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Le blog de Thaddée

"Ce qui parle le mieux de nous, ce n'est pas ce que nous disons, c'est ce que nous faisons. Je fais des livres qui parlent de moi sans le dire." TS | Actualité OB Kiwi et plates-formes de blogs, Déco blogs, Balades à Sète, Chroniques lyonnaises et fidésiennes, Escapades, Histoires de chats et d'oiseaux, Littérature, Photographie, Société, Poupées, Tricot, La vie ... Communauté : "Victor & Victoria", esprit shabby chic, romantique et cosy.

lecture au coin du feu

Peut-on tricoter le dimanche

Publié le 7 Avril 2019 par Thaddée dans Lecture Au coin du feu

Aujourd'hui il me semble qu'il fait trop mauvais pour sortir me promener mais hier, m'en étant donné à cœur joie (vide-grenier, courses, piscine) je ne regrette rien. J'ai donc bifurqué sur la boîte à livres et là j'ai dégoté un document tout à fait palpitant sur la lignée des Aubry. Il s'agit du Cahier 3 de Nos Ancêtres Aubry, un ouvrage sans doute auto-édité puisque n'apparaît aucun nom d'éditeur. La publication du Cahier date de juin 1999, ce qui remonte à vingt ans. Mais son auteur, René Bergeron, remonte bien plus loin que ça ... au 17ème siècle. A noter, que ne sera malheureusement pas publié le Cahier 4, Les petits-enfants de Joseph Aubry.

Moulin à eau Saint-Louis à Saint-Ursule - Bien que le moulin ne soit pas à Saint-Justin, les ancêtres Aubry ont fait moudre leur blé dans un moulin semblable.

******

Je n'appartiens nullement à la lignée des Aubry et j'avoue, si cet ouvrage a attiré mon attention, c'est parce que ma sœur et moi nous nous intéressons actuellement à l'arbre généalogique d'une branche de notre propre famille ... et vous ne pouvez pas imaginer comme ça remue les souvenirs. Et c'est bien de ça qu'il est question dans le livre de René Bergeron, de souvenirs : c'est bien plus qu'un arbre. Ce sont des cartes des vieilles provinces de France ; l'évocation des Seigneurs De Carufel ; les photos de leurs résidences, dont une dans un ancien presbytère ; l'inventaire des biens faits à la requête de Anne-Marie Juneau veuve de Nicolas Aubry dit Francoeur, dont je vous livre quelques éléments, pour le plaisir :  trois tarrières petits et gros prises ensemble ; un ciseau, un bec d'âne et des tenailles ; six mauvaises faucilles ; une scie de long (?) ; un fusil ; quatre vieux seaux ; trois tinettes et deux barils défoncés ; deux saloirs ; trois cuves ; un van de bois ; un vieux harnois, une mauvaise bride, un collier ; une calèche parée à rouler ; une carriole et une traîne toute ferrée ; une paire de petites lisses ... Vous conviendrez qu'on ne sait absolument rien de certains de ces outils de travail.

Echo de Saint-Justin / Nos Ancêtres Aubry, Cahier 3
Echo de Saint-Justin / Nos Ancêtres Aubry, Cahier 3
Echo de Saint-Justin / Nos Ancêtres Aubry, Cahier 3

Echo de Saint-Justin / Nos Ancêtres Aubry, Cahier 3

Mais le livre de rené Bergeron c'est encore et surtout l'Echo de Saint-Justin (presse périodique québécoise du XXe siècle) ses articles et ses réclames, qui nous immergent dans l'esprit du début du 20ème siècle. En ce dimanche 7 avril 2019 nous allons réfléchir sur un sujet pieux s'il en est : Peut-on tricoter le dimanche en 1922 ?

Questions pratiques

La question s'est posée dans les milieux féminins ; et, comme on ne s'entendait pas sur la solution à donner, on a fait appel aux lumières d'un expert.
Voici comment le Semaine Religieuse de Montréal, après des considérations générales, tranche la difficulté. - Est-il permis de tricoter le dimanche ?
Le tricotage n'est pas une oeuvre libérale. Aucun théologien ne l'a classé ainsi. De plus, il paraît bien que le corps a plus de part que l'esprit dans ce travail et que le tricotage est moins utile à l'esprit qu'au corps. On ne verra jamais une personne présenter un tricot comme une oeuvre d'art et se vanter de savoir tricoter, pas plus que de savoir coudre. Il faut donc dire que le tricotage de bas, chaussettes, gants et autres vêtements est une oeuvre servile et défendue le dimanche, aussi bien que de garnir une robe ou un chapeau.

Echo de Saint-Justin 1922

Je sais que vous êtes nombreuses (par exemple Michelle qui tricote des vêtements pour poupées) à pratiquer le tricot qu'on range aujourd'hui dans la catégorie des Loisirs Créatifs, et dont on est fière et qu'on n'hésite plus à montrer. De quel œil voyez-vous cet interdit religieux, sachant que les dames à l'époque tricotaient moins pour le plaisir que pour habiller leur famille ? Est-il du ressort de la religion de condamner une activité qui ne la concerne en rien ? Pourquoi faut-il que ce soit des hommes isolés du monde qui décident de ce que doit ou ne doit pas faire une épouse, une mère de famille ? - Je vous laisse méditer sur le sujet et vous souhaite un bon dimanche ... sans tricoter bien sûr.

