Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Thaddée

"Ce qui parle le mieux de nous, ce n'est pas ce que nous disons, c'est ce que nous faisons. Je fais des livres qui parlent de moi sans le dire." TS | Actualité OB Kiwi et plates-formes de blogs, Déco blogs, Balades à Sète, Chroniques lyonnaises et fidésiennes, Escapades, Histoires de chats et d'oiseaux, Littérature, Photographie, Société, Poupées, Tricot, La vie ... Communauté : "Victor & Victoria", esprit shabby chic, romantique et cosy.

feuilleton mosca la mouche

La mouche part en vacances

Publié le 6 Juillet 2011 par Thaddée Sylvant dans Feuilleton Mosca la mouche

mouche qui se baigneC’est l’été. Depuis qu’elle est au ciel des mouches (et ça lui paraît être l’éternité) la mouche n’a pas pris un seul jour de vacances. Or, fabriquer des explosifs est très fatiguant. Aussi décide-t-elle de partir en vacances avec la mouche déverdie.

- Où veux-tu aller mon amour adoré cher ange de mon cœur, lui demande-t-elle.

- En enfer, répond la mouche déverdie tout de go.

« Ah » fait la mouche. Elle réfléchit. « Mais l’enfer est plein de mauvais zommes » dit-elle.

- Mais t’as dit qu’on risquait plus rien maintenant qu’on est mortes, lui rappelle la mouche déverdie.

- Alors destination l’enfer ! s’exclame joyeusement la mouche.

Mais pour quitter le territoire ne serait-ce que dix minutes il faut l’accord écrit des Hautes Instances. Alors elle et la mouche déverdie vont les voir pour leur demander l’autorisation de décoller. « On veut aller en enfer » leur annonce tout de go la mouche déverdie. Et mine de rien, les Hautes Instances sont sacrément contentes de se débarrasser à si bon compte des deux mouches terroristes qui fabriquent des explosifs et envoient des colis piégés sur le dos des araignées. Mais haute fonction oblige, elles cachent leur joie.

- Voyage d’affaires ou d’agrément ? bougonnent les Hautes Instances afin de remplir en bonne et due forme le laissez-passer des deux mouches.

La mouche déverdie se retourne vers sa compagne la mouche :

- On pourrait en profiter pour larguer quelques…

- Agrément coupe la mouche en donnant un coup de coude à la mouche déverdie.

- Vous comptez partir à quelle heure ?

- Par le vol de 07 :03, répond la mouche, pour profiter de la fraîcheur du matin.

- Question fraîcheur vous allez être servies, ricanent les Hautes Instances en écrivant la destination des deux mouches sur le laissez-passer.

ENFER

 

La mouche prend le laissez-passer et demande : « Vous croyez qu’ils vont nous laisser entrer les zommes ? »

- Des terroristes comme vous, allons, répondent les Hautes Instances d’un air goguenard, je voudrais bien voir ça qu’on vous refuse l’entrée de l’enfer.

- Finalement j’ai peur d’avoir froid, interfère la mouche déverdie, c’est que je suis une Spanish fly,  moi, j’aime avoir chaud.

Saleté de cantharide franquiste camée jusqu’aux yeux  pensent les Hautes Instances mais elles répondent avec un sourire commercial : « On peut y prendre à volonté des bains très chauds ».

- Si c’est ça l’enfer pourquoi c’est réservé qu’aux mauvais zommes ? demande la mouche déverdie.

Et la mouche sa compagne est éblouie par autant de pénétration d'esprit . « Ce sera notre voyage de noces ! s’exclame-t-elle joyeusement. Veux-tu m’épouser, soleil de ma vie ? »

- Vous n’allez pas en plus vous marier !? hurlent les Hautes Instances (si fort que ça couvre la réponse monosyllabique de la mouche déverdie). A-t-on idée de se marier juste avant de descendre en enfer !

« Ah parce qu’il faut descendre ? demande la mouche déverdie et, se tournant vers la mouche sa compagne : Tu sais piquer de nez toi ? T’as pas peur qu’on se crashe ? »

« Ben non puisque on est déjà mortes !" s’exclame joyeusement la mouche et toutes les deux sont mortes de rire en quittant le siège des Hautes Instances.

