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Le blog de Thaddée

"Ce qui parle le mieux de nous, ce n'est pas ce que nous disons, c'est ce que nous faisons. Je fais des livres qui parlent de moi sans le dire." TS | Actualité OB Kiwi et plates-formes de blogs, Déco blogs, Balades à Sète, Chroniques lyonnaises et fidésiennes, Escapades, Histoires de chats et d'oiseaux, Littérature, Photographie, Société, Poupées, Tricot, La vie ... Communauté : "Victor & Victoria", esprit shabby chic, romantique et cosy.

Cher m'est le sommeil, plus encore d'être en pierre tandis que durent le mal et la honte ...

Publié le 23 Avril 2014 par Thaddée dans Lecture Au coin du feu, Journal d'un écrivain

The sleep of Michelangelo

The sleep of Michelangelo

Caro m'è il sonno, e più l'esser di sasso
mentre che 'l danno e la vergogna dura.
Non veder, non sentir m'è gran Ventura.
Pero non mi destar; deh, parla basso!

extrait de "Rime" Recueil de poèmes de Michel-Ange

Cher m'est le sommeil, plus encore d'être en pierre

Tandis que durent le mal et la honte

Ne pas voir ni entendre m'est grande chance

Mais ne m'éveille pas, de grâce, parle bas !

Quai meraviglia è, se prossim'al foco
mi strussi e arsi, se or ch'egli è spento
di fuor, m'afflige e mi consuma drento,
e 'n cener mi riduce a poco a poco?
Vedea ardendo si lucente il loco
onde pendea il mio greve tormento,
che sol la vista mi facea contento,
e morte e strazi m'eran festa e gioco.
Ma po' che del gran foco b splendore
che m'ardeva e nutriva, il ciel m'invola,
un carbon resto acceso e ricoperto.
E s'altre legne non mi porge amore
che lievin fiamma, una favilla sola
non fie di me, si 'n cener mi converto.

extrait de "Rime" Recueil de poèmes de Michel-Ange

Est-ce merveille, alors que le feu du dehors

s'est éteint qui m'incendiait, si je demeure

consumé au-dedans d'une cruelle ardeur

qui, petit à petit, va me réduire en cendres ?

Tout en brûlant, je découvrais si rayonnant

le lieu d'où provenait mon lancinant supplice

Que sa vue seule me donnait contentement

et que la mort et tourments m'étaient fête et délice.

Or le Ciel m'a pris la splendeur du grand foyer

dont mon ardeur était nourrie : je ne suis plus

qu'une braise, vive encore, mais enfouie.

Et si l'Amour ne me fournit point d'autres bois

qui la rallume, il ne restera plus de moi

le plus petite étincelle : rien que des cendres.

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Fraîchement débarqué sur Kiwi

Publié le 23 Avril 2014 par Thaddée dans Les blogs et moi

Fraîchement débarqué sur Kiwi

Ce 20 avril 2014, OB Kiwi accueillait le blog de Christian Séguié : blog qui décrit les anciens outils du menuisier de Montner dans les siècles précédant la mécanisation. Mais aussi le travail de menuisier, d'ébéniste, les expositions d'art "des bois en liberté" ... Des photos entre ombre et lumière et des articles très documentés à ne pas manquer.

Christian vient d'ouvrir en parallèle, sur Kiwi, un tout nouveau blog intitulé L'exposition de l'entre-fêtes, dédié au meilleur de l'entre-fêtes à la menuiserie Séguié à Montner, Artisanat d'art et Patrimoine des outils anciens. L'exposition de l'entre-fêtes, c'est l'exposition qui termine et commence l'année en beauté. Un bien beau design pour une exposition toute en finesse, toute en richesse, en ces instants particuliers de fin d'année.

Bienvenue sur Kiwi Christian, et bonne continuation.

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L'inspiration du poète, Nicolas Poussin - Un poète est un monde, La légende des siècles, Victor Hugo

Publié le 23 Avril 2014 par Thaddée dans Lecture Au coin du feu

Nicolas Poussin : L'inspiration du poète. Huile sur toile, 182x213 cm. Paris, Musée du Louvre.

