Comme vous le savez (ou ne le savez pas) je suis Verseau.
Aujourd'hui j'ai reçu une carte dont l'enveloppe portait ce timbre.
Et je l'aime tellement que j'ai décidé de le partager avec vous avant de me remettre à l'écriture.
Je suis dans la dernière ligne droite du roman, au moment crucial où se rejoignent et s'entrelacent les pistes convergentes, juste avant que se lâche le dernier soupir du dénouement. Serait-ce indécent d'avouer que là, je commence à souffrir. Non de crainte de me ramasser, j'ai poussé l'histoire assez loin pour ne pas m'arrêter en si bon chemin. Mais c'est ici que s'amorce la séparation d'avec ma vie parallèle et mes personnages. On ne les aime jamais tant, je crois, qu'avant de les quitter pour toujours. Cette toute dernière partie du roman va les enterrer. Et ce faisant, va enterrer mon cœur. Je ne saurais trop décrire la tristesse infinie qui m'envahit jour après jour, cependant qu'il vieillit et s'éloigne de moi. Jamais il n'a été si proche. Et moi je le condamne. Ecrire les dernières pages d'un roman, c'est condamner ses personnages au silence. C'est se condamner soi-même au silence. Je redoute l'heure où je devrai faire mon deuil.
Mais je n'en suis pas encore là. Je viens tout juste d'entamer la quatrième et dernière partie. Tout reste à faire. Le dernier acte est sans doute le plus difficile. Non seulement parce qu'on s'est attaché à ses personnages. Egalement parce que la fatigue se fait ressentir. Mais aussi parce qu'on ne peut pas se permettre de laisser retomber l'émotion. Bien au contraire. Il s'agit de se crucifier pour que ça passe, en force, en douceur, il faut que ça passe, il faut sentir et penser comme eux pour vivre ce qu'ils vivent.
Et je suis dans sa peau. Je respire l'air qu'il respire. Ses émotions sont les miennes. Ses sentiments, les miens. Ma déchirure est la sienne et nous marchons ensemble vers notre destin.
... Voilà que je m'éloigne de mon propos. Je vous parlais d'un timbre. Ce timbre est une création originale de Ciou.
Ciou, une artiste éclectique
Née en 1981 à Toulouse, elle est peintre, illustratrice et collectionneuse. Ses sources d'inspiration sont multiples. Elle s'inspire de Murakami, de Mark Ryden, de Tim Burton, de Gustave Doré, de Junko Mizuno. Son univers descend également du courant américain Lowbrow dont elle transforme les codes. Les oeuvres de Ciou mêlent le merveilleux, l'onirique, le cauchemardesque. Une galerie de portraits et une succession de saynètes dévoilant au spectateur des personnages aux caractères amusants, burlesques, inquiétants. Femmes ou nymphes côtoyées par des yokai - créatures surnaturelles, monstres et esprits légendaires du folklore japonais évoluent dans une sphère hostile, violente, rehaussée de couleurs vives et acidulées. Le miroir d'une génération hantée par la mort, rêvant de nature et de douceur.
Promis. J'essaierai de me bloquer un moment, demain Jeudi de L'Ascension, pour visiter celles et ceux d'entre vous qui m'écrivent. Je lirai vos commentaires, j'y répondrai. D'ici là je vous souhaite un heureux week-end prolongé si vous avez la chance de faire le pont. A très bientôt donc. Je vous embrasse.
Thaddée
PS - Je voulais dire aussi à celles et ceux qui hésitent à franchir le pas : c'est un plaisir de construire un article sur le nouvel Overblog, de ne pas être envahi par la pub, de disposer de certains Thèmes aisément personnalisables. Mon blog vient d'avoir, ou va avoir, sept ans. Il a été créé au mois de mai 2007. De l'eau a coulé sous les ponts ; pas mal de ponts se sont écroulés ; mais je suis toujours là.