Cette année pour les Journées du Patrimoine à Sainte-Foy-lès-Lyon : rien. Si ce n'est un concert payant. Quand on pense à tout ce qu'on a comme vieilles pierres ici ça fait un peu mal au cœur de n'avoir qu'un concert (payant) à ce mettre sous la dent. Tour du télégraphe Chappe, chapelle Sainte-Marguerite, aqueduc romain du Gier, Vieux Fort, petits châteaux de Soyeux ... relégués aux oubliettes de l'Histoire, on se demande pourquoi, quand toutes les communes voisines proposent des visites gratuites et guidées de leurs monuments. Bref.
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Du coup je vous ai retrouvés des photos de septembre 2013. J'avais visité le Fort de Sainte-Foy, du stand de tir aux souterrains qu'habite un blaireau, grand ami des CRS. Deux heures d'exploration menées tambour battant par le fantôme du général Rohault de Fleury.
Ce samedi 14 septembre 2013, les Journées du Patrimoine étaient l'occasion de visiter le fort militaire de Sainte-Foy, un fort d'artillerie constuit au milieu du 19ème siècle sur le modèle des forts de Vauban. Ce fort n'a jamais tiré le moindre coup de canon, car l'apparition de canons longue portée le rendait caduque à peine sa construction fut-elle achevée. Tout au long des années, ce fort périmé avant d'avoir rempli son office de fort militaire servit de prison pour les officiers et de foyer d'hébergement pour les réfugiés ; des mères de famille y mirent au monde leurs enfants. Destinée plutôt étrange pour un fort qui devait être un fort d'artillerie avec tout ce qu'il faut pour se défendre, une poudrière et des enceintes fortifiées. Y sont installés maintenant les CRS mais qui n'y habitent pas, sauf exception, quand ils sont en déplacement.
Les souterrains étaient certainement le point fort de ces deux heures de visite. Très impressionnants (surtout pour quelqu'un d'aussi claustrophobe que moi) parce que très mal éclairés, pour ainsi dire pas éclairés du tout dans les passages les plus étroits. C'est à peine si la lumière du jour entrait par les meurtrières occultées par les herbes et les poubelles de nos grands-mères. Oui, nos grands-parents jetaient leurs ordures comme ça, par terre, et le tennis actuel (à proximité) est bâti sur des mètres de détritus, ce qui rend le terrain très instable. A l'entrée des souterrains se cache un blaireau, grand ami des CRS qui ne lui font aucun mal. On a vu également une petite chauve-souris, endormie bien tranquillement dans une cavité de la voûte. Sur la troisième photo on voit le stand de tir, installé dans l'ancienne poudrière. Cette poudrière était recouverte de plusieurs tonnes de terre ; on l'éclairait avec des lampes à pétrole déposées dans des sortes de niches hautes et étroites protégées par une vitre. On n'utilisait pas de fer mais du laiton pour éviter toute étincelle. Les deux photos du bas représentent le fantôme du général Rohault de Fleury, concepteur du fort. Cet homme aimable et pittoresque a bien voulu poser pour moi, je l'en remercie, ainsi que je remercie tous nos guides, lesquels ont pris sur leur temps personnel pour nous conduire à travers les souterrains, les étages et les secrets du vieux bâtiment militaire.
La visite touche à sa fin, nous sommes ici sur une terrasse qui domine toute la ville de Lyon, accessible par un escalier d'époque. Aux excursions souterraines succèdent les escalades, en alternance avec les chants de la chorale Chantefable qui nous a chanté deux fois (pour mon plus grand bonheur) le jardin extraordinaire de Charles Trénet. Ce qui cerne le fort n'est peut-être pas un jardin, ni même un parc, on dira que c'est la campagne avec des herbes folles et des arbres. Il faut bien sûr imaginer qu'au 19ème siècle il n'y avait aucun brin d'herbe, aucun arbre, aucun bâtiment en contreplaqué, et que le fort était tout nu pour pouvoir remplir sa fonction de "surveillant-defenseur". Il n'aurait pas fallu que des pâquerettes viennent gêner la vue des sentinelles, ou se mêlent de les distraire ...
Fin de la visite après deux heures de marche forcée dans les souterrains sombres et les étages du bâtiment. 2ème photo, la petite terrasse du bar où se désaltèrent les CRS. Photo du bas, le mémorial avec une liste de noms.
Pour ceux que l'Histoire intéresse je vous remets ici une présentation rapide du fort de Sainte-Foy , issue d'un papier qu'on nous a remis tout au début de la visite.
Placé à 300m. d'altitude sur la crête de la colline qui fait suite à celle de Fourvière vers le Sud, le fort de Sainte-Foy est le mieux conservé des forts dits de la "petite ceinture lyonnaise" conçue à partir de 1830 par le Général Rohault de Fleury. Cet ensemble fortifié devait protéger Lyon considérée comme un camp retranché après les occupations par les autrichiens en 1814/1815.
La construction du fort de Sainte-Foy s'est échelonnée de 1843 à 1851, mais il a accueilli une garnison dès 1848. C'est un fort d'artillerie bastionné, ancré dans la pente naturelle du terrain, coupant l'ancienne voie de St-Irénée à Ste-Foy. La porte d'entrée est au Nord, avec une demi-lune orientée vers l'Ouest. Le fort est protégé par une escarpe haute de 8m, d'où 25 à 60 canons à âme lisse tiraient des boulets à moins de 2000m. D'autres canons placés dans les bastions pouvaient assurer un tir rapproché et croisé de flanquement en cas d'attaque. Le fort est doté d'une poudrière, pouvant abriter 44 tonnes de poudre, d'une caserne pour le logement de 400 hommes (600 en cas de siège).
Journées du Patrimoine : le fort de Sainte-Foy-lès-Lyon - Papier de Verre
Ce samedi 14 septembre 2013, les Journées du Patrimoine étaient l'occasion de visiter le fort militaire de Sainte-Foy, un fort d'artillerie constuit au milieu du 19ème siècle sur le modèle des...
Ma visite du Fort de Sainte-Foy datant de trois ans, je n'en avais plus de souvenirs précis. J'ai donc choisi de me rapporter à mon article rédigé le 16 septembre 2013 ▲ et de le citer intégralement..