J'avoue, je ne sais plus où j'en suis. J'avais "prié" pour que rien n'interfère avec mon écriture. Il y a eu l'attentat. Moi qui m'étais trouvé un honnête rythme de croisière (3/4 d'heure d'écriture par jour) je n'arrive plus à me remettre à mon roman. Le choc émotionnel a viré toute forme d'inspiration. Le sujet de mon livre me paraît bien désuet en regard de l'horreur perpétrée contre ces dizaines d'innocentes victimes. Oh oui, la réalité dépasse en noirceur tout ce qu'on peut écrire.
Il y a eu aussi mon accident, lequel a déclenché une crainte irraisonnée des voitures, ce qui rend dangereuse ma conduite à scooter. Plus globalement, je supporte mal la charge de travail qui m'incombe cet été. Quant aux brusques changements de température, passant de fortes chaleurs en pluies torrentielles, ils mettent à rude épreuve nos organismes.
Et pour finir, alors que j'essayais de me stabiliser à travers le blogging et ses échanges cordiaux, il m'a fallu faire avec le casse-tête des navigateurs et supports matériels susceptibles de brouiller le visuel de mon blog. Une perturbation de plus dans un parcours momentanément chaotique.
Alors, vous qui passez sur mon blog, vous risquez de me voir changer de Théme plus souvent qu'à mon tour, parce que je ne sais plus du tout ce que je veux. J'avais fixé mon choix sur un fond bleu trop étroit semble-t-il pour avoir un bon rendu sous tous les navigateurs ; je l'avais agrémenté d'une mosaïque antique effacée par le temps qui me reconduisait aux débuts de ce blog, lorsque je publiais des extraits de mon récit "Fragments d'une vie brisée". Du coup, j'ai replongé. L'affrontement se fait entre antique et vintage, ludique et classique, noir ou blanc, à moins que je leur préfère la couleur ?
Vous allez me dire : à quoi bon se torturer les méninges pour des choses aussi superficielles qu'un décor de blog ? - Mais si je ne l'ai pas dit cent fois, je ne l'ai pas dit une seule. Le visuel de mon blog participe à mon identité sur Internet. Peut-être même à mon identité tout court. Identité forcément instable qui se forge non seulement à travers l'acte créatif mais encore au gré d'une insatiable curiosité de tout ce qui se fait sur notre orange bleue. Par exemple, il y a deux ans je découvrais l'existence du shabby chic. Mon blog a reflété des mois durant la déco d'origine anglaise qui remet à l'honneur les objets du bon vieux temps. Puis j'ai changé mon PC pour un ordinateur portable et c'est là, pour la première fois de ma vie, que m'est apparue la différence fondamentale entre ce qu'on voit sur un écran de PC et ce qu'on voit sur un écran de portable. Mes designs shabby chic passaient plutôt mal à l'écran de mon tout nouvel ordinateur portable. J'avais à déplorer, tout à coup, un aspect vieillot, un visuel brouillé dont je n'avais pas la moindre idée avant de changer d'ordinateur.
Et me voilà maintenant devant un dilemme10. C'est dur, vous savez, de ne plus savoir ce qu'on veut. Mais ça m'est arrivé des centaines de fois, je sais que je finirai par en sortir. Je crois que mon blog est très précisément le miroir du fond de ma pensée. En ce moment j'en ai marre de mon travail, je voudrais faire autre chose. En ce moment je rêve que j'habite à Sète et que je vais fumer ma cigarette le long des bateaux. En ce moment je voudrais afficher ouvertement ce que je suis secrètement en dedans. Mais ce sont là des rêves qui ne sont pas réalisables dans l'immédiat. Un jour, peut-être, je mènerai la vie que j'entends sur les bords de la mer. Et qui dit mer dit bleu. Qui dit bleu dit fond de blog si bleu que j'y baignais mon inspiration traumatisée par l'attentat de Nice. C'était sans compter avec la multiplication, non pas des petits pains, mais des navigateurs qui n'ont manifestement pas le bon goût de montrer la même chose à tout le monde. Alors adieu petit fond bleu. Mais à présent ? - Que vais-je faire, se demandait le chanteur. Comment vais-je pouvoir habiller ce blog qui a fini par perdre toute identité tant il s'est épuisé en séances d'essayage sans grand succès. Comment est-ce que je le vois, moi, dans un avenir proche ? - Je ne sais pas.
Ainsi vous comprendrez que je prenne le temps de me poser, de réfléchir, et de me retrouver. Je ne pense pas que cette pause nécessaire excède quelques jours. J'ai juste besoin de tester les Thèmes du Pack Premium auquel j'ai décidé de me réabonner dans la journée d'hier pour avoir plus de choix. Seulement les choses ont bien changé en deux ans. Les Thèmes ont tellement évolué que je ne m'y retrouve plus. Il me faut donc un petit moment pour revoir ce qu'ils ont dans le ventre et peut-être alors, je dis bien peut-être, trouverai-je mon bonheur.
Je vous souhaite un bon dimanche sur vos blogs et dans vos vies. Je crois qu'au fond, c'est la même chose, on ne peut séparer l'un de l'autre, en tout cas le mien se veut le baromètre de mon climat mental, et en ce moment ce n'est pas jojo.