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Le blog de Thaddée

"Ce qui parle le mieux de nous, ce n'est pas ce que nous disons, c'est ce que nous faisons. Je fais des livres qui parlent de moi sans le dire." TS | Actualité OB Kiwi et plates-formes de blogs, Déco blogs, Balades à Sète, Chroniques lyonnaises et fidésiennes, Escapades, Histoires de chats et d'oiseaux, Littérature, Photographie, Société, Poupées, Tricot, La vie ... Communauté : "Victor & Victoria", esprit shabby chic, romantique et cosy.

Carnets de notes, matière à faire un livre

Publié le 15 Septembre 2013 par Thaddée dans Journal d'un écrivain

Un journal, ne serait-ce que dans sa forme la plus ordinaire, c'est le moyen d'entretenir avec l'écriture des rapports intimes et nourriciers. Je n'écris plus de roman. Je souffre de ce manque. La poésie ne parvient pas à me satisfaire dans la mesure où la forme prend le pas sur le fond. Cette micro-création littéraire me fait l'effet d’ânonner ce qu'il me tient à cœur d'exprimer. Petite littérature fragmentée, joliment arrangée sur la page, ne me fait pas l'effet d'un texte solidement construit autour d'un personnage auquel je m'identifie. Le "je" littéraire s'y résorbe. Et j'ai besoin d'espace, et j'ai besoin de temps.
Le temps. Facteur essentiel de l'écriture romanesque. Depuis que je travaille à temps plein, ou peu s'en faut, je manque effectivement du temps nécessaire à l'élaboration d'un ouvrage de longue haleine. Mais le manque de temps n'est pas le seul responsable. Depuis des années je ne terminais plus mes romans. C'est là quelque chose qui me préoccupe, et j'espère de tout mon cœur pouvoir, à nouveau, écrire un roman, écrire des romans. L'heure de la retraite étant bien loin de sonner, il va falloir que je pense très sérieusement à aménager mon temps libre afin de me donner les moyens de réaliser mon projet.
Je dois travailler à renforcer mon identité secrète et créatrice, celle-là même qui me permettait de m'isoler de monde, des jours et des semaines durant, pour mener à terme des textes longs de plusieurs centaines de pages. Je ne peux plus guère m'isoler, puisque j'ai un métier. Mais il vaudrait mieux à mon sens exploiter mon temps libre à "fabriquer un livre" qu'à me torturer mentalement. La vie étant ce qu'elle est. N'y aurait-t-il pas là justement de bonnes raisons d'inventer ma vie, de revivre mes vies parallèles, et d'avoir dans les yeux ce qui faisait dire aux gens, voilà quelques années de cela : "toi, tu es en train d'écrire, ça se voit".

 

Ci-dessus quelques notes que j'ai prises assez récement. Cette retraite, ou si vous préférez mon retrait des blogs durant une petite quinzaine, m'aura permis de revenir à des choses essentielles, entendez bien sûr : des choses essentielles pour moi. L'écriture en l'occurrrence. Je ne perds pas de vue que le tout premier de mes blogs avait pour vocation d'être un blog littéraire, vocation qui ne s'est guère démentie jusque là, malgré de nombreuses excursions du côté de la photographie qui reste un moyen d'expression alternatif, quand l'écriture se fait rare au bout de mes doigts. L'écriture, à ce jour, reste ma principale raison de vivre ; j'ai peu de temps devant moi pour satisfaire à mon besoin d'écrire ; vous comprendrez mieux que je n'ai pas de temps à perdre à essuyer, éponger, et digérer, les commentaires médiocres du style "tu t'es pas cassé la tête pour donner un nom à ton chat". Passez votre chemin si vous n'avez rien à me dire de plus sympathique et de plus enrichissant.

 

Depuis deux ans je tiens le journal abrégé de mes journées au travail. Pendant ces quelques jours où je ne faisais pas acte de présence sur les blogs, j'ai mis ces notes à jour et je les ai consignées dans des petits carnets noirs achetés tout exprès pour l'occasion. J'éprouve beaucoup de joie et de soulagement à l'idée que ces notes ne seront ni perdues ni oubliées, car elles vont me servir à l'élaboration d'un ouvrage qui paraîtra dans quelques années sous un autre nom que celui de Thaddée Sylvant.