Nicolas Poussin : L'inspiration du poète. Huile sur toile, 182x213 cm. Paris, Musée du Louvre.

Un poète est un monde enfermé dans un homme.
Plaute en son crâne obscur sentait fourmiller Rome ;
Mélésigène, aveugle et voyant souverain
Dont la nuit obstinée attristait l’œil serein,
Avait en lui Calchas, Hector, Patrocle, Achille ;
Prométhée enchaîné remuait dans Eschyle ;
Rabelais porte un siècle ; et c’est la vérité
Qu’en tout temps les penseurs couronnés de clarté,
Les Shakspeares féconds et les vastes Homères,
Tous les poëtes saints, semblables à des mères,
Ont senti dans leurs flancs des hommes tressaillir,
Tous, l’un le roi Priam et l’autre le roi Lear.
Leur fruit croît sous leur front comme au sein de la femme.
Ils vont rêver aux lieux déserts ; ils ont dans l’âme
Un éternel azur qui rayonne et qui rit ;
Ou bien ils sont troublés, et dans leur sombre esprit
Ils entendent rouler des chars pleins de tonnerres.
Ils marchent effarés, ces grands visionnaires.
Ils ne savent plus rien, tant ils vont devant eux,
Archiloque appuyé sur l’ïambe boiteux,
Euripide écoutant Minos, Phèdre et l’inceste.
Molière voit venir à lui le morne Alceste,
Arnolphe avec Agnès, l’aube avec le hibou,
Et la sagesse en pleurs avec le rire fou.
Cervantes pâle et doux cause avec don Quichotte ;
À l’oreille de Job Satan masqué chuchote ;
Dante sonde l’abîme en sa pensée ouvert ;
Horace voit danser les faunes à l’œil vert ;
Et Marlow suit des yeux au fond des bois l’émeute
Du noir sabbat fuyant dans l’ombre avec sa meute.

Alors, de cette foule invisible entouré,
Pour la création le poète est sacré.
L’herbe est pour lui plus molle et la grotte plus douce ;
Pan fait plus de silence en marchant sur la mousse ;
La nature, voyant son grand enfant distrait,
Veille sur lui ; s’il est un piége en la forêt,
La ronce au coin du bois le tire par la manche
Et dit : Ne va pas là ! Sous ses pieds la pervenche
Tressaille ; dans le nid, dans le buisson mouvant,
Dans la feuille, une voix, vague et mêlée au vent,
Murmure : — C’est Shakspeare et Macbeth ! — C’est Molière
Et don Juan ! — C’est Dante et Béatrix ! — Le lierre
S’écarte, et les halliers, pareils à des griffons,
Retirent leur épine, et les chênes profonds,
Muets, laissent passer sous l’ombre de leurs dômes
Ces grands esprits parlant avec ces grands fantômes.

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Uchronie, cruauté, l'écriture, la solitude

Publié le 23 Avril 2014 par Thaddée dans Journal d'un écrivain

Punishment Park (relève de l'uchronie)

Punishment Park (relève de l'uchronie)

« (Uchronie) - Terre inconnue, située à côté ou en dehors du temps, (...) et où sont relégués, comme des vieilles lunes, les événements qui auraient pu arriver, mais ne sont pas arrivés »
[ex : Punishment Park)

Wikipédia

Obscurité suite à des pannes de courant, c'est la nuit sur Deir Ezzor. Black-out médiatique sur la destruction de Deir Ezzor.

Obscurité suite à des pannes de courant, c'est la nuit sur Deir Ezzor. Black-out médiatique sur la destruction de Deir Ezzor.

Ce que j'écris n'est pas une uchronie. Même si je pars d'un point très précis de l'Histoire, dont j'ignore encore ce que seront les déroulements et les conséquences, je fais bifurquer le roman du côté de la science-fiction, dans la mesure où je le situe dans l'avenir, un avenir assez proche, mais l'avenir quand même. Je ne réécris pas l’Histoire à partir de la modification d’un événement du passé. Je garde intact, pour ce qu'il est dans l'instant, cet événèment du présent ; événement autour duquel se positionnent les personnages de mon roman.

