Il faut toujours penser ce que l'on dit, mais il ne faut pas toujours dire ce que l'on pense.
Être un iceberg pour survivre
C'est bien souvent le dilemme que j'ai rencontré sur mon blog. La nécessité de m'exprimer librement sans avoir à choquer mes lecteurs : un enjeu pas facile. Cela vaut surtout pour ma littérature et les films qui m'inspirent. Leur noirceur me faisait me poser la question : dois-je en parler sur mon blog ? Ai-je le droit d'en parler ? Est-il bien judicieux d'en parler si je veux préserver la sensibilité ... et la fidélité de mes lectrices et de mes lecteurs.
J'ai quelquefois paré la difficulté en fermant aux commentaires les sujets concernés, car il est dit que je déteste les critiques et les conflits. Dans ces moments-là j'ai choisi de dire, mais j'ai interdit qu'on me réponde. L'alternative étant de fermer le blog pendant quelques jours ou quelques semaines, histoire de calmer le jeu. Oui, certaines fois j'ai eu très envie qu'on oublie ce que j'avais rédigé, ou les photos que j'avais montrées. D'autres fois, j'éprouvais simplement le besoin de revenir à de meilleurs sentiments. Des sentiments "passables" ; autrement dit qui passent en douceur auprès de mon lectorat.
J'ai quelquefois l'impression de me trahir moi-même en optant pour la facilité. J'ai renié mon moi profond qui voudrait dire les choses comme il les pense. Au fil du temps, il me semble que je ne propose plus que des articles édulcorés qui conviennent au plus grand nombre et ne prennent plus le risque de choquer quiconque. Quand vraiment s'imposent à mon esprit des pensées virulentes, je contourne le problème en les rédigeant sur le blog, mais je les laisse à l'état de brouillon en ne m'autorisant plus de les publier. Je crois que c'est dommage. Mais c'est aussi pour la survie du blog que j'agis ainsi. S'il se faisait systématiquement l'écho de ma noirceur, il me semble qu'on hésiterait à venir me lire, et je souffre assez de solitude dans ma vie sans aller perdre les quelques amis que j'ai sur les blogs.
Lâcheté ... Manque de confiance en moi ... Sans doute aussi le souci constant de ne heurter personne, et surtout pas celles et ceux avec qui j'entretiens une relation, virtuelle certes, mais une relation d'amitié. Il me serait égal de me lâcher devant de parfaits inconnus. Il est toujours plus difficile d'être complètement soi-même en face des gens qui vous connaissent un peu, ou qui croient vous connaître. Nous sommes responsables de l'image que nous donnons de nous. Sur les blogs autant qu'en famille, au travail, ou partout ailleurs. J'ai peut-être accepté l'idée qu'on n'aperçoive de moi qu'une toute petite partie, comme les icebergs. Vous pouvez voir la partie émergée, celle qui prend le soleil. Je cache l'essentiel de ma personnalité qui ne reçoit jamais la lumière. Et c'est comme ça que je survis. Ou plutôt : c'est comme ça que j'ai appris à survivre sur les blogs.
Commentaires : l'Île du Berk

Il en va de même pour les commentaires. Quand un article me choque, je passe mon chemin. Jamais je n'écrirai "berk" ou "tu as perdu la tête" ou "quelle mouche te pique". Je ne me le permettrai pas, pour ne pas faire de peine à l'objet de ma visite. Je l'ai dit tout à l'heure : il me tient à cœur de ne blesser personne. Du reste j'aimerais bien qu'on fasse la même chose à mon égard en évitant de froisser mon amour-propre comme on l'a fait récemment. Le silence est d'or dit-on. Je le crois profondément. Le silence est une réponse en or à des sujets qu'on refuse d'aborder, par principe ou par faiblesse. La vue d'animaux martyrisés, par exemple, je ne la supporte plus. Quand d'aventure je tombe sur l'une de ces photos, je ne m'attarde pas, et je m'en vais sans écrire un mot. Je me préserve, et je préserve l'auteur de l'article en question. C'est ainsi, je pense, qu'on entretient de bonnes relations. Car faire état de tout ce que l'on a sur le cœur, ce n'est pas toujours la meilleure conduite à tenir. Je respecte autrui pour qu'il me respecte. Equitable non ?

Avant de conclure cet article, je veux juste vous dire que demain je ne suis pas là, si toutefois la santé de ma petite perruche Kiki ne me retient pas encore une fois à mon domicile. En effet depuis hier elle connaît d'inquiétants incidents respiratoires bien que je l'ai remise sous antibiotiques et sous anti-inflammatoire. Le temps est tellement instable, passant sans transition d'une douceur extrême à de basses températures. Il est dur pour nous de nous acclimater. Alors un oiseau exotique ... Je vous souhaite d'ores et déjà un bon week-end et je vous dis ... à dimanche.