Mes rubriques Ecriture ne sont plus très actives. Faut-il incriminer la fatigue qui sape mon inspiration. L'absence de visites, assez
décourageante. Chaque jour je me demande un peu plus à quoi sert ce blog, où me conduit, en quoi me construit, ce cheminement solitaire.
Je suis la proie de mes contradictions stériles. Ici je veux qu'on me lise. J'en rêve. Dans ma vie je ne veux pas qu'on sache que j'écris.
Ce matin j'étais chez quelqu'un. Il y avait contre le mur une sorte de plaque blanche. Je ne savais pas ce que c'était. "C'est une toile" m'a-t-elle dit et notre rencontre, l'attirance mutuelle immédiate que nous avons ressentie, est soudain tombée sous le sens. "Tu peins ! " ai-je répondu et le ton que j'ai pris lui a fait comprendre que moi aussi, je créais. "Tu peins aussi ! " s'est-elle écriée mais j'ai fait signe que non. "Bon, tu prends des photos ça je le sais" a-t-elle ajouté. J'ai souri. J'étais à la porte, c'était juste avant de partir. Elle insistait pour que je lui dise... et j'ai répondu que ce serait pour une autre fois. "Suspense" a-t-elle conclu.
Dehors, je me suis demandé comment j'allais m'en sortir. Je ne veux pas introduire Thaddée Sylvant dans nos rapports amicaux. Ça compliquerait les choses. Et même si ce n'est pas un secret d'état que j'écrive, je redoute les questions incontournables qu'un tel aveu susciterait : Quel genre écris-tu ? As-tu publié ? En ce moment tu écris quoi ?
Il faudrait que je lui parle de mon autre "moi". De Thaddée Sylvant. Et si, comme une traînée de poudre, ce bruit se répandait sur la petite ville que j'habite, où je travaille, je ne serais plus jamais tranquille. Des gens que je côtoie au quotidien viendraient me lire sur ce blog. Et ce serait au-dessus de mes forces d'être Thaddée Sylvant dans la vie.