Je cherche mon chemin dans les ténèbres occultes
Une lampe une étoile qui guiderait mes pas
Quelque carte du monde ocre verte et brune
Un faible clair de lune ou bougie sous un toit
Mais l’obscur illisible est comme un puits tari
Ma folle incertitude a pour écho la nuit
Secrètement scellées sous des trappes massives
Des bouteilles opaques ont perdu nos missives
Une grève sans mer est un désert de dunes
Un océan sans bords le naufrage assuré
Des tertres aux croix tordues par cette nuit sans lune
Ont un parfum terreux de bête assassinée
Je me traîne en priant par les nocturnes obtus
Qu’un miracle me sauve ou que la peur me tue
Dans son primaire instinct l’insecte reste seul
A savoir comment faire avec l’immensité
Ses pistes minuscules convergent au creuset
D’argile et de fucus où naît le monde entier
Des textes sus par cœur d’un testament putride
Au terreau fondateur de tout être vivant
De glaise et de boue chaude est notre chair souffrante
Y est écrit le sens des routes qu’il faut prendre
Je t’écoute mon cœur je t’écoute mon ventre
Je crois en la parole des entrailles fumantes
Je transcrirai par terre avec mes ongles nus
Le profond chœur terrestre le requiem des nues
Je dormirai longtemps dans ce grand livre ouvert
Où s’engouffre le chant du fantasque univers.
© 16.10.09 Collapsus, TS