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Le blog de Thaddée

"Ce qui parle le mieux de nous, ce n'est pas ce que nous disons, c'est ce que nous faisons. Je fais des livres qui parlent de moi sans le dire." TS | Actualité OB Kiwi et plates-formes de blogs, Déco blogs, Balades à Sète, Chroniques lyonnaises et fidésiennes, Escapades, Histoires de chats et d'oiseaux, Littérature, Photographie, Société, Poupées, Tricot, La vie ... Communauté : "Victor & Victoria", esprit shabby chic, romantique et cosy.

poesie 2014 quintus

Inexorable

Publié le 6 Mars 2014 par Thaddée dans Poésie 2014 Quintus

Forcené

Ta force née

Des ténèbres

Est de force

A nous faire

Tomber

Sur la route de pierres

Tes semelles

Crantées

Ne font pas plus de bruit

Que le serpent

Qui rampe

Et cependant qu'il mord

Cependant qu'il meurt

Entre tes mains

Gantées

Quelqu'un tremble de peur

Ecoutant s'approcher

Par la route de pierres

Au milieu des ténèbres

La mort

Violente

Thaddée (c) Quintus 2 mars 2014

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C'est ça, j'écris

Publié le 5 Mars 2014 par Thaddée dans Poésie 2014 Quintus

Je n'ai pas de pouvoir

Sur le vent, sur les armes

Pas même le pouvoir

De retenir mes larmes

Alors j'écris.

C'est ça, j'écris.

La tempête et la guerre

Je ne peux rien faire contre

Je ne sais comment faire

Pour retarder les montres

Alors j'écris.

C'est ça, j'écris.

Temps qui passe ou qu'il fait

Je suis comme les autres

Rien n'est jamais parfait

Ce n'est pas de ma faute

Alors j'écris.

C'est ça, j’écris.

Nos jours sont rectilignes

Ils se ressemblent tous

Mais il suffit d'un signe

On a la mort aux trousses

Alors j'écris.

C'est ça, j'écris.

Pour conjurer le sort

Et vivre d'autres vies

Un peu comme on s'endort

Pour avoir trop écrit

C'est ça, j'écris.

Thaddée (c) Quintus 5 mars 2014

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C'est mon anniversaire

Publié le 17 Février 2014 par Thaddée dans Poésie 2014 Quintus

C'est mon anniversaire

Et j'ai cinquante-cinq ans

Pour inverser les chiffres

Dis-moi je fais comment ?

 

J'ai plus d'un demi-siècle

Et j'en aurai vu deux

Le vingt de ma jeunesse

Vingt et un d'un plus vieux

 

J'ai fait pas mal de choses

M'en reste d'autres à faire

Pourquoi mettre sur pause

Ce brave train d'enfer ?

 

Hier j'étais à l'école

Demain le cimetière

C'est aujourd'hui qui compte

Mon jour d'anniversaire.

 

Le jour de ma naissance

Mes parents comme fous

Ne croyaient en leur chance

Qu'en ayant peur de tout

 

Que je meure en dormant

Comme les grandes soeurs

Regarde-moi maman

Ce n'était pas mon heure !

 

Et j'ai beaucoup souffert

Et j'ai beaucoup pleuré

Plus que mes sœurs, mon frère ?

... Ne pourrais en jurer.

 

J'ai fait tant de voyages

Que ma tête est remplie

De campagnes sauvages

Et de rivages gris.

 

Et j'ai lu tant de livres

Qu'il me semble aujourd'hui

C'est un rêve bien sûr

Avoir vécu sept vies.

 

J'ai écrit des romans

J'ai écrit des poèmes

Je t'écris ma maman

Mon Dieu comme je t'aime

 

Tu m'as donné la vie

C'est le plus beau cadeau

Qu'on puisse recevoir

Et je t'en dis merci.

 

C'est mon anniversaire

Et j'ai cinquante-cinq ans

Mais la roue tourne vite

Il n'en reste pas tant.

 

Thaddée (c) Quintus 2014

 

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Condamnés à vivre ?

Publié le 15 Février 2014 par Thaddée dans Poésie 2014 Quintus, Planète tétraèdre ne tourne pas rond

Quand les progrès de la médecine (et le sens moral) nous condamnent à vivre.