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La Verluisette, Roberto Piumini

Publié le 31 Décembre 2018 par Thaddée dans Lecture Au coin du feu

Le temps passe pour tout le monde, père.

La Verluisette, P.97

Et c'est parti, un conte de fin d'année, bien triste je le confesse, mais aussi merveilleux, comme tous les contes pour enfants. Ce que j'en retiens : les paysages, enrichis de lumière et de senteurs comme seuls savent l'être, peut-être, les pays d'Orient. Mais aussi le noblesse et la profondeur des sentiments, l'estime et la retenue, la sensibilité, le courage pudique et silencieux devant l'inéluctable. L'indéfectible amitié qui se tisse entre un jeune garçon affecté d'une maladie qui le prive de sorties, et un peintre qui va dessiner le monde rien que pour lui. 

Ganouan (le vizir, père de l'enfant) s'arrêta de parler, pour verser du thé frais à son hôte. Ils burent en se regardant dans les yeux, comme le font les gens de ce pays pour se dire l'un à l'autre, sans paroles, le respect et l'estime qu'ils éprouvent mutuellement, et que chacun n'a rien à craindre de l'autre.

La Verluisette, P.33

Sakoumat, le peinte, entraîné malgré lui, mais avec son consentement, dans une aventure qui l'attriste et le dépasse. Et qui renonce à rentrer chez lui pour poursuivre son travail et rester près de l'enfant, au motif qu'il n'a pas de famille, et que ses amis le reconnaîtront quel que soit le temps qu'il passera loin d'eux.

Ganouan sourit.
"Ton cœur est grand, mon ami, mon frère.
- Seigneur, fit Sakoumat en s'inclinant, je te l'ai dit : si je suis ici, c'est pour ma joie."

La Verluisette, P.77

Et puis l'irréelle mouvance des tableaux sur les murs, qui respirent et qui sentent passer le temps, eux aussi.

"Et la verluisette elle aussi s'endort, Madurer ? demanda le vizir d'une voix très basse.
- Oui, bien sûr. Tout le pré s'endort, tu le vois. Il s'éveille au sommeil, parce que, quand on est éveillé, est-ce que ce n'est pas comme le rêve de quelqu'un qui dort ?
- Par les nuits d'hiver, il n'y aura plus la lumière de la verluisette ? dit Ganouan en se retournant pour regarder le pré éteint.
- Mais il y aura les étoiles, père ", dit Madurer.

La verluisette, P.120

De la littérature jeunesse qui n'a rien à envier à la littérature pour adultes. C'est très bien écrit, nourri de poésie, ça se lit en une demi-heure grand maximum. Son auteur, Roberto Piumini, est né à Edolo en Italie du Nord. Diplômé de pédagogie, il a travaillé dans l'enseignement, la presse et le théâtre. Auteur de nombreux livres, il a aussi écrit pour le cinéma, la radio et la télévision.

C'est toujours un peu Noël n'est-ce pas ?

A toutes, à tous, je vous souhaite une agréable journée, la dernière de l'année. Je vous souhaite de passer en douceur la nuit qui nous conduira vers la Nouvelle Année. Toujours avec une pensée pour ceux qui sont seuls, qui viennent de perdre un être cher, ou qui ont un animal malade. Les titis, Félix et moi on vous embrasse bien fort et on vous dit : à l'année prochaine si vous le voulez bien ...

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La Femme coquelicot, Noëlle Châtelet

Publié le 13 Décembre 2018 par Thaddée dans Lecture Au coin du feu

Quand on quitte Marthe, on se dit que l'avenir est glorieux pour celles qui auront le courage d'être de vieilles dames.

Josyane Savigneau, Le Monde

Couv. : Paul Delvaux, l'Eté, 1963

La boîte à livres continue de délivrer de petites merveilles. Au programme aujourd'hui, La Femme coquelicot de Noëlle Châtelet, assurément écrit en état de grâce. Si trop de personnes âgées, de nos jours, ont le sentiment d'être à charge et ne servir à rien, si trop de familles les tiennent pour des "encombrants", certaines, eh bien, s'offrent une deuxième jeunesse. Un roman qui nous dit qu'il n'y a pas d'âge pour aimer, qu'il n'est jamais trop tard pour tomber amoureux, et même connaître la passion dans tout ce qu'elle a de flamboyant.

Tout commence par l'envie d'un petit café. Dans son appartement beige propre à vous filer le bourdon, Marthe âgée de soixante-dix ans se lève un matin avec le désir irrésistible de boire un petit café. Un premier écart de conduite qui va l'entraîner à la rencontre de Félix, l'homme aux écharpes multicolores, dessinateur, de dix ans son aîné. L'amour s'en mêle. De porto en opéra, l'histoire d'une vraie rencontre amoureuse se fait jour, au grand dam des enfants de Marthe qui s'inquiètent de ses absences, de ses sorties le soir, de ses "indisponibilités", elle qui jusque là semblait vissée au téléphone dans l'attente de l'appel de ses petits-enfants. 