 

Parallèlement à ce travail de "mise au propre", j'ai remis la main sur un livre que je tiens de mon père, ou plutôt que maman m'a transmis après le décès de mon père en 2004. Il s'agit de Pétain mon prisonnier écrit par Joseph Simon.

 

Je crois que rien n'arrive au hasard, et qu'un fil rouge guide tous nos gestes aux fins d'assembler les pièces jusqu'alors éparses d'un puzzle. Pour moi, ce livre agit comme un véritable révélateur, dans le sens où certains passages du préambule m'éclairent sur la façon de procéder vis-à-vis des notes que je collecte depuis maintenant deux ans, mais qui font référence à cinq annés vécues dans l'intimité des gens que je côtoie au quotidien.

 

Le but de ce travail littéraire de longue haleine entrepris au mois d'octobre 2011 est de livrer au final un autentique mémorial, un ensemble brut sans fioritures ni arrangements. Mon souci premier : ne pas intellectualiser ce que j'entends tous les jours de la bouche des autres car je souhaite avant tout restituer son authenticité, quand bien même cette authenticité flirterait avec l'absurde. Je m'attache très simplement, lors de la transciption, à procéder à quelques modifications nécessaires pour plus de compréhension. On pourra m'objecter que, par la force des choses et par le jeu de l'écriture, le seul fait de transcrire ce que j'entends revient à traduire les gens en Thaddée Sylvant. Mais je peux affirmer sans la moindre hésitation que l'état d'esprit de ces personnes sera respecté jusque dans la moindre virgule, le moindre point d'exclamation.

 

J'ai du pain sur la planche. L'objectif étant de donner, avec méthode et rigueur, à ces notes décousues et non encore classées, la forme plus achevée et l'apparence plus robuste d'un ouvrage de librairie. Entendons bien par là que ces carnets manuscrits sont "matière à" ; ils ne représentent en rien un aboutissement en soi.

 

Le problème, maintenant, étant de contourner la question cruciale de la vie privée de ces gens. Et là j'ai relevé dans le livre dont je vous palais à l'instant, Pétain mon prisonnier, des tas de passages faisant référence à ce problème.

 

... lié par le secret professionnel : cette obligation de réserve est de règle chez ... Il est une tradition du silence chez ...

 

Il va falloir jouer serré avec ce respect de confidentialité. Parce que la liberté d'expression n'est pas tout, quand elle se heurte à des secrets de famille et des maladies mentales. Comme on dit : "tu es libre de tout faire tant que tu n'empiètes pas sur la vie privée des autres" ou encore : "ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse à toi".

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Je vais (presque) bien, et vous ?

Publié le 13 Septembre 2013 par Thaddée dans Les blogs et moi

Grâce à Minouche qui m'a gentiment téléphoné ce soir pour prendre de mes nouvelles, je me suis dit qu'il était temps de vous rassurer. La rentrée m'a permis d'évacuer mes idées noires ; moralement, je vais mieux. Par contre j'ai la thyroïde un peu faible, on m'a augmenté mon dosage de Lévothyrox, il faut attendre une semaine avant de voir les résultats, si toutefois le dosage est bon. Dans un mois je refais une prise de sang, pour un contrôle de la TSH et de la T4. Quand la thyroïde est faible ça donne de drôles de trucs : amaigrissement, chute de la tension, douleurs musculaires et articulaires intenses, on est très fatigué, très énervé, très anxieux, la tête vide et on devient dyslexique. Ajoutons à ça que j'avais (encore) des tracas personnels ...et nous obtenons un bon gros pétage de plombs dont vous avez fait les frais il y a quinze jours. Si les commentaires incriminés étaient tombés au "bon moment" j'en aurais très certainement plaisanté avec vous mais là j'allais mal alors je l'ai très mal pris.

Le chat s'est empoisonné avec une plante mardi dernier. Mardi et mercredi matin il se cachait, se léchait les lèvres, ne mangeait plus et ne buvait plus. J'avais pris RV avec le vétérinaire, RV que j'ai annulé en voyant que mercredi après-midi il allait beaucoup mieux. Maintenant il est tout à fait rétabli, ce matin il a fait le fou, il a tout renversé, signe de bonne santé.

