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Le blog de Thaddée

"Ce qui parle le mieux de nous, ce n'est pas ce que nous disons, c'est ce que nous faisons. Je fais des livres qui parlent de moi sans le dire." TS | Actualité OB Kiwi et plates-formes de blogs, Déco blogs, Balades à Sète, Chroniques lyonnaises et fidésiennes, Escapades, Histoires de chats et d'oiseaux, Littérature, Photographie, Société, Poupées, Tricot, La vie ... Communauté : "Victor & Victoria", esprit shabby chic, romantique et cosy.

Rétrospective - L'expression barbare

Publié le 13 Avril 2014 par Thaddée dans Journal d'un écrivain

Photographers: Nicholas Alan Cope and Dustin Edward Arnold, Dark Beauty Magazine

Photographers: Nicholas Alan Cope and Dustin Edward Arnold, Dark Beauty Magazine

J’aime la langue française. J’ai suivi son évolution du latin jusqu’au français moderne en passant par le français médiéval et le français de la Renaissance.

Pourtant, je regrette depuis longtemps que le français ne rende pas de sons plus âpres, lesquels correspondraient mieux à mon style littéraire. Je regrette parfois de ne pas connaître l’arabe ou l’allemand.

Pour contourner le problème autant que ce peut, j’ai recours, de plus en plus, à des phrases métissées. Des phrases ou se glissent subrepticement des mots, des expressions, des éléments étrangers.

Je casse aussi mes phrases en petits morceaux pour accélérer le rythme et compresser l’image ou l’idée. Je tends au compact.

C’est pourquoi, je crois, j’aime tant écrire en musique aux moments forts du récit. Pour que soit restituée, dans sa force archaïque et presque inarticulée, l’émotion brute.

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Rétrospective

Publié le 13 Avril 2014 par Thaddée dans Journal d'un écrivain

Rétrospective

Le protagoniste ayant écrasé sa cigarette, le roman se poursuit.

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Rétrospective - "Tu éteins ta cigarette s'il te plaît."

Publié le 13 Avril 2014 par Thaddée dans Journal d'un écrivain

afp.com/Mustafa Ozer

afp.com/Mustafa Ozer

.Voilà. C’est en tout et pour tout la seule phrase (correcte) que j’ai pu écrire aujourd’hui : Tu éteins ta cigarette s’il te plaît. Les deux-trois autres relevant du parcours du combattant.

Une seule raison à cela : la bonne vieille fatigue des fins de journée de travail. Rien d’étonnant : je l’avais prévu. J’ai bien essayé d’allumer l’ordinateur, de me remettre à mon roman, de rédiger le passage que j’ai vu et revu dans ma tête toute la journée. Sauf que : rien. Mais rien de rien.

On ne peut pas tous les jours écrire 12 heures par jour n’est-ce pas ? - D’autant moins quand on a déjà 10 heures de travail dans les pattes.

Que faire dans ces cas-là ? - En prendre son parti, s’allumer une cigarette devant l’écran.

Tu éteins ta cigarette s’il te plaît.

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Rétrospective - "-"

Publié le 13 Avril 2014 par Thaddée dans Journal d'un écrivain

Un livre, c'est quoi d'autre qu'une autre vie ?

TS

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Rétrospective - Des hommes et de la violence

Publié le 13 Avril 2014 par Thaddée dans Journal d'un écrivain

Rétrospective - Des hommes et de la violence

Tous mes romans baignent dans un climat de violence. Si l’on me demande pourquoi je répondrai : “je ne sais pas”. Je ne supporte pas la violence. Elle est pourtant présente et dominante dans chacun de mes livres. Est-ce pour la dénoncer ? Pour crever un abcès ? - Je ne sais pas.

Il y a très peu de femmes dans mes romans. Pourquoi ? - Je n’ai jamais su répondre à cette question. Il faut croire que le masculin l’emporte toujours. Que c’est lui, le plus extrémiste. C’est peut-être aussi le genre auquel on a le moins touché, qu’on a le moins déshabillé, qu’on a le moins “vendu”. Je reviendrai sans doute, encore et encore, sur la prédominance des hommes dans ma littérature. Autant que j’y revienne, je ne crois pas être capable un jour d’expliquer pourquoi, dans mon écriture, les femmes sont en voie d’extinction.

