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Le blog de Thaddée

"Ce qui parle le mieux de nous, ce n'est pas ce que nous disons, c'est ce que nous faisons. Je fais des livres qui parlent de moi sans le dire." TS | Actualité OB Kiwi et plates-formes de blogs, Déco blogs, Balades à Sète, Chroniques lyonnaises et fidésiennes, Escapades, Histoires de chats et d'oiseaux, Littérature, Photographie, Société, Poupées, Tricot, La vie ... Communauté : "Victor & Victoria", esprit shabby chic, romantique et cosy.

Sans titre

Publié le 29 Avril 2020 par Thaddée dans Une vie comme les autres, Tricot, Poésie Toutan

Quand notre lourde peine sera levée, je ferai quinze fois le tour de la ville à scooter. J'irai marcher jusqu'à l'étang de Thau, là où il n'y a personne. Et je me réconcilierai avec mon rêve d'habiter à Sète.

Quand je voyais, à la télé, des Chinois marcher avec des masques, et ça fait des années, je me disais : "Mais comment font-ils pour vivre avec un masque sur la figure, moi je ne pourrais pas vivre comme ça". Et puis le couperet est tombé. C'est notre sort à tous maintenant : porter un masque, éviter tout contact avec nos semblables, et limiter nos déplacements.

Quand j'ai réalisé mon rêve d'habiter à Sète, je ne pouvais pas imaginer que ce serait pour y subir le confinement. Quarante ans ! ... j'ai vécu à Lyon, et il faut que ça se passe à Sète. Alors on peut comprendre que mon rêve ait été un peu abîmé au passage. Mon premier printemps sur l'île singulière, je suis passée à côté.

Deux mois que je vis seule sans parler à personne. Deux mois d'isolement. 

Et puis hier il a été dit que nous ne pourrions pas quitter notre département avant plusieurs mois. Etre condamnée à vivre à la mer, il y a pire n'est-ce pas.

Mais je pense à tous ces gens qui ont perdu ou qui vont perdre quelqu'un. A tous ces gens qui vont perdre leur commerce. A tous ces gens que l'épidémie n'a pas épargnés. Qui sont malades, ou morts, ou qui vont mourir. Je pense au contrecoup de ces deux mois d'enfermement. Je pense à la vie d'après qui n'aura plus rien à voir avec la vie d'avant. Comment faire comme si de rien n'était. 

Et si ce virus n'était que le premier d'une longue série de virus inconnus. Un malheur n'arrive jamais seul. Et si tous les effets de ce virus ne s'étaient pas encore manifestés. Et qui sera touché par la deuxième vague ?

Ce matin, à quinze jours du grand jour de notre libération, je craque. Le seul fait d'envisager la suite de ma formation m'accable de dépit et d'amertume. Aucune nouvelle de ma formatrice, pas un mot d'empathie, rien de rien. Et au bout de deux mois de confinement je reviendrais le sourire aux lèvres (sous mon masque) fin prête à rechercher un emploi dans un monde économiquement exsangue et bouleversé ? Mon immersion professionnelle n'aura-t-elle pas quelque chose d'un peu vain ?

Mais encore. Faire la queue devant les magasins, sans frôler quiconque, et sursauter nerveusement dès que quelqu'un s'approche un peu trop près. En longeant le quai, voir tous ces cafés et restaurants fermés. Me dire que le dimanche matin, quand on pourra retourner aux Puces, il manquera certaines personnes, décédées pendant l'épidémie.

Je pense à tous les gens que j'ai connus, immobilisés chez eux, qui pensent peut-être à moi. Je pense à ma toute première copine, à mon amie de fac, à tous ceux qui furent mes amis et qui ne le sont plus. Je pense à mes parents, que ce virus aurait tués s'ils n'étaient déjà morts de leurs soucis de santé. Je pense à mon frère qui travaille, qui ne donne pas de nouvelles, ou si peu. Qui prend des risques inconsidérés, à quelques mois de la retraite. Je pense à ceux qui ne pourront pas encore sortir librement après le 11 mai, parce qu'ils ont plus de soixante-cinq ans. Je pense à la mer, à la plage, aux bains de mer, et je pense à notre grande fête de la Saint-Louis, annulée tout comme le fut Escale à Sète. Je pense à Noël.

Tout petit oiseau sur la branche, tout pétillant ce matin. Les animaux sauvages sont entrés dans les villes et respirent un air pur. Aucun tintamarre si ce n'est, à 20 heures, celui des applaudissements et des crécelles, en remerciement au personnel soignant, qu'approuvent les aboiements d'un gros chien sur son balcon.

