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Le blog de Thaddée

"Ce qui parle le mieux de nous, ce n'est pas ce que nous disons, c'est ce que nous faisons. Je fais des livres qui parlent de moi sans le dire." TS | Actualité OB Kiwi et plates-formes de blogs, Déco blogs, Balades à Sète, Chroniques lyonnaises et fidésiennes, Escapades, Histoires de chats et d'oiseaux, Littérature, Photographie, Société, Poupées, Tricot, La vie ... Communauté : "Victor & Victoria", esprit shabby chic, romantique et cosy.

Comment ça fonctionne, un écrivain

Publié le 23 Septembre 2013 par Thaddée dans Une vie comme les autres

Lundi 23 septembre 2013 - 08:16 - L'état général n'est pas bon ce matin pourtant j'ai dormi 10 heures d'affilée mais toujours en me réveillant par intermittence. Qu'est-ce donc qui me réveille la nuit ? - Ce n'est pas la douleur, ce n'est pas le bruit, ce n'est pas le chat. A moins que ce ne soit mes rêves. Depuis que je suis "malade" je fais des rêves d'une exceptionnelle puissance et dun rare réalisme dont je garde la sensation quelques heures encore après mon réveil même si je n'ai conservé aucune trace de ce dont il était question. Quoique. Cette nuit j'avais retrouvé Brigitte, ma toute première copine d'école, ou plutôt la deuxième, la première s'appelant Marie-Claude. Brigitte c'était la copine de mes quinze/dix-huit ans. Je l'ai vue se marier. Nous avons perdu le contact peu de temps après son mariage, ce que j'ai toujours regretté car j'aimais beaucoup Brigitte, dont le caractère vif et déterminé, doucement malicieux, m'enchantait chez une fille de si petite taille. J'ai bien sûr eu d'autres copines d'école, d'autres camarades, notamment Sylvie à la fac ainsi que Françoise qui me déclara sa flamme en cours de français je crois. Au foyer j'avais Odile. Je les ai toutes perdues de vue. Dans mon rêve, cette nuit, je comptais avec Brigitte le nombre d'années où nous nous connaissions. Elle n'en revenait pas elle-même, malgré son peu d'inclination naturelle à la surprise et l'esbaudissement : nous nous connaissions depuis plus de quarante ans.

Et si ce qui me réveillait c'était l'odeur - une odeur proprement insupportable à croire que les voisins cachent des cadavres dans leurs placards. Ca fait bien quelques semaines  qu'elle occupe le deuxième étage. Ajoutons à cela qu'au premier il n'y a plus de lumière et nous approcherons de l'idée qu'on se fait d'un bouge au 19ème siècle.

L'odeur (aigre et prégnante) j'avais jusqu'alors réussi à l'empêcher d'entrer chez moi en couchant un bas de porte, une longueur de chien, au bas de ma porte justement. Et ça marchait plutôt bien jusqu'à hier où j'ai respiré cette maudite odeur en me réveillant la nuit, je l'avais dans le nez. Cette nuit, pareil. Avant même d'ouvrir les yeux j'éprouvai cette petite sensation d'asphyxie que peut donner une odeur nauséabonde et persistante. Le chien n'arrête plus l'odeur. Elle est entrée dans l'appartement. Par le palier. Il devient urgent que je chope l'homme d'entretien, mercredi matin, et qu'on réfléchisse ensemble sur la nature et la provenance de cete odeur, et aux moyens de la neutraliser vite fait bien fait avant que je ne puisse plus du tout ni dormir ni respirer.

Sinon, le livre de Stephen King, Sac d'os, est peut-être bien le chef-d'oeuvre qu'annonce Philippe Dufay en couverture tout du moins, est-il un livre assez riche et dense pour qu'on prenne plaisir à le dévorer tout cru tout en se disant qu'on n'aura jamais le courage de le relire tant le texte est dru. Il faut le lire pour son atmosphère et son suspense (j'avais la trouille avant de me coucher) mais aussi pour son humour et pour toutes ces remarques qui saturent les pages à propos de la condition d'écrivain. Nul autre que lui ne sait décrire, avec autant de légéreté et de précision, "comment ça fonctionne un écrivain" - la panne de l'écrivain étant le propos du livre. J'en proposerai peut-être un compte-rendu détaillé une fois que j'en aurai terminé la lecture quoique je doive faire attention à ne pas trop en faire si je veux espérer me remettre, et tout en me ménageant du temps pour écrire moi-même.

Je me rends bien compte que les blogs ont absorbé sept ans d'énergie, sept ans pendant lesquels j'aurais pu lire des livres et en écrire. Je n'en suis pas non plus à regretter ces sept années au cours desquelles j'ai écrit des centaines de poèmes et connu des dizaines de personnes éparpillées un peu partout en France, en Belgique ou au Québec. Mais il arrive un moment où l'on éprouve le besoin de se recentrer, de s'isoler, pour "produire". Produire ; c'est à dire bouffer du texte et par le prodige d'une alchimie toute cérébrale ou toute instinctive, en extraire matière à faire du texte soi-même.

C'est comme ça que ça marche. On bouffe, on fait.

Ceci dit, même si le blog a beaucoup contribué à ma "déroute" il aura néanmoins réussi l'exploit de faire savoir que j'existe, moi, pauvre petit écrivaillon solitaire et fragile, auteur de dizaines et de dizaines de romans restés enfouis dans des coffres, des bas de secrétaire et des cartons tout mâchouillés par l'humidité et les déménagements (peut-être même que pseudo-félix est passé par là). Sans doute le blog a-t-il eu le pouvoir, en son temps, de me construire "une image sociale", une représentation de moi-même aux yeux des autres. Et sans doute en ai-je encore besoin, pour établir et préserver le contact avec mes lecteurs et pour, encore et toujours, rendre compte de mon existence, de mes fractures, de mon travail sur moi-même et de ma création littéraire. Il est ma voix. Ma voix blanche. Est-ce que ça vous dit quelque chose ?