Ralentissez le temps / Me dit-on chaque jour / Car vieillir c'est trop dur / On ne peut plus rien faire

On n'a plus ses idées / Puis on a mal partout / On se sent inutile / Tout est si compliqué

Il ne faut pas vieillir / Il faut mourir avant / Que d'être des fardeaux / Pour nos pauvres enfants

Qu'on nous laisse mourir / Qu'on nous aide à mourir / Parce que les ans nous pèsent / Et pèsent à nos familles

Ils en ont de la chance / Ceux qui meurent dans leur lit / Qu'on retrouve au matin / Pour toujours endormis

Que c'est beau de partir / Sans savoir, sans souffrir / On se couche le soir / Pour la dernière fois

Ralentissez le temps / Ne vieillissez donc pas / C'est trop dur de vieillir / Vous verrez ce que c'est

D'être seul tout le jour / A faire des mots fléchés / Ou ne rien faire du tout / On ne voit plus assez

Vous qui venez me voir / Me coupez la journée / C'est une compagnie / Ma seule distraction

Mes enfants ont leur vie / Et toujours demander / Qu'ils aillent faire les courses / Ça finit par gêner

Je voudrais pas d'un chien / Qu'il faut sortir trois fois / Je voudrais pas d'un chat / Qui fait des saletés

Alors qu'est-ce qui me reste / Pour passer les journées / Que repenser sans cesse / A mon foutu passé

J'ai perdu mon mari / J'ai perdu une fille / Ma jeunesse est partie / Depuis bien trop longtemps

Vous, ne vieillissez pas / Vous avez bien le temps / Vous êtes jeune encore / Comme j'étais avant.

(c) Thaddée, Quintus 2014

Tout le monde, tout le temps, me sert ces litanies. Je compatis. Pour autant, faut-il souhaiter leur mort ? Faut-il encourager leur désir de mort ? - Bien au contraire : je m'attache à leur montrer les petits plaisirs de la vie, comme faire une petite promenade, recevoir la visite de leurs enfants, passer une petite commande, ou quoi que ce soit d'autre qui peut leur mettre du baume à coeur. La mort n'est pas une réponse, elle n'est pas une solution, sauf lorsqu'on est malade, en phase terminale, et qu'on souffre atrocement.

Vincent Lambert, 38 ans, en état de conscience minimale depuis cinq ans, au CHU de Reims (Marne), le 25 juillet 2013. (MAXPPP)

Vincent Lambert, 38 ans, en état de conscience minimale depuis cinq ans, au CHU de Reims (Marne), le 25 juillet 2013. (MAXPPP)

La question de l'euthanasie se pose face à des individus qui souffrent d'un lourd handicap irréversible ou qui souffrent tout simplement d'être diminués par l'âge. Autant qu'ils sont diminués, ils ne sont pas en fin de vie : faut-il les laisser mourir , les aider à mourir ? - On peut toujours espérer que Vincent Lambert, en état de conscience minimale depuis cinq ans, progresse petit à petit grâce à d'incessants stimuli. Il était infirmier ; il avait dit clairement qu'il n'aurait pas voulu vivre comme ça. Le problème, c'est que Vincent Lambert n'a pas exprimé par écrit sa volonté de mourir ; il n'a pas laissé de papier comme quoi il était contre l'acharnement thérapeutique. A qui revient la décision de le laisser partir dans ces cas-là ? Le laisser mourir, est-ce que c'est un acte de charité ? Est-ce que c'est une forme de meurtre ?

La question se pose aussi pour les personnes âgées qui souffrent physiquement et moralement d'être diminuées. Qui répètent à longueur de journée qu'elles voudraient en finir, qu'elles ont assez vécu, qu'elles sont un poids pour leur famille, qu'il n'y a aucun plaisir à vivre comme ça, vieux, malade, et diminué. Faut-il pour autant les "euthanasier" comme des animaux en fin de vie ? - On se souvient de cette aide-soignante ayant abrégé les souffrances de quelques uns de ses patients, sous prétexte qu'ils se plaignaient de souffrir, et disaient en avoir assez de vivre. De quel droit attente-t-on aux jours d'un être humain qui n'est pas en phase terminale d'une maladie incurable ?

La médecine a beaucoup évolué, et permet à des personnes âgées, malades, handicapées, de survivre grâce au soins, grâce aux médicaments, grâce aux traitements toujours plus adaptés. Le devoir d'un médecin consiste à sauver des vies, pas à les abréger. Il appartient à chacun de préserver, comme un bien précieux, la vie de ses proches. L'euthanasie n'est pas une réponse aux plaintes d'une personne âgée, pas plus qu'elle n'est une réponse à la souffrance d'une famille face au lourd handicap d'un fils ou d'un époux. A moins d'une lettre dûment signée qui dise clairement sa volonté de mourir en cas de lourd handicap suite à un accident, à moins d'avoir clairement déclaré par écrit qu'on est contre l''acharnement thérapeutique, il ne revient pas aux proches du patient de décider à sa place de sa vie ou de sa mort.

