depuis longtemps je suis tenté de raconter mon histoire. Où j’habite et ce que je fabrique de mon temps.

 

           J’occupe trois mètres carrés de mansarde. Seule m’éclaire une fenêtre de toit, par où je n'enfile guère que le bras pour avoir l’impression d’attraper l’étoile du matin quand je ne dors pas. Je passe le plus clair de mes jours et de mes nuits couché par terre à contempler ma surface habitable de ciel bleu.

 

A la date de mon installation, c’était un trente août je m’en souviens comme si c’était hier, le Gardien des Clés (tel qu'il s'intitulait avec satisfaction) m’accueillit en me montrant la petite ouverture ingrate au-dessus de ma tête : « Là-haut, c’est chez toi. Tu peux t’en servir comme tu veux. Ça n’a l’air de rien à première vue mais c’est un espace extensible à l’infini. Teste-le tu verras. »

 

Je suis terrien moi. Je ne résiste pas au besoin pressant de prendre et de m’approprier. Qu’est-ce que je pouvais bien faire d’un carreau pollué par les pluies carboniques ? Il devait être autour de dix-neuf heures, on n’y voyait déjà plus guère et je me représentais l’avenir tassé sous cette trappe où je ne pouvais même pas passer la tête.

 

Et cependant qu’en mon for intérieur je me désespérais de la situation telle qu’il me la présentait il renchérit, à croire qu’il savait aussi lire dans les pensées : « Mais si tu préfères te contenter de la pauvreté misérable à laquelle te voici condamné, et vivre nu, sans aucun effet personnel et sans aucun bien matériel, dans ce grenier ridicule et minuscule, entre tes quatre murs de pierre et sur le plancher qui grince, libre à toi. Comprends que je t’offre la voie du salut, mais que rien ne t’oblige à la suivre ».

 

- Vous m’offrez. Je n’ai rien demandé.

 

- C’est façon de parler.

 

"Je n'aime pas, répondis-je sans aménité, votre façon de parler."

 

 

[A suivre]

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L'Homme et lui-même

Publié le 24 Septembre 2010 par Thaddée Sylvant dans Lecture Au coin du feu

Ces deux courts extraits de L'Homme et lui-même initieront ma toute nouvelle Rubrique Au coin du feu consacrée à mes lectures. Chaque fois que je lis un livre je relève, dans un carnet, les passages qui me marquent le plus. Ainsi cohabitent dans ce carnet des auteurs aussi différents que Victor Hugo (Vous m'offrez la cité... je préfère les bois, car je trouve, voyant les hommes que vous êtes, plus de coeur aux rochers, moins de bêtise aux bêtes) et Eric Holder dans Hongroise (... Les étoiles au ciel, attisées par le gel...). Eric Holder encore (Seriez-vous écrivain pour vous tout seul dans le grenier, viendra fatalement le jour où l'on vous sommera de répondre) et Martin Page dans La Libellule de ses huit ans (Il y a dans l'adoration un cannibalisme sublimé).

 

__________

 

La personnalité d'Andrews était faite

de rêveries superficielles, de sentimentalité,

de lâcheté, et sous tout cela il sentait la

présence constante d'un critique

questionneur et troublant.

L'Homme et lui-même [Graham Greene]

Librairie Plon, 1954

 

..........

 

- Dites-moi pourquoi vous avez livré ces hommes ?

 - Vous ne comprendriez pas, fit-il avec conviction. C'est jalousie d'un mort, et parce qu'ils me méprisaient, eux.

- Cela n'a pas l'air d'avoir le moindre sens, dit-elle, mais je suppose que cela vous a rapporté quelque chose ? ...

- La peur.

L'Homme et lui-même [Graham Greene]

Librairirie Plon, 1954 

 

_____

 

 

Note - C'est à l'âge de vingt-cinq ans que Graham Greene écrit L'Homme et lui-même (titre original : The man within). C'est son premier roman, qui révèle son nom en France grâce à la traduction française publiée dans la collection Feux Croisés en 1931. On y trouve le thème de "l'homme traqué" auquel l'auteur de La Puissance et la Gloire et du Troisième Homme donnera, dans ses romans de la maturité, les prolongements d'une véritable "chasse spirituelle".