J'ai attaqué la deuxième partie du livre sur le ton que je souhaitais lui donner. Le temps passe vite. Une vie. Devient destinée.

Uchronie, cruauté, l'écriture, la solitude

Il n'y a pas si longtemps, j'aurais pris un malin plaisir à décrire des scènes de boucherie pires que celle qu'on voit en photo ci-dessus. Mais la roue tourne, et j'ai peut-être compris que ne pas raconter en détail, c'est dire encore plus fort, puisque à la place des mots, il y a un vide qui laisse place à tous les fantasmes, à toutes les frayeurs, ainsi qu'à tous les chagrins. Le silence : il n'y a rien de tel pour tout dire ... Il suffit d'écouter

Uchronie, cruauté, l'écriture, la solitude

Les images, comme la musique, continuent d'alimenter mon imagination. J'ai l'impression d'écrire un film. J'ai toujours eu l'impression d'écrire des films. Un film c'est ce qu'il y a de plus proche de la réalité. C'est une forme d'art on on peut plus complet. Tout est là : visages, mouvements, paysages, le temps ... J'écris un film. Et surtout, surtout, je vis une autre vie. Qui me poursuit dans mes rêves. Me retrouve au réveil. J'appartiens-à-l'écriture.

Uchronie, cruauté, l'écriture, la solitude
JE SAIS que je suis en train de saborder mon blog. Je n'envoie plus de Newsletter : normal, ce serait un peu gonflé de ma part de prévenir mes contacts des dernières parutions alors que je n'ai pas le loisir de les visiter en retour. Je réponds très peu aux commentaires qu'on m'écrit. De temps en temps je visite rapidement quelques blogs, parmi ceux dont les auteurs me visitent encore (et vous n'êtes pas nombreux à le faire, qu'on se le dise).
Mais qu'importe. Je ne peux pas tout faire, n'est-ce pas. Travailler à l'extérieur, m’occuper de mon chez-moi et de mes animaux, me documenter, écrire ... Il faut faire un choix. Pour l'instant, le blog sert de support à l'écriture. Plus tard il redeviendra sans doute un outil de communication. Chaque chose en son temps. Le travail d'un écrivain est égoïste, parce qu'il est solitaire. Sans solitude, il n'y a pas d'écrit. Donc, je ne justifie pas mon silence : il coule de source. Merci à celles et ceux qui l'auront compris.
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Une histoire qui ne veut pas se laisser raconter

Publié le 21 Avril 2014 par Thaddée dans Journal d'un écrivain, Les blogs et moi

C'est l'histoire d'un homme qui se pose des questions...

C'est l'histoire d'un homme qui se pose des questions...

Ça y est. Quelle fierté. Quel soulagement. J'ai terminé ce matin la première partie de mon roman : 114 pages sur l'ordi. Cette première partie se termine comme elle a commencé : dans l'obscurité.

Ce n'est pas tant l'histoire d'un homme qui se pose des questions, qu'un homme à qui l'on pose des questions. Et qui se craquelle doucement tout au fond de lui, comme ces vieux livres desséchés qu'on entend craquer sitôt qu'on les ouvre. Un de ces livres, un de ces hommes, qui refusent de livrer leur histoire.

Monch

Monch

En parlant d'histoire. Comme souvent, j'effectuais hier soir des recherches sur Internet. Et de fil en aiguille voilà que je tombe sur un blog bien de chez nous, puisque il est hébergé chez Overblog.

Je passerai la soirée à lire ce blog comme j'aurais lu un livre.

C'est le journal d'un ancien détenu des Baumettes, au quartier des isolés, c'est à dire des pointeurs, des violeurs. Le récit, jour après jour, heure après heure, de l'enfermement, des privations, de la solitude, de la violence, de l'insalubrité, de la folie.