A moins de douleurs intolérables, à moins d'être en phase terminale : l'euthanasie d'un être humain ne correspond souvent qu'au besoin désespéré de ses proches de se libérer d'une charge et d'une souffrance.

De même, je suis contre l'avortement. A moins que la mère ait été victime d'un viol, ou qu'on ait décelé chez le foetus un lourd handicap, l'avortement n'est rien d'autre que la mise à mort programmée d'un petit être humain. Il y a assez de moyens de contraception sur le marché pour éviter de tomber enceinte. Par ailleurs, n'est-il pas prématuré, pour une jeune fille de douze ans qui est encore une enfant, d'avoir des rapports sexuels et qui plus est, des rapports sexuels non protégés ?

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Planète océane

Publié le 14 Février 2014 par Thaddée dans Poésie 2014 Quintus

Hiver 2014. L'océan reprend ses droits. L'avenir dira.

Plates-formes insulaires

Bouffées

Par la fleur de sel.

Synthétiques. Circulaires.

Et tournent les vinyles

Quand la mer met son disque

Et qu'elle boit la musique

Des mers originelles.

Cités. Artificielles.

Où survivent les gens

De livides noyés

Dont le front se ridant

Se souvient des marées

Et des flux gigantesques !

(c) Thaddée, Quintus 2014

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Calvaire

Publié le 8 Février 2014 par Thaddée dans Poésie 2014 Quintus, Poésie Ex-il

Calvaire

Pour une heure de gloire

A la face du ciel

Et vingt siècles plus tard

De la corde et des clous

La colline des crânes

Et les croix de bois vert

L'éclipse joue le drame

De la mort je m'en fous

Mais la roue tourne court

Au moulin de mon âme

Ai-je été le sauveur

De quiconque ici-bas

J'ai perdu la mémoire

Un brûloir dans mon crâne

Aura fait de mon brame

Une histoire de fous.

Thaddée (c) Quintus 2014 (+ Ex-il )

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Désengagement

Publié le 24 Janvier 2014 par Thaddée dans Poésie 2014 Quintus

Désengagement

Ni pari ni promesse / Plus jamais ne ferai / Laissons passer l'histoire / Où s'écrit le destin / Des gages bien trop lourds / Des paroles trahies / Je parie que je peux / Les paris sont des jeux ! Te promets d'être là / Les serments sonnent creux / Quant l'avenir décide / A ta place et pour toi.

Thaddée (c) 24 janvier 2014, Quintus
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Déluge

Publié le 22 Janvier 2014 par Thaddée dans Poésie 2014 Quintus

Déluge

Ta maison sous les eaux / Le courant broie tes os / Mais qu'as-tu fais de mal !? ¶ Emportées les autos / Détrempées les photos / Qu'avez-vous fait de mal ... ¶ Plus que trois oripeaux / Qui te collent à la peau / Mais qu'as-tu fait de mal. ¶ Allo maman bobo / Dis-moi les p'tits bateaux / Ils se sont fait la malle ... ¶ Même les animaux / Nestor et puis Toto / Reste plus d'animal ! ¶ Souvenirs en lambeaux ... / L'avenir c'est pas beau ... / Vraiment ça fait trop mal. ¶ Reprendre le boulot / En bon petit robot / Y'a plus rien de normal. ¶ Serait-il un îlot / Où l'on va en radeau / Trouve-moi donc des rames ! ¶ Et j'irai aussitôt / Repartir à zéro / Essuyant quelques larmes ...

Thaddée (c) 22 janvier 2014, Quintus
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Fragile

Publié le 20 Janvier 2014 par Thaddée dans Poésie 2014 Quintus

Fragile

Je l'ai toujours été / Ça ne s'arrange pas / Pourtant, je l'ai souhaité. ¶ Mais mon père disait : Ta sensibilité / C'est une grande chance / Une grande richesse. ¶ Il est beau de pleurer / Sur la plage déserte / Quand la pluie sur la mer / A chassé tout le monde. ¶ C'est très fort d'avoir mal / Où n'importe qui d'autre / Éprouve peu de chose. ¶ C'est un cadeau du ciel / D'être sensible à tout / Comme sont les enfants. ¶ Tes larmes sont ta force / Elles élèvent ton âme. / Un poète est fragile / C'est pour ça qu'il écrit. ¶ Pour verser sur la page / Le sang tumultueux / Qui ravage ses veines / En y mettant le feu ¶ N'aie pas honte de toi / Si ton cœur se soulève / Et si même le vent ¶ Dans sa violence telle / Qu'il fait perdre la tête / Contre toi perd souvent.