Cinquante années tombent d'un coup. Cinquante années d'un mur de sable gris, car la femme inconnue est vêtue d'un corsage coquelicot, vaporeux, largement échancré sur la gorge, et ce corsage est étrangement semblable à celui que Marthe avait porté tout l'été précédant ses fiançailles avec Edmond, avant qu'il soit banni impitoyablement de sa garde-robe d'adolescente.

La Femme coquelicot, P.76

Il y a une vie après un mariage pas très réussi, l'éducation de deux enfants, l'inéluctable vieillissement de la chair. Il y a même une beauté saisissante dans les rapports intimes entre deux personnes âgées, qui sont comme aux premiers jours du premier amour, qui sont comme on est à quinze ans. Il est temps d'acheter un carnet de rendez-vous en maroquin rouge accompagné de son petit stylo doré ; temps de retapisser la chambre en rouge avec des fleurs ; temps de présenter l'heureux élu de son cœur à sa famille à la fois inquiète et impatiente de faire enfin la connaissance de celui par la faute de qui la mère et la grand-mère a tellement changé qu'elle est redevenue l'adolescente en corsage coquelicot.

Elle prend son bain de regards comme d'autres leur bain de soleil.
Elle chauffe son corps, elle chauffe son âme à la brûlure des yeux, les yeux tisons de Félix.

La Femme coquelicot, P.106

Un roman tout en délicatesse qui nous réconcilie avec l'idée pas très rassérénante du troisième âge, dont on dit qu'il est si triste, si douloureux, tant il est privé de rêves et de plaisir. Une rencontre dont on se dit après avoir refermé le bouquin : "Tiens, pourquoi pas moi ? ". Un livre qui se lit en une heure et qui tout simplement donne un espoir, et même un avenir, aux âmes esseulées.

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La ville au bord du temps, Thomas F. Monteleone

Publié le 21 Novembre 2018 par Thaddée dans Lecture Au coin du feu

Soucieux de la précision scientifique dans ses évocations du futur de la société humaine, Monteleone évolue du pessimisme cataclysmique au lyrisme spatial avec une rare force de conviction.

Le Livre de poche

Thomas F. Monteleone

La dernière cité au monde, la ville ultime, Chicago, se dressera encore sur Terre dans cent mille années.
Mais, entre-temps, l'homme se sera transformé. Au-delà de tout espoir, dépassant aussi ses plus noirs cauchemars...
Link, l'homme devenu vaisseau de l'espace, revient sur Terre pour retrouver la solitude.
Dans les cuves biologiques, des Hôtes-Mères procréent à la chaîne.
Des armes cataclysmiques effacent aux trois quarts. la civilisation.
Les siècles redessinent une autre vie.
La ville est un robot immense, un tyran électronique qui a totalement asservi ses habitants.
Ailleurs, pourtant, dans les déserts de l'Europe et les décombres de l'Asie, des colonies survivent librement, sauvagement.
Et, quelque part dans la Voie lactée, on songe à réclamer à la Ville le tribut de l'humanité.
Un roman inédit qui est la chronique dramatique et lyrique de cent mille années d'un avenir possible.

Source : Le Livre de Poche

Publié en 1977 aux Etats-unis sous le titre : The time-swept city

Publié en 1977 aux Etats-unis sous le titre : The time-swept city

Il se trouve que depuis quelque chose comme trois semaines notre boîte à livres qui débordait au sens propre du mot s'est soudain trouvée pratiquement vidée de son contenu, mis à part quelques bouquins récalcitrants qui s'y sont pour ainsi dire enracinés. Parmi ces livres "qui ne veulent pas disparaître" je remarque à plusieurs reprises ce titre qui m'attire, sans toutefois me décider à l'emprunter. Puis un beau jour je craque, en songeant que lui aussi, à son tour, pourrait bien partir sans jamais revenir. Alors je le prends ... et c'est une vraie bonne surprise.

Ce roman, c'est : une collection de petits livrets, de petites histoires, extraits de vies humaines éphémères, en apparence dérisoires, parce que inachevées, mais au combien nécessaires, essentielles à la construction de l'humanité, tels les innombrables mais irremplaçables maillons d'une chaîne sans début ni fin. Il y  a Link l'homme-vaisseau, le père Patrilli, Benjamen Cipriano et Feraxya, Hôte-Mère ...

Techniquement parlant, Feraxya était humaine. Mais visuellement, c'était une chose amorphe, visqueuse, semblable à une amibe. Tonnes de chair produite par culture génétique, corps humain boursouflé, étiré, distendu, jusqu'à ce qu'il ait atteint plusieurs fois sa taille normale. Perdu sous cette abondance de chair, un squelette atrophié flottait, déconnecté et immobile dans une mer gélatineuse. Ses organes bioniques étaient parvenus à des proportions gigantesques et des centaines de litres de sang étaient charriés par son système circulatoire étendu.

