Par Thaddée © 28 avril 2013, un rêve trop loin
Feue mer d'Aral
Avalée par les hommes
Entends le glas qui sonne ...
Tes ossements saumâtres
Font de toi ce désert
Maculé de carcasses
Écorchées par le sel.
Coquillages cassés
Sous les étoiles mortes
Cimetière d'épaves
Entre chaînes et cordes
Maintenant la mer Morte
Prend le même chemin
Qui de l'eau, qui du sel
Coulera dans vos mains !?
Vous boirez l'océan
Comme un simple verre d'eau
Vous briserez le verre
Sur le flanc des bateaux
Restera-il demain
Quelque plage, quelque grève
Où déporter mes pas
Lorsque la vie me pèse
Me prendrez-vous le vent
Me prendrez-vous l'écume
Les embruns les odeurs
La mer, nue, sous la lune ...
Me prendrez-vous ma vie
Me prendrez-vous mon rêve
Faut-il déjà mourir
De soif et de brûlure
Ô feue la mer d'Aral
Repoussée par les hommes
Tranchées ensanglantées
Sanglées de cicatrices
Elle était la plus vaste
Des étendues d'eau vive
Elle étendait ses vagues
Autour des grandes villes !
Et ne demeure d'elle
Que labours calcinés
D'infectieux terrains vagues
Des hommes sans labeur
Des femmes éreintées
Et des enfants qui pleurent.
Les peuples assoiffés
Piégeraient les nuages.
Ils voleraient au ciel
Ses prodigues orages.
Ô prodiges ô miracles
Auxquels je ne crois pas
Veuillez rendre à la mer
La vie qu'on lui a prise
Mais surtout préservez
La seule mer que j'aime
Et qui secoue ses crêtes
Au Sud de mon pays.
Théâtre de la mer
Et môle Saint-Louis
C'est la ville de Sète
Dont je vous parle ici
Ne serait plus une île
Si par malheur demain
Les assassins d'Aral
En prenaient le chemin.