Arrivées chez elles elles font leurs bagages. « T’emportes quoi ? » demande la mouche au bout d’un moment. « Ben rien » répond la mouche déverdie en contemplant sa valise vide. « Super on voyagera léger » s’exclame joyeusement la mouche. A 07:03 pétantes elles s’envolent en rase-motte en direction du tunnel qui descend en enfer. Elles ont quand même emporté leurs valises, vides, pour les remplir de souvenirs. Et comme elles pénètrent côte à côte à l’intérieur du grand tunnel elles en voient déjà l’autre bout, tout éclairé par de la lumière qui danse. « Putain que c’est beau !!!  s’écrie toute retournée la mouche déverdie. On se croirait en Espagne sous Franco dis donc ! »

commentaires

La mouche, les zommes et l'enfer

Publié le 5 Juillet 2011 par Thaddée Sylvant dans Feuilleton Mosca la mouche

mouche bzz bzzDepuis qu’elle est au ciel des mouches qui ne s’appelle plus le ciel des mouches depuis l’ouverture des frontières et qui s’appelle maintenant le ciel des zanimo petits et gros, donc, depuis qu’elle est au ciel des zanimo, qu’elle a rencontré la mouche verte qu’une malencontreuse explosion a complètement déverdie, qu’elle est sous haute surveillance depuis qu’elle fabrique des explosifs dans son ancien atelier de peinturlure, la mouche mène une vie* trépidante (* façon de parler). Il ne se passe pas un seul jour sans qu’il y ait quelque chose de nouveau sous le soleil. Aujourd’hui, par exemple, on parle de transformer le ciel des zanimo en ciel tout court.

- Ça veut dire quoi  le ciel tout court ? demande la mouche déverdie.

- Ça veut dire qu’on serait tous ensemble au paradis, les zommes et les zanimo, explique la mouche.

- Ah, fait la mouche déverdie. C’est ça le paradis pour les mouches d’être avec des zaraignées et avec des zommes ?

- Mais le ciel tout court il est réservé aux bons zommes, explique la mouche. Les méchants zommes qui font du mal aux mouches ils vont en enfer.

- Et pas les zaraignées ? demande la mouche déverdie.

La mouche réfléchit une seconde.

- Les zanimo, ils ne vont pas en enfer parce qu’ils ne savent pas faire la différence entre le bien et le mal.

- Excuse-moi, proteste la mouche déverdie, moi je sais bien que le colis piégé qui m’a enlevé ma couleur verte c’était mal très très mal.

- Oui mais c’est comme ça les zanimo ils ne vont pas en enfer, abrège la mouche. L’enfer c’est que pour les zommes.

- Alors qu’ils aillent en enfer et qu’ils nous laissent entre zanimo, conclut la mouche déverdie.

Elles font silence un instant, la mouche pour réfléchir et la mouche déverdie pour entendre voler les mouches. C’est la mouche qui reprend la parole la première :

- De toute façon ça se fera pas, dit-elle. La Glise est contre.

- C’est quoi la Glise ? demande la mouche déverdie.

- C’est comme les Hautes Instances du ciel des mouches. Sauf que la Glise elle est sur terre et qu’elle s’occupe des choses du ciel.

- Même du ciel des mouches ?

- Justement, répond la mouche, il n’est pas question que la Glise qui s’occupe du ciel des zommes s’occupe aussi du ciel des zanimo. Elle dit que ça relève pas de ses fonctions.

- On n’est pas assez bien pour elle ? suppose la mouche déverdie. Pourtant nous on est des mouches bien puisque on est au ciel et qu’y a des zommes pas bien qui sont en enfer. La Glise elle s’occupe aussi de l’enfer ?

- Oui, répond la mouche, aussi de l’enfer.

- Mais elle veut pas s’occuper de nous les mouches ?

- Heu, non, répond la mouche qui s’embrouille.

- La Glise elle a du temps pour l’enfer mais pas pour les mouches bien ?

- La Glise elle veut s’occuper que des zommes, explique la mouche.

- Des zommes et de l’enfer, conclut la mouche déverdie.

