Bonjour chers tous, je devrais pouvoir, si tout va bien, vous montrer dans trois-quatre jours des photos nettement plus gaies. Mais ce matin j'éprouvais l'irrésistible besoin de marcher dans un cimetière. Ce n'est pas ici que mes parents sont enterrés. Mais en lisant les dates gravées sur les pierres tombales, en voyant que certaines personnes étaient décédées fin 2016, ou même en ce début d'année 2017, il me semblait épouser la douleur des familles affectées par le deuil, et souffrir un peu moins du mien. Vous l'aurez compris à la lecture de mon court poème d'hier, j'éprouvais, hier, une souffrance affreuse que je n'avais pas du tout envie de revivre aujourd'hui. C'est pourquoi j'ai pris les moyens de m'en guérir. J'espère ne pas vous entraîner dans l'émotion morbide avec ces clichés pris ce matin même au cimetière de Sainte-Foy. Le pimpant des fleurs et de certaines installations pourra peut-être racheter le caractère mortifère de cet article. Et croyez bien que je ne vous en voudrai pas si vous ne venez pas le lire. Je peux comprendre et accepter l'idée que vous ressentiez le besoin de vous préserver de ces images de mort.
Il est une lumière à nulle autre pareille. Elle participe à l'impression de sérénité qu'on éprouve à se promener dans les allées désertes. Vrai de vrai, les cimetières sont des endroits de paix rassérénants pour les âmes blessées.
Certaines pierres ont du mal à résister au temps qui passe, au temps qu'il fait. La terre s'enfonce alors elles penchent, elles tombent, elles sont comme les hommes qui tombent malades et qui se couchent.
Ci-dessus ▲ sont rassemblées mes photos préférées, intimistes, imprégnées d'une atmosphère qui m'a touchée.
Côté jardin. Mille fleurs de toutes les couleurs émaillent la pierre et le marbre, égayant de leur fraîcheur les dalles froides, ou ternes, et conjurant la tristesse des inscriptions dont la liste semble interminable ...
Les monts du Lyonnais sont une région de basse montagne appartenant aux contreforts du Massif central et situés dans les départements de la Loire et du Rhône ainsi qu'à l'ouest de la métropole de Lyon. Il s'agit d'une des rares régions où le parler franco-provençal est encore pratiqué.
Les tombes récentes arborent une croix provisoire, en bois, plantée dans la terre. En attente, en souffrance, tout comme les familles qui traversent, vaille que vaille, une épouvantable sensation d'inachevé. Mille questions se posent : pourquoi elle, qui aimait tant la vie, qui était si active et qui ne se plaignait jamais. Pourquoi elle, et pas les gens qui en ont marre de vivre et qui parlent de suicide à tout bout de champ. Ceux-là traînent sur terre, pour rien, alors que d'autres auraient tellement aimé avoir quelques années de plus. La vie est mal faite. Surtout : la mort est là où on ne l'attend pas.
Les familles les plus aisées (rappelons que Sainte-Foy est, à la base, une ville bourgeoise) font de leurs sépultures des oeuvres d'art..
Je tenais absolument à terminer sur cette photo d'une colonne, sans doute parce que j'y vois le phare de Sète. Et puis cette nuit, j'ai rêvé de mes parents, qui s'installaient dans un nouveau logement. Moi-même j'emménageais à la même adresse avec mon ex. Que mes parents étaient heureux ! ... et comme j'aime être encore avec eux.