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Rétrospective - Au-delà du seuil de saturation

Publié le 13 Avril 2014 par Thaddée dans Journal d'un écrivain

Réécriture des cinq dernières pages. Hier soir mon état de fatigue était tel après 12 heures d’écriture que je n’avais plus la tête assez claire et plus assez de recul pour respecter, non pas le plan du livre car il n’y en a pas comme toujours, mais le bon déroulement des faits tels qu’ils se présentent au fur et à mesure de la rédaction.

  • ► Tutoiement prématuré, voire injustifiable, entre le protagoniste et son docteur
  • ► Dérive hasardeuse du côté de confidences et de confessions bavardes tout à fait déplacées
  • ► Perdu, le rythme et le ton que j’adoptais tout naturellement depuis les premières pages

Ce dernier passage s’intégrait fort mal à l’ensemble et ne pouvait pas déboucher sur quelque chose de cohérent.

Pour élargir le problème, je dirais que la fatigue, le stress, le manque d’inspiration, peuvent nous engager dans le développement non souhaitable d’une mauvaise idée. Si l’on s’en aperçoit à temps, eh bien tant mieux. parce qu’il est possible de revenir en arrière sans dommage collatéral. Si l’on s’en aperçoit plus tard il est beaucoup plus difficile de redresser la barre et rectifier le tir, parce que l’histoire est sur la mauvaise pente, on ne sait pas précisément à partir de quand elle a pris cette mauvaise pente, il est tout à fait décourageant d’effacer le travail de plusieurs jours, quelquefois de plusieurs semaines.

Dans ces moments-là nos personnages nous échappent. C’est comme si leur personnalité se mettait à fondre. Il disent et font n’importe quoi, qui n’a pas grand chose à voir avec ce qu’on prévoyait pour eux. C’est une véritable nuisance pour la bonne tenue du texte.

C’est ce qui m’est arrivé hier soir, à force de vouloir encore écrire alors que j’avais mal à la tête et de plus en plus de peine à suivre le fil de mes idées.

Je m’en suis rendu compte très vite, à peine avais-je éteint l’ordinateur. Ce matin je n’avais plus aucun doute là-dessus : il me fallait impérativement refaire ce dernier passage de cinq pages. En m’attelant à la tâche en début d’après-midi (je me suis accordé une pause nécessaire toute la matinée) je n’ai même pas pris la peine de me relire : je savais que c’était mauvais. Et je savais qu’en poursuivant sur ce terrain-là, je vouais à sa perte le livre entier, de sa première à sa dernière phrase.

J’ai donc réécrit le passage à l’appui de ce que j’avais écrit hier. C’est à dire en plaçant le personnage dans une nouvelle situation, plus en rapport avec son caractère et ce qui est censé se passer. Quelques éléments-phares du passage d’hier, entièrement réécrits, m’ont permis de “faire la sauce” et d’installer le protagoniste dans un réseau d’événements plus ou moins récents qui sont autant d’actes et de faits portant à conséquence.

Demain je reprends le travail. Il va falloir compter avec de la fatigue en plus et du temps en moins. Ce livre commencé avant-hier 4 avril (2014) en est grosso modo à cinquante pages dactylographiées. Je ne crois pas être en mesure de reprendre l’écriture en cours de journée (besoin de repos). Le rythme de mon travail littéraire est appelé à ralentir.

Et même si j’éprouve furieusement le besoin d’écrire pendant que je travaille à l’extérieur, même s’il m’est matériellement impossible d’aligner quelques lignes alors que mes occupations professionnelles m’appellent ailleurs, je continue d’écrire dans ma tête et de dresser des plans sur la comète. Un livre se construit aussi bien dans sa tête qu’à l’écran de son ordinateur. Parce qu’il nous habite et nous possède au-delà même du seuil de saturation, dans tous nos faits et gestes, de nuit comme de jour, et ceci tant qu’il n’est pas terminé.

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Rétrospective - 4 avril, je commence un nouveau roman

Publié le 13 Avril 2014 par Thaddée dans Journal d'un écrivain

J’écris non-stop depuis quarante-huit heures. 50 pages en deux jours. Le démarrage fut difficile, comme s’il s’agissait de tout mettre dans les premières lignes. Après quelques minutes, le stress de la page blanche s’est dissipé.