La mouche en reste sans voix. Alors elles font silence un moment. On entendrait voler des mouches. Et la mouche déverdie regarde par dessous son aile transparente, là-bas tout en bas sur la terre, le brouillard de la pollution et la fumée de la guerre. C’est elle qui reprend la parole la première pour demander :

- Tu pourrais jurer que l’enfer c’est que pour les zommes qui sont morts ?

commentaires

La mouche dans le 36ème dessous

Publié le 6 Novembre 2010 par Mosca dans Feuilleton Mosca la mouche

Page 1J’en ai marre qu’on ait fait sauter mon atelier de peinturlure. J’en ai marre d’avoir mal aux pattes à cause de l’explosion. J’en ai marre d’attendre les termites qui sont censés retaper mon atelier de peinturlure, ça sert à quoi d’avoir ouvert les frontières si on ne peut compter sur personne ?  J’en ai marre de recevoir jamais aucune visite. J’en ai marre que tout aille trop vite. J’en ai marre que tout aille trop lentement. J’en ai marre qu’on me dise ce que j’ai à faire, j’en fais déjà assez, j’ai déjà trop à faire. J’en ai marre des bruits qui courent et que n’importe qui rattrape au vol pour nous les renvoyer en pleine poire. J’en ai marre d’être une bonne poire. J’en ai marre des mouches tsé-tsé qui nous font tomber comme des mouches. J’en ai marre des grosses mouches noires qui foutent la merde. J’en ai marre de ces saletés de négresses vertes de cantharides qui nous jettent de la poudre aux yeux. J’en ai marre de prendre la mouche. J’en ai marre d’être une tapette à mouches. J’en ai marre que cette histoire d’explosifs ait fait cramer ce qu’il y avait de beau entre ma mouche déverdie et moi. J’en ai tellement marre de tout que je me jetterais bien dans une toile d’araignée. J’en ai tellement marre de tout que je me jetterais bien dans les pattes de n’importe qui. J’en ai tellement marre de tout que j’espère bien me faire foutre à la porte du ciel des mouches. J’en ai tellement marre de tout que je n’ai plus envie de peinturlurer. J’en ai tellement marre de tout que j’ai dans l’idée d’ouvrir un magasin de farces et attrapes où je fabriquerai bien tranquillement de bons gros pétards. J’en ai marre de la retraite et j’en ai marre de l’éternité. J’en ai marre d’être une mouche comme les autres et j’en ai marre qu’on me traite comme n’importe quelle mouche. J’en ai marre de voir toujours les mêmes choses, j’en ai marre d’entendre toujours les mêmes choses, j’en ai marre de faire toujours les mêmes choses. J’en ai marre qu’au ciel des mouches ce soit pas tout neuf tout beau comme au septième ciel. J’en ai marre d’être dans le trente-sixième dessous. J’en ai marre d’être au ciel la même mouche que j’étais sur la terre. J’en ai marre d’être une mouche. J’en ai marre de toutes les mouches. J’en ai marre que les mouches mouchardent. J’en ai marre qu’au ciel des mouches il y ait de plus en plus de cafards. J’en ai marre d’avoir le cafard. J’en ai marre des oies blanches. J’en ai marre des bécasses. J’en ai marre des vaches. J’en ai marre des vipères. J’aurais voulu être une artiste. J’me voyais déjà en haut de l’affiche. Ch’ui juste une mouche. Et tout le monde s’en fiche.

         

          PS - L'illustration est une créa de Mosca la mouche. Pas touche.

 

 

 

          Transcription à l'usage des êtres humains de la planète Terre

 