La ville au bord du temps, P.54

...  Miria Soltan et Alen Kinert, Taggart et le vieux Pérégrin ... petits bouts d'existence éparpillés sur des milliers et des milliers d'années jusqu'à ce que tous ces fragments épars se trouvent et s'unissent pour former ce qu'on pourrait appeler le destin de l'humanité. L'homme-robot n'est plus très loin de l'homme préhistorique. Le robot s'interroge, alors que l'homme est devenu trop stupide pour se poser encore des questions. Sur eux, veille Chicago, la Cité, sous son dôme rougeoyant. C'est une Intelligence Artificielle qui, des centaines de milliers d'années après l'extinction programmée de l'homme, entretient encore ses routes et respecte le cycle des jours et des nuits, pourquoi, pour qui. Chicago, dont on ne sort pas vivant parce que Dehors, il y a les sauvages et les lézards géants. 

Ce livre, c'est bien plus qu'un roman de science-fiction. C'est une réflexion profonde, amère et désabusée sur le devenir de l'homme et la domination des machines. C'est aussi le chant universel de tout un peuple asservi qui s'élève jusqu'aux plus lointaines étoiles. Là-bas, très loin, au-delà de tout ce qu'on est en mesure d'imaginer, il y a de l'espoir ; il y a de possibles lendemains ...

Et ces créatures qu'on a trouvées flottant comme des zeppelins dans les gaz de Jupiter ? Que savent-elles du Péché Originel ? De Satan ? Du Christ ?

La ville au bord du temps, P.33

J'ai dévoré ce livre, tranche de vie par tranche de vie, sans me lasser, presque en état d'hypnose. J'y ai relevé des inventions bluffantes, comme celle qui suit :

En chemin, elle ajusta sa robe - une culture organique qui formait un film liquide sur son corps, reflétant une lumière diffuse, couleur tilleul.

La ville au bord du temps, P.80

Mais ce qui m'a le plus accrochée, je crois, ce sont ces "états de conscience" chez des êtres a priori dépourvus d'une quelconque sensibilité. L'homme-vaisseau qu'on débranche et qu'on défait de l'espèce de sarcophage qui renferme son corps depuis des lustres, le robot Pignon confronté au mystère de l'essence humaine puis à sa mort physique, la sensation de manque de la Cité robotisée ... qui se sentent mourir, alors même qu'ils ne sont pas en vie.

Un livre mélancolique sur la fragilité de la condition humaine, en proie aux exigences d'une société de plus en plus déshumanisée. Et puis ce temps qui passe, inexorablement, emportant comme fétus de paille ces petites existences humaines, les éteignant comme de minuscules flammes au milieu des ténèbres intersidérales seulement éclairées par le mystère des étoiles. L'homme, automatisé, mécanisé, pris entre l'écrasante domination de la Cité toute-puissante et le monstrueux grondement de l'espace. Entre les deux, ne sont plus qu'air modifié, terre stérile, animaux mutants. Ce n'est pas la fin du monde c'est pire, puisque il reste toujours quelqu'un, même une machine, pour voir de ses yeux l'impensable incohérence d'une Intelligence Artificielle repliée sur elle-même, qui joue avec les hommes, et qui devient, à la fin, la proie des hallucinations ...

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Vie des Martyrs, Georges Duhamel

Publié le 16 Octobre 2018 par Thaddée dans Lecture Au coin du feu

Je me suis bloqué les reins. Arrêt de travail, j'en profite pour lire. Avec la boîte à livres qui n'en finit pas de se remplir de nouveaux ouvrages je n'ai que l'embarras du choix. Sont en attente de lecture Barrabas de Pär Lagerkvist, Substance B de Bernard Lenteric (j'en ai lu 90 pages, j'ai du mal à m'atteler à la suite), Boule de Suif de Maupassant, Le tour d'écrou de Henry James, Vers chez les blancs de Philippe Djian, Vents de Saint-John Perse, Betty d'Arnaldur Indridason.

"Restez auprès de moi, me dit-il, j'ai peur."
Je reste auprès de lui. La sueur tarit sur son front. L'affreux malaise s'évanouit. L'air coule, de nouveau, dans la poitrine misérable. Le doux regard n'a pas cessé de sourire.
(...)
Il ne parle plus. Il ne respire plus. Le cœur a buté, buté, puis il demeure inerte, comme un coursier fourbu.
Mercier est mort. Ses pupilles s'élargissent solennellement sur un abîme vitreux. Tout est fini. Il ne sera pas sauvé.
Alors, des yeux du mort, sourdent de grandes larmes qui lui coulent sur les joues. Je vois ses traits se crisper pour pleurer pendant toute l'éternité.