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A l'époque où j'étais... (visuel)

Publié le 23 Septembre 2010 par Thaddée Sylvant dans Textuel Visuel

Textuel Igor Mitoraj

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Les mots pour le dire

Publié le 23 Septembre 2010 par Thaddée Sylvant dans Journal d'un écrivain

Jeudi 23 septembre 2010 – La douce lumière matinale de septembre est source d’apaisement, voire, source d’inspiration. J’ai confiance. En la reconstruction du blog à travers les textes fondateurs de ses versions précédentes, non satisfaisantes. Au fond. Il s’agit moins d’étoffer le blog que de regrouper ce que j’ai pu écrire, ces derniers temps, sur l’écriture. En particulier bien sûr la mienne. Je ne saurais m’aventurer dans des considérations générales, pour le moins déplacées, sur la littérature d’autrui.

J’aurai tout essayé : le blog généraliste ; le blog photo ; le blog autobiographique. Je reviens toujours au blog littéraire. Chassez le naturel…

L’heure a sonné de commencer à publier ici mon dernier roman Amor. Je ne me fais aucune illusion. Je sais par expérience qu’il ne sera suivi que de très loin par des lecteurs occasionnels. On en survolera quelques lignes tout au plus. Mais ça n’a pas d’importance. L’essentiel étant, pour moi, de laisser trace de mes écrits. Si je ne mets pas Amor sur le blog, Amor sera perdu comme les autres manuscrits.

Je ne peux pas me résoudre à perdre tout ce que j’ai écrit. Mes livres (ceux dont je suis l’auteur) sont à peu près la seule chose au monde dont je refuse absolument de me séparer. Derrière moi j’ai laissé, récemment et par force, le tiers, peut-être même davantage, de ce que je possédais. J’ai découvert, à ma stupeur, ce qu’est le dépouillement.

C’est une espèce de renaissance.

En ces jours douloureux mais résignés de renaissance est né ce roman comme s’il ne m’était resté, pour me défendre, pour m’affirmer, que les mots pour le dire ! Amor a vu le jour. 

Ce texte qui m’aidait à vivre dans les moments où je perdais presque tout, ce texte, a ressuscité mon inspiration.

J’espère quand même qu’il sera lu. Un peu.

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Amor, roman septembre 2010

Publié le 22 Septembre 2010 par Thaddée Sylvant dans Textuel Visuel

Couverture Amor

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Territoires littéraires, terre brûlée

Publié le 22 Septembre 2010 par Thaddée Sylvant dans Journal d'un écrivain

Mercredi 22 septembre 2010

 

     Lueur dorée sur les troncs d’arbre.

     Être écrivain. L'éviscéré.

     Qui se délabre.

 

Je paie la rançon de mes heures et de mes journées d’écriture. Lourd tribut. Comme toujours à bout de forces, le souffle court, sur les rotules. Cannibale d’écriture qui nous bouffe de l’intérieur. En quoi, de quoi nous délivre-t-elle ? Puisque elle nous traîne, à notre insu, contre notre volonté, sur les sentiers battus dont on s’était écarté…

Malgré tout je persiste et je signe. Ne pas écrire, c’est ne pas être la moitié de soi-même. C’est être inhabité. Je préfère que ce démon-là me possède et me rende à ma première et fondamentale identité.

Conflits intérieurs. Dédoublement de la personnalité. J’assumerai, jusqu’à la brisure, cette lutte interne, où les entrailles même se font champ de bataille, où chantent les viscères ! leur chant d’amour leur cri de guerre.

Je ne sais faire qu’écrire, et si l’on m’en privait, si je ne pouvais plus, je ne serais plus rien.

 

Quelques mois en arrière, sur un autre blog

 

Je perds, inéluctablement, le contact avec mon écriture littéraire. A force de la crypter sur les sites publics pour qu'on m'y voie transparaître le moins possible, et pour l'avoir réduite au format blog sous forme de micro-création littéraire, elle m'est devenue comme étrangère pour ne pas dire complètement indigeste. Je patauge dans le pauvre plagiat de mes écrits antérieurs. Je ne fabrique plus rien de neuf. Sous mes doigts elle sort si bien encodée que je n'y comprends plus rien moi-même. Elle ne m'éclaire plus sur qui je suis. Elle se transforme en étouffoir où je ne trouve plus mon compte ni en termes d'exorcisme ni en termes d'expression. M'être fait "écrivain public" aura signé l'arrêt de mort de ma fibre romanesque. La poésie, cette élégante outrageusement travestie, cette dissimulatrice, cette menteuse, a cassé le fil de mon inspiration. Ne me viennent plus que des images et des mots trop fulgurants pour construire un texte. J'entends : un texte ayant du sens. Des essais manqués voilà tout ce que je peux donner. Ça m'aura coûté cher d'adapter à l'écran (de mon ordinateur) l'écriture que je pratiquais en secret depuis près d'un demi-siècle.