Et maintenant je retourne à la lecture de Sac d'os qui me semble être le miroir de tout écrivain qui se respecte et qui me rassure sur ma propre panne d'écriture romanesque laquelle dure depuis bien quelques années maintenant. Ce roman touffu de 600 pages (on n'en attend pas moins de Stephen King) me nourrit le sang. C'est le troisième livre que je lis en quelques jours seulement, après Pétain mon prisonnier et Acquittée. J'en ai besoin pour me retrouver, me reconstituer, m'élever au-dessus de ce que j'étais ces dernières années. J'avais "oublié" d'écrire, n'est-ce pas un monde. Ou plutôt j'avais oublié comment on fait pour écrire.

Pour écrire il faut se sur-estimer. Oui. Ou bien se sous-estimer, ce qui revient au même. Il ne s'agit que d'éviter la norme. Il faut avoir une idée surfaite de soi-même (je suis plus sensible que les autres, je souffre plus que les autres, je suis toujours le bouc émissaire de quelqu'un, etc). Il faut faire le ménage dans son bureau et sur sa table de trravail (c'est fait). Il faut bouffer du livre jusqu'à ressentir les premiers symptômes (pas désagréables) de l'indigestion cérébrale. Il faut sans transition, et avec le plus grand naturel, passer de l'addiction-blog à l'addiction-papier. Il faut se lever en n'ayant qu'une idée en tête : lire, écrire (c'est facile). Il faut se coucher en n'ayant plus la force de s'inventer une histoire. Il faut rêver (Anne-Marie Lejeune en sait quelque chose et pourra vous raconter). Il faut ... s'abstenir de vivre et peut-être, s'abstenir d'espérer qu'il puisse y avoir pour soi, quelque chose qui s'appelle l'amour ou l'avenir. Il faut passer à table. Et commencer.

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Je ne sais pas

Publié le 23 Septembre 2013 par Thaddée dans Une vie comme les autres

Dimanche 22 septembre 2013 - 11:35 - Encore mal à la jambe gauche mais dans l'ensemble j'observe une amélioration de mon état (je suis encore sous Lévothyrox 100 ; je ne passe au 75 qu'à partir de mercredi matin). J'ai pu faire les courses avec mon scooter. Mon pauvre vroum vroum, je n'arrivais plus à le tenir mercredi dernier, surtout dans la ruelle en pente du Vingtain dans laquelle, il faut le dire, les piétons en prennent à leur aise en marchant au milieu. De retour, ménage et rangement puis j'ai fait mes comptes. La quatrième et dernière mensualité du scooter devrait être prélevée demain au plus tard. Soulagement, non moins que satisfaction, d'avoir pu me payer mon véhicule sans rien demander à personne. Maintenant il est tout à moi. Bientôt 500km, il faudra lui faire le plein d'huile.

J'ai acheté deux cahiers au cas où ça me démangerait d'écrire un roman, un récit, un journal, ou quoi que ce soit d'autre. Je les ai rangés en attendant le déclic. La lecture, on le sait, pousse à l'écriture et je me demande bien ce que je vais pouvoir lire maintenant que j'ai lu d'une traite Pétain mon prisonnier et Acquittée. J'ai pas mal de livres non lus dans ma bibliothèque, je n'ai qu'à me servir. Livres donnés ou prêtés par maman. Acquittée, c'était le cadeau de Noël de ma soeur l'année dernière. Il n'y aura plus de Noël avec ma soeur. Il n'y aura plus de cadeau. J'en éprouve évidemment de la tristesse ; mais ce qui l'emporte c'est la colère. Je ne supporterai pas un jour de plus qu'elle me reprenne et qu'elle me jette comme on ferait d'une vieille chose sans âme.

Je souffre, dans chacune de mes fibres, de n'être pas plus en phase avec ma famille. Si j'avais quelqu'un dans ma vie, si j'avais des enfants ce serait différent. Mais là c'est ma seule famille et je dois bien admettre que ce n'est plus comme avant. Comme avant quoi d'ailleurs ? - Je ne sais pas vraiment. Peut-être est-ce moi, aussi, qui ai pris mes distances, histoire de m'affirmer dans mon coin.

Je ne sais pas.

Quoi qu'il en soit, rien ne m'empêchera de les aimer, parce qu'ils font partie de ma vie (ou plutôt de moi) c'est comme ça, je n'y peux rien changer.

Peut-être est-ce moi qui me fais des idées. Peut-être la religion n'est-elle pas ce barrage qu'il me semble avoir vu se dresser entre moi et chacun d'eux. Sans doute m'aiment-ils encore même si je n'épouse pas leurs convictions. Mais forcément la foi des uns contre mon agnosticisme à moi, cela n'engage plus guère aux complicités d'autrefois. Quand ils disent "je crois" moi je pense je ne sais pas. On n'est plus, on n'est pas sur la même longueur d'ondes.

Je n'ai pas remis les pieds dans une église depuis Noël 2011.

13:10 - J'entreprends de lire Sac d'os de Stephen King. J'aime beaucoup Stephen King, ma préférence allant à son roman Misery, huis-clos oppressant entre un écrivain maintenu en captivité par une de ses fans complètement détraquée. Les quelques lignes de Philippe Dufay (Madame Figaro) au dos de Sac d'os affirment qu'il s'agit là du chef-d'oeuvre du King. On verra ... s'il détrône Misery.