Vie des Martyrs, Georges Duhamel

Duhamel, son écriture est poétique, et c'est un homme d'une grande humanité. Les premières pages se lisent avec émotion. Duhamel y décrit le calvaire de deux blessés de guerre, un jeune, un plus âgé. Le premier rentre chez lui ; le second meurt. A partir de la page 34 il est question d'autres blessés. S'ensuit une interminable énumération de moribonds, de leurs souffrances et de leur agonie. Je suis peut-être difficile, mais il me paraît impossible de s'attacher à ces hommes furtivement décrits dans un catalogue de chairs déchirées, de pansements ensanglantés, d'amputations, et d'existences odieusement sacrifiées à la guerre.

Quoi qu'il en soit, c'est le récit d'une triste réalité où les soldats ne font que passer. Ce livre, c'est avant tout le regard d'un soignant dévoué, bienveillant, plein de compassion et d'empathie ; le regard d'un témoin impuissant devant tant de souffrance.

Vie des Martyrs, sous-titré 1914-1916, est le premier roman de Georges Duhamel publié au Mercure de France en 1917. Fruit de son expérience de chirurgien,  ce roman préfigure le suivant, Civilisation, pour lequel son auteur obtiendra le prix Goncourt en 1918.

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Sibylle est mon nom

Publié le 2 Septembre 2018 par Thaddée dans Une vie comme les autres, Poésie Toutan, Lecture Au coin du feu

J'avoue. J'ai complètement déserté les blogs ces derniers temps. Peut-être un trop-plein de travail et de vie ? Peut-être aussi, me suis-je rendu compte des limites du blog, sur lequel on ne peut pas tout dire quand il s'agit de choses trop personnelles, trop intimes. J'ai eu beau chercher l'angle d'attaque, je ne vois toujours pas en quoi ma découverte récente du seersucker* pourrait vous intéresser. Et même si les choses apparemment les plus superficielles contribuent elles aussi à construire et renforcer l'identité de tout un chacun, je n'ai pu me résoudre à publier cet article, dont on aurait pu penser qu'il était vraiment très artificiel et gratuit. A vrai dire j'en ai rédigé plusieurs qui sont restés à l'état de brouillons. Je ne veux en extraire aujourd'hui qu'un poème, Identity crisis,  écrit le jeudi 23 août 2018. Il sera question, tout au long de ce billet, de littérature.

* Le seersucker est un tissu gaufré en coton d'origine indienne

L'hermaphrodite
A des envies
Inavouées

 

Pouvoir viril
Quand il est il

 

Volants dentelles
Quand il est elle

 

Et tel est-il
Hermaphrodite

 

Qu'on ne sait pas
Vraiment qui c'est.

 

© Thaddée, 23 août 2018

Je n'ai pas le temps de beaucoup lire et je privilégie dans l'ensemble les textes courts, nouvelles et poésie. Tous les jours, voire plusieurs fois par jour, je passe à la boîte aux livres recenser les ouvrages qu'on y a récemment déposés. C'est ainsi que j'ai pu mettre la main sur une petite anthologie de poésie française qui m'a permis de renouer avec Du Bellay, Ronsard, Molière, La Fontaine, Victor Hugo, Alfred de Vigny, Mallarmé, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud ... mais aussi rencontrer Renée Vivien qui, à l'instar de Sapho, était amoureuse des femmes, et savait si bien l'exprimer. Une profonde mélancolie qui ne pouvait que me toucher ... A la fac j'avais une amie qui ne jurait que par elle. Il m'aura fallu quarante ans pour comprendre et ressentir la même chose. Il faut parfois les deux tiers d'une vie, et même davantage, pour toucher du doigt l'essentiel, enfoui sous des tombereaux de mal être et de déni.

 

Et puis en sortant du travail, vendredi, j'aperçois un petit chien beige, une sorte de petit Yorkshire terrier, qui court vers moi, sur trois pattes, des fins-fonds de la campagne environnante et me suit vaillamment jusqu'à la route, bien que je l'exhorte à rester là.

 

C'est le poème que j'aurais pu écrire ... Malheureusement je n'aurai réécrit que la fin car je ne suis pas repartie avec le petit chien. Je ne pouvais pas. J'étais à scooter. Et je l'ai supplié de retourner là d'où il venait, dans la douce campagne à l'abri des voitures, mon petit chien sans collier. Dès mon arrivée à la maison je consulte les dernières annonces de Pet Alert, voir si quelqu'un n'a pas signalé sa disparition, la disparition d'un petit chien beige à trois pattes ... Je ne trouve rien qui corresponde. Et je me demande si mon Félix aurait aimé que je lui ramène un petit chien qui ressemble à notre Oscar, et je me demande si le petit chien, mon Tony, aurait aimé vivre avec mon Félix. Allez savoir, allez comprendre ...

Passez toutes et tous un dimanche agréable. Je vous embrasse.

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Inspirations en boîte

Publié le 13 Août 2018 par Thaddée dans Lecture Au coin du feu

Il y a quelque temps je vous présentais notre nouvelle boîte à livres où je me rends plusieurs fois par jour à la découverte des nouveaux ouvrages qu'on y dépose régulièrement. Ainsi j'ai pu feuilleter, sur un banc, un album illustré consacré aux affiches de cinéma les plus ratées (désopilant), une revue sur le traitement d'images et bien d'autres livres encore. J'y ai également déposé mon roman La meurtrière ainsi qu'une de mes nouvelles récompensées par le Prix Pégase, dans l'espoir d'élargir un peu mon lectorat.

