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Le blog de Thaddée

"Ce qui parle le mieux de nous, ce n'est pas ce que nous disons, c'est ce que nous faisons. Je fais des livres qui parlent de moi sans le dire." TS | Actualité OB Kiwi et plates-formes de blogs, Déco blogs, Balades à Sète, Chroniques lyonnaises et fidésiennes, Escapades, Histoires de chats et d'oiseaux, Littérature, Photographie, Société, Poupées, Tricot, La vie ... Communauté : "Victor & Victoria", esprit shabby chic, romantique et cosy.

Tous ces rêves avortés

Publié le 31 Mai 2014 par Thaddée dans Journal d'un écrivain

Lettre à une amie triste

Tous ces rêves avortés

L'écriture continue, chaotique, secouée d'incohérents soubresauts, comme si je n'étais qu'à moitié là, pas tout à fait à mon travail, plutôt en état de léthargie. Le tragique de l'histoire c'est que je veux et ne peux pas. Mais il me semble que quelques jours de repos intellectuel feront l'affaire et me remettront en selle. Ce matin j'ai rédigé la valeur de six pages dont je ne sais pas ce qu'elles valent. Je n'ai plus assez de recul pour en juger. J'ai corrigé certains passages antérieurs. J'essaie de voir ce que ça va donner.

Pour ainsi dire je m'essouffle et je n'ai plus assez de lucidité pour poursuivre ce que j'ai si bien commencé. Mais peut-être que je me trouve simplement devant un épisode fort cruel de mon roman pour lequel je ne peux me permettre la moindre faiblesse. Alors j'attends.

Ce n'est pas un mauvais jeu de mots que de dire que dans sa pente descendante, entendons l'approche de la fin, le terrain est glissant. Il n'y a pas toujours moyen de se raccrocher aux herbes. Un faux pas, un faux mouvement, et vous êtes bon pour le cimetière des œuvres inachevées.

Il va me falloir, j'en ai peur, quelques jours avant de me remettre mon livre. Je connais bien cette sensation d'impuissance et je ne m'affole pas outre-mesure. Ce temps mort peut me permettre d'écrire quelques poèmes, voire, pourquoi pas, une nouvelle.

Je me souviens d'un roman que j'avais mis de côté des années durant pour le terminer d'une traite après tout ce temps. A l'époque, une amie voulait le publier dans sa petite maison d'édition mais impossible de caler le moindre rendez-vous professionnel, ce n'était pas sérieux, j'ai laissé tomber. Ce n'est là qu'une des nombreuses déconvenues qui jalonnent mon parcours d'écrivain raté.

Tous ces rêves avortés

Je voulais faire boum à vingt ans comme Rimbaud. J'ai même rencontré à Paris un spécialiste de Rimbaud, Alain Borer, qui m'a donné son ancienne adresse à Charleville où j'ai séjourné, pas loin de l'ombre froide et noire des forêts, entre Meuse et moulins.

Alain Borer (source inconnue) →

J'arrive à mon âge sans qu'un éditeur ait jamais voulu se pencher avec bienveillance sur ma littérature. Je me suis fait rattraper par Internet, par la réalité d'aujourd'hui qui dépasse l'imagination d'hier, par la masse innombrable des gens qui se targuent d'écrire et qui ne sauraient pas épeler correctement le mot orthographe.

Je n'en veux à personne, je n'en veux plus même à moi-même. Ai-je l'impression d'avoir loupé quelque chose ? - Oui. Mais il n'est pas trop tard.

Tous ces rêves avortés

Hier soir, le ciel était d'un bleu tout simplement improbable tellement qu'il était pur et piquée dedans, pour seule parure, une unique étoile un peu dingue, avec toutes ses aiguilles qui tiraient dans tous les sens. On se serait cru dans le désert.

J'ai trouvé le sommeil avec cette image-là fichée dans la tête. Ce matin au réveil je l'avais oubliée. Elle a resurgi sous mes doigts lors que j'écrivais. Nous avons plein de souvenirs comme ça qui s’anéantissent dans des trous noirs de notre crâne et qui revoient le jour au moment où nous nous y attendons le moins. Certains, dans un flux de souffrance. Et d'autres, nous rendre confiance en demain. (← Cabinet anthropomorphique, Dali, 1936 )

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La liste des abonnés OverBlog est arrivée !...