 

Corps écorce corde

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Drogue mandragore

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Métalliques raclures du rail circulaire

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Heures quadrangulaires

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Je respire du fer

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Et je rends de l'or pur

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C'est mon cuir encore chaud

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Qui te sert de ceinture

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Ruche sans reine

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Limaille d'étoile

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Jardins saccagés

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Et mon ombre s'étend

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Jusqu'au bord de la Terre

 

Syndrome S

 

Mental Massada

 

Testament Ter

 

 

Mon corps poétique, donc, s'est vidé de sa substance et de son sang. J'en collectionne les débris sur des pages raturées. Ce sont là des brouillons sans message, sans intérêt, sans avenir.

Dans l'espoir insensé de renouer avec l'écriture (puisque je ne parviens plus à écrire quoi que ce soit pour moi-même, dans mon coin) je voulais au départ faire de ce blog un blog littéraire. J'y ai du reste publié une poignée de textes que j'ai bien vite supprimés parce qu'ils ne transpirent en rien l'air que je respire autour de moi ces temps-ci. Je voulais témoigner d'un cauchemar quotidien, d'une inquiétude et d'un découragement grandissants. Il faut croire que plus on va mal moins on sait écrire. En tout cas, la littérature à proprement parler s'accommode mal de ces états mutants, de ces crises existentielles qui nous traversent de part en part à certaines époques de notre vie. Elle est instable et boiteuse comme nous, tâtonnante, balbutiante, craintive. Elle se dérobe. Elle ballotte pitoyablement entre l'épanchement larmoyant et la tirade enragée. Elle se fait l'écho de l'humeur du moment, elle se fait cliché, instantané, ce qui la diminue d'autant. Ce que je veux, moi, c'est prendre de la hauteur, voir les choses dans leur intégralité, réussir à dominer une situation qui pour l'instant me dépasse. Au coup par coup j'ai donné. De ces petits poèmes lapidaires où rien n'est dit. Suggérer, survoler, ça ne m'aide pas, bien au contraire. Il est temps de dire les choses. Et pour dire les choses, rien de tel que l'écriture autobiographique où l'on s'implique sans restriction (ou presque) en investissant pleinement la première personne du singulier - Je.

L'écriture littéraire attendra le retour de temps moins tourmentés.

On ne contemple pas la limaille d'étoile, ni les métalliques raclures du rail circulaire, quand on doit se battre au quotidien contre des problèmes bassement matériels.

 

 

Aujourd’hui, 22 septembre 2010

 

Après avoir commis quelques poèmes (Koncentriske Skaller, Captivité, etc) : panne sèche. La vie m’embarque sur une mer démontée. Du reste je n’avais pas vraiment repris pied depuis le mois d’octobre de l’année dernière. J’essaie d’aligner quelques mots, le soir, dans un cahier désespérément vierge. Ça ne vient pas.

Impuissance puissance 10.

Jusqu’au jour où, big bang, j’inspire un grand coup. J’écris ce roman : Amor.

 

Depuis, pas grand-chose. Quand j’écris romanesque je ne peux plus écrire poétique. Je livre ici quelques vers qui font exception à la règle, dont il ne restera rien dans la mémoire du lecteur, encore moins dans la mienne. C’est un instantané. Arrêt sur image, un matin de septembre, où j’éprouvais un peu « le mal de vivre » - Oui, ça m’arrive.

 

 

C’est mon jardin sauvage

Aux vignes vierges rouges

Où tisse l’araignée

Sa toile encore perlée

 De pleurs et de rosée…

 

TS

 

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Naissance d'un roman

Publié le 21 Septembre 2010 par Thaddée Sylvant dans Journal d'un écrivain

Dimanche 12 septembre 2010 - Des évènements récents m’auront au moins permis de remettre la main sur mes premiers écrits. Des romans écrits d’une traite presque sans rature dans des cahiers à couverture rouge. Il y en a des dizaines et des dizaines. Il y a aussi des manuscrits épars auxquels il manque des pages. Et de nombreux textes tapés à la machine puis sur mes ordinateurs successifs. Enfin, des tapuscrits reliés qui m’ont été renvoyés par des éditeurs avec ou sans lettre. Toute ces années d’écriture, en gros quarante-cinq ans, représentent le tiers de ce que je possède encore (ayant dû me séparer de très nombreux biens matériels ces dernières semaines).