Je ne sais pas encore ce que ça vaut. Tout ce que je peux dire, c’est que je planche, une fois encore, et cela depuis plus de vingt ans, sur une des innombrables versions de la même histoire, laquelle s’adapte aux nouvelles mentalités, laquelle évolue dans les voies que j’ai choisies, moi personnellement, dans ma vie.

Nouveaux personnages. A moins que ce ne soit plus ou moins les mêmes, sous une autre identité, marqués par un destin très légèrement différent quoi qu’ils évoluent tous, depuis plus de vingt ans je le répète, dans un milieu carcéral d’une indescriptible inhumanité. L’univers carcéral lui-même s’ouvre à l’air libre, alors qu’il était précédemment un espace clos.

J’ai tellement écrit ces dernières quarante-huit heures, à raison de douze heures par jour, qu’il m’est impossible de faire ici et maintenant le point sur ma technique ou quoi que ce soit d’autre.

J’espère seulement avoir le désir et les moyens de poursuivre ce que j’ai commencé.

Nous verrons bien, ces prochains jours.

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Quand le graff se fait professionnel

Publié le 2 Avril 2014 par Thaddée dans Lugdunum à tous les temps

Quand le graff se fait professionnel

Aujourd'hui je voudrais faire la lumière sur des graffeurs pas comme les autres, spécialisés dans le trompe-l'oeil et la fresque murale.  LYONBOMBING est un collectif de graffeurs professionnels fondé en 2008. Cette société spécialisée dans le domaine de la décoration, l’évènementiel et la communication est située à LyonLe collectif LYONBOMBING accompagne les particuliers, les professionnels, les collectivités et les associations dans tous leurs projets artistiques, à travers toute la France.

