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Le blog de Thaddée

"Ce qui parle le mieux de nous, ce n'est pas ce que nous disons, c'est ce que nous faisons. Je fais des livres qui parlent de moi sans le dire." TS | Actualité OB Kiwi et plates-formes de blogs, Déco blogs, Balades à Sète, Chroniques lyonnaises et fidésiennes, Escapades, Histoires de chats et d'oiseaux, Littérature, Photographie, Société, Poupées, Tricot, La vie ... Communauté : "Victor & Victoria", esprit shabby chic, romantique et cosy.

La tourmente, elle a tout emporté

Publié le 28 Novembre 2009 par Thaddée Sylvant dans Poésie 2009 Collapsus

 

Tourments et tremblements de l’être. Aux bouleaux qui se dénudent j’adresse ma prière : faites, comme vous, que je renaisse au printemps prochain. Quand aux premiers verdissements de l’herbe, aux prégnantes fragrances de terre, un peu de ciel bleu lavera mon visage enfiévré. La tourmente a tout emporté. Mon estime pour toi, ma précaire santé. Va, toute fleur ressuscite. Pourquoi pas les inspirations asséchées ? Puits de sel au tracé des frontières, ciels venteux, terreaux cendrés, la fatigue mon frère, elle me force à douter. J’ai pitié mais comment fait-on maintenant pour t’aimer. Les murs. Le noir. Le froid. L’église en courant d’air.  La tourmente elle a tout emporté.

Tourments et tremblements au cœur de ta famille. Les tiens comme statues pétrifiées. Moi, sans parole au milieu des flux absurdes, à lutter vainement sur la mer démontée. La tourmente, elle a tout emporté. Ma croyance fragile, mon espoir dans l’été, l’hiver maussade arrive, et vient l’obscurité. Je t’aime et ça me blesse au plus intime. Qui es-tu ai-je envie de hurler. Comme un loup qui se lèche au reflet de la lune, et qui s’étouffe avec son poil mouillé, de ces loups gris dont la gueule est écume, un homme, lentement, s’est transformé. Crise, crise d’identité. Ses blessures le cuisent. Il mord sitôt qu’il parle. Il meurt quand il se tait. Je retourne aux temples occultes dont j’avais presque enterré les clefs. Je veux, sous les frontons augustes, me sentir aussi profane que je fus, toujours être ce que j’étais. Ce témoin très distant, qui t’écoute muet, se tourne et se retourne au lit des traumatismes et qui, aux lueurs assassines du coucher de soleil, en se sentant saigner se reprend à sourire, parce que c’est là son souffle, et la source de toutes ses pensées.

© 28.11.09 Collapsus, TS

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Semper virens, Collapsus 2009

Publié le 1 Novembre 2009 par Thaddée Sylvant dans Poésie 2009 Collapsus

 

Le sable mon père

Le sable ma mère

Le sable et mes yeux

Le sable est sommeil

Le sable mes sœurs

Le sable mon frère

Le sable est poussière Et le sable et le temps

 ·

Le sable est mon rêve

Le sable est lumière

Le sable est amour

Éternellement

Le sable vois-tu

Le sable entends-tu

C’est de l’or mon amour Sur mon corps dévêtu

·

Le sable me chante

Un chant du désert

Où mon père et ma mère

Seraient immortels

Le sable est un livre

Écrit à l’envers

Où les puits du Sahel  Ont bleui nos paupières

 ·

Le sable et son souffle

Une source au désert

Mon amour ta chaleur

Est la route du ciel

Et tes yeux mon amour

Qui sont bleus comme l’air

Sont un souffle d’air pur Sur les vagues de l’erg

 ·

Une rose des vents

A la croix des chemins

C’est écrit dans nos mains

Sur des lignes de sel

Sécrétions de l’amour

Et secrète unisson

Sabliers et chansons De nous tous qui passons

 ·

C’est la vie mon amour

Qui nous souffle aux oreilles

Un grelot de la source

Ocellée de lumière

Un rayon de soleil

Le velours des entrailles

La soie rouge du sang Le vin chaud de la treille

 ·

Et les pampres charnus

Aux tonnelles du ciel

Nous élèvent aux nues

De l’amour éternel

Entends-tu mon amour

Ce que chante le sable

Pour que dansent ivres et nus Les enfants de Sappho

 ·

C’est la viole plaintive

C’est la lyre d’Alcée

Qui reprennent à l’exil

Sa complainte cruelle

Mais le sable vois-tu

C’est un peu de poussière

A laquelle le simoun A fait pousser des ailes…

·

© 2009 Collapsus, TS

 

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