Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Thaddée

"Ce qui parle le mieux de nous, ce n'est pas ce que nous disons, c'est ce que nous faisons. Je fais des livres qui parlent de moi sans le dire." TS | Actualité OB Kiwi et plates-formes de blogs, Déco blogs, Balades à Sète, Chroniques lyonnaises et fidésiennes, Escapades, Histoires de chats et d'oiseaux, Littérature, Photographie, Société, Poupées, Tricot, La vie ... Communauté : "Victor & Victoria", esprit shabby chic, romantique et cosy.

Nous étions 300 000

Publié le 11 Janvier 2015 par Thaddée in Planète tétraèdre ne tourne pas rond, Lugdunum à tous les temps

Ensemble

Je vous le dis mes amis, nous vivons des moments forts de notre histoire. 300 000 personnes à Lyon. 2 millions à Paris. Une mobilisation exceptionnelle, dans le plus grand calme, avec un message fort à faire passer : non au terrorisme.

Nous étions 300 000
Nous étions 300 000
Nous étions 300 000

Arrivée à 13:30 à Grange-Blanche. Je suis avec ma soeur. Nous attendrons 1 heure 30, debout, immobiles, attendant que le cortège s'ébranle.

Nous étions 300 000
Nous étions 300 000

Les chiens aussi. Les chiens sont Charlie.

Nous étions 300 000

Une image forte : Je suis Charlie, avec le poing serré. Nous le sentons autour de nous, en nous : il faut que ça sorte, après une semaine de cauchemar. Nous avons besoin d'extérioriser nos émotions, nos sentiments, et d'affirmer notre détermination.

Nous étions 300 000
Nous étions 300 000

De nouvelles personnes arrivent de tous côtés. Quelqu'un distribue des auto-collants Je suis Charlie à coller sur nos vêtements.

Nous étions 300 000

Des messages émouvants s'affichent un peu partout, qui nous rappellent à tout instant ce qui s'est passé d'effroyable dans les locaux de Charlie Hebdo. Certains visages sont graves. D'autres ont le sourire. Nous sommes tous fiers d'être là, ensemble, unis par un formidable esprit de solidarité.

Nous étions 300 000
Nous étions 300 000

Les crayons font leur apparition, symboles de la liberté d'expression, cela même que nous sommes venus défendre aujourd'hui.

Nous étions 300 000

Ils sont partout, sur les terrasses, les toits, les balcons, accrochés aux grilles, à regarder passer le défilé tandis qu'il se passe quelque chose d'extraordinaire : comme un bruit de mer, du vent dans les feuilles, de la pluie qui se met à tomber, déferle une salve d'applaudissements. Plus ou moins scandés, ils rythmeront notre marche, ils seront le langage universel de ce grand mouvement de solidarité.

Nous étions 300 000
Nous étions 300 000

Nous sommes Charlie, nous sommes musulmans, nous sommes juifs, nous sommes policiers.

Nous étions 300 000
Nous étions 300 000

Des jeunes, grimpés sur le toit d'une baraque, exhibent un drapeau français sur lequel est écrit un message, je ne me souviens plus duquel.

Nous étions 300 000

Nous arrivons à Bellecour au soleil couchant. Les applaudissements se font de plus en plus forts, c'est incroyable ce qu'on peut ressentir dans ces moments-là.

Nous étions 300 000

Un hélicoptère tourne au-dessus de nous, sans relâche. Avec les soleil couchant sont arrivées les mouettes, que je n'ai pas eu le réflexe de photographier, un spectacle éblouissant aux feux du soleil.

Nous étions 300 000

Nous sommes sur la place Bellecour. Les derniers ... n'ont toujours pas quitté Grange-Blanche, tant nous sommes nombreux. Nous venons d'apprendre que nous sommes 300 000. Une rumeur d'allégresse monte de la foule.

Nous étions 300 000
Nous étions 300 000
Nous étions 300 000

Le défilé est obligé de se disperser pour permettre aux suivants d'arriver sur la place Bellecour. Ici, nous chanterons La Marseillaise, tant bien que mal, mais le coeur y était.