Inspirations en boîte

Ces derniers jours j'ai mis la main sur de vraies pépites !
D'abord Barabbas de Pär Lagerkvist, Prix Nobel 1951, qu'il me reste à lire et dont Max-Pol Fouchet écrit :
"Que de simplicité, de transparence, de pureté dans la narration ! Sans cesse l'auteur dit le plus en disant le moins. Cette retenue, ce tact, cette pudeur fervente, ce dépouillement font de Barabbas l'un des plus admirables récits que nous ayons pu lire depuis longtemps".

 

Et je viens d'attaquer Les Contes de la bécasse de Guy de Maupassant, l'un de mes auteurs préférés, qui sait si bien retracer la vie dans les campagnes d'autrefois. Que d'humour ! ... Quelle horreur aussi, à la lecture de Pierrot, le petit chien jeté vif dans la marne, et condamné à mort parce qu'il coûte trop cher ... Comme toujours, beaucoup de profondeur sous les petites anecdotes qui prêtent à sourire.

 

Oh ! Regarde, Henri, ce tas d'enfants ! Sont-ils jolis, comme ça, à grouiller dans la poussière.

Les Contes de la Bécasse | Aux champs - Guy de Maupassant

L'année dernière je n'ai lu qu'un seul roman : Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley. Il m'aura fallu une année pour reprendre le cours de ma vie après la mort de maman. La lecture fait partie du processus de reconstruction. Je vous souhaite à toutes et tous une bonne semaine, sans canicule !

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Notre boîte à livres est arrivée

Publié le 3 Juillet 2018 par Thaddée dans Lecture Au coin du feu

Article de Mosaïque N°148, Sainte-Foy-lès-Lyon

Article de Mosaïque N°148, Sainte-Foy-lès-Lyon

Notre Boîte à Livres et arrivée chez nous. Une jolie petite maison verte au toit orange. Ce matin elle était vide. En ce début d'après-midi elle compte une vingtaine de livres, surtout des romans, mais aussi des livres pour enfants, des guides touristiques. Le principe est simple.

Notre boîte à livres est arrivée

La boîte à livres est une petite bibliothèque de plein air, où chacun peut déposer des livres qu’il a envie de partager, puis fouiner pour trouver un coup de cœur littéraire inattendu. On peut lire sur place, emporter l’ouvrage que l’on peut rapporter ou conserver.

Le Progrès | Rhône - Ouest Lyonnais

Nos boîtes à livres sont l'oeuvre de la classe de 3ème SEGPA Atelier HabitatNos boîtes à livres sont l'oeuvre de la classe de 3ème SEGPA Atelier Habitat

Nos boîtes à livres sont l'oeuvre de la classe de 3ème SEGPA Atelier Habitat

Inspirées du mouvement Book Crossing né aux USA en 2001, les boites à livres soutiennent le partage et la circulation des livres dans le monde et entre les gens. Des initiatives similaires existent d’ailleurs aux États-Unis, au Canada, en Europe et dans quelques villes françaises comme Bordeaux, Marseille ou Strasbourg. Certaines sont installées dans d'anciennes cabines téléphoniques.

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Aqueduc de Beaunant, Sainte-Foy-lès-Lyon

Publié le 15 Août 2017 par Thaddée dans Photo et Vidéo, Lecture Au coin du feu

Aqueduc de Beaunant, Sainte-Foy-lès-Lyon

Que faire un 15 août alors que tout est fermé ? - Retourner voir l'aqueduc de Beaunant bien sûr ! Ca faisait une paye que je ne l'avais pas photographié. Mais, allez-vous me dire, d'où t'est venue cette idée ? - Eh bien tout simplement parce qu'hier matin j'ai travaillé dans une maison qui donne sur les vestiges de l'aqueduc.

Parenthèse

Pages 8 & 9 du de "miaou, le guide du parler chat"

Pages 8 & 9 du de "miaou, le guide du parler chat"

Sitôt debout je fonce acheter des piles (seul le bureau de tabac est ouvert aujourd'hui), car celles de mon appareil ont lâché il y a quelques jours tandis que je m'apprêtais à vous concocter un petit article bien senti sur miaou, le guide du parler chat écrit par le Docteur Jean Cuvelier. Un adorable petit livre souple et blanc, rempli d'illustrations toutes plus attendrissantes et marrantes les unes que les autres. Ce "manuel de décodage" ne s'adresse pas à vous qui connaissez la gent féline depuis des lustres, mais bien plutôt aux débutants qui se demanderaient ce que ça veut dire quand le matou fait le gros dos. Mais il est agréable et très amusant de le feuilleter pour se remettre en mémoire quelques attitudes et réactions moins connues du chat, et regarder les jolies images dessinées par Jean-Yves Grall. C'est un guide recommandé par 100% des chats !