Thaddée (c) 19 janvier 2014, Quintus
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Laissez-moi tranquille

Publié le 19 Janvier 2014 par Thaddée dans Poésie 2014 Quintus

Laissez-moi tranquille

Tout ce que j'ai fait / N' a pas plus compté / Qu'une goutte d'eau / Dans la mer immense ¶ Est-ce que vous savez / Que j'écris des livres / Est-ce que vous savez / Qui je suis vraiment ¶ Beaucoup baroudé / Sur les îles grecques / Et jusqu'à Cythère / Même jusqu'à Sparte ¶ Je m’enorgueillis / D'avoir eu mon bac / J'ai pris des caïques / Et vu tant de lacs ¶ Une secrétaire / Qui n'y connaît rien / Tire des plannings / Elle joue aux dames ¶ Pion noir et pion blanc / La case adéquate / On comble des trous / Le reste on s'en fout ¶ Cette secrétaire / Qui vient de chez elle / Retourne chez elle / Connaît son bureau ¶ Ses grilles et ses stats / L'écran le stylo / Prend son téléphone / Me tue en trois mots ¶ Demain vous irez / A ce domicile / Qu'importe pourquoi / N'importe comment ¶ Allez où je dis / C'est tellement facile / D'obéir aux ordres / Et de filer doux ¶ Toutes nos histoires / Elles tourneront court / Qui garde en mémoire / Le premier de tous ¶ Un vieil homme seul ? Une pauvre veuve ? Un jeune un peu fou ? Une cancéreuse ? ¶ Perdant leurs cheveux / Perdant leurs idées / En tout dernier lieu / Perdus pour de vrai ¶ Moi je revendique / Une humanité / Loin des stylos bic / Et loin des claviers ¶ Allez donc chez eux / Y voir de plus près / Ouvrez grand vos yeux / Et vous comprendrez ¶ Que ce que vous dites / Ne tient pas debout / Que ce que vous faites / C'est pire que des coups

Laissez-moi tranquille / Je n'ai rien à dire / Tout ce que j'ai fait / Ne tient pas la route ¶ Et je me demande / Où sera ma place / Cependant qu'hélas / C'est la vie qui passe ¶ J'aimais ce métier / J'y mettais mon cœur / Je donnais mon temps / Sans compter les heures ¶ C'est pas pour l'argent / Qu'on va chez les vieux / C'est pour que ces gens / Se sentent un peu mieux

Mais laissez-moi donc / Avec ma colère / Avec mon chagrin / Avec mon silence ¶ Écouter la pluie / Sur la vitre étanche / Écouter le coq / Qui chante et qui chante ¶ Cruauté du monde / Auprès des aïeux / Qui voudraient mourir / Et je suis comme eux ¶ Ça ne sert à rien / D'aller chez quelqu'un / De créer des liens / Pour les rompre ensuite ¶ Et du mieux possible / Avoir travaillé / Pour s'entendre dire / Qu'on est dépassé

Laissez-moi tranquille / Je ne sais plus rien / De ce qu'il faut dire / De ce qu'il faut faire ¶ A part mes valises / Et demain matin / Prendre un premier train / Pour revoir la mer ¶ Où je marcherai / Comme les aveugles / Qui titubent seuls / Dans l'obscurité ¶ Le bleu de leurs yeux / C'est tout ce qui reste / Le bleu de la mer / Ils l'ont dans leur tête ¶ Et moi dans ma tête / J'ai tous vos visages / Tous vos souvenirs / Toutes vos histoires ¶ Qui furent les miens / Le temps d'un matin / D'un après-midi / Mais tombe le soir ... ¶ Que nous sommes seuls / Mes pauvres amis / Avez-vous compris / Comme on nous sépare ¶ Comme il est facile / A la secrétaire / De couper le fil / De nos affections ¶ De nous renvoyer / A nos solitudes / Même s'il faut savoir / Que plus rien ne dure ¶ Ni le matériel / Ni les amitiés / Nous consommateurs / Laissez-nous passer.

"Laissez-moi tranquille" un texte de Thaddée (c) 19 janvier 2014, Quintus

Je vous recommande de cliquer sur le lien ci-dessus pour lire le charmant poème de Philippe Thivet illustrant le tableau d'Alain Amevet, La vieille dame au chat.

" Une peau parchemin où s'écrit son histoire,
Petit chapeau de lain' réchauffant sa mémoire, ... "

Pour des raisons évidentes, je m'abstiendrai de répondre aux commentaires laissés sur mon texte, car je n'ai rien de plus à dire que ce qui est écrit. Passez un bon dimanche. A bientôt.

Thaddée

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