Publié le 30 Mai 2014 par thaddée

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Ze vous présente mon doudou ☺↓

Publié le 30 Mai 2014 par Thaddée dans Photo et Vidéo

Félix et son doudou, vendredi 30 mai 2014

Félix et son doudou, vendredi 30 mai 2014

Bonzour les z'amis. Ça fait une paye qu'on s'est pas vu. Faut dire que mawmaw, quand l'est dans l'écriture d'un roman y'a pas moyen de se faire une petite place au soleil. A ce propos mawmaw l'est plus calme auzourd'hui, l'a réussi à écrire quelques lignes, l'a compris que fallait pas se zeter tête baissée dans la fin du bouquin, faut réflécir avant. Ze vous présente mon doudou que mawmaw le m'a aceté à la brocante de çavril au mois d'avril ze crois que c'était. Quand l'a vu l'a dit : "Ça c'est pour mon Félix, j'en cherchais un depuis longtemps". Ze dors tous les zours la tête entre les pattes arrière de mon doudou. Ça sent bon et ça me rassure et ça me tient compagnie.

C'est des copains ou des doudous ?

C'est des copains ou des doudous ?

Ze voudrais dire aussi que ze suis très triste que Piou-Piou nous ait quittés, moi z'aimais bien Piou-Piou. Mon frère aîné gros çat lui aussi il est mort à 8 ans d'une maladie foudroyante des reins. Moi z'aurai 10 ans à la miaou parce que c'est plus romantique. Ze vous fais à tous un gros poutou et ze vous avertis que mawmaw le va retourner dans son roman pour écrire la fin alors c'est reparti pour quelques semaines d'absence. Z'embrasse tous mes copains félinous, toutes mes copines félinettes, et ze te fais coucou à toi Piou-Piou qui me fais signe du haut de ton nuaze.

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Perméthrine : un poison pour les chats

Publié le 29 Mai 2014 par Piou-Piou

Cet article est reposté depuis Le blog de Piou-Piou et Poupette.

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Une chouette sur l'épaule

Publié le 29 Mai 2014 par Thaddée dans Croquis 2014, Echange et Partage

Une chouette sur l'épaule

Honnêtement, je doute que ce portrait soit ressemblant. Mais j'y ai mis tout mon cœur (je ne sais pas si ça se voit ;-) Pour te remercier de ton poème. A toi Mistic, pour qui l'écriture est une seconde nature.

"Je voudrais au roman mettre enfin le mot fin Puis reprendre mon souffle et refermer le livre Entreprendre apaisée un tout nouveau chemin, Une nouvelle histoire. Écrire, souffrir…Vivre !" (Mistic)

Une chouette sur l'épaule
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Écrire, souffrir…Vivre ! - Un poème d'Anne-Marie Lejeune

Publié le 29 Mai 2014 par Thaddée dans Echange et Partage

Sensible à mon état d'écriture, Anne-Marie Lejeune alias Mistic alias L'oiseau de nuit m'a livré un poème des plus inspirés, des plus poignants que j'ai jamais lus. Elle l'a écrit pour moi. Je ne saurais dire à quel point ta pensée, ton intention, ton cadeau, ton écriture me touchent et je te remercie mon amie. Je me suis permis de mettre ton poème sur mon blog puisque tu me l'as dédié. Mille fois merci.

Tu écris et tu crées dans ta tour enfermée

Accouchant de tes mots en criant de douleur

Et les phrases s’alignent sous ta main crispée

Surgies de tes espoirs autant que de tes peurs.

 

Tu écris, ça fait mal mais tu vis, car ta vie

C’est écrire ! C’est toi, c’est ton sang, tes entrailles

Tu es seule et tu souffres pourtant je t’envie

Tandis qu’au loin les muses sans moi font ripaille.

 

Je t’envie car je suis, hélas vide à crever,

Âme errante je vais dans le désert aride

De mes mots desséchés et tristes à pleurer.

Même l’eau de mes larmes paraît insipide.

 

J’ai beau parler de pluie, je rêve d’autre chose.

Je rêve de tempêtes, de mers déchainées !

Ce que j’écris amie, n’est que de l’eau de rose,

Bluettes à trois sous pour gamine attardée.

 

Je voudrais au roman mettre enfin le mot fin

Puis reprendre mon souffle et refermer le livre,

Entreprendre apaisée un tout nouveau chemin,

Une nouvelle histoire. Écrire, souffrir…Vivre !

 

(c) Anne-Marie-Lejeune, 22 mai 2014

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@jsguillermou Merci !

Publié le 29 Mai 2014 par thaddée

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Merci à mes nouveaux abonnés à qui je souhaite...

Publié le 29 Mai 2014 par thaddée

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Je suis la mer d'Aral

Publié le 29 Mai 2014 par Thaddée dans Journal d'un écrivain, Photo et Vidéo

La seule chose que je cherche finalement, c’est de faire ce que je suis, et d’être humblement ce que je fais …, ce n’est déjà pas facile, nous nous fabriquons tellement de facettes, qu’il y est parfois difficile de se retrouver soi-même ...