Nous étions 300 000

Nous devions rejoindre le quai Tilsitt pour rendre hommage aux otages juifs abattus par un terroriste mais le cortège était dispersé, difficile de se repérer, nous avons quitté les lieux, à pied, parce que le métro, gratuit entre midi et 18 heures, était pris d'assaut.

Je n'oublierai jamais cette journée, et je souhaite qu'elle ne s'efface jamais de nos mémoires. C'était une journée historique, une journée pour dire que nous n'avons pas peur, que nous sortons en masse pour défendre notre liberté d'expression, et que nous sommes tout prêts à recommencer.

Nous étions 300 000
Commenter cet article
L
C'est un plaisir de voir autant de monde , mais après ? <br /> A bientôt
Répondre
T
Après, nous verrons bien. Que va-t-il se passer ? - Personne hélas ne peut répondre à cette question. Il risque d'y avoir d'autres attaques. Ce que j'espère, c'est que nous resterons unis dans l'adversité.
F
cela a été une journée dans la paix, dans la dignité, avec de grands moments d'émotions et pour sourire un peu en ayant vu ce petit chien que tu as mis en photo il aura dû être pris dans les bras pour ne pas être écrasés
Répondre
T
Nous étions encore immobiles sur place quand j'ai photographié le petit chien Charlie. Je pense que son maître ou sa maîtresse l'a vite pris dans ses bras dès que nous nous sommes mis à marcher. Il y avait plusieurs chiens :-)
L
Dès hier soir j'ai vu l'immensité du rassemblement de Lyon – le quart de la population de l'agglomération. À Annecy, aussi, du jamais vu – environ 20000 personnes pour une agglomération d'un petit peu plus de 100000.<br /> Merci pour les photos – en particulier celle-ci :<br /> http://img.over-blog-kiwi.com/0/88/24/97/20150111/ob_ff0dc4_ptdc0027.JPG<br /> Car nous étions Charlie, nous étions Ahmed, nous étions juifs, nous étions musulmans.<br /> Je forme le vœu que les policiers et les gendarmes auront compris qu'ils peuvent être &quot;aimés&quot; des citoyens dès lors qu'ils sont efficaces dans le respect strict des lois et règlements – ce qui a, je pense, été le cas ces derniers jours. Leur rôle n'est pas de &quot;terroriser les terroristes&quot; mais de les interpeler – vivants, si possible, ce qui est très difficile voire impossible avec ceux qui veulent &quot;mourir en martyrs&quot;. Heureusement, dans les cortèges, pas de pancartes demandant le rétablissement de la peine de mort. Condamner à mort Coulibaly et les frères Kouachi ? Pour ramener à la vie ceux qu'ils ont tués ? Être Charlie c'est être contre la police des &quot;bavures&quot;, Les policiers et les gendarmes n'ont pas à &quot;être couverts&quot; quoiqu'ils fassent. J'ai, pour ma part, apprécié le calme et la modération tant du ministre de l'intérieur que des responsables du GIPN et du RAID qui ont organisé le dénouement des prises d'otages.<br /> Et maintenant ? Pour Tahar Ben Jelloun, jeudi soir, à La Grande Librairie, les responsables du développement du djihadisme chez les jeunes Français sont : l'école, la mosquée, la prison. Du pain sur la planche !<br /> …<br /> Tu vois Thaddée, j'ai fait l'effort de bidouiller mon ordinateur pour écrire ce commentaire…
Répondre
T
Bonjour le Maître de Frimousse, déjà, merci pour ton long commentaire, je sais que tu peine à en laisser.<br /> Ceux que tu écris à propos des terroristes, comme quoi il ne faut pas les éliminer : d'accord, mais il faut le plus vite possible prendre des dispositions particulières pour qu'ils &quot;ne contaminent&quot; personne en prison, car c'est là qu'ils peuvent se radicaliser.<br /> Et pour la marche, c'était un grand moment, dans le calme et la dignité, qui nous a fait voir qu'on pouvait être ensemble dès lors que le malheur s'abat sur nous. Malheureusement aujourd'hui des gens se sont battus bêtement pour avoir leur Charlie Hebdo, et je trouve ça vraiment navrant.<br /> Bonne soirée à toi dans la montagne avec Frimousse et RouXy.