Mais revenons à nos moutons notre aqueduc

J'en ai déjà beaucoup parlé sur le blog alors, si ça vous intéresse d'en savoir plus à son sujet, je vous laisse consulter les articles classés dans la rubrique Lugdunum à tous les temps.

Il fait beau, ni trop chaud, ni trop froid, tout le monde est parti, la route est  à moi

Il fait beau, ni trop chaud, ni trop froid, tout le monde est parti, la route est  à moi

De certaines arches il ne reste pas grand-chose ...

De certaines arches il ne reste pas grand-chose ...

Quelle grandeur, n'est-ce pas ?

Quelle grandeur, n'est-ce pas ?

Aqueduc de Beaunant, Sainte-Foy-lès-Lyon

Les vestiges de l'aqueduc de Beaunant, à Sainte-Foy-lès-Lyon, se divisent en deux parties. Le site est traversé par une route à grande circulation, et une petite passerelle qui enjambe la rivière Yzeron, à sec pour le moment.

La rivière Yzeron est à sec

La rivière Yzeron est à sec

Stop ! 3 images !
Stop ! 3 images !
Stop ! 3 images !

Stop ! 3 images !

Une petite arche s'ouvre sous la grande arche

Une petite arche s'ouvre sous la grande arche

Lumière naturellement dorée s'il vous plaît !

Lumière naturellement dorée s'il vous plaît !

Stop ! 2 images !
Stop ! 2 images !

Stop ! 2 images !

Stop ! 2 images !
Stop ! 2 images !

Stop ! 2 images !

Photo estampillée Thaddée par son scooter présent sur le site ! Vous le voyez ?

Photo estampillée Thaddée par son scooter présent sur le site ! Vous le voyez ?

J'aime particulièrement ce petit coin-là, et ce depuis que je connais Sainte-Foy

J'aime particulièrement ce petit coin-là, et ce depuis que je connais Sainte-Foy

Comme vous pouvez en juger, certains se blottissent dans les arches !

Comme vous pouvez en juger, certains se blottissent dans les arches !

Pour le reste, je poursuis vaillamment mes recherches d'une petite caravane d'occasion. J'ai pensé les élargir aux départements les plus proches du Rhône, avec une préférence pour l'Ardèche, la Drôme, le Gard et l'Isère que je connais relativement bien et que j'affectionne ... ce qui, réflexion faite, est plutôt absurde étant donné que c'est dans le Sud que j'ai coutume de descendre dès que j'ai quelques jours de congés. Que ferais-je d'une caravane à Pont-Saint-Esprit alors que mon rêve est d'avoir un pied-à-terre à Sète !?

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Lyon People Guide Déco 2017

Publié le 13 Mai 2017 par Thaddée dans Lecture Au coin du feu

Lyon People, je vous en avais assez longuement parlé il y a un an ou deux, à propos de son numéro consacré à Sainte-Foy-lès-Lyon. Le hasard a fait que j'ai trouvé devant ma porte, il y a trois ou quatre jours, un exemplaire de mars 2017 dédié à la déco intérieure et aux tendances actuelles. Imaginez ma curiosité et mon enthousiasme ! J'attendais d'avoir un moment pour faire une petite sélection des articles qui ont retenu mon attention.

Ce que je préfère dans ce numéro, c'est l'évocation des matières naturelles et traditionnelles dont j'affectionne les teintes apaisantes qui s'harmonisent si doucement entre elles.

Green déco oblige, les matières naturelles ont conservé leur état de grâce. Outre le bois brut, omniprésent en version table d'hôtes XXL, l'osier, les fibres végétales, le rotin, le liège fait figure de petit nouveau qui a bien l'intention de s'imposer ! Surfant sur l'éco-responsabilité, 100% écolo, résistant et pratique il séduit les designers. Voilà pourtant un matériau désuet qui n'avait rien de sexy ! Un petit tour au salon Maison & Objet, grand-messe du design et de la décoration nous convainc qu'il est de bon ton de le réhabiliter ! Distillé par petites touches ou en total look, il habille mobilier, luminaires et accessoires. Un retour que l'on était loin d'imaginer ! Tout aussi surprenant voilà que la canne, matériau traditionnel quelque peu oublié revient sur le devant de la scène.
La révolution vintage n'est pas morte ! Empreinte art déco des années 50, il n'est plus uniquement relégué aux chaises de bureaux ou de bistro et orne les façades des commodes, des têtes de lit et s'intègre volontiers au desgin des luminaires. Cette technique artisanale de tressage du rotin qui donne au mobilier légèreté, confort et élégance est appréciée pour son effet rétro plein de charme.

Lyon People Guide Déco 2017 | P. 12

Du changement en 2017, soyez Hygge !

Il envahit les réseaux sociaux et les rayons des librairies, les blogueuses déco n'ont que ce nom à la bouche ... Mais qu'est-ce que le Hygge ? Difficile à prononcer, (se dit "Hou-ga") voilà un terme encore inconnu il y a quelques années, descendu tout droit des contrées scandinaves.