16:15 - Une histoire de maison et de fantôme ...

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Acquittée "Je l'ai tué pour ne pas mourir", Alexandra Lange

Publié le 22 Septembre 2013 par Thaddée dans Lecture Au coin du feu

Acquittee-Alexandra-Lange.gifMon impression : sans plus. Voire : un certain malaise.

C'est le récit honnête d'une femme battue qui tue son mari lors d'une scène violente. Je ne suis pas à sa place, ne l'ai jamais été, je pense ne jamais l'être un jour : je n'ai pas le droit de la juger. Cependant, la plaidoierie que représente son livre n'a réussi ni à m'émouvoir ni à me convaincre du bien-fondé de son geste tragique. A mon sens elle aurait pu prendre les moyens de fuir ce mari violent ne serait-ce que pour mettre à l'abri ses quatre enfants. Ne l'écrit-elle pas elle-même, page 250 :

Mais voilà, je ne peux plus revenir en arrière. J'aurais mieux fait, et depuis longtemps, de les prendre sur mon dos et de les emporter loin de notre enfer. Pourquoi n'en ai-je pas eu la force ? Pourquoi n'ai-je pas eu le courage de la survie ? Pourquoi ne l'ai-je pas fait "rien que pour eux " ?

Elle se plaint, à plusieurs reprises, de ce que personne ne l'ait aidée. Mais pour cela il aurait fallu qu'on sache précisément ce qu'elle endurait. Or, de son propre aveu, elle minimisait les violences et les souffrances. Il lui arrivait, même, de nier les violences. Ainsi, qui pouvait l'aider ? - Et comment l'aider ? - Comment aider une fille, une soeur, une amie battue par son mari ? - En l'accueillant chez soi ? - Au risque qu'il vienne l'y chercher ? - Personnellement je ne pense pas que la famille ou les amis puissent aider une personne enferrée dans une situation aussi dramatique. Je pense qu'on ne peut, qu'il ne faut, compter que sur soi.

Sa première erreur : à l'âge de 17 ans, s'installer avec un type de 30 ans qui vit dans une caravane, contre l'avis de ses parents. Sa deuxième erreur, non la moindre : l'épouser. De là bien d'autres erreurs, bien d'autres manquements. Des raisonnements plus qu'étranges et surprenants : là où je ne vois qu'une brute épaisse sans discernement, elle voit un calculateur capable d'intellectualiser son propre comportement. Là où elle espère naïvement qu'il peut changer je vois, moi, un homme malade qu'il fallait suivre et soigner, et pour ce faire, fuir et dénoncer aux services sociaux.

Ce qui me stupéfie le plus dans ce livre, ce n'est pas tant sa soumission, son inertie face aux mauvais traitements infligés non seulement à elle mais encore à ses enfants, que sa façon de l'attaquer sur sa possible homosexualité, un soir où il a déjà battu sa fille aînée, où il est tellement saoul qu'il peut exploser d'une seconde à l'autre, ce qu'elle sait pertinemment. Qu'est-ce qui lui prend ? - Avec son père elle a organisé sa prochaine "évasion" ; dans quelques jours elle sera libérée de cet homme. Et que fait-elle ? - Ce soir-là elle le provoque et elle le tue.

Elle est acquittée. Son procès très médiatisé est censé donner de l'espoir et de la force aux femmes battues. N'est-ce pas un appel au meurtre ?

Elle a vécu avec lui 12 ans. Elle a de lui quatre enfants. Soudain, en 2009, elle craque et lui porte un coup fatal. On l'acquitte. Il faudrait que ce meurtre serve d'exemple ?

Je n'ai ressenti aucune sympathie pour cette femme en dépit de ses épreuves et de son malheur. J'ai senti chez elle une volonté de "laisser faire", comme si l'extérieur, le retour à une vie digne et normale, était plus à craindre que ce qu'elle subissait presque au quotidien. Dix fois, cent fois elle aurait pu partir. La première femme de son mari est partie pieds nus en pleine nuit après quelques années de calvaire ; elle s'en est sortie. Elle, reste. Elle, tue.

Je reste sceptique et perplexe.

Oui sans doute il l'aurait tuée comme en titre "Je l'ai tué pour ne pas mourir". Mais fallait-il attendre ces extrémités ? - Ceux que je plains le plus dans l'histoire ce sont les enfants, qui ont grandi dans cette atmosphère étouffante, qui ont pris des coups, qu'on a séparés de leur mère pendant les dix-huit mois où elle est restée en prison, et qui sont les enfants d'une mère qui a tué leur père.

Je répète : je ne suis pas à sa place, je ne sais pas ce que c'est d'être sous la coupe d'un monstre. Je ne pourrais pas, je crois, vivre sous la coupe d'un monstre. Je ne pourrais pas vivre une vie pareille pour, douze ans plus tard, commettre un meurtre.

Je sais que des femmes battues meurent tous les jours sous les coups de leur compagnon. Je veux bien reconnaître qu'une fois sous l'emprise d'un homme violent, on ne puisse plus s'en libérer. Mais pourquoi attendre que le piège se referme ?

Le récit d'Alexandra Lange ne répond à aucune de mes questions. Je pense que chez certaines victimes, il y a une part de consentement, du moins de passivité, qui fait le jeu des tortionnaires, et que le meurtre n'est en aucun cas l'issue de secours.

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Un avenir incertain

Publié le 21 Septembre 2013 par Thaddée dans Une vie comme les autres

Samedi 21 septembre 2013 - 06:00 - Le dos, les bras me brûlent. Je prends mon Lévothyrox. Je me fais chauffer l'eau du thé. Tout compte fait je me recouche. Il semble que même les nuits à rallonge ne parviennent pas à me réparer.

