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Le blog de Thaddée

"Ce qui parle le mieux de nous, ce n'est pas ce que nous disons, c'est ce que nous faisons. Je fais des livres qui parlent de moi sans le dire." TS | Actualité OB Kiwi et plates-formes de blogs, Déco blogs, Balades à Sète, Chroniques lyonnaises et fidésiennes, Escapades, Histoires de chats et d'oiseaux, Littérature, Photographie, Société, Poupées, Tricot, La vie ... Communauté : "Victor & Victoria", esprit shabby chic, romantique et cosy.

Dans la peau d'un autre

Publié le 28 Mai 2014 par Thaddée dans Journal d'un écrivain, Une vie comme les autres

Dans la peau d'un autre

Comme vous le savez (ou ne le savez pas) je suis Verseau.

Aujourd'hui j'ai reçu une carte dont l'enveloppe portait ce timbre.

Et je l'aime tellement que j'ai décidé de le partager avec vous avant de me remettre à l'écriture.

Je suis dans la dernière ligne droite du roman, au moment crucial où se rejoignent et s'entrelacent les pistes convergentes, juste avant que se lâche le dernier soupir du dénouement. Serait-ce indécent d'avouer que là, je commence à souffrir. Non de crainte de me ramasser, j'ai poussé l'histoire assez loin pour ne pas m'arrêter en si bon chemin. Mais c'est ici que s'amorce la séparation d'avec ma vie parallèle et mes personnages. On ne les aime jamais tant, je crois, qu'avant de les quitter pour toujours. Cette toute dernière partie du roman va les enterrer. Et ce faisant, va enterrer mon cœur. Je ne saurais trop décrire la tristesse infinie qui m'envahit jour après jour, cependant qu'il vieillit et s'éloigne de moi. Jamais il n'a été si proche. Et moi je le condamne. Ecrire les dernières pages d'un roman, c'est condamner ses personnages au silence. C'est se condamner soi-même au silence. Je redoute l'heure où je devrai faire mon deuil.

Dans la peau d'un autre

Mais je n'en suis pas encore là. Je viens tout juste d'entamer la quatrième et dernière partie. Tout reste à faire. Le dernier acte est sans doute le plus difficile. Non seulement parce qu'on s'est attaché à ses personnages. Egalement parce que la fatigue se fait ressentir. Mais aussi parce qu'on ne peut pas se permettre de laisser retomber l'émotion. Bien au contraire. Il s'agit de se crucifier pour que ça passe, en force, en douceur, il faut que ça passe, il faut sentir et penser comme eux pour vivre ce qu'ils vivent.

Et je suis dans sa peau. Je respire l'air qu'il respire. Ses émotions sont les miennes. Ses sentiments, les miens. Ma déchirure est la sienne et nous marchons ensemble vers notre destin.

... Voilà que je m'éloigne de mon propos. Je vous parlais d'un timbre. Ce timbre est une création originale de Ciou.

Œuvres de CiouŒuvres de Ciou
Œuvres de CiouŒuvres de Ciou

Œuvres de Ciou

Ciou, une artiste éclectique

Née en 1981 à Toulouse, elle est peintre, illustratrice et collectionneuse. Ses sources d'inspiration sont multiples. Elle s'inspire de Murakami, de Mark Ryden, de Tim Burton, de Gustave Doré, de Junko Mizuno. Son univers descend également du courant américain Lowbrow dont elle transforme les codes. Les oeuvres de Ciou mêlent le merveilleux, l'onirique, le cauchemardesque. Une galerie de portraits et une succession de saynètes dévoilant au spectateur des personnages aux caractères amusants, burlesques, inquiétants. Femmes ou nymphes côtoyées par des yokai - créatures surnaturelles, monstres et esprits légendaires du folklore japonais évoluent dans une sphère hostile, violente, rehaussée de couleurs vives et acidulées. Le miroir d'une génération hantée par la mort, rêvant de nature et de douceur.

Promis. J'essaierai de me bloquer un moment, demain Jeudi de L'Ascension, pour visiter celles et ceux d'entre vous qui m'écrivent. Je lirai vos commentaires, j'y répondrai. D'ici là je vous souhaite un heureux week-end prolongé si vous avez la chance de faire le pont. A très bientôt donc. Je vous embrasse.

