Il m'arrive de vous parler cinéma quand je craque pour un film. Ainsi vous ai-je touché un mot d'Interstellar ou de Melancholia ... des histoires d'espace et de planètes qui me passionnent depuis toujours. Je ne rate jamais un film qui se passe dans l'espace ou sur les planètes lointaines. Hier soir bien évidemment j'ai regardé Apollo 13 avec Tom Hanks, mais ce n'est pas Apollo 13 que je souhaite évoquer ici.

Le site d'Arte m'a fait le cadeau magnifique du petit film Le voyage dans la Lune que je rêvais de voir depuis fort longtemps. C'est un petit bijou, drôle et poignant, colorisé dans les pastels d'autrefois. On y retrouve la lunette astronomique pointée sur la voûte céleste, les hautes fenêtres dont on se demande comment ils faisaient pour laver les vitres, un embryon de fusée qui se révèle être un obus habitable ... et tout à l'avenant dans le délire et l'imagination débordante de son créateur, le divin Georges Méliès. C'était en 1902.
Vous avez tous vu, au moins une fois dans votre vie, la Lune qui se prend un crayon dans l’œil. La naïveté du propos n'a d'égale que la stupéfiante beauté de l'image. On se laisse fasciner par l'agitation frénétique et trépidante des personnages alors qu'ils élaborent le plan, tout ce qu'il y a de sérieux, d'aller marcher sur la Lune.
La construction de "la fusée" vaut son pesant d'or, à coups de marteau sur les plaques de fer. L'embarquement, en bon ordre, n'a rien à lui envier.

Voici déjà l'alunissage, bien entendu sans tenue de cosmonaute, sans casque, en tenue de ville s'il vous-plaît. N'est-ce pas charmant ? - Si désuet ... C'est vrai quoi. Comment nos ancêtres rêvaient-ils de la Lune ? Que savaient-ils de la gravité, de l'air irrespirable, des températures extrêmes et mortelles ?
La première chose que font ces voyageurs de l'espace à l'arrivée sur la Lune ? - Tenez-vous bien : ils dorment ! ... Et ils rêvent. Des rêves d'étoiles et d'étoiles habitées. Que de romance, dans chaque image, dans chaque idée ! il a quelque chose du monde du cirque dans ces précieux moments d'abandon juste avant que ...
... ils se prennent une tempête de neige dans leur sommeil ! Alors qu'ils s'ébrouent, le paysage se précise, une formation de champignons rouge-orangé fait son apparition, dont un qui pousse en accéléré.

Mais ce n'est que le début des ennuis, car surgissent bientôt ce que nous appellerions aujourd'hui des aliens, ou des extra-terrestres, et pas du tout de petits bonhommes verts comme le veut la légende ... bien plutôt des humanoïdes verts au tronc squelettique, armés de lances, qui bien naturellement enlèvent illico presto nos voyageurs de l'espace qui sont emmenés, les poignets liés dans le dos, vers une destination inconnue.
C'est sans compter que les terriens de l'histoire ne se laissent pas si facilement manipuler par ces hordes de sauvages menaçants et gesticulants. Nos amis parviennent à échapper à leur ravisseurs et vite, le chemin du retour est pris, dans le plus grand chaos, pour fuir la Lune de tous les dangers. L'un d'eux se balance même au bout d'une corde, suspendu au nez de "la fusée".
Les terriens célèbrent en fanfare le retour des aventuriers de l'espace et tout est bien qui finit bien dans le meilleur des mondes, j'ai nommé la Terre. Rien ne vaut son petit chez-soi pas vrai ? ... A la fin du film j'ai l'esprit retourné par ce voyage flamboyant qui ne s'interdit aucune absurdité, et qui se fait doucement entêtant sur la bande-son du groupe Air. Le film est en ce moment visible sur le site d'Arte.
Edit 11 janvier 2018
A voir : sur les indications de Jean-Marc, la version originale en noir et blanc sur de la musique classique ... et quelques notes de La Marseillaise.