A part ça Overblog ne m'a toujours pas proposé la mise à jour de mon blog, on verra bien dans quinze ans. Je n'ai pas consulté ma messagerie depuis quinze jours. Depuis hier, je commençais à me dire qu'il était peut-être l'heure de faire ma rentrée sur les blogs. J'avais besoin d'un break. Ce n'est pas toujours facile de tenir un blog, de se rendre compte que ce que l'on propose ne déclenche pas les réactions qu'on escomptait, pas facile d'être à droite, à gauche, et de lire les commentaires, d'y répondre et d'aller visiter d'autres blogs et de les lire et de les commenter. Autant c'est un plaisir "quand tout roule", autant ça devient pénible quand on a des problèmes, qu'on n'est pas en pleine forme, et qu'on tombe sur des com. qui ne vont pas toujours dans le sens qu'on souhaiterait.

Ce que je vais faire dans un premier temps : rouvrir le blog aux commentaires (sans modération). Mais je ne vous répondrai pas sur mon blog, du moins pas pour l'instant, parce qu'il faut que je me repose m'a dit ma doctoresse et je ne peux me reposer que le soir et le week-end. Donc pas de précipitation.

Je présente mes excuses à ceux que j'ai assaisonnés pour les commentaires qu'ils m'ont écrits sur une photo. Par contre je voudrais revenir sur le commentaire dans lequel l'un d'entre vous m'écrivait que je ne m'étais pas cassé la tête pour trouver un nom à mon chat. Vous saurez (presque) tout quand vous saurez que Félix n'est pas son vrai nom (même s'il m'arrive de l'appeler comme ça à la maison), c'est son pseudo de blog, tout comme vroum-vroum le scooter qui s'appelle autrement à la ville.

Voilà. Je vous ai donné de mes nouvelles, j'ai fait ma mea culpa, je rouvre le blog aux commentaires dans la foulée, et ce week-end je recommencerai (doucement) à naviguer sur vos blogs si toutefois je ne suis pas complètement HS comme je l'ai été toute la semaine. Aujourd'hui je me sentais bien mieux, c'est pourquoi je reprends contact.

Demain je vous mets mon dernier poème sur le blog. Et comme ce sont les Journées du Patrimoine ce week-end j'aurai l'occasion de visiter le fort de Sainte-Foy des souterrains jusqu'à l'échauguette, ce qui peut être très intéressant (du moins je l'espère) mais c'est toujours pareil, si je ne suis pas en forme je ne pourrai pas y aller, il faudra que j'attende l'année prochaine.

A toutes, à tous je souhaite un beau week-end, temps rafraîchi, pluvieux sur la plupart des régions, il y a déjà plein de feuilles par terre, cette fois ça sent vraiment l'automne. J'espère que vous allez bien. Je vous embrasse.

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Théâtre romain, Fourvière & aqueduc romain du Gier Chaponost

Publié le 1 Septembre 2013 par Thaddée dans Photo et Vidéo

  fourvière1chaponost

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Si tu m'entends protège-moi

Publié le 1 Septembre 2013 par Thaddée dans Poésie 2013 Catharsis

 

Par Thaddée © 1er septembre 2013, Catharsis

 

Mon père entends-moi je t'en prie, mon père aide-moi si tu peux. Te souviens-tu des jours heureux quand nous étions une famille ? - Ô mon bon pâtre, chef du troupeau, que sommes-nous, où allons-nous, depuis que ta voix s'est éteinte, et qu'à ta place de berger n'est plus que l'auguste tombeau. J'ai tant besoin de ton étreinte. De me terrer dans ton épaule. Et de pleurer tout bonnement comme lorsque j'étais enfant. Si tu savais ... mais tu le sais. Toi. Dans la terre ou dans le ciel. Qui m'habite depuis dix ans, lueur et souffle en même temps, tu sais que les forces me lâchent. Et que je n'irai pas plus loin.


Depuis qu'ils sont tous à l'église, et pour de mauvaises raisons, je me demande si j'existe, s'ils se souviennent de mon nom. Moi je n'ai rien contre l'église. Si ce n'est, que Dieu nous divise. Et nul ne sait plus ce que c'est, l'amour, la justice, le pardon.