C'est le témoignage sur le vif d'un calvaire vécu au quotidien dans la saleté carcérale et le douloureux reniement de soi.

Ça se lit avec la gorge serrée parce que c'est un livre-vérité qui ne triche pas, qui va au fond des choses, seraient-elles choquantes.

Son auteur Bruno joue la carte de la plus terrible des honnêtetés. Il pourrait le dire sur le ton brutal des taulards, avec une colère tout ce qu'il y a de crade. Mais non. Bruno l'ancien détenu des Baumettes écrit avec mesure, avec sincérité, et même il convoque en cellule, au milieu du désespoir de l'abandon, l'imprévisible poésie de l'âme humaine et des amitiés qui se nouent au plus fort de la désespérance.

Un grand moment d'émotion pour celles et ceux qui voudront bien écouter, comprendre, compatir, et pourquoi pas, le remercier.

Exposition Dans les prisons de Lyon…

Dans les prisons de Lyon

Dans les prisons de Lyon

Dans les prisons de Lyon….
Photographies de Bruno Paccard
Dessins et Photographies d’Ernest Pignon-Ernest


Galerie FAIT & CAUSE
58 rue Quincampoix 75004 Paris – tel +33(0)1 42 74 26 36
Exposition du vendredi 4 avril au samedi 17 mai 2014 – Galerie ouverte du mardi au samedi, de 13h30 à 18h30
SOPHOT.COM le site de la photo sociale

Arty

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Je t'aime tant

Publié le 20 Avril 2014 par Thaddée dans Journal d'un écrivain

Je t'aime tant

On va sauter quelques mois de ta vie, veux-tu. Un trou noir absorbe ton souffle et tes soupirs, je ne veux pas les entendre. On en parlera plus tard. Jouis, désespérément, de tes dernières minutes de liberté, le regard tourné vers les roseaux qui se balancent. Inspire l'air du soir. Marche. Chante. Demain est un autre jour. Et surtout, surtout, ne te regarde pas dans l'eau, car ensuite tu ne te reconnaitrais pas dans le miroir de cette chambre. 

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Ne plus rêver des cimes

Publié le 19 Avril 2014 par Thaddée dans Journal d'un écrivain, Lecture Au coin du feu

Ne plus rêver des cimes

Il y a quelques jours, en effectuant des recherches sur le stress de la page blanche, sans doute pour me rassurer, j'ai identifié la nature de mes blocages. Je souffre ... de perfectionnisme.

« Je dois produire quelque chose de supérieur à ce qui se fait habituellement. »

 

Une personne perfectionniste se fixe des standards irréalistes et beaucoup trop élevés qui génèrent de l'anxiété (ex. : révolutionner le domaine). La pression pour atteindre ces standards peut l'amener à s'imposer des règles rigides ou à attendre d'être dans des dispositions idéales pour accomplir un travail parfait.

Le perfectionnisme : quand le mieux devient l’ennemi du bien

 

La personne perfectionniste s’impose des standards d’excellence extrêmement difficiles à atteindre, voire impossibles. Elle ne sait doser ses efforts, se surinvestissant parfois dans des activités de moindre importance au détriment de certaines plus prioritaires. Pour elle, les détails comptent autant que l’ensemble et elle demeure inflexible dans le choix de ses priorités et de ses façons de faire. La personne perfectionniste a de la difficulté à travailler en équipe et à déléguer. Elle doute constamment d’elle-même et n’accepte pas ses limites et ses imperfections. Sa valeur en tant que personne dépend de ses succès et de sa réussite. Elle se juge sévèrement et accepte mal la critique. La moindre erreur est vécue comme une cuisante défaite. La personne perfectionniste est une éternelle insatisfaite et ressent très souvent de l’anxiété, de la honte et de la culpabilité. Elle appréhende l’avenir et redoute l’échec.