Thaddée

PS - Je voulais dire aussi à celles et ceux qui hésitent à franchir le pas : c'est un plaisir de construire un article sur le nouvel Overblog, de ne pas être envahi par la pub, de disposer de certains Thèmes aisément personnalisables. Mon blog vient d'avoir, ou va avoir, sept ans. Il a été créé au mois de mai 2007. De l'eau a coulé sous les ponts ; pas mal de ponts se sont écroulés ; mais je suis toujours là.

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Distorsion

Publié le 27 Mai 2014 par Thaddée dans Photo et Vidéo

Distorsion

Se montrer tel qu'on est, c'est accepter d'être vu autre qu'on n'est. Tenir compte de la distorsion que subit notre image en l'esprit d'autrui.

Pensées d'un biologiste (1967) Citations de Jean Rostand Références de Jean Rostand

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Se battre et s'embrasser

Publié le 26 Mai 2014 par Thaddée dans Journal d'un écrivain

Bonsoir à toutes, à tous, vite vite avant d'aller me coucher. Repos m'a dit ma doctoresse : j'ai 8 de tension. Inversement proportionnel (forcément) à mon livre qui dépasse les 300 pages et vient d'attaquer la quatrième partie.

Rafraîchissement du blog, qui suit pas à pas la progression du roman, la douceur des sentiments, la tristesse aussi.

Je pense à vous très fort même si je n'en ai pas l'air. Bien sûr j'ai du mal à trouver du temps pour tout. J'ai eu quelques petits soucis de santé liés à l'incoercible besoin de tout faire : travailler + écrire + le reste (parce qu'il faut bien vivre) et je n'ai plus trouvé un seul instant pour le blog.

Ainsi, ai-je loupé avec un certain brio l'arrivée du printemps, les jours fériés, la fête des mères, même s'il n'est pas vrai que dans la vie j'ai oublié de la fêter à ma petite maman.

Il ne sert à rien de présenter des excuses et de perdre mon temps en explications. J'imagine que celles et ceux qui se seront vraiment intéressés à mon travail trouveront le courage de me suivre, même en mon absence, pour me retrouver à mon retour.

Je voulais faire un tour sur vos blogs ce soir mais le rafraîchissement du blog m'a pompé toute mon énergie. Et l'heure tourne. Et si je veux pouvoir me lever demain matin (c'est d'autant plus difficile quand la tension flirte avec les pâquerettes ) je ne dois pas trop tarder.

Se battre et s'embrasser

Je vous mets une photo d'Alexander Siddig, qui joue le Juif dans Da Vinci's Demons.  Je n'ai jamais vu un regard comme le sien (à part dans mes livres).

straight after the former had said goodbye to his former male lover

straight after the former had said goodbye to his former male lover

Une autre photo extraite de Da Vinci's Demons. Nullement pour provoquer qui que ce soit mais parce qu'elle n'est pas complètement étrangère à mon univers (loin de là) et qu'elle pourrait s'illustrer par la phrase au-dessous que j'ai trouvée, ma foi, fort juste.

Se battre et s'embrasser

Ça vous parle ? - A moi oui. Même que dans mes romans. Mais c'est une autre histoire. Bonne nuit à tous. On se bat ou on s'embrasse ?

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Malédiction

Publié le 8 Mai 2014 par Thaddée dans Poésie 2014 Quintus

Et j'habite un placard / Avec deux-trois remords / Quand il se fait bien tard / Je rencontre la mort
Je peux dire une chose / Et n'y reviendrai pas / C'est contagieux d'écrire / Alors me lisez pas

TS

 "Le Centaure et l'animal" de Bartabas et Ko Murobushi © Nabil Boutros

"Le Centaure et l'animal" de Bartabas et Ko Murobushi © Nabil Boutros

Des couleurs et des cris / Quand éclate mon cœur / Entre l'encre et le bic / Ô mon corps disloqué

Lors-qu’éclaire la nuit / Quelque lampe magique / Des presqu'îles étrangères / Encerclées de pétrole

Fantastique éclosion / De volcans frénétiques / On entend la musique / Dans leur bouche écorchée

Je connais les secrets / D'un huis-clos contrarié / Par les crampes nocturnes / A cramponner l'éclipse

Invoquer les  clepsydres / Quelque chose d'antique / Érosion des tympans / Et des globes oculaires

Clouer le bec au temps / Qui démonte les barques / Ecope l'éclopé ! La flotte des cloaques

Écarlate spectacle / Où débarque l'insulte / Le public applaudit / Mais c'est quoi / dis / le truc?