Je n'ai pas pu écrire avant, je trouvais ça tellement dérisoire de vous montrer mes tricots, je n'ai pas pu vous rendre visite, ça m'aurait fait trop mal de voir des photos de notre monde tel que nous avions le droit de l'admirer il y a encore quelques mois. Je ne suis pas assez hypocrite pour m'exclamer devant telle ou telle splendeur qu'en d'autres temps, j'aurais célébrée de toute mon âme.

Je ne saurais vous dire si vous m'avez manqué, car très peu nombreux sont ceux qui ont pris de mes nouvelles et des nouvelles de mon Félix. Ceux-là je les remercie du fond du cœur, ça m'a touchée plus que je ne saurais le dire.

Et maintenant que tout est dit, place à ce que j'ai fabriqué tous ces jours, d'abord un tricot, ensuite un poème. Il va sans dire qu'il s'agit de la partie émergée de l'iceberg car la tête sous l'eau, j'en ai fait des choses, mais je n'ai pas forcément envie d'en parler sur ce blog.

Mon ensemble brassière-panty pour prématuré

Mon ensemble brassière-panty pour prématuré

Et puis mon poème, titré "Vent de sable"

Vent de sable

J'ai vu passer un brouillard
De poussière, de fumée
Je ne sais.
Le fantôme grisâtre
Aussitôt dissipé
M'annonçait quelle funeste
Nouvelle je ne sais.
Etait-ce toi ma mère
Ou la mort
Que j'ai vu s'avancer.
Je ne suis pas malade
Je ne veux pas mourir
Mais qui m'entend.
Je ne sais.

© Thaddée, dimanche 26 avril 2020

Voilà, je retourne au silence et à la solitude du confinement, j'ai une petite barboteuse en cours, un autre poème que j'ai écrit mais je ne sais pas si je le mettrai en ligne, je n'ai pas trop le cœur à bloguer. Ca reviendra ou pas.

Je ne sais.

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Point ne faut m'en compter

Publié le 11 Avril 2020 par Thaddée dans Tricot, Poupée

... De la laine

Pas trop envie de parler ce jour alors place aux images

Point ne faut m'en compterPoint ne faut m'en compter
Point ne faut m'en compter
Point ne faut m'en compterPoint ne faut m'en compter
Point ne faut m'en compterPoint ne faut m'en compter
Point ne faut m'en compter
Point ne faut m'en compter
Point ne faut m'en compter
Point ne faut m'en compterPoint ne faut m'en compter
Point ne faut m'en compter

Passez un bon week-end. Faites attention à vous.

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Trois semaines déjà

Publié le 7 Avril 2020 par Thaddée dans Une vie comme les autres, Tricot, Poupée

Trois semaines déjà

Bonjour tout le monde,
D'abord des nouvelles de mon Félix qui va bien : il mange, il ronronne, il apprécie sa nouvelle litière qui sent bon et ne colle pas aux pattes ; son dos revient petit à petit à la normale ; il se sert encore de son marchepied pour monter sur le lit mais il en descend tout seul comme un grand. Gros câlins le soir dans notre lit. C'est un chat bien dans sa tête et bien dans sa peau. L'AVC aura laissé quelques séquelles : les pattes arrière restent maladroites et il boite ; mais il accourt en trottinant dès qu'il entrevoit un sachet fraîcheur. Je crois que nous sommes sur la bonne voie. Et tous les deux nous vous remercions pour avoir pris de ses nouvelles depuis son accident cérébral. 

Sète, carte postale ancienne ; source : annuaire mairie

Sète, carte postale ancienne ; source : annuaire mairie

Avec le beau temps m'est revenue l'envie de sortir et de marcher, ce que je ne peux pas faire. Ou que je pourrais faire, la forêt est à deux pas, mais paraît-il beaucoup de monde s'y promène en ce moment et je ne veux prendre aucun risque parce que si je vais à l'hôpital, qui s'occupera de mes zanimo ? Alors j'attends en trépignant d'impatience la fin du confinement. Ce matin nous avons  été informés que les ventes et les achats allaient reprendre ce jeudi sur Vinded (en privilégiant Colissimo qui n'implique pas de contact direct avec qui que ce soit) ce qui laisse entrevoir un semblant de retour à la normalité. Et puis je tricote, ça m'occupe la tête, et je vous laisse découvrir mes derniers ouvrages.

Trois semaines déjà

Il y a bien quelques jours déjà j'ai terminé les petits habits de ma poupée Sekiguchi et de mon poupon Cititoy. La poupée porte une robe kimono de mon invention. Le poupon, une salopette adaptée du tuto de Michelle ; je l'avais déjà tricotée pour Babyl, je ne sais pas si vous vous en souvenez, elle était d'un beau violet qui avait ravi certaines de mes visiteuses.