On retrouve à l’origine du perfectionnisme un mode de raisonnement souvent incohérent et erroné. La philosophie du « tout ou rien » est très présente chez les perfectionnistes. Des pensées telles que « si mon travail n’est pas parfait, il ne vaut rien » et « je dois exceller en tout » sont courantes. La personne qui adopte cette philosophie fait peu de nuance, se perçoit comme un échec et a peu d’estime d’elle-même.

Les perfectionnistes ont également tendance à tout généraliser. Ils ou elles voient dans un événement négatif isolé l’illustration de ce qui leur arrive tout le temps.

Ne plus rêver des cimes

Depuis que j'ai lu ces articles, je m'attache à dépasser l'idée que je me fais de mon travail. J'écris tous les jours sans me mettre la pression. Du coup, je ressens moins de stress. J'en suis à cent pages à peu près, ce qui représente grosso modo la moitié du bouquin tel que je me le représente et si je me conforme au plan que j'ai dans la tête. Il y a plein de passages à refaire, mais je me donne le temps. Ce n'est certainement pas le livre du siècle, mais ce n'est pas le pire, et ce qui me paraît être le plus important, c'est qu'il s'inscrit dans la lignée de tous mes écrits précédents. J'y vois une maturité qui me faisait peut-être défaut jusqu'ici. C'est à dire que : je me complais moins dans les scènes de violence (même si elles existent) pour m'attacher davantage à la personnalité des personnages. Je suis déjà raide dingue du personnage central - alors que c'est une vraie peste ;-) Fait exceptionnel : je ne suis toujours pas malade, quoique j'éprouve par moments l'angoisse profonde et dévastatrice de mon personnage. J'arrive à concilier travail, écriture, et quotidien. J'effectue mes recherches au fur et à mesure, le gros de la documentation étant été réalisé bien en amont de la rédaction proprement dite. J'avance donc sur un terrain balisé, même si je me laisse surprendre par les sautes d'humeur et les imprévisibles réactions de mon personnage. Voilà bien longtemps que je n'avais pas écrit comme ça. C'est bien sûr au détriment du blogging. Vous devez penser que je vous oublie. J'imagine que vous ne comptez plus sur moi pour passer vous dire bonjour. Mais je reviendrai. Je ne sais pas quand. Une fois que le roman sera terminé. Et ce n'est pas pour demain. Je vous souhaite de Joyeuses Pâques et même si je ne suis pas là, ne perdez pas de vue que vous restez dans mes pensées et qu'un jour ou l'autre je serai de nouveau parmi vous. Amicalement,

Thaddée

PS : j'ai découvert le site et la littérature d'un voisin romancier, Sébastien Fritsch, qui vit à Oullins (69). Un article lui est consacré dans le journal local. Je vous invite à jeter un coup d'oeil sur ce qu'il fait. A mon avis il le fait très bien. Voilà quelqu'un qui sait mettre en avant ses livres, qui sait les vendre, avec beaucoup d'imagination et de goût.

Ne plus rêver des cimes
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Waste me

Publié le 13 Avril 2014 par Thaddée dans Journal d'un écrivain

alimen terre - papier/photographie argentique - Stéphane Bouillet - Wast(m)e* est un travail personnel sur les relations complexes entre humains et lieux de vie ou de travail. Quand une usine ou une maison est abandonnée, on abandonne souvent aussi les salariés ou les habitants. On les laisse là, au milieu des objets jonchant le sol, coincés dans ces espaces vides ou remplis de vieilles choses devenues inutiles…

alimen terre - papier/photographie argentique - Stéphane Bouillet - Wast(m)e* est un travail personnel sur les relations complexes entre humains et lieux de vie ou de travail. Quand une usine ou une maison est abandonnée, on abandonne souvent aussi les salariés ou les habitants. On les laisse là, au milieu des objets jonchant le sol, coincés dans ces espaces vides ou remplis de vieilles choses devenues inutiles…

* Waste me, littéralement Jette-moi

Le roman prend la tournure incontournable de tous les autres avant lui. C’est arrivé, à la fois plus tard que d’ordinaire, et sans que je l’aie prémédité. La nuit se fait couleur d’huile. Et les plans d’eau se font Lysende Hav, du noir d’encre de la Mer Phosphorescente signée Maurits Cornelis Escher.

