poesie toutan

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Le crépuscule seul 

M'apaise et me rassure

Il prend les traits du deuil

Et de la solitude

Il me porte vers toi

Dans ton dernier sommeil

Lors que la dalle en marbre

Te ferme les paupières

Si fort pourtant j'espère

Que tu as retrouvé

Tous ceux qui t'ont quittée

Quand tu vivais sur terre

Et que là où tu es

Même si loin de nous

Tu respires la paix

Dans un bain de lumière.

© Thaddée, lundi 2 janvier 2017 le matin, Poésie Toutan

Cimetière de Bron, 1er novembre 2016

Sur les routes détruites

D'une ville fantôme 

En ton nom marcherai 

Mais pour combien de temps

Ne sont que puits taris

Et les roues qui tournaient 

De l'horloge, de la montre

Vont bientôt s'arrêter

C'est l'hiver le verglas

A la cloche le glas

Procession d'heures creuses

Et le trou sous la croix

Ô la vie merveilleuse

Est si vaine sans toi

Ne reste dans mon coeur

Que la bête aux abois

Je t'aime

Mais le désert avance

Un horizon de glace

Une saison d'effroi

J'ai mal si fort je pense

A tes actes de foi

Sur un chemin de croix

Qui se voient toucher terre

Et plus rien n'a de sens

Ni la vie ni la mort

Qui se fiancent ensemble

Au caveau où tu dors.

© Thaddée, lundi 2 janvier 2017 le matin, Poésie Toutan

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Toute ma vie sans toi

Sans te voir sous ton toit

Mais comment vais-je faire ?

Mon enfer sur la terre

Est ce brouillard glacé

Qui t'a scellé les lèvres

Et le monde est si froid

Et si vide de toi

Mes deux soeurs et mon frère

Auront beau être trois

Faits de ta chair à toi

Ils ne sont pas ma mère.

© Thaddée, dimanche 1er janvier 2017, Poésie Toutan

Une étoile est par terre

Avec ses branches rondes

Une étoile en carton 

Fais donc ce qui t'incombe

Une étoile du ciel

Tombée sur notre terre

Qui recherche ses soeurs

A leur blanche lumière

Peut-être pleure-t-elle

Mais on ne l'entend pas

A ça de la chapelle 

Où nous portent nos pas.

© Thaddée, 31 déc.2016-1er janvier 2017, Poésie Toutan

Je contemple ce monde

N'en demandez pas plus

Si loin que je regarde

Mieux faire n'ai pas pu

Être le trait d'union

Qui passe inaperçu

Mais sans lequel les mots

Ne tiendraient pas ensemble

Je suis dans le silence

Et dans l'obscurité

La flamme qui consume

La moindre hostilité

Qui veille dans le noir

Au milieu des étoiles

Et s'éteindra le soir

Où vous serez à table

A vous interroger

Sur qui j'étais vraiment

Avant, et puis après

Que meure notre maman.

© Thaddée, samedi 31 décembre 2016 le soir, Poésie Toutan

Je vous souhaite, la plus douce possible, la nuit qui nous conduit à la nouvelle année. Que la Paix soit avec vous.

Le bon air le bonheur

D'habiter sur la Terre

La montagne à main gauche

A main droite la mer

♪♫♪

Au milieu paraît-il

Serpente une rivière

Tout au milieu du pré

Je l'entends folâtrer

♪♫♪

La ville vit plus loin

Sur un nuage gris

La ville fait le foin

Sous le ciel obscurci

♪♫♪

Je n'aurai pas assez

De cent ans sur la Terre

Pour pouvoir profiter

Du bonheur du bon air

♪♫♪

Chaque minute compte

Et dans le sablier 

Qui file les secondes

Y'a le désert entier

♪♫♪

Je retourne ma veste

En hiver en été

De saisons blanches ou vertes

Ou telle qu'elle était

♪♫♪

Lorsque je vins au monde

Un soir de février

Qui faisait craquer l'onde

Et gerçait vos souliers

♪♫♪

Mais la ville interdite

N'habite pas ici

Que la vie passe vite

Ca me tient en souci.