09:50 - Mal dans les pattes comme une vieille carne. Essoufflement. Les épaules brûlées. Le moindre geste me coûte surtout quand il me faut prendre et soulever quelque chose. Une douleur brûlante me lamine les bras. Ma plus grande crainte étant de sombrer dans la dépression. C'est la question, d'ailleurs, que m'ont posée les doctoresses et la pharmacienne : "Et la moral ça va ? " - Jusqu'alors j'ai répondu que oui. Mais je sens bien que non.

Je viens de m'apercevoir que je vais bientôt manquer de papier brouillon, alors là c'est la tuile. D'autant plus que j'ai l'idée fixe de commencer à écrire quelque chose, je ne sais pas encore quoi, mais ça me tarabuste rudement surtout que là, j'ai du temps.

14:45 - J'ai répondu à la plupart des commentaires et recommencé à visiter les blogs amis. Gros coup de pompe, je dois arrêter pour quelques heures. Je n'arrive plus à me concentrer.

15:15 - En voyant plein de cartes postales sur un blog je me dis qu'on a de la chance, quand même, de pouvoir aller n'importe où, d'être libre de ses mouvements. Je me rappelle qu'en Israël, plus précisément au kibboutz Ein Gedi, mon ami Ofir me disait qu'il ne pouvait pas : il avait des années et des années de service militaire obligatoire à tirer, et puis de toute façon pas d'argent pour voyager. Il n'avait même pas le droit de poser son fusil par terre. Il me faisait parler de la France, c'était la seule évasion possible. Je ne sais pas s'il vit encore à l'heure actuelle. Moi, toutes proportions gardées, j'ai la chance de vivre en France. Je suis libre d'aller et venir à ma convenance, il suffit juste d'économiser pour m'offrir quelques déplacements. J'ai le projet de retourner à Annecy aux premiers mois de l'année prochaine, après mon opération ; j'irai voir les jardins secrets en Haute-Savoie dans le village de Vaulx, entre Annecy et Aix-les-Bains. Il faut que j'aille aussi voir la ferme aux crocodiles à Pierrelatte.

 

     jardinssecrets.jpgfermeauxcrocodiles2.jpg

Les jardins secrets (Vaulx) / la ferme aux crocodiles (Pierrelatte) - images du Net

 

Je veux me rendre à Lourdes et découvrir la Rochelle dont les photos me font rêver depuis que j'ai quinze ans. J'irai partout où je peux car il arrive un âge où l'on ne peut plus bouger de chez soi. Mieux vaut faire provision de souvenirs tant qu'il est temps. Ne dit-on pas "ce qui est fait n'est plus à faire". Outre ces envies de voyages et de séjours loin de chez moi je garde en tête l'idée bien arrêtée de m'installer ailleurs. Ca pourrait se faire d'ici deux ans pour une raison que je n'évoquerai pas ici, mais qui pourrait bien me décider à laisser mon travail et mon appartement pour en trouver d'autres sur la Méditerranée.

Ce qui me fait penser à quelque chose de bien étrange ... Ma doctoresse ne m'a-t-elle pas dit que l'iode risquait de rendre plus sensible qu'elle ne l'était mon hyptothyroïdie ; auquel cas me disait-elle il faudrait augmenter le dosage de Lévothyrox. J'ai été trois fois à Sète depuis le début de l'année. L'air marin, je l'ai respiré. Or je ne suis pas plus hypothyroïdique pour autant. Loin s'en faut puisque j'ai basculé dans un épisode hyperthyroïdique.

C'est à n'y rien comprendre. Alors autant faire ce que je veux sans me poser de questions. On verra bien après.

De plus en plus souvent les gens me disent : "vous valez mieux que ce que vous faites", "pourquoi faites-vous ce travail, vous pourriez trouver mieux, vous m'avez l'air d'avoir fait des études". J'objecte que j'aime ce travail, je le préfère à tout autre car il me permet de faire des rencontres et de connaître les gens dans leur intimité. Le fondement de ce métier c'est le rapport humain. Ceci étant, il me faut bien avouer que c'est un métier fatiguant, tant du point de vue psychologique que physique. Et je ne pourrai peut-être pas le faire encore longtemps, surtout si la Sécu se mêle de mes arrêts de travail. On peut m'empêcher d'exercer ce métier sous prétexte que j'ai une santé fragile. Et alors je n'aurai plus qu'à me réorienter sur un autre boulot où j'enterrerai mon coeur.

Autant partir.

Le truc : il me faudrait vivre de ma littérature. Mais je ne suis pas Stephen King. Ou bien vivre de la littérature des autres en fondant ma propre maison d'édition. Ne voilà-t-il pas que ça me reprend ce vieux rêve d'indépendance ...

Il me faut bien avouer que je suis trop faible en ce moment pour savoir où j'en suis et ce que je veux. D'ailleurs je n'ai pas envie de tout bazarder, je sais combien ça coûte d'avoir à reconstruire sa vie. Juste, je tire des plans sur la comète. L'essentiel pour l'instant étant de me remettre à l'écriture d'un livre, n'importe quel livre, pourvu que j'aille au bout.