Mais mon heure de gloire elle est là, dans la réalisation de la robe évasée pour Paola Reina dont vous trouverez le tuto ci-dessus. C'est la première fois que je tricote un point fantaisie (3 rangs endroit, 1 rang envers), et la première fois que je tricote une robe en rond (ce qui évite les coutures). J'aime autant vous dire que c'est impressionnant d'avoir des trous dans son tricot (les manches) et que j'ai bien galéré avec les augmentations qui tirent sur le fil. A plusieurs reprises j'ai eu peur qu'il n'en vienne à casser ! ... Mais j'étais toute chose quand j'ai vu le résultat : l'une de mes plus belles réussites, je suis très fière de moi.

Et vous, comment allez-vous ? Pas trop dur le confinement ? - Trois semaines déjà ! On n'a jamais vu ça ... Ce matin je pensais à la petite Anne Frank qui a passé deux ans dans sa cachette. Deux ans ! ... Avec la peur au ventre et le risque d'être découverte et tuée. Dans notre malheur nous sommes encore privilégiés : nous sommes chez nous, avec tout le confort, et nous sommes en sécurité. Bonne journée à l'abri !

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Marion Roch et les 1000 pieuvres

Publié le 5 Avril 2020 par Thaddée dans Echange et Partage

Bonjour à tous,
Ce 3 avril j'ai reçu dans ma boîte aux lettres le message de Dimitri, qui m'enjoignait à découvrir et partager une chanson de son amie Marion, écrite au mois de février, et on ne peut plus d'actualité. Je vous livre son message in texto et je vous invite à écouter le chanson de Marion, hommage au personnel soignant qui se démène comme un beau diable pour soutenir les patients et vaincre la maladie. N'hésitez pas à faire connaître cette vidéo autour de vous !

 

"Depuis l’automne 2019, Marion a dans le ventre un besoin flou mais intense de rendre hommage aux blouses blanches. L’idée mûrit petit à petit mais il manque le terrain pour structurer l’imagination afin d’avoir la plume la plus réaliste possible sur ce sujet si important pour elle. En décembre sur sa page personnelle Facebook Marion publie une demande spéciale à ses amis : « J’aimerais échanger avec des infirmiers (ères) ou aide-soignantes, ou même internes sur leur situation, ce qu’ils en pensent et comment ils vivent les choses. Des suggestions, des volontaires ? »
Après plusieurs témoignages du terrain, du quotidien complexe de ce personnel en difficulté depuis des années et en grève depuis des mois pour alerter les politiques sur le manque de moyen , de lits, de matériel, de personnel ... sur la dangerosité de fermer des services, des maternités, des lignes de SMUR ... Marion possède à présent les informations, les témoignages, les craintes, les peurs nécessaires pour s’immiscer dans ce monde en souffrance.
Il reste à présent à trouver l’axe, la métaphore afin de digérer toutes ses détresses et surtout ce courage quotidien pour le bien d’autrui ...
C’est à ce moment que la pieuvre apparaît dans l’esprit de Marion comme une évidence, cet animal à plusieurs bras, plusieurs cœurs est la métaphore parfaite pour représenter les blouses blanches et leur quotidien.
2020 pointe son nez, les mots, les ratures, les rimes noircissent le cahier d’écolier pour sortir le texte ! Il est là, imprimé sur cet écrin d’enfance, le titre Les 1000 Pieuvres.
Reste à trouver le lieu, la musique, le cameraman pour faire de ce projet, un objet visuel de qualité à la hauteur du sujet abordé, avec le respect nécessaire pour cette profession tentaculaire tellement le nombre de métiers auxquels rendre hommage en quelques minutes est précieux et important !
Nous y sommes, un logo pour la chanson pointe son nez de chez un pote, puis un autre ouvre son magasin d’instruments pour lieu de tournage et offre ses doigts pour la musique sur un de ses majestueux pianos, un troisième sera derrière la caméra … tout est calé, la date du 16 février, un dimanche d’hiver figera ce projet de plusieurs mois !
Le dimanche soir c’est dans la boite, il reste un travail important de montage audio et vidéo pour avoir un rendu digne encore une fois du sujet évoqué….
C’est à ce moment-là que la patronne va transformer son équipe du moment en travailleur 24/24 car elle a décidé que cela devait sortir le 19 février !
Chose promise, chose due le 19 février à 19h00 la vidéo des 1000 pieuvres apparaît sur les réseaux et en quelques jours c’est plus de 250 000 vues, 7000 partages et des centaines de retours de blouses blanches !
Un superbe soutien, bien avant le Covid-19, loin de la demi-chanson sur montage approximatif de JJG en pleine crise !!!!
Elles sont debout les 1000 pieuvres, elles font face sans masques, sans sur-blouses, sans test, sans lits pour assurer votre santé et celle de vos proches ! "

Je dédie cet article à tous les médecins, toutes les infirmières, toutes les AVS qui, en ce moment-même, exposent leur santé, et peut-être même leur vie, pour aider les gens malades ou isolés. Plus largement, je dédie cet article à toutes celles et ceux qui continent de travailler en dépit du grand danger de contamination.
Passez un bon dimanche à l'abri si possible !

