Ça, se sont des photos volées. Je me promenais tranquillement dans l'arène quand une jeune femme un peu raide m'interpella sévèrement : "Vous savez que vous n'avez
pas le droit d'être ici ? " Moi, je suis très fair-play dans ce genre de situation. Je me laissai reconduire vers les chemins autorisés. Toutefois, ma guide (toujours aussi raide) s'inquiétait de
savoir comment j'avais pu entrer. Pour un peu j'aurais éclaté de rire : le portail était grand ouvert, et pas de sens interdit en vue !
Pourquoi donc une partie du site est-elle interdite aux touristes, aux visiteurs, aux amoureux des vieilles pierres ? Mais tout simplement parce qu'ont démarré les
Nuits de Fourvière, dont l'équipement (estrades, projecteurs, hauts-parleurs, chapiteaux... ) gâche l'émotion de parcourir les ruines millénaires. On ne fait pas un pas sans risquer de trébucher
sur un câble. Où qu'on lève les yeux, paf, on voit du métal.
Ce qui n'a pas manqué de me choquer au premier coup d'oeil, c'est la noirceur des ruines, littéralement dénaturées par la pollution. Les Nuits de Fourvière
n'arrangent rien : le public y fume, y mange, y boit, sans omettre d'abandonner sur place les déchets les plus dégueulasses qu'on puisse imaginer. Depuis longtemps, il n'y a plus le respect de
rien.
Le truc rouge au milieu (photo juste au-dessus) c'est un déchet. Moi je me questionne sur la mentalité des "amateurs" de ruines antiques, venus dégrader le site et
rien d'autre... à part peut-être acheter cartes postales et menus bibelots à la boutique souvenir de Fourvière, devant la basilique. Ça fait bien d'aller faire un tour à Fourvière quand on est de
passage à Lyon. Mais quant à laisser des traces de votre passage, prenez plutôt des photos, ne jetez pas vos sacs plastique et canettes au milieu des ruines et des gradins.
A vouloir rendre un théâtre antique trop vivant, on le tue. Ce théâtre, à l'origine, devait être blanc. Fermer les yeux. Pour se représenter la blancheur de la
pierre... mais aussi tout ce qui s'y passait de sanglant. L'amphithéâtre des Trois Gaules, sur les Pentes de la Croix-Rousse, Lyon 1er, a vu Blandine sacrifiée au taureau.