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Sur le fil de la vie

Publié le 21 Septembre 2013 par Thaddée dans Une vie comme les autres

Vendredi 20 septembre 2013 - Mal aux reins c'est affreux. Je finis de lire Pétain mon prisonnier, titre sous lequel Pierre Bourget a rassemblé les notes écrites de son geôlier Joseph Simon. Cinq ans de captivité pour un vieillard qui divague en fin de vie. Qui était le prisonnier de qui ? - Ma préférence - qui s'affirme au fur et à mesure que je prends de l'âge - va spontanément vers ce genre de récits qui n'ont pour fil que la trame un peu décousue de la vie, fragments de vie rapportés dans des carnets, des cahiers, sur des feuilles volantes. Pas trop les biographies, les autobiographies, trop construites à mon goût, trop bien réfléchies, qui souffrent d'un recul trop important. Mais de ces journaux intimes immergés dans le vif, nés presque par hasard d'un besoin viscéral d'écrire au jour le jour et d'un désir irrationnel d'archiver, dans l'idée que ce dont on a laissé la trace consiste en un témoignage incontournable sur l'Histoire, sur son histoire, sur l'histoire d'un amour trahi. On se souviendra de mon émotion, de mon enthousiasme à l'endroit du récit de Françoise Massin, Elle ... lui ... du virtuel au réel ... une passion avortée. Ici, on est dans le vif, on est dans le vrai, et c'est, je crois, tout ce qui compte. N''est-ce pas ce que je visais dans le ton ânnonant de mes Fragments.

Dans l'après-midi je ne tiens plus en place (symptôme classique de l'hyperthyroïdie). Malgré la douleur et la fatigue je débarrasse mon coin bureau de tout ce qui l'encombre et gêne le passage. J'y passe une heure ou deux, époussetant, ramassant des pelles de moutons. Je range.

Après coup, baisse de moral. Nous aurions pu faire tant de choses ensemble. Oh des choses simples égard à ta maladie. Dînettes improvisées sur le tas, peut-être assis par terre autour d'un thé servi sur un carton recouvert d'un napperon. Tu me manques. Existe-t-il, au monde, un homme insolite comme toi ? - Je me mettrais bien en chasse d'un compagnon qui accepterait de partager de bons moments avec moi, des moments forts, rien que des moments. Même pas pour coucher. Je ne couche plus depuis qu'on s'est quitté. Je n'ai toujours pas trouvé la force de te tromper.

J'allais oublier : la froideur et l'indifférence de mon entourage me font penser qu'on ne sait pas bien ce que c'est d'être malade de la thyroïde. Etre malade de la thyroïde s'apparente, à quelque chose près, à de la régression. Je ne vis qu'en fouillant mes souvenirs comme si je fouillais avec l'avidité d'un voleur les affaires personnelles de quelqu'un d'autre. J'ai lu un livre hérité de mon père. J'ai relu des cartes postales écrites en 82 à ma grand-mère. J'ai recherché des bagues ayant appartenu à mes grands-parents. Je vis avec les morts, avec les miens. J'embrasse la photo de ma première minette, de mon petit perroquet. Je caresse avec impuissance la photo que j'ai prise de toi sous le mur écroulé du fort de Loyasse. J'aimais avec tendresse, à l'infini, la minceur affaissée de ton visage. Pourquoi m'as-tu menti ? - Tu le savais bien, au fond de toi, qu'il te restait peu de temps à vivre.

Le soir, j'entame la lecture du récit d'Alexandra Lange, Acquittée, Je l'ai tué pour ne pas mourir. Fringale insatiable de lectures tous azimuts. J'ai retrouvé dans la journée la moitié d'une feuille volante sur laquelle j'avais tracé l'esquisse d'un poème :

Vos religions d'argile / A genoux sur des os / Ne sont pas plus fragiles / Qu'un partage des eaux.

(non daté)

Religion toujours. Avec le sentiment profond que ce sujet-là, particulier, devrait rester privé pour ne point faire de vagues et de blessés. J'aurais aimé ne pas savoir que mon frère, ma mère, ma soeur et ma petite soeur ... Et maintenant la religion nous sépare. Je sens comme une distension ... Mais faut-il revenir là-dessus. Là, ne sont que souffrance et résignation. Tout ça pour dire, les religions préhistoriques valaient bien la catholique. Et quoi qu'on en dise, elles participent encore aujourd'hui aux sacrifices humains.

Et puis dans un tout autre ordre d'idée, je remarque avec la plus grande impatience les tics et clichés des médias qui non contents de nous bassiner avec des émissions culinaires manquent singulièrement d'imagination et de créativité pour nous faire la pub de tout ce qu'ils vendent.

Ainsi, les films les plus en vue sont tous "tendres, drôles et émouvants". Les animations, les festivals, sont des moments "festifs". Y'a pas mal de choses qui sont en marche aussi : "un concours extraordinaire est en marche", "une révolution est en marche". Et le top du top c'est la goût "généreux" des pâtisseries, sans compter l'inénarrable "onctueux en bouche", "frais en bouche" : diantre, dans quelle autre partie du corps voudrait-on donc que ce le soit .

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Le cimetière de Loyasse fête ses 200 ans

Publié le 19 Septembre 2013 par Thaddée dans Lugdunum à tous les temps


Le cimetière de Loyasse fête ses 200 ans par TLM69


Le cimetière de Loyasse, créé en 1807, est le plus ancien cimetière de Lyon. Il est situé dans le 5e arrondissement de Lyon 43, rue du Cardinal-Gerlier.

Dès 1775, le problème de l'inhumation se pose à Lyon : une assemblée ecclésiastique se plaint au roi que les cimetières jouxtant les églises de la ville « débordent ». Celui du quartier dense du Vieux Lyon jouxte l'église Saint-Just. Il faut attendre l'année suivante, le 10 mars 1776 et la déclaration royale de Louis XVI qui fixe les règles de sépultures en huit points. Cette disposition n'a pas d'effet et il faut encore attendre le décret du 23 prairial an XII (12 juin 1804). Ce décret régit encore les cimetières français dans leurs dispositions essentielles. La ville de Lyon se met en quête d'un terrain pour y bâtir son nouveau cimetière et pense d'abord à Grange Blanche mais le clergé refuse. Le cardinal Joseph Fesch obtient un décret le 6 décembre 1806 qui stipule qu'il y aura trois cimetières à Lyon : le cimetière de la Croix-Rousse, le cimetière de la Guillotière et le « cimetière de Saint-Just  » (qui portera finalement le nom de Loyasse). Il est impossible d'agrandir le cimetière qui jouxte l'église de Saint-Just ce qui pousse la ville à proposer, le 2 mai 1807, d'acquérir le domaine du Rivay à Loyasse.