Et j'invente un soupçon / D'aurore boréale  / Auréolée de bras / Qui dansent avec les poulpes

Le cauchemar d'écrire / Comme on crève au carcel / Entre écritoire et crypte / Et tripes dans le sel

Une clarté saumâtre / Découpe une clôture / Electrique censure / Qui claque dans les doigts

J'écris dans la cambuse / Écris quoi qu'il m'en coûte / En un coup de canif / Aurai cassé la croûte

Et j'habite un placard / Avec deux-trois remords / Quand il se fait bien tard / Je rencontre la mort

Ils clament à côté / Les mecs déboussolés / qui perdent le contrôle / Sitôt que je m'endors

Ecoute cafarder / les furtives bestioles / Et battre de la queue / Lucifer qui rigole

J'ai pas très bien compris  / Ce qu'on attend de moi / Discuter, mes bouquins / Etre là - ou pas là

Je peux dire une chose / Et n'y reviendrai pas / C'est contagieux d'écrire / Alors me lisez pas

J'ai de l'amour en boîte / J'en ai rempli ma cave / Avec pour étiquette / N'ouvrir qu'en cas d'urgence

Et le temps qui me reste / Je le perds dans mes livres / J'ai rien trouvé de mieux / Pour avoir l'air de vivre.

 

Thaddée (c) 8 mai 2014, Quintus

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Intermède : Nature en Fête édition 2014

Publié le 8 Mai 2014 par Thaddée dans Photo et Vidéo

Intermède : Nature en Fête édition 2014

Le robinet ci-dessus ne fait pas partie de Nature en Fête. Il se trouve sur le trajet. Je ne l'avais encore jamais vu. J'ai pensé qu'il pouvait introduire avec un clin d’œil cette nouvelle édition de Nature en Fête, l'événement printanier de Sainte-Foy-lès-Lyon, huit jours après la brocante et foire-aux-livres de Chavril d'où j'ai rapporté trois livres (voir l'article précédent) et, entre autres, un doudou pour mon Félix.

Intermède : Nature en Fête édition 2014
Intermède : Nature en Fête édition 2014
Intermède : Nature en Fête édition 2014Intermède : Nature en Fête édition 2014

J'avoue. L'inspiration n'était pas au rendez-vous ce matin. Envie, besoin d'écrire mais impossible de sortir trois mots de suite. Et pour Nature en Fête, je n'ai pas ressenti ce frémissement d'excitation qui vient me parcourir doucement tous les 8 mai.

Au premier coup d’œil il m'est apparu qu'il y avait moins d'exposants, mais peut-être que j'ai mal vu. Quand le coeur n'y est pas, le ciel plafonne et le monde se rétrécit. Qu'on se le dise.

Alors j'ai fait direct un tour du côté de mes anciennes amours, j'ai nommé les chevaux. Hier soir je regardais des photos extraites des spectacles de Bartabas. J'ai caressé le grand beige. Et j'ai laissé le petitou mâcher tranquillement son foin.

J'ai repéré les calèches de l'année dernière mais je n'avais pas envie cette année de faire un tour avec. Elles s'éloignaient comme j'arrivais.

Intermède : Nature en Fête édition 2014Intermède : Nature en Fête édition 2014

Elles, je leur ai parlé. J'ai parlé à la plus petite pour lui dire que c'était pas le top pour elles toute cette agitation, et que vivement ce soir qu'elles retouvent la paix.

J'ai regardé partout sur les cages mais j'avais le pressentiment que je n'y verrais pas le célèbre Aldo. Cela s'est tristement avéré : Aldo n'était pas là, le petit coq blanc à frange. Il doit être mort. Ca m'a fichu un coup.

Il y avait aussi dans l'herbe un pitrou mort, écrasé par les allers-retours de la foule. Non décidément, cette édition 2014 n'était pas faite pour moi.

Intermède : Nature en Fête édition 2014Intermède : Nature en Fête édition 2014
Intermède : Nature en Fête édition 2014Intermède : Nature en Fête édition 2014

Par temps chaud mais sous un ciel voilé. C'est là sans doute le plus joli coin de l'exposition, très sympa avec de petits animaux de ferme en racine de bambou, des mobiles où se balançaient de gros oiseaux rouges.

Plus loin ça sent l'olive et ça fait un bien fou. Je m'en vais quand même, rechercher mon scooter garé bien en sécurité sur le parking du Grand Casino. Je ne sais pas quel était le thème cette année. J'ai noté qu'il y avait de plus en plus d'attractions pour les enfants. Ça manquait un peu d'attractions pour les grands enfants de mon âge.

C'était chouette comme d'hab mais sans plus.

Et là-dessous c'est une nouveauté, la fête à la grenouille.