Le hygge est tout simplement un art de vivre qui provient directement des Danois, habitants, il est vrai, les plus heureux du monde ! Dans un contexte de plus en plus anxiogène, notre quête du bonheur nous amène à nous interroger sur les secrets de ce peuple nordique qui semble avoir tout compris ! Reconnu pour avoir un mode de vie basé sur la relaxation, la détente et la convivialité, le danois cultive le bien-être, loin du rythme de vie à 100 à l'heure de la plupart des Français. Plus facile à faire, il est vrai, lorsque l'on quitte le bureau avant 17H comme c'est le cas au Danemark ! Heureusement, la tendance Hygge arrive en France et suscite l'engouement de nombreux émules qui adoptent cette philosophie de vie consistant à se créer une ambiance chaleureuse, "cosy" chez soi, en privilégiant les choses simples, authentiques et naturelles : plaids, coussins, tasse de thé, cheminée ... La lumière se veut tamisée avec un précepte de base : abuser des bougies ! Le principe est de se retrouver dans une atmosphère "cocooning", seul, accompagné d'un livre ou devant un bon film, entre amis, ou encore en famille. Pour être Hygge, oubliez le bling bling et les couleurs vives, et misez sur la simplicité avec des matières naturelles : bois, lin, laine, peaux de mouton ... et une palette de couleurs douces et sobres : blanc, beige, gris, et pastels avec des petits coins dédiés à la lecture par exemple. La douceur que dégagera votre intérieur façon hygge se répercutera certainement sur votre humeur ! Une recette nordique à adopter sans modération et en toute saison. Si elle est particulièrement adaptée aux jours de grand froid, un pique-nique bucolique, une promenade dans la nature ou encore un barbecue entre amis ..., font aussi partie de ces moments considérés comme hygge par les Danois. Des petits riens qui font tout ! Alors prêts pour le bonheur ?

Lyon People Guide Déco 2017 | P. 18

Pour avoir vécu et travaillé à Copenhague pendant trois mois je confirme : le Danemark c'est très cool ! De quelque façon qu'on s'habille ou qu'on se coiffe on passe inaperçu, les Danois ne vous dévisageront jamais comme on le fait en France. Les vastes places donnent une sensation d'espace et de liberté. Les fêtes se font en famille, entre amis, autour de boissons chaudes pour les enfants, d'alcools forts pour les hommes. On aime aller aux champignons, fêter le carnaval, faire des crêpes en rentrant de promenade. On soigne son intérieur parce que dehors il pleut, il fait gris, il fait froid. Les entretiens d'embauche se font autour d'un café au bistrot. Les Danois sont des gens très chaleureux, très généreux, qui ont le sens de l'accueil et de l'amitié.

Habillage des fenêtres, un choix qui ne fait pas un pli !

Que ce soit pour des raisons fonctionnelles ou simplement décoratives, l'habillage des fenêtres fait partie des points névralgiques lors de l'aménagement intérieur. Et pas question de faire l'impasse sur cet élément qui tend à s'imposer comme pièce maîtresse, parfois déterminante qui donne le ton.

Les inconditionnels de belles matières peuvent alors s'en donner à cœur joie au regard des collections des éditeurs qui rivalisent de créativité. Si le lin froissé fait toujours partie des grands favoris, apprécié pour son look ethnique, naturel et à la fois intemporel, des matières raffinées que l'on jugerait désuètes réinvestissant nos intérieurs. "Taffetas précieux et soie se marient élégamment avec les sols en ciment teintés, de grands miroir dorés et des objets design. On assiste à un vrai retour de la brillance pour contraster avec les peintures mates" souligne Marielle Guinchard de Murmure votre intérieur. Côté impressions, les gros motifs art déco foisonnent dans les collections de Fadini Borghi, Créations Métaphores ou Dedar, les couleurs s'affirment sans complexe chez Missoni Home. Les draps de laine ne se cantonnent plus aux chalets à la montagne pour descendre dans la vallée et réchauffer les appartements en centre ville. Le voilage, malgré son côté suranné, demeure incontournable comme brise-vue ou pour adoucir une lumière trop vive. "Et pour lui donner un peu de modernité, on joue sur la confection wave et attaches en cuir et inox par exemple pour des intérieurs très contemporains." Outre les rideaux, les stores bateau, vénitiens ou rouleau gagnent en technicité et s'installent parfaitement lors de contraintes particulières, offrant même des propriétés thermiques ! Sur-mesure les collections donnent le ton et impriment un style. De quoi susciter des envies de changement ...

Lyon People Guide Déco 2017 | P. 22

Et bien sûr on ne met pas son imagination au placard, on s'en sert plutôt deux fois qu'une pour donner dans le "Do It Yourself", le fameux Fais-Le Toi-Même qui a donné naissance à de nombreux magazines au même titre que le scrapbooking. Ce qu'on retiendra de ce numéro spécial de Lyon People ? - Une prédilection pour l'osier, les fibres végétales, le rotin, le liège ;  le blanc, le beige, le gris ; le lin froissé, le taffetas et la soie !

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