Mer Phosphorescente, Escher

Mer Phosphorescente, Escher

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Rétrospective, 12 avril 2014 - Contagion par la lecture

Publié le 13 Avril 2014 par Thaddée dans Journal d'un écrivain, Lecture Au coin du feu

Rétrospective, 12 avril 2014 - Contagion par la lecture

Pendant trois jours, pas d’écriture. Désir irraisonné de tout arrêter pour commencer autre chose de plus pur et de plus dépouillé. Ce roman, pas assez violent étant donné le sujet, que je prends et que je traite comme une tocade de plus, ne me paraît ni nécessaire ni incontournable. Plus j’avance en âge, moins j’arrive à me convaincre de la valeur et de l’utilité de mes écrits.

Hier soir, ai commencé la lecture d’un polar ayant reçu un Prix. Je pensais qu’il avait mérité ce Prix pour la complexité du suspense. En réalité, c’est sans doute (aussi) la qualité de l’écriture qui a été récompensée.

Rétrospective, 12 avril 2014 - Contagion par la lecture

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Dès les premières lignes le texte, riche en vocabulaire, et d’une syntaxe impeccable, baigne dans la mélancolie la plus amère, la plus sourde nostalgie qu’il soit donné de ressentir en pensant à ce qui a été irrémédiablement détruit.

En fin de matinée j’ai repris mon propre livre et rédigé une quinzaine de pages. C’est reparti.

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Rétrospective - Interview

Publié le 13 Avril 2014 par Thaddée dans Journal d'un écrivain

  • Vous :Vous parlez d'inspiration, de rédaction ... mais pas un mot sur le roman lui-même.
  • Moi :Je ne dévoile jamais le sujet ni l'histoire d'un livre avant de l'avoir terminé.
  • Vous :Pourquoi ?
  • Moi :Parce que tout ce qu'on pourrait me dire risquerait de m'influencer.
  • Vous :Alors pas d'extrait, même pas quelques lignes ?
  • Moi :Non.
  • Vous :Pourquoi parler d'écriture alors, si personne ne peut lire ce que vous écrivez ?
  • Moi :Il y a texte et contexte. Ce que je veux bien donner à lire, c'est le contexte ; c'est à dire tout ce qui se passe autour de l'acte créatif. Le sentiment d'urgence, le stress de la page blanche, la fatigue, les blocages, les impasses, l'exaltation ... Les coulisses de l'acte créatif en quelque sorte.
  • Vous :Est-ce que c'est si important ?
  • Moi :Oui. Cela me permet de marquer les étapes de mon cheminement. Cela me permet aussi de créer une ambiance : musicale, photographique, ce qui rejoint un désir de longue date : faire un film à partir d'un de mes romans.
  • Vous :Quand on écrit, on se fait un film dans sa tête non ?
  • Moi :Oui. On se fait un film jusque dans sa vie (rire).
  • Vous :Comment ça : jusque dans sa vie ?
  • Moi :On devient son personnage. On éprouve ses sentiments. On vit ses épreuves. Et s'il meurt, on meurt.
  • Vous :Un peu dangereux non ?
  • Moi :C'est ça, écrire. C'est risquer, à chaque souffle, l'aliénation. Je crois profondément que tous les écrivains sont schizophrènes d'une certaine façon.
  • Vous :Ils entendent des voix ?
  • Moi :Qu'ils ne reconnaissent pas forcément comme étant leur propre discours. De même, ils disent "je" au nom de plusieurs personnages de fiction. "Je" fait le jeu de l'auteur. Il change d'identité et de destin à chaque fois qu'il créée.
  • Vous :Alors, qui êtes-vous vraiment ? Est-ce que vous le savez ?
  • Moi :Non. Je crois ne l'avoir jamais réellement su (rire). C'est ça aussi pour moi, écrire : une quête d'identité.
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