Tu t'enfermes avec toi sous les toits refroidis par le fier vent du Nord qui bouscule à tout va derrière ta fenêtre un très gros sapin vert aux voilures d'ancêtre.
Tu te connais si mal pourtant ce n'est pas faute de te rester fidèle par la force des choses ainsi s'attache aux corps leur ombre-silhouette privée de chair et d'os.
Tu te questionnes en vain sur les jours à venir tout ce qui te retient dans un semblant de vie c'est ton passé tout plein de troublants souvenirs qui t'inquiètent et t'attristent.
Tu ne sais pas pourquoi du jour au lendemain plus rien ne rime à rien quand les forces te quittent et que sur le cadran de toutes les horloges l'heure tourne plus vite.
Tu veux juste dormir comme le nouveau-né pouvoir fermer les yeux comme on les ferme aux morts tu veux juste rêver que la sève revient irriguer tout ton corps.
Est-il temps de renaître et de te retrouver sous de meilleurs auspices ou faut-il pour toujours rester ce que tu es sans jamais pouvoir l'être autant que tu voudrais...
Tu te casses la tête à te sentir coupable ne dépend que de toi d'être plus apte à vivre apprends donc à te battre à défaut, peux-tu croire que vraiment Dieu existe ?
Cherche-toi maintenant la chaleur et l'appui d'une main secourable et remonte du puits qui te noie lentement depuis bien trop longtemps dans ses vieilles eaux sales.
Dis ce qui te torture ou bien ne le dis pas puisque on n'est jamais sûr du mal qui nous affecte mais vois ton vieux sapin aux prises avec le vent luttant de tout son être !
© 02.09.12 Credo, TS