J’en ai marre qu’on ait fait sauter mon atelier de peinturlure. J’en ai marre d’avoir mal aux pattes à cause de l’explosion. J’en ai marre d’attendre les termites qui sont censés retaper mon atelier de peinturlure, ça sert à quoi d’avoir ouvert les frontières si on ne peut compter sur personne ?  J’en ai marre de recevoir jamais aucune visite. J’en ai marre que tout aille trop vite. J’en ai marre que tout aille trop lentement. J’en ai marre qu’on me dise ce que j’ai à faire, j’en fais déjà assez, j’ai déjà trop à faire. J’en ai marre des bruits qui courent et que n’importe qui rattrape au vol pour nous les renvoyer en pleine poire. J’en ai marre d’être une bonne poire. J’en ai marre des mouches tsé-tsé qui nous font tomber comme des mouches. J’en ai marre des grosses mouches noires qui foutent la merde. J’en ai marre de ces saletés de négresses vertes de cantharides qui nous jettent de la poudre aux yeux. J’en ai marre de prendre la mouche. J’en ai marre d’être une tapette à mouches. J’en ai marre que cette histoire d’explosifs ait fait cramer ce qu’il y avait de beau entre ma mouche déverdie et moi. J’en ai tellement marre de tout que je me jetterais bien dans une toile d’araignée. J’en ai tellement marre de tout que je me jetterais bien dans les pattes de n’importe qui. J’en ai tellement marre de tout que j’espère bien me faire foutre à la porte du ciel des mouches. J’en ai tellement marre de tout que je n’ai plus envie de peinturlurer. J’en ai tellement marre de tout que j’ai dans l’idée d’ouvrir un magasin de farces et attrapes où je fabriquerai bien tranquillement de bons gros pétards. J’en ai marre de la retraite et j’en ai marre de l’éternité. J’en ai marre d’être une mouche comme les autres et j’en ai marre qu’on me traite comme n’importe quelle mouche. J’en ai marre de voir toujours les mêmes choses, j’en ai marre d’entendre toujours les mêmes choses, j’en ai marre de faire toujours les mêmes choses. J’en ai marre qu’au ciel des mouches ce soit pas tout neuf tout beau comme au septième ciel. J’en ai marre d’être dans le trente-sixième dessous. J’en ai marre d’être au ciel la même mouche que j’étais sur la terre. J’en ai marre d’être une mouche. J’en ai marre de toutes les mouches. J’en ai marre que les mouches mouchardent. J’en ai marre qu’au ciel des mouches il y ait de plus en plus de cafards. J’en ai marre d’avoir le cafard. J’en ai marre des oies blanches. J’en ai marre des bécasses. J’en ai marre des vaches. J’en ai marre des vipères. J’aurais voulu être une artiste. J’me voyais déjà en haut de l’affiche. Ch’ui juste une mouche. Et tout le monde s’en fiche.



          PS1 - L'illustration est une créa de Mosca la mouche. Pas touche.

          PS2 - J'en ai marre qu'OB ne respecte pas MA mise en page n... de D...



commentaires

La mouche au tribunal

Publié le 5 Novembre 2010 par Mosca dans Feuilleton Mosca la mouche

coloriage-araignee-2Depuis qu’elle est au ciel des mouches la mouche en voit de toutes les couleurs mais là c’est le pompon. Ce jour, elle et sa compagne verte déverdie par l’explosion sont convoquées par les Hautes Instances.

Sur le chemin qui les conduit au Tribunal de Grande Instance la mouche verte déverdie traîne les pattes en lorgnant du côté des toiles d’araignée qui pendent un peu de partout.

- S’il y a bien une fête que je déteste, dit-elle, c’est la fête d’Halloween avec toutes ses toiles d’araignée.

- C’est vrai qu’ils ont mis le paquet cette année, reconnaît bien volontiers la mouche.

En se frayant un passage à travers les toiles elles arrivent enfin au Tribunal de Grande Instance où les attendent les Hautes Instances. « Vous êtes en retard » leur disent tout de suite les Hautes Instances.

- C’est la faute d’Halloween, répond la mouche verte déverdie, y a des toiles d’araignée partout.

- C’est pas Halloween disent les Hautes Instances. C’est l’ouverture des frontières.

« Ah bon » font les mouches, et elles s’installent pour écouter ce que les Hautes Instances ont à dire. Les Hautes Instances s’installent en face des mouches pour dire ce qu’elles ont à dire.

- Il paraît que vous êtes contre l’ouverture des frontières, commencent les Hautes Instances.

« On est contre les araignées » dit la mouche verte déverdie mais sa compagne la mouche lui donne un coup de coude dans les côtes. « Surtout contre les cigognes » dit-elle.

- Qu’est-ce que vous avez contre les cigognes ?

Les mouches se regardent. « Elles nous ont largué un colis piégé » rappelle la mouche.

- Et pourquoi elles vous auraient largué un colis piégé ? demandent les Hautes Instances.

« C’est parce que je suis une saleté de négresse verte » commence la mouche verte déverdie mais la mouche lui donne un coup de coude dans les côtes. « C’était sûrement une erreur » dit-elle.

- Autrement dit vous avez intercepté un colis qui était adressé à quelqu’un d’autre, disent les Hautes Instances.