© Thaddée, 20 novembre 2016, Poésie Toutan

Et la ville est à moi

Comme au voleur le sac

D'une très vieille fille

Est-ce un rêve futile

Que de m'imaginer

Naufragé sur une île

A contempler tes yeux

Qui forcément sont bleus

Comme le ciel et l'eau.

© Thaddée, 11 novembre 2016, Poésie Toutan

Comme dans le poème précédent, les trois premiers vers ont été écrits ... dans mon sommeil, au bord du matin. J'en ai poursuivi l'écriture à l'instant, en faisant un tour dans la rue.

Parallèlement j'ai rêvé cette nuit que j'avais une petite fille de 8 ans. Autant il est possible pour un homme d'apprendre un jour sa paternité, autant il est impossible, n'est-ce pas, qu'une femme découvre tardivement sa propre maternité.

C'est l'armée de mon Verbe 

Elle effeuille les temps

D'entre le diable et l'herbe

Le tain bleu de l'étang.

Ce matin il m'est arrivé une chose extraordinaire, du moins, unique : j'ai rêvé les quatre vers d'un poème que je vous livre ici sans retouche :

Je voudrais si je puis

Mettre au puits tous mes livres

Et mourir tout près d'eux

Par le fer par le feu.

En me réveillant j'ai fait l'effort de mémoriser ces quelques mots, j'ai voulu leur trouver une suite mais l'ensemble s'avérait être bien fade et surtout, privé de sens. Non que la poésie doive avoir du sens (ça se saurait) mais même à l'oreille, ça ne sonnait pas très bien. Sauf la fin, que je vous mets en exergue au début de cet article : C'est l'armée de mon Verbe / Elle effeuille les temps / D'entre le diable et l'herbe / Le tain bleu de l'étang. Ca ne veut rien dire non plus, mais ça me ressemble.

Et ma sœur ne sait pas

Ni mon frère je crois

Que le roc a des failles

Où s'engouffre le vent

Une dame de pierre

Ereintée sur son lit

Ne fait plus ses prières

Pour retenir la vie

Petite femme blanche

Au masque indéchiffrable

Qui voudrait ce dimanche

M'étourdir de ses fables

Alors dans son épaule

Je blottis ma figure

Sacrifiant la raison

A ces douces tortures.

© Thaddée, dimanche 9 octobre 2016, Poésie Toutan

Va mon corps à la science

Et va mon âme à Dieu

Que tout entre dans l'ordre

De la terre et des cieux

A quoi bon des obsèques

Elles ruinent la famille

Et des fleurs sur un tertre

Seraient mieux en massifs

Les morts sont dans le cœur

De tous ceux qui les aiment

Ils ne sont pas ailleurs

Encore moins dans des caisses

Je veux faire ce geste

D'appuyer la recherche

Parce qu'au fond qu'est-ce qui reste

Du meilleur des cadavres ?

Des tombereaux de vers

Sous la chape de marbre

Et si peu les racines

D'une fleur ou d'un arbre

Vous me prierez partout

Sans avoir nul besoin

D'aller au cimetière

Sangloter dans vos mains

Je serai dans la chambre

Ou au fond du jardin

Je serai à l'église

Le dimanche matin

Je serai en voyage

Si vous quittez la ville

Assise à votre table

Quand vous lirez un livre

Ô l'étouffante tombe

Ultime domicile

Du moribond qui tombe

Et demeure immobile

J'ai vu les sanctuaires

Aux vieilles croix de fer

Tordues sous le brouillard

Des nocturnes inquiétants

Suivi des feux follets

Fôlatrant dans l'allée

Qui monte à la chapelle

Et je leur ai parlé

Ils m'ont dit à l'oreille

Qu'une pierre suffit

A marquer le sépulcre

De nos chers disparus

Qu'une âme est bien l'oiseau

Le plus libre qui soit

Volant au crépuscule

Son dernier cri d'effroi.

© Thaddée, 11 septembre 2016, Poésie Toutan