En les retrouvant je me demandais ce qu’il restait vraiment de tout ça mis à part des feuilles de papier couvertes d’encre bleue, de bic noir ou dûment imprimées en vue de leur publication. Qui les a lues ? Moi-même je me souviens de si peu de choses. Les titres m’évoquent tous un souvenir assez précis mais je n’en garde quasiment aucun de l’histoire que racontent ces livres pour beaucoup inachevés.

Il n’y a pas très longtemps je croyais encore, dur comme fer, qu’on les retrouverait après ma mort et qu’on en ferait quelque chose. Entre temps j’ai cru comprendre que personne ne s’y intéresserait puisque je suis sans descendance et sans véritable ami(e). Tout au moins les gens que je croise dans ma vie, qui me connaissent pour ce que je suis à la ville, ne savent pas que j’écris. Ne savent pas – que je suis Thaddée Sylvant.

Thaddée Sylvant a vu le jour en 1987.  Thaddée Sylvant a 23 ans. C’est très jeune. A cet âge-là on peut prétendre à un avenir.

Mais l’avenir que je lui souhaite, à Thaddée Sylvant, ne peut plus se contenter de textes inachevés gribouillés sur des feuilles volantes ou de fichiers informatiques exposés à des bugs qui ne pardonnent pas. Je prendrai l’exemple de la photographie dont quelqu’un me disait très récemment : « On n’a jamais pris autant de photos que de nos jours. Mais qu’en restera-t-il ? Où sont les albums qu’on feuillette en famille et qu’on transmet en héritage aux jeunes générations ? »

Je suis bien d’accord avec cette parole censée. L’ère du numérique, c’est l’ère de l’éphémère.

Mais qu’ai-je transmis, moi-même, de mes œuvres de papier ? Qui a lu ce que je tenais il y a dix ou quinze ans pour mes chefs-d’œuvre à la violence inouïe ? Si ces papiers prenaient feu, si ces papiers prenaient l’eau, que m’en resterait-il à part des regrets plus amers que n’importe quoi d’autre !? Regrets de ne pas m’être fait connaître quand il était temps !

Mais Thaddée Sylvant n’a que 23 ans et toute sa vie est devant.

Je crois, du plus profond de moi-même, qu’un auteur écrit toute sa vie le même livre en variant un peu, c’est tout, l’intrigue et les noms. Par conséquent j’ai le temps de réécrire ce que j’ai déjà écrit sous une autre forme. Et pour que ça ne finisse pas dans le tas impressionnant de paperasses qui me prennent de la place en attrapant la poussière je l’écrirai sur l’ordinateur et le protègerai comme il se doit pour que ce ne soit ni perdu ni volé.

J’ai recommencé à écrire ce matin, dimanche 12 septembre 2010. Une nouvelle qui pourrait devenir un petit roman je ne sais pas encore. Son titre d’origine était « L’enclos ». Il s’intitule maintenant « La lucarne ».

Et je veux le publier sur mon blog pour sortir des mes sempiternelles rééditions des Fragments et des Crypties. Je n’ai pas écrit que ça dans ma vie loin de là. Je n’ai pas fini d’écrire non plus. Du moins, j’espère que je n’ai pas fini d’écrire…

Pour plus de visibilité, la nouvelle est publiée dans la Rubrique « La lucarne, nouvelle ».

 

  NB – 21.09.10 - Entre temps La Lucarne, nouvelle, est devenue Amor, roman (Texte déposé dans son intégralité sur CopyrightFrance ce jour 21 septembre 2010, voir logo cliquable dans la colonne droite du blog).

 Pour plus de visibilité le roman sera publié dans la Rubrique qui lui dédiée, colonne droite du blog : Amor, roman, 2010.

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Sur un air de nostalgie

Publié le 21 Septembre 2010 par Thaddée Sylvant dans Textuel Visuel

Textuel Façade 11.09.2010

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