N'oubliez pas de cliquer sur les petits formats pour les agrandir, car il n'est pas vrai que j'ai coupé le cou des oies, je ferais jamais ça, je respecte trop la vie, même la vie des trucs minuscules, pour moi c'est au-dessus de mes forces de les écraser et quand j'en dégomme un j'en suis malade toute la journée.

Tout ça pour dire. Quand on écrit, on n'a presque plus le goût de rien d'autre et pourtant je vous jure que c'est le grand bonheur.

On n'avance que dans la contradiction.

Intermède : Nature en Fête édition 2014
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Parlez images !

Publié le 8 Mai 2014 par Thaddée dans Journal d'un écrivain, Lecture Au coin du feu

Parlez images !

Ben oui parce que moi je parle plus. 200 pages et des broutilles. /3 du livre. Immersion totale. Pas envie d'en finir. Calme - relatif. Seulement voilà : ce matin, la source est tarie. Impossible d'aligner trois mots qui se tiennent alors que j'ai toute la scène écrite et dessinée dans ma tête.

Qu'à cela ne tienne. Je ne m'affole pas. Je sais que les pauses s'imposent d'elles-même quand la pression se fait trop forte (surtout quand on a encore mal aux dents). Le temps de rectifier quelques détails ici et là au fil des toutes dernières pages et l'inspiration me reviendra en coup de vent, je peux vous l'assurer.

Faut dire : qu'en ce moment je lis Philippe Djian et ça me met sur les nerfs. Le bonhomme m'est antipathique et je ne dirai pas pourquoi, mais à l'âge de vingt-cinq - trente ans j'étais raide-dingue de sa littérature. Comme je suis infidèle comme pas deux je l'avais laissé tomber sur le bord du chemin depuis tout ce temps. Un coup de chance pour lui et moi, à la foire aux livres de Chavril jeudi dernier 1er mai il y avait tellement de lecteurs effrénés dans les rangs ( les premières gouttes de pluie venaient de nous rabattre dans le gymnase de l'école) que j'ai dû me résoudre à me clouer sur place et prendre ce qui me tombait sous la main : c'est à dire trois romans du même auteur. Ce qui m'évitait de me déplacer à travers une foule compacte avec mon sac-à-dos qu'écrabouillaient religieusement les boulimiques de lecture au rabais.

J'ai dit que j'aimais les livres de Philppe Djian. Tout bien réfléchi, il me fait crever de jalousie. Son style me tape sur les nerfs et j'en raffole. En plus ce salaud réussit l'exploit de vivre de sa littérature et s'offre du bon temps au bord de la mer tout en se payant le luxe d'être écrivain, c'est à dire un vrai dingue, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Le pire, c'est qu'il blague à chaque ligne et que ça me fait mourir de tristesse. Depuis jeudi dernier je m'enfile méthodiquement, le sourcil froncé, trois de ses romans. Dans l'ordre : Zone Erogène (j'ai failli descendre dans le Sud pour l'étrangler), Maudit Manège (j'ai le cœur comme une pierre), et je vais commencer Échine (qu'est-ce qu'il me réserve encore ? ).

Ce matin, vu que je n'arrivais pas moi-même à pondre une seule ligne raisonnable, j'ai fait un tour sur le Net pour en apprendre un peu plus sur l'homme et l'auteur. J'ai pratiquement rien trouvé. On ne parle même pas de la fragilité légendaire de son cœur. Il n'a pas de site officiel, mais je n'ai pas souvenance qu'il ait écrit dans ses livres qu'il était un blogueur.

Voilà où j'en suis, et pour m'aérer la tête ce matin j'ai fait mon viron traditionnel à Nature en Fête que j'attends normalement avec une grande impatience. Je vous en toucherai un mot dans trois minutes. Vous comprendrez mieux que l'écriture ne laisse pas grand-place aux loisirs, non plus qu'à des inspirations plus vertes et fleuries.

A tout de suite, toutes et tous, je reviens dans quelques minutes avec ma version personnelle de Nature en Fête édition 2014.

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Même plus les mots pour le dire ...

Publié le 4 Mai 2014 par Thaddée dans Journal d'un écrivain, Lecture Au coin du feu

Nous créerons notre littérature, non pas en parlant continuellement de littérature, mais en écrivant dans une orgueilleuse solitude des livres qui auront la violence d'un "cross" à la mâchoire.

Hunter S.Thompson

Quelle chose étrange que d'écrire ... J'aurai vécu, tant de vies.

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