« Peut-être qu’il était pour les araignées ? » suppose la mouche verte déverdie mais la mouche lui donne un coup de coude dans les côtes. « On l’aura intercepté bien malgré nous » dit-elle.

- Il faudra le réexpédier au vrai destinataire, disent les Hautes Instances.

« Et boum les araignées » se réjouit la mouche verte déverdie en se frottant les pattes mais la mouche lui donne un coup de coude dans les côtes ! « C’est qu’il ne reste pas grand-chose du paquet cadeau » dit-elle.

- Eh bien remplacez les pièces manquantes, disent les Hautes Instances.

- Ou bien ? demande la mouche.

- On vous reconduit à la frontière, répondent les Hautes Instances.

« C’est ouvert on reviendra » dit la mouche verte déverdie mais la mouche lui donne un coup de coude dans les côtes et dehors elle demande à la mouche verte déverdie : « Tu sais fabriquer les explosifs ? »

commentaires

La mouche et le paquet cadeau

Publié le 3 Novembre 2010 par Mosca dans Feuilleton Mosca la mouche

Depuis qu’elle est au ciel des mouches la mouche constate qu’au ciel des mouches on fête Noël bien en avance, c’est à dire en même temps qu’Halloween et la Toussaint. Ce qui fait qu’on trouve des chocolats de Noël au milieu des citrouilles et des chrysanthèmes. Mais ça peut se comprendre : la Toussaint, tout ça, c’est des fêtes humaines. Alors c’est normal qu’au ciel des mouches on se mélange un peu…

- Les pinceaux, dit la mouche en rêvant paresseusement à son atelier de peinturlure.

- Les pédales, grogne d’un air renfrogné sa compagne, cette saleté de négresse verte de cantharide camée jusqu’aux yeux.

Bien sûr avec les chocolats de Noël on trouve aussi les décorations pour les sapins et les jouets pour les moucherons, les éléphanteaux roses et les souriceaux verts. Donc, rien d’étonnant à ce qu’on livre un jour, à l’atelier de peinturlure de la mouche, une jolie boite ornée d’un gros ruban rouge.

- Ma perle d’Orient ! s’exclame la mouche toute retournée, ma goutte d’absinthe, c’est toi qui me fais envoyer ce joli cadeau !

- Ben non c’est pas Noël répond cette saleté de négresse verte de cantharide camée jusqu’aux yeux.

- Mais qu’est-ce que tu m’as acheté là ! chante la mouche en commençant à défaire le gros nœud rouge, mais qu’est-ce que tu m’as acheté là !

- Ouvre pas c’est pas Noël la prévient cette saleté de négresse verte de cantharide camée jusqu’aux yeux.

Mais la mouche est bien trop excitée. Elle défait le nœud. Ecarte le ruban. Soulève le couvercle. Jette un œil à l’intérieur de la boîte.

Boum !!!

 

« Ben merde » fait la mouche. Et le souffle de l’explosion ratatine les deux mouches à vingt mètres du paquet cadeau.

C’est le gros panache de fumée qui sort par la cheminée de l’atelier de peinturlure qui rameute les Grandes Instances du ciel des mouches. « Ben merde,  disent les Grandes Instances, on dirait que ça chauffe chez ces tapettes de négresses vertes camées jusqu’aux yeux. » Vite, les Grandes Instances du ciel des mouches revêtent l’uniforme réglementaire avant d’aller rendre aux deux mouches la visite qui s’impose. Devant la porte, c’est le plus triste des spectacles qui leur saute aux yeux : les deux mouches sont par terre les pattes en l’air ; au milieu de l’atelier de peinturlure fume ce qui reste d’un joli paquet cadeau.

- Ca devait arriver, s’excusent les Grandes Instances en aidant la mouche à se remettre d’aplomb. Avec l’ouverture des frontières y a des cigognes qui en ont profité pour passer des colis piégés.

Pendant que les Grandes Instances époussettent la mouche, cette saleté de négresse verte de cantharide camée jusqu’aux yeux regarde, par terre, son joli revêtement vert-doré cassé en mille morceaux. Elle est toute noire maintenant la mouche verte.

- Y a pas à dire, dit-elle en tordant le cou pour se regarder le dos, des coups pareils ça vous refait une beauté.