Malheureusement le site s'avèrera mal-commode. On s'aperçoit qu'il est exposé à tous les vents : en 1825, la croix qui orne l'entrée du cimetière est abattue par la tempête. Les murs sont endommagés par une tornade en 1847 et deux mille tuiles doivent être remplacées. Le terrain n'est guère plus propice : il est situé à l'ouest du plateau de la Sarra sur un terrain instable qui occupe les ruines romaines de la partie ouest de Lugdunum. Le terrain est instable à tel point que dès 1810, le mur de la terrasse s'effondre. La nature imperméable du terrain empêche même la décomposition des corps ...

De plus, le cimetière est très difficile d'accès car situé à l'extrémité de la ville d'alors et de surcroît, au sommet du plateau qui domine le centre de Lyon de plus de cent mètres : on accède au plateau par des escaliers abrupts ou bien par des détours considérables. Le transport des corps sera tout de même amélioré lors de la création du funiculaire entre Saint-Paul et Fourvière le 6 décembre 1900 puis du train entre Fourvière et le cimetière.

Outre le fait qu'étant placé sur les hauteurs de la ville de Lyon, à la limite de la commune de Sainte-Foy-les-Lyon, il permet d'avoir une très belle vue sur le centre de Lyon, il offre surtout une panoplie de styles impressionnante.

Les tombes qui y sont édifiées ont suivi les modes architecturales de leur époque et les particularités de ceux qui y reposent. On y rencontre quelques tombes des premiers temps en forme de sarcophages, de simples tombeaux avec gisants, des effigies et des bustes d'artistes locaux, des monuments de style art déco, néo classiques ou néo gothiques dont certains sont magnifiques et encore en excellent état.


Lyon_Loyasse_028.JPG

 Exemple de Pietà, sculpture de Charles Dufraine (source : Wikipédia)

 

Nombreux sont les effigies et les bustes représentant des artistes locaux, peintres, architectes... et des personnalités, les maires de Lyon par exemple avec les portraits d'Antoine Gailleton ou d'Édouard Herriot près de l'entrée du cimetière.

On y découvre aussi au hasard des allées, des monuments en forme de pyramide, celui d'Anthelme, Nizier Philippe dit Maître Philippe, un mystique chrétien dont la tombe est constamment et abondamment fleurie et le grand if qui l'abrite porte de nombreux petits papiers pliés comme autant d'ex votos, celui de la famille Guimet avec son dôme de plaques colorées ou celui de la famille Pléney aussi qui domine tous les autres avec sa pyramide de plusieurs mètres de haut qui se termine par une magnifique sculpture représentant un pleureur dont le chagrin s'écoule dans un vase. (source : Wikipédia)

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La meilleure de toutes

Publié le 19 Septembre 2013 par Thaddée dans Planète tétraèdre ne tourne pas rond

Bonjour à toutes à tous,

D'abord un grand merci pour vos messages de soutien. Je viendrai vous voir dès que possible. Avant ça, j'ai quelque chose à vous raconter, qui n'est pas piqué des hannetons.

Pourquoi va-t-on chez le docteur ? - Parce qu'on est malade. Ce matin je décide de retourner chez la 3ème remplaçante de ma doctoresse. Je m'explique : en été il y avait un remplaçant qui ne répondait pas au téléphone pour se consacrer à ses patients - quels patients ? - puisque il ne répondait pas au téléphone ; la semaine dernière j'ai vu la deuxième remplaçante ; aujourd'hui j'ai vu la troisième remplaçante. Avouez que pour le suivi des patients ce n'est pas une situation idéale.

J'arrive donc chez la troisième remplaçante dans l'état que vous connaissez : épuisement, douleurs, mémoire courte, troubles digestifs, les nerfs à fleur de peau. Je lui raconte que je suis hypothyroïdique et que la deuxième remplaçante a augmenté le dosage de mon Lévothyrox (de 100 à 125) mais que je ne ressens aucun mieux, bien au contraire. Elle me répond qu'il y a un temps d'inertie lors d'une augmentation ou d'une diminution du dosage, temps d'inertie pendant lequel on ne ressent aucun bienfait, et qui prend une semaine au minimum, si ce n'est plus.

Puis elle consulte sur l'écran mes résultats antérieurs et déclare au bout d'un moment : "je n'y comprends rien."

Vous pouvez imaginer que je me sens très mal à cet instant précis. Comment ça, elle n'y comprend rien ? - Je prends patience et j'attends qu'elle passe en revue les analyses de sang. Et c'est là qu'elle me dit avec circonspection qu'en fait, la TSH étant en baisse, ça veut dire que j'ai basculé dans l'hyperthyroïdie. Or, si j'ai basculé dans l'hyperthyroïdie, c'est qu'il fallait diminuer le dosage au lieu de l'augmenter.

La deuxième remplaçante que j'ai vue la semaine dernière s'est donc trompée en augmentant le dosage à 125 alors qu'il fallait le diminuer à 75.

Pas étonnant que je n'aille pas mieux ! - Et grâce à cette doctoresse incompétente me voilà en arrêt de travail pour dix jours renouvelables si nécessaire, avec pour consigne de prendre du Lévothyrox 100 pendant 5 jours avant d'enchaîner sur le Lévothyrox 75, histoire de diminuer progressivement le dosage.

