Il y a quelques jours j'ai par hasard atterri chez une blogueuse qui, par dépit, avait fermé son blog aux commentaires. "Vous ne voulez pas me laissez de commentaires ? écrivait-elle en substance, et bien voilà ! " Paf. Et elle claque la porte au nez des blogueurs venus lui rendre visite.
J'avais envie de lui dire : "Ne fais pas ça. Je l'ai fait trop longtemps, interdire aux autres de parler sur mon blog. Et ça les décourage de revenir. Pas de contacts : pas de visites. C'est toi que ça pénalise. Tu vas te retrouver toute seule".
Mais seul on l'est, que son blog soit ouvert ou pas aux commentaires. La seule différence, c'est qu'on est maître de sa propre solitude quand on a décidé de fermer son blog aux interventions extérieures ; on la subit quand on attend vainement visites et réactions de la plateforme. Il est infinment décourageant de se connecter à son compte et de découvrir qu'on a 0 commentaire. Ou qu'on a des commentaires qui ne tiennent aucun compte de l'article qu'on a pris le temps de publier.
Voilà pourquoi ce matin je n'ai pas eu le courage d'aller voir si quelqu'un m'avait laissé un mot. Je crois que ça m'achèverait de voir qu'il n'y en a aucun. Déjà, les statistiques m'enseignent que j'ai reçu 4 visites dans la journée d'hier. Considérant que ma reconnexion, le soir, vaut 1 visite... je n'aurai donc reçu dans la journée d'hier qu'1 ou 2 visites.
J'ai bien du mal à le reconnaître parce que j'ai de l'affection pour OB, terre d'asile, qui nous a recueillis quand Orange nous poussait dehors à grands coups de pied mais ça ne se passe pas comme ça sur d'autres plateformes (dont je ne citerai pas ici le nom par égards pour notre hébergeur). Quand on laisse un commentaire sur un blog, on reçoit vite un commentaire en retour. Des liens se créent pour de vrai pour longtemps. Jamais, sur ces plateformes, quelqu'un ne m'a reproché mes départs et mes absences. On me reprend avec plaisir quand je reviens. J'existe.
Ici, est-ce que j'existe ? Pour qui j'existe ? Pour les blogueurs à qui je laisse des commentaires et qui n'ont manifestement pas envie de me répondre ? Pour ceux qui viennent me parler d'eux et de ce qu'ils font sans jamais jeter un coup d'oeil sur ce que je fais de mon côté ? Pour ceux qui passent en coup de vent m'annoncer qu'ils repartent ? Et c'est moi qu'on accuse d'égoïsme et d'infidélité.
Peut-être bien, oui, peut-être bien que je vais prendre mon blog sous le bras pour l'installer sur une autre plateforme où les gens sont plus à l'écoute et plus présents. Rien n'est décidé, mais j'y pense de plus en plus souvent.