- Lumière de mes yeux ! hurle la mouche en la voyant toute noire, qu’est-ce qu’ils vont dire maintenant que tu es toute noire pour de vrai !?

commentaires

La mouche et la tapette

Publié le 30 Octobre 2010 par Mosca dans Feuilleton Mosca la mouche

Tapette-a-mouches-Par-Philippe-StarckDepuis qu’elle est au ciel des mouches la mouche passe beaucoup de temps dans son atelier de peinturlure. Au tout début elle barbouille surtout les souvenirs de sa vie sur terre mais ça la fait trop souffrir de revoir des morceaux de sucre et des toiles d’araignée. Heureusement l’ouverture des frontières et l’arrivée des premiers étrangers lui donnent l’occasion de renouveler son art en peignant des éléphants roses et des souris vertes. Mais sa première expo s’avère être un échec complet. Les mouches voient déjà d’un mauvais œil que des gens de couleur envahissent leur ciel des mouches alors les retrouver sur la toile ! … c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

En désespoir de cause la mouche placarde sur la porte de son atelier de peinturlure une annonce rédigée en ces termes : cherche modèle du pays.

Le jour même ! déboulent des dizaines de mouches battant des cils et toilettées jusqu’au bout des pattes (qu’elles ont épilées). Quelle déception pour la mouche ! Elle qui ne rêve que de terroir et d’authenticité ne trouve à se frotter qu’à du factice et de l’artificiel  du superficiel.

Alors elle met la clé sous la porte de son atelier de peinturlure et part se balader à travers le ciel des mouches. Elle croise ses anciens sujets d’inspiration, des éléphants roses et des souris vertes. Elle rencontre aussi beaucoup de ses congénères qui tordent le nez depuis qu’elle a refusé de les peindre. Elle se sent pour le coup bien seule, la mouche. Lorsque, tout à coup ! ses quelques millilitres de sang noir ne font qu’un tour.

- Ma beauté ! s’écrie-t-elle en se précipitant, mon trésor adoré ! Je t’offrirai des perles de rosée ! Comment t’appelles-tu cher ange de mon cœur ?

Et l’autre mouche, une adorable mouche mordorée comme un scarabée, se plie bien volontiers aux formalités d’usage et décline son identité :

- On m’appelle : cette saleté de négresse verte de cantharide camée jusqu’aux yeux.

- C’est un nom vachement long pour une mouche, fait observer la mouche. Je t’appellerai Cantha. Mais de quel sexe es-tu ma Cantha d'amour ?

- Bonne question, répond cette saleté de négresse verte de cantharide camée jusqu’aux yeux. Je n’en sais rien.

- Moi non plus avoue la mouche en réfléchissant. Pourtant je t’aime je le sens bien.

- Ca veut dire qu'on est des tapettes ? s’inquiète cette saleté de négresse verte de cantharide camée jusqu’aux yeux.

Et la mouche de répondre : « Moi je ne connais qu’une seule espèce de tapette. C’est cet engin de mort qui servait à nous écrabouiller quand on était sur terre ».

« Alors tout va bien ! » s’exclame joyeusement cette saleté de négresse verte de cantharide camée jusqu’aux yeux et toutes les deux s’envolent au-dessus des éléphants roses et des souris vertes à travers le ciel des mouches où de gros cœurs rouges éclatent comme des bulles de savon.

commentaires

La mouche et la mixité sociale

Publié le 26 Octobre 2010 par Mosca dans Feuilleton Mosca la mouche

stock-vector-elephant-8555701

 

Depuis qu’elle est au ciel des mouches, la mouche se la coule douce dans un paysage uniformément noir, vert et bleu (évidemment, puisque n'y séjournent  que des mouches noires, vertes, ou bleues).

           Flûte de flûte.

   Je me suis trompé d'histoire.

 

Sauf qu’un jour en sortant de son atelier de peinturlure (depuis qu’elle est au ciel des mouches la mouche est très active et créative) elle voit des milliards de mouches noires, vertes et bleues sillonner le ciel des mouches en brandissant des milliards de pancartes au bout de leurs petits bras maigres et poilus. ‹Là, ce doit être très grave› pense la mouche. Et vite elle se rend aux nouvelles.

Bientôt, les explications fusent de partout :

- On est contre l’ouverture des frontières.

- Déjà qu’on accepte ces négresses vertes de cantharides qui sont camées jusqu'aux yeux !