Inutile de vous dire que ma confiance en la médecine s'effrite de jour en jour : une erreur médicale de cette espèce est carrément déplorable, heureusement qu'il ne s'agit pas d'un médicament pour le coeur sinon je serais à l'hosto ou pire encore. En attendant j'ai dû m'arrêter de travailler moi qui ai tant besoin de mon salaire, et il va me falloir plus d'une semaine avant de retrouver la forme, si toutefois cette erreur de dosage ne porte pas à conséquence dans un sens ou dans l'autre (pics d'hypothyroïdie ou d'hyperthyroïdie). Je suis furax et j'éprouve un grand désarroi. Je ne voulais pas m'arrêter de travailler ! - mais c'est ce que j'ai dû faire parce qu'une doctoresse a réussi à me rendre encore plus malade que je ne l'étais avant d'aller la voir.

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Thyroïde capout et moi vieille croûte

Publié le 18 Septembre 2013 par Thaddée

Bonjour à toutes à tous,

mon absence des blogs s'explique par une dégradation de mon état de santé. Vendredi dernier j'observais un grand mieux. Samedi ça passait encore. Depuis lundi c'est pas ça du tout. Quand on sait que la thyroïde est un régulateur de l'organisme, on comprend mieux qu'avec une thyroïde déréglée plus rien ne marche, ni la tête ni le ventre, ni les bras ni les jambes. Je me plaignais de douleurs et de fatigue ; depuis hier je suis malade. Je dors très mal, je n'ai pas très faim, j'ai tellement mal dans les bras, surtout le bras gauche, que je ne peux plus même soulever un kilo de sucre et surtout je touche à l'épuisement, ce qui rend mes journées de travail extrêmement pénibles, et me rend irritable. Si je n'arrive pas à récupérer cet après-midi, il me faudra envisager d'arrêter le travail le temps que le Lévothyrox 125 fasse effet ; normalement je devrais déjà ressentir des effets bénéfiques, la remplaçante de ma doctoresse m'ayant dit qu'une amélioration de l'état général s'observait au bout d'une semaine ; et ce n'est pas le cas, ce serait même plutôt tout le contraire. Alors peut-être faudra-t-il augmenter le dosage ... ou même envisager l'ablation pure et simple de la glande qui ne sert plus à rien sinon à me compliquer la vie.

Mais nous n'en sommes pas encore là, et je ne souhaite pas tant que ça me la faire enlever d'autant plus que je dois subir au début de l'année prochaine une intervention chirurgicale pour un tout autre problème. Je ne voudrais pas passer les six prochains mois sur le billard ...

Voilà, vous savez tout. Mon pseudo-félix, lui, est en pleine forme, même qu'il me fatigue mais le pauvre ce n'est pas sa faute il vit sa vie de chat, simplement j'ai du mal à rassembler mes idées, j'aimerais bien pouvoir me reposer, alors quand il me réclame tout en même temps, ses croquettes, sa friandise, son herbe à chat, l'eau fraîche au robinet du lavabo, sans compter qu'il aimerait bien jouer alors que j'ai peine à tenir debout, on s'imagine mieux que je lui dise d'aller faire une sieste, histoire d'en faire une moi-même. Mais qui ne sera pas plus réparatrice, je le crains, que mes sommeils nocturnes entrecoupés de rêves bizarres et de réveils en sursaut.

Passez une bonne semaine, et je vous retrouve quand j'irai mieux c'est promis. Je vous embrasse.

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Journées du Patrimoine : le fort de Sainte-Foy-lès-Lyon

Publié le 16 Septembre 2013 par Thaddée dans Lugdunum à tous les temps

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Ce samedi 14 septembre 2013, les Journées du Patrimoine étaient l'occasion de visiter le fort militaire de Sainte-Foy, un fort d'artillerie constuit au milieu du 19ème siècle sur le modèle des forts de Vauban. Ce fort n'a jamais tiré le moindre coup de canon, car l'apparition de canons longue portée le rendait caduque à peine sa construction fut-elle achevée. Tout au long des années, ce fort périmé avant d'avoir rempli son office de fort militaire servit de prison pour les officiers et de foyer d'hébergement pour les réfugiés ; des mères de famille y mirent au monde leurs enfants. Destinée plutôt étrrange pour un fort qui devait être un fort d'artillerie avec tout ce qu'il faut pour se défendre, une poudrière et des enceintes fortifiées. Y sont installés maintenant les CRS mais qui n'y habitent pas, sauf exception, quand ils sont en déplacement.

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Les souterrains étaient certainement le point fort de ces deux heures de visite. Très impressionnants (surtout pour quelqu'un d'aussi claustrophobe que moi) parce que très mal éclairés, pour ainsi dire pas éclairés du tout dans les passages les plus étroits. C'est à peine si la lumière du jour entrait par les meurtrières occultées par les herbes et les poubelles de nos grands-mères. Oui, nos grands-parents jetaient leurs ordures comme ça, par terre, et le tennis actuel (à proximité) est bâti sur des mètres de détritus, ce qui rend le terrain très instable. A l'entrée des souterrains se cache un blaireau, grand ami des CRS qui ne lui font aucun mal. On a vu également une petite chauve-souris, endormie bien tranquillement dans une cavité de la voûte. Sur la photo en haut à droite on voit le stand de tir, installé dans l'ancienne poudrière. Cette poudrière était recouverte de plusieurs tonnes de terre ; on l'éclairait avec des lampes à pétrole déposées dans des sortes de niches hautes et étroites protégées par une vitre. On n'utilisait pas de fer mais du laiton pour éviter toute étincelle. Les deux photos du bas, à droite, représentent le fantôme du général Rohault de Fleury, concepteur du fort. Cet homme aimable et pittoresque a bien voulu poser pour moi, je l'en remercie, ainsi que je remercie tous nos guides, lesquels ont pris sur leur temps personnel pour nous conduire à travers les souterrains, les étages et les secrets du vieux bâtiment militaire.