Bernard Maignan

Je suis la mer d'Aral

Vous voyez ce que c'est la mer d'Aral ? - Cette mer asséchée par la folie des hommes, qui fait pitié à voir avec toutes ces épaves et ces poissons fossilisés dans sa poussière. Eh bien je n'en suis pas loin. Mon inspiration s'est asséchée du jour au lendemain, et même d'une minute à l'autre, sitôt que j'eus entendu le trait morbide et choquant d'une certaine personne auprès de laquelle je travaille, et que je ne peux répéter ici. Une image de mort si glaçante qu'elle a généré comme une onde de choc à travers tout mon être, et que ce matin même en ouvrant les yeux c'est elle, maudite image, avec tout ce qu'elle suggère, qui m'a souhaité le bonjour.

Photo du 29 mai 2014 au matin

Photo du 29 mai 2014 au matin

Et j'ai marché, marché ... pas sur cette plage mais dans les rues baignées de lumière pour me délivrer de ce frisson, de cette sensation de froid, de ce stress dont je ne viens plus à bout tant il est flagrant, qu'autant qu'on puisse oeuvrer pour le bien de certaines personnes, elles sont irrécupérables, et soit dit en passant ne songent qu'à vous faire du mal.

Mais je n'ai pas dit mon dernier mot. Je balaierai d'un geste la mer d'Aral et sa poussière, les bateaux morts et puis le reste.

La vie est là, simple et tranquille. Et le ciel bleu par-dessus les toits. Visez-moi un peu ces petits pots de fleurs comme ils savent nous faire un clin d’œil et nous dire : Eh ben quoi. Tu flippes ? Alors qu'il y a tant de soleil et tant de couleurs. La fraîcheur du matin n'est-elle pas une bénédiction ? Faut-il vraiment que tu te gâches à ruminer, ce beau jeudi de l'Ascension ?

Mazette. Oui. Parce que je ne peux plus écrire une seule ligne. Je ne suis plus là, comprenez-vous ? - Je suis dans un trou noir où tournoient les étoiles broyées. Je n'y peux rien. Je m'atomise.

Photo du 29 mai 2014 au matin

Photo du 29 mai 2014 au matin

Hier au soir me venait l'idée que l'écriture ne pouvait pas tout dire. Mieux : elle ne doit pas tout dire. Son pouvoir de suggestion est de loin plus fort et plus évocateur que n'importe quelle interminable et fastidieuse description. Ainsi, plutôt que de récurer à la petite cuillère certaines séquences du roman, dont le développement stériliserait l'imagination de mes lecteurs (si tant est que j'en ai) je me limite à quelques mots (dont on sait qu'ils peuvent générer une image glaçante, voir plus haut). C'est alors qu'il va falloir au lecteur être d'une extrême vigilance, car ces quelques mots d'une importance capitale sont disséminés dans l’épaisseur du texte et décident à eux seul de son orientation vers un dénouement certain.

Je suis la mer d'Aral

Le détail touche plus que la totalité. La plénitude est dans le fragment, qui ne manque ni de sens, ni de profondeur, et qui dit ce qui n'est pas dit mieux que si c'était écrit noir sur blanc. Venez à moi les petits enfants que je vous conte à demi-mot la caresse du soir, l'ébauche d'une mâchoire, la reptation des corps, et l'indicible silence où tout cela va s'engouffrant comme la mémoire elle-même, ô, ne pas écrire ce qu'il en est, n'est-il pas encore plus fort et plus beau que le crier sur les toits ?

Photo du 29 mai 2014 au matin

Photo du 29 mai 2014 au matin

Peut-être qu'au fond, la seule chose que je cherche c'est de retarder l'instant fatidique de la fin, qui me verra les mains vides (entendez sans mon bic) et la tête encore plus. Ou bien je me prépare à l'assaut final. Ou bien, ai-je simplement besoin d'une pause, et de rassembler mes forces et mes esprits. L'écriture d'un livre n'est pas de tout repos qu'on se le dise. Je ne vais pas m'en plaindre : je ne vis (presque) que pour ça. Le tout c'est de se rendre disponible de corps et d'esprit et pour l'heure, je ne le suis pas.

A gauche, homme de Bernard Maignan. A droite, l'homme-oeuf de Karine DebardA gauche, homme de Bernard Maignan. A droite, l'homme-oeuf de Karine Debard

A gauche, homme de Bernard Maignan. A droite, l'homme-oeuf de Karine Debard

A celles, à ceux qui me font le bonheur de passer par ici je souhaite un agréable jeudi de l'Ascension. Dans l'après-midi je me bloquerai un moment pour lire vos commentaires, y répondre, et vous rendre visite à mon tour. A tout à l'heure, je vous embrasse.

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En train de configurer mon Twitter....

Publié le 28 Mai 2014 par thaddée dans monpremierTweet

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