- Maintenant ils veulent nous coller des chats !

- Ce sont sûrement des chats qui n’ont jamais fait de mal à une mouche, répond la mouche.

- Ils veulent aussi nous coller des araignées !

- Mais les araignées, elles peuvent nous faire aucun mal. On est déjà mortes, répond la mouche.

 Mais quand même, des araignées… !

- Mais les araignées, demande la mouche, elles ont bien leur ciel à elles pas vrai, le ciel des araignées ? Qu'est-ce qu'elles viendraient faire au ciel des mouches ?

- L’idée c’est de réunir tous les ciels en un seul qu’on appellerait les cieux.

 

                                        (...)←Silence de réflexion

 

- Ben alors ce serait comme sur terre, conclut la mouche.

A cette parole sensée tout le monde lâche sa pancarte pour applaudir la mouche.

 

 

Et pendant ce temps, au ciel des éléphants, les éléphants trompettent énormément : On veut pas de souris chez nous !!!

 

 

 

 

          

 L’atelier : Lecture facile

  

 

 

Depuis qu’elle est au ciel des mouches, la mouche se la coule douce dans un paysage uniformément noir, vert et bleu (évidemment, puisque n'y séjournent que des mouches noires, vertes, ou bleues).

  

           (Flûte de flûte.

   Je me suis trompé d'histoire.)

 

Sauf qu’un jour en sortant de son atelier de peinturlure (depuis qu’elle est au ciel des mouches la mouche est très active et créative) elle voit des milliards de mouches noires, vertes et bleues sillonner le ciel des mouches en brandissant des milliards de pancartes au bout de leurs petits bras maigres et poilus. ‹Là, ce doit être très grave› pense la mouche. Et vite elle se rend aux nouvelles.

Bientôt, les explications fusent de partout :

- On est contre l’ouverture des frontières.

- Déjà qu’on accepte ces négresses vertes de cantharides qui sont camées jusqu'aux yeux !

- Maintenant ils veulent nous coller des chats !

- Ce sont sûrement des chats qui n’ont jamais fait de mal à une mouche, répond la mouche.

- Ils veulent aussi nous coller des araignées !

- Mais les araignées, elles peuvent nous faire aucun mal. On est déjà mortes, répond la mouche.

Mais quand même, des araignées… !

- Mais les araignées, demande la mouche, elles ont bien leur ciel à elles pas vrai, le ciel des araignées ? Qu'est-ce qu'elles viendraient faire au ciel des mouches ?

- L’idée c’est de réunir tous les ciels en un seul qu’on appellerait les cieux.

 

(...)←Silence de réflexion.

 

- Ben alors ce serait comme sur terre, conclut la mouche.

A cette parole sensée tout le monde lâche sa pancarte pour applaudir la mouche.

 

Et pendant ce temps, au ciel des éléphants, les éléphants trompettent énormément : On veut pas de souris chez nous !!!

 

commentaires

La mouche et le ♥

Publié le 24 Octobre 2010 par Mosca dans Feuilleton Mosca la mouche

LA-mouche!Depuis qu’elle est au ciel des mouches, la mouche n’a qu’une peur parmi tant d’autres : c’est d’oublier toutes les jolies choses qu’elle a connues dans sa vie d’avant. Alors elle se rend dans un endroit particulier du ciel des mouches qui s’appelle les Annales Akashiques et là, tout en faisant sa toilette, elle écoute les ondes vibratoires de l’espace qui lui rapportent le nom de ses congénères. Quand elle a fini de se débarbouiller (ce qui en général lui prend des plombes) elle fait une liste (ce qui lui prend encore plus de plombes). Comme ça elle est sûre de n’oublier personne.