Depuis le début de l'année je me débats contre des ombres. Plus j'en appelle à la raison, plus on en fait pour que je tombe. J'ai quand même essayé de vivre mais ma vie devient ce vieux livre, disloqué, d'où tombent les pages, même mon rêve de voyage il s'est fait rafler par le vent.


Quand je marche qu bord de la mer je me souviens de cette plage, il y avait des jeux d'enfant, bleu et blanc sur le sable blanc. Et puis beaucoup plus loin là-bas, on voyait la mer toute blanche, et nous étions seuls toi et moi, joyeux, légers comme des anges !


J'aime maman, j'aime mon frère. Petite sœur aussi bien sûr. Nous ne sommes jamais ensemble, ne l'étions pas de ton vivant, nous aurions pu certainement mais bon, c'est la vie que veux-tu ... Maintenant c'est de pire en pire, et tu n'es plus là pour me dire les quelques mots qui me rassurent et qui désarment l'inquiétude.


Il y a la guerre en Syrie, un peu partout je crois aussi. La guerre au sein de la famille est bien ce qu'il y a de pire.


Tu vois, j'aurai tendu la main. J'ai vraiment fait ce qu'il fallait. Parce qu'elle me manque, et que je l'aime, qu'il me semble la voir partout, j'ai voulu lui tendre la main.


Suis-je un voleur, qu'on me la coupe !?


Ma sœur, qui fait la fine bouche ! - Qui dit : on verra bien demain.


Papa.


Si tu m'entends protège-moi. Répète-moi ces quelques mots, ces quelques mots qui me rassurent. Je n'en peux plus de solitude. N'ai plus la force de lutter.


Je me souviens des jours heureux. Papa maman mes sœurs mon frère. Depuis trois jours j'ai de la fièvre. Et je ne pense qu'à partir.


Je me souviens de cette plage. Il y avait des jeux d'enfant. La mer blanche, et le sable blanc. Prends-moi par la main si je flanche. Et tous les deux marchons ensemble. Falaises rouges de l'enfance où je me trouai le genou ! - Courants d'air et trous d'eau, je pense. Dis, est-ce que je saignais beaucoup ? - La mer, ultime délivrance ... Et sur ma tombe il y aura des coquillages et des cailloux.


 

tombe-paul-valery.jpg

Tombe de Paul Valéry, cimetière marin, Sète, août 2013

 

Après avoir écrit cette lettre, j'ai ressenti un léger mieux. J'ai même pu sortir, faire quelques courses avant de reprendre le travail, demain. C'est à ça que sert l'écriture : à crever les abcès. C'est pour ça que les textes écrits cette année sont rassemblés sous le titre de Catharsis. La catharsis ou katharsis (en grec κάθαρσις) signifie purification. La catharsis est l'épuration des passions par le moyen de la représentation dramaturgique. Cependant l'écriture et la catharsis ont leurs limites et j'attends beaucoup de la rentrée. J'ai grand besoin de reprendre contact avec le monde extérieur. C'est là ma faiblesse : plus je crie à la solitude, plus je me renferme en moi-même. Moi non plus je ne sais pas saisir la main qu'on me tend. Mon seul réconfort, en ces jours difficiles, c'est de voir que vous êtes encore si nombreux à venir me lire. L'une de vous m'a même écrit une lettre, et je la remercie de tout mon coeur. Dès que je me sentirai plus en forme je reprendrai ma tournée des blogs, je répondrai aux mails que vous m'avez peut-être envoyés. Pour l'instant je ne consulte pas ma messagerie. Je suis incapable de lire, de réfléchir et de parler. Ce n'est pas à cause des commentaires indésirables que j'ai beaucoup incriminés ces derniers temps. Mais d'une crise personnelle, un passage à vide au terme duquel je me trouverai de nouvelles raisons de vivre et d'espérer. Ce qui me manque le plus en ce moment c'est la mer. Il me semble que si je voyais la mer, j'irais bien mieux. Ici, je m'asphyxie. Mais peut-être que ça vient de moi et que la mer n'y pourrait rien changer. Me reste l'écriture. La catharsis. Et vous.

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