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La visite touche à sa fin, nous sommes ici sur une terrasse qui domine toute la ville de Lyon, accessible par un escalier d'époque. Aux excursions souterraines succèdent les escalades, en alternance avec les chants de la chorale Chantefable qui nous a chanté deux fois (pour mon plus grand bonheur) le jardin extraordinaire de Charles Trénet. Ce qui cerne le fort n'est peut-être pas un jardin, ni même un parc, on dira que c'est la campagne avec des herbes folles et des arbres. Il faut bien sûr imaginer qu'au 19ème siècle il n'y avait aucun brin d'herbe, aucun arbre, aucun bâtiment en contreplaqué, et que le fort était tout nu pour pouvoir remplir sa fonction de "surveillant-defenseur". Il n'aurait pas fallu que des pâquerettes viennent gêner la vue des sentinelles, ou se mêlent de les distraire ...

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Fin de la visite après deux heures de marche forcée dans les souterrains sombres et les étages du bâtiment. En haut à gauche, la petite terrasse du bar où se désaltèrent les CRS. En bas à droite, le mémorial avec une liste de noms.

Pour ceux que l'Histoire intéresse je vous remets ici une présentation rapide du fort de Sainte-Foy , issue d'un papier qu'on nous a remis tout au début de la visite.

terrasse

Placé à 300m. d'altitude sur la crête de la colline qui fait suite à celle de Fourvière vers le Sud, le fort de Sainte-Foy est le mieux conservé des forts dits de la "petite ceinture lyonnaise" conçue à partir de 1830 par le Général Rohault de Fleury. Cet ensemble fortifié devait protéger Lyon considérée comme un camp retranché après les occupations par les autrichiens en 1814/1815.

La construction du fort de Sainte-Foy s'est échelonnée de 1843 à 1851, mais il a accueilli une garnison dès 1848. C'est un fort d'artillerie bastionné, ancré dans la pente naturelle du terrain, coupant l'ancienne voie de St-Irénée à Ste-Foy. La porte d'entrée est au Nord, avec une demi-lune orientée vers l'Ouest. Le fort est protégé par une escarpe haute de 8m, d'où 25 à 60 canons à âme lisse tiraient des boulets à moins de 2000m. D'autres canons placés dans les bastions pouvaient assurer un tir rapproché et croisé de flanquement en cas d'attaque. Le fort est doté d'une poudrière, pouvant abriter 44 tonnes de poudre, d'une caserne pour le logement de 400 hommes (600 en cas de siège).

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A très vite sur vos blogs

Publié le 15 Septembre 2013 par Thaddée dans Les blogs et moi

Je voudrais dire à toutes celles, à tous ceux qui sont passés m'écrire : un énorme merci ! tant ça me fait chaud au coeur de vous voir accueillir si chaleureusement mon retour (progressif) sur les blogs. Hier je n'ai pas pu, j'ai eu un gros coup de pompe en milieu d'après-midi. J'ai pu quand même, le matin, faire mes courses à Carrefour. C'est la première fois que j'y retournais depuis la fin des travaux et j'aime autant vous dire qu'on ne m'y verra pas souvent, c'est à croire qu'ils amortissent les frais de  transformation de leur grande surface tant c'est cher, mais tout est cher et partout me direz-vous. L'après-midi j'ai pris sur moi pour me rendre aux Journées du Patrimoine qui m'offraient l'occasion inespérée de visiter le vieux fort militaire de Sainte-Foy devant lequel je passe plusieurs fois par semaine. J'ai pris des photos que je vous montrerai plus tard. C'était vraiment très impressionnant, surtout les souterrains, surtout que je suis claustrophobe à fond. Mais je vous raconterai tout ça en vous montrant les photos. Par contre il a fallu marcher pendant deux heures et j'avoue quà mon retour chez moi j'étais complètement sur les rotules.

Ce matin ça ne va pas trop mal même si je ne suis pas encore en pleine forme. J'ai tout le temps sommeil, c'est plombant. Mais dans l'ensemble quand même ça va mieux. Et ça va d'autant mieux maintenant que je vous ai retrouvés.

Ceux à qui Overblog a proposé la migration, je ne peux vous dire que ce que répète Iv-Oam : ne vous précipitez pas pour mettre à jour votre blog. Même si la nouvelle plate-forme n'est plus en version bêta depuis plusieurs mois elle n'est pas encore tout à fait au point, si l'on en croit tous les appels au secours postés sur le forum. Et puis, à mon avis, il vaut mieux effectuer une sauvegarde de son blog sur Eklablog qui propose une importation facile, rapide et sans risques de son blog OB. On ne sait jamais, vous serez peut-être soulagé d'avoir une sauvegarde sous la main si Kiwi ne vous convient pas. Il faut savoir qu'une fois sur Kiwi on ne peut pas (encore) faire machine arrière, autrement dit : une fois qu'on est sur Kiwi on ne peut plus importer son blog sur une autre plate-forme.

Je vous embrasse tous très fort, ça me fait un bien fou de vous retrouver. Je vais prendre le temps de venir vous faire un petit coucou cet après-midi. A très vite donc, et passez toutes et tous un beau dimanche avec peut-être de jolies éclaircies. Mon pseudo-félix et moi on pense bien à vous.

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