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Le jour du poisson 🐠

Publié le 1 Avril 2020 par Thaddée dans Tricot, Poupée, Planète tétraèdre ne tourne pas rond, Une vie comme les autres

Le jour du poisson 🐠

Bonjour à tous.
Deux nouvelles tenues en ce 1er avril, pas vraiment la fête au poisson cette année : une pour ma petite poupée Sekiguchi, une pour mon poupon Cititoy. Sur le poupon Cititoy vous aurez peut-être reconnu la barboteuse de Michelle que j'ai dû tricoter en cinq ou six exemplaires, dans toutes les tailles, pour grands et petits poupons. C'est mon tuto fétiche. La poupée Sekiguchi porte un pull, une jupe, un tablier, des chaussettes.

Sète, mois de février 2020, quand on pouvait encore circuler librement ...

Sète, mois de février 2020, quand on pouvait encore circuler librement ...

Pas grand chose de neuf à raconter, nos jours confinés se ressemblent. Les jours où je sors la poubelle, c'est comme une expédition ! C'est ça l'aventure maintenant : faire trois pas en dehors de chez soi. J'en profite pour dire que je ne lis pratiquement plus rien sur cette cochonnerie de Covid19, les nouvelles étant alarmistes et se contredisant outrageusement. Je me fie à mon propre instinct, qui ne m'a jamais trahie. Je refuse, pour l'instant, qu'on me dise combien de temps va durer le confinement (personne ne le sait), ou que le vaccin ne sera prêt qu'en 2021 (spéculations) ou que nous allons manquer de médicaments. Tout est bon pour effrayer les gens, alors qu'il faudrait les rassurer au contraire. Alors si les gens dépriment ou deviennent fous, il ne faudra pas s'étonner.

Quand je vais faire les courses je suis témoin de spectacles affligeants. Passons sur ceux qui crachent par terre, quand on sait que le moindre postillon peut coûter une vie. Mais j'ai vu de mes yeux vu, et entendu une cliente de mon supermarché faire la leçon à notre caissière, comme quoi elle n'avait pas le droit de porter un masque, les masques étant réservés aux seules infirmières. Quand on pense ! que les caissières exposent leur santé chaque jour au contact des clients peut-être porteurs du virus, quand on pense qu'une caissière, Aïcha, a perdu la vie à cause du Coronavirus ... A la place de cette cliente je me mettrais la tête dans le sable, de honte. Il y, a tant de métiers qui s'exposent au danger, le personnel soignant bien sûr mais encore : les agents d'entretien, les gardiens d'immeuble, les facteurs, les routiers, les policiers ... et tous ont droit à des masques et des gants parce qu'ils sont en contact avec le public. Et les caissières aussi.

Félix ce 23 mars, soit 5 jours avant son AVC

Félix ce 23 mars, soit 5 jours avant son AVC

Quant à mon Félix, ça va tant bien que mal. Il mange bien et se débrouille pour se déplacer en boitant avec sa bosse (un peu résorbée) sur le dos. Mais cette nuit il a vomi ; et il fait pipi et caca en dehors de sa caisse, ce qui n'est pas normal car c'est un chat très propre qui fait toujours très attention. Du coup je m'inquiète : perd-il les sensations de son arrière-train ? A-t-il quelques problèmes pour se repérer dans son environnement ? Je le surveille de très près en priant pour que ne soit pas mauvais signe. Pour le reste je le trouve plutôt bien. Il fait consciencieusement sa toilette plusieurs fois par jour. Il me semble aussi qu'il est bien dans sa tête et dans sa peau.

Le jour du poisson 🐠

Et vous, votre quotidien, pas trop difficile ? Avez-vous été témoins de remarques, ou de spectacles révoltants ? Moi je dis : c'est là qu'on voit le vrai visage des gens. Les gens formidables, qui se mettent en quatre pour aider les autres. Et puis ceux qu'il faudrait découper à la tronçonneuse. Prenez soin de vous !

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