Bonjour chers tous,
Il y a des moments dans la vie, l'on sent en soi le souffle pur du renouvellement, et les vieux territoires ne nous conviennent plus : pour les avoir désherbés cent fois, les avoir replantés cent fois, on n'y voit plus de place pour y semer la moindre graine, ni verdir le moindre germe. Ce n'est la faute de personne, et ce n'est pas une mauvaise chose : c'est juste signe de renouveau. Quand on éprouve une telle soif, il faut boire à d'autres sources, et fouler d'autres terres. Il faut abandonner ses vieux territoires et se mettre en marche vers d'autres horizons. Peut-être, un jour prochain, reviendrai-je à mes anciens ouvrages. Peut-être, oui, reviendrai-je y travailler, le coeur et l'esprit ouverts à tous les courants de la vie mais pour l'instant, je m'en vais respirer les jardins reverdis et florissants du printemps. Je m'en vais puiser dans les inspirations neuves. Est-ce que vous me comprenez... J'ai suivi la route que je devais suivre, ici, près de vous... mais aujourd'hui ma route m'éloigne de vous, parce qu'elle m'éloigne de chez moi. Je veux construire, ailleurs, sur des envies, des idées inédites. Et j'ai besoin de me sentir libre comme le vent pour franchir le pas. Cela n'a rien d'une rupture, et mon éloignement ne saurait me priver de mémoire : vous restez dans mes pensées jour après jour. Les liens ne se déferont pas du jour au lendemain, quelle que soit la distance entre nous, autant que dure mon silence... c'est un silence plein de vous, vous qui avez marché près de moi, pour certains depuis si longtemps. Vous que je retrouverai plus tard - quand, je ne sais pas. C'est sur ces derniers mots que je vous quitte, en vous embrassant amicalement. Et je vous dis : à un de ces jours...