Quand le graff se fait professionnel

LYONBOMBING Décoration Communication Evénementiel

52 rue d'Inkermann 69006 LYON

04.72.84.21.40

CONTACT@LYONBOMBING.COM

WWW.LYONBOMBING.COM

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Essai manqué, le début

Publié le 2 Avril 2014 par Thaddée dans Journal d'un écrivain

Ces dernières semaines, j'ai commencé à écrire cinq, six, sept romans qui se sont tous effilochés bien avant terme, puisque je les ai tous abandonnés au bout de quelques pages. Celui dont je vais publier ici les premières lignes, c'est aussi celui que j'ai le plus "poussé" : j'ai rédigé 25 pages. Et j'y croyais ! - jusqu'à m'apercevoir qu'il n'était pas réaliste d'imaginer qu'on épargne la vie du protagoniste, piégé dans une barre désaffectée de la banlieue lyonnaise par un groupe de musulmans extrémistes. Ce n'est là qu'une des nombreuses invraisemblances de ce récit que j'ai dû stopper net avant de m'embarquer dans une histoire, au sens propre du terme, insensée.
Depuis que j'ai arrêté l'écriture de ce livre, je bloque et me trouve dans un état de manque indescriptible. Et si je n'espérais pas un revirement favorable à mon projet littéraire je renoncerais dans la foulée (j'y ai pensé très fort) à donner suite au blog.
Honnêtement, je ne sais pas si je vais pouvoir écrire un livre ayant trait aux événements qui déchirent la Syrie depuis maintenant trois longues années. J'ai l'impression d'avoir fait une telle indigestion de documents, que j'atteins le seuil de saturation : je ne sais plus du tout comment je vais bien pouvoir attaquer un nouveau scénario.
Qu'à cela ne tienne : si je n'écris pas sur la guerre en Syrie, je trouverai autre chose. Depuis des années, la même histoire me visite et me revisite chaque soir avant que je m'endorme. Cette histoire-là aussi, je l'ai prise dans tous les sens, j'en ai rédigé plusieurs versions dont une fut proposée, il y a un peu plus d'un an, aux Editions de la Madolière sous le titre : Le Donjon Quatuor. Cette dernière mouture, j'en conviens aujourd'hui, n'est pas publiable en l'état. Trop trash.
En attendant de me "décoincer" je vous livre donc le tout début de mon dernier essai manqué, lequel devait s'intituler : Ils diront : « ils étaient un et le deuxième était leur chien »
Essai manqué, le début
Premier contact avec la réalité : mal aux dents, mal au crâne à se le taper contre les murs. Infos Syrie sur la chaîne arabe et les autres qui braillent plus fort que la télé. Moiteur caniculaire, elle détrempe son tee-shirt et son pantalon de toile. Il est couché sur un matelas grouillant de vermine. Pieds nus, les poignets ficelés dans le dos. Ténèbres complètes : il fait encore nuit. Fin août 2013. Un terrain vague. Un immeuble. Il ne sait plus très bien, tout s’est brouillé dans son esprit.
Tout entier farci d’hématomes et d’ecchymoses. Côtes et dents cassées. Le nez cassé. L’arcade sourcilière. Son œil gauche le lance. Douleur, chaleur, il a du mal à respirer. Ses lèvres sont archi-sèches, c’est du parchemin qu’il lèche.
Quel jour. Quelle heure. Où ça. Pourquoi. Y’a tout qui se mélange dans sa tête. Le terrain vague. L’immeuble. Un coup d’œil vers le rai de lumière qui passe par la porte entrouverte. Derrière, un couloir peut-être. Les types et la télé sont de l’autre côté du mur, sur sa gauche. Ca sent la pisse et la transpiration. Dehors on n’entend rien. Pas de circulation. Dedans, devant l’écran, cinq, six ou sept types, tous Arabes, Algériens, Tunisiens, à se taper les cuisses et manifester contre ce qui se passe en Syrie. L’opération militaire punitive des pays occidentaux, engagée contre les structures militaires gouvernementales. Le nom de Bachar el-Assad revient souvent comme un leit-motiv. Bachar el-Assad.
Comment il a fait pour se retrouver direct au cœur du conflit.
Fatih. La cité. La mobylette orange. Autour d’une heure du mat. Trois-quarts d’heure de route à quarante à l’heure au milieu des barres et des tours. A terme, le terrain vague. La Peugeot 104 attaque vaillamment la piste poussiéreuse au milieu des chardons et des orties. Pas question de suivre à découvert. Il faut planter là sa Clio. Très loin, au bout de la friche, on aperçoit la masse sombre d’un immeuble avec, semble-t-il, une lueur à mi-hauteur, peut-être un reflet. Il est descendu de voiture. Il poursuit à pied. La barre se rapproche cran par cran. Fatih par contre a disparu de la circulation. Mais il n’a plus besoin de lui. Ce qu’il vise, c’est la lumière au carreau. Qui brusquement s’éteint.
Son Sig-Sauer SP 2022 entre les mains, il aborde le hall d’entrée. Boîtes aux lettres éventrées. L’ascenseur, en rade depuis des plombes. Il commence à monter. Premier étage. L’oreille et l’œil aux aguets. Son flingue en avant. Pas âme qui vive. A part, sous la semelle, un craquement étouffé de terre et de bris de verre, aucun bruit. Deuxième. Troisième. Paliers déserts. Portes forcées. Les appartements sont vides. Il fait noir. Ca empeste l’urine.
Quatrième. Quarante degrés. Les mains toutes mouillées. Le flingue lui glisserait presque des doigts. Cinquième. Un bruit sec l’arrête net. Il tend l’oreille, cœur battant. Plus rien. Peut-être un rat. C’est possible un rat. Ou bien c’est Fatih qui se planque, là, quelque part. Il progresse, de côté, dos au mur, en tenant son flingue à deux mains. On n’y voit rien. On n’entend plus rien non plus. De bout de sa chaussure il pousse une porte.
Ils lui tombent dessus à bras raccourcis. Bousculade, gueulantes, pas le temps de tirer, son arme lui gicle des mains. L’obscurité se remplit d’un bouillon rouge. Il tombe. Il sombre. Ils cognent encore à coups redoublés mais son corps à lui ne répond plus. Peut-être qu’une lame de couteau vient l’entailler de l’oreille droite à l’oreille gauche, parce que sa gorge le brûle, il a saigné, précisément sous le menton, mais ils ne l’ont pas tué, ils ne l’ont pas tué, et il ne sait pas pourquoi, la peur, la trouille bleue, lui tord les tripes.

Thaddée (c) - Ils diront : « ils étaient un et le deuxième était leur chien » - Mars 2014

TS

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Madame H.

Publié le 1 Avril 2014 par Thaddée dans Poésie 2014 Quintus

Par un beau jour de mars

On l'enterre on l'enterre

Elle aimait tant les fleurs

Et nous quitte au printemps

 

J'en ai gros sur le coeur

Quel sacré caractère

Avait-elle ah bon Dieu

C'était dur et pourtant.

 

Thaddée (c) Quintus 7 mars 2014

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