 mail1j.orange.fr/webmail/fr_FR/read.html?FOLDER=SF_INBOX&IDMSG=19892&… 

http://fr.mg41.mail.yahoo.com/dc/launch?.gx=1&.rand=3uo3f6a77v02q

http://fr.mg41.mail.yahoo.com/dc/launch?.gx=1&.rand=7pbjuutott4ra http://webmail1f.orange.fr/webmail/fr_FR/read.html?FOLDER=SF_INBOX&IDMSG=389&ch…

http://fr.mg41.mail.yahoo.com/dc/launch?.gx=1&.rand=83af22njsquqt

http://webmail1k.orange.fr/webmail/fr_FR/read.html?FOLDER=SF_INBOX&IDMSG=7687&c…

http://webmail1e.orange.fr/webmail/fr_FR/read.html?FOLDER=SF_INBOX&IDMSG=401&ch…

http://webmail1d.orange.fr/webmail/fr_FR/read.html?FOLDER=SF_INBOX&IDMSG=19883&…

 http://webmail1f.orange.fr/webmail/fr_FR/read.htmlFOLDER=SF_INBOX&IDMSG=344&ch…

 http://fr.mg41.mail.yahoo.com/dc/launch?.gx=1&.rand=25ado366ag30n

 http://webmail1e.orange.fr/webmail/fr_FR/read.html?FOLDER=SF_INBOX&IDMSG=19742&…

http://webmail1h.orange.fr/webmail/fr_FR/read.html?FOLDER=SF_INBOX&IDMSG=347&ch…

 http://webmail1j.orange.fr/webmail/fr_FR/read.html?FOLDER=SF_INBOX&IDMSG=19736&… 

http://fr.mg41.mail.yahoo.com/dc/launch?.gx=1&.rand=7qvba4c35goko

http://webmail1d.orange.fr/webmail/fr_FR/read.html?FOLDER=SF_INBOX&IDMSG=367&ch…

http://webmail1j.orange.fr/webmail/fr_FR/read.html?FOLDER=SF_INBOX&IDMSG=7688&c…

  « Rhââââââââââââââââ !!!

râle alors la mouche toute retournée.

Je ne vous ai jamais vus,

mais qu’est-ce que je vous aimais ! »

commentaires

La mouche et la retraite

Publié le 23 Octobre 2010 par Mosca dans Feuilleton Mosca la mouche

La mouche, depuis qu’elle était au ciel des mouches, avait tout le temps de tuer le temps. Pour tuer le temps elle sillonnait dans tous les sens la Carte Nomao. Un jour, elle se positionna sur la Grande Lugdunum, une ville réputée pour être la moins bien éclairée des Trois Gaules, mais qui restait quand même la capitale des lumières avec ses cent soixante huit monuments historiques classés le mieux illuminés du monde. A côté de ça brûlaient des commerces, des écoles et des voitures, ce qui rendait encore plus lumineuse la vieille Lugdunum noire, secrète et mystérieuse.

Autour de ces feux de joie cavalaient de stupéfiantes créatures dont la tête était un globe transparent plein de notes de musique et dont la bouche était un porte-voix qui portait un informe braillement jusqu’au ciel (des mouches).

- Mais c’est quoi ça, demanda la mouche éberluée.

- Des jeunes. Ils ont seize ans.

- Aaah ! fit la mouche déconfite. Et qu’est-ce qu’ils disent ?

- Non à la retraite.

- Ah bon ! s’exclama la mouche de plus en plus intéressée. Et qu’est-ce qu’ils veulent ?

- Ils veulent vieillir avant l’âge.

La mouche hocha la tête et dit sentencieusement (parce qu’elle est plus sage depuis qu’elle est au ciel des mouches)  : « Au train où ils vont, ils seront morts avant d’être vieux ».

commentaires

La mouche

Publié le 20 Octobre 2010 par Mosca dans Feuilleton Mosca la mouche

La mouche se sentant prise au piège s’affolait de ce qui risquait d’arriver. Soudain ! surgit l’araignée noire, toute en jambes et grande comme une soucoupe volante. Ah mon Dieu ! s’écria la mouche, au secours ! au secours !

Mais voilà que passait un homme. Au secours ! au secours ! s’égosilla la mouche. Mais si faible était son appel et si mince était son filet de voix que le passant n’entendit pas.

Il s’éloigna cependant que l’araignée s’avançait. Ah mon Dieu ! répéta la mouche en se débattant, au secours, au secours !

L’araignée noire était presque sur elle. Ah mon Dieu fit l’homme en se retournant. Il vit la mouche et l’araignée dans la toile et revint sur ses pas. Au secours ! gémissait la mouche.

Alors, d’un bon coup de talon, l’homme écrasa la mouche et l’araignée.

Depuis qu’elle a reçu ce grand coup de pied sur la tête, la mouche est au ciel des mouches, et elle est immortelle.

commentaires