La tour Magne, la Porte d'Auguste
Gall, amant de la Reine, alla, tour magnanime,
Galamment de l'arène à la Tour Magne, à Nîmes.
A ce moment-là je me trouve encore aux Jardins de la Fontaine et j'ai aperçu, très loin, très haut, le sommet tout ébréché d'une ruine antique dont il me semble que c'est elle que je cherche depuis mon arrivée à Nîmes. "C'est à dix minutes à pied des Arènes", qu'il me disait l'agent de sécurité. Pour ça oui ! j'ai bien dû marcher, grimper, suer pendant plus d'une heure pour y arriver ! J'attaque donc la montée par d'interminables escaliers qui m'offrent une vue plongeante sur le jardin, et je croise en chemin quelques petites choses insolites.
Et voilà celle que j'ai cherchée toute la journée : la tour Magne ! Elle se mérite : il faut grimper pas mal pour l'atteindre. Et tourner pas mal pour la trouver !
Et ce n'est pas cette plaque toute cassée, à moitié dissimulée dans l'herbe, qui pourra m'indiquer le chemin ! Je ne l'ai effectivement remarquée qu'en redescendant les marches et les allées du jardin. D'une manière générale, j'ai trouvé que les monuments historiques étaient fort mal indiqués à Nîmes, et pour certains il n'y a aucune plaque nous apprenant de quoi il s'agit, comme à la Porte Auguste. C'est donc à force de grimpette, ou tout à fait par hasard qu'on tombe dessus.
Telle une apparition fantomatique au sommet de la colline, la tour Magne est les plus ancien des monuments historiques nîmois. Sa situation en hauteur, isolée, fait qu'elle n'est pas très prisée par les touristes. On peut la contempler tranquillement et la visiter pour 3,50 euros (plein tarif si l'on ne prend pas le forfait comprenant la visite des Arènes, de la Maison Carrée et de la tour Magne).
La tour Magne est un monument gallo-romain situé à Nîmes, dans le Gard. Plus imposant vestige de la très longue enceinte romaine de Nîmes, elle domine les jardins de la Fontaine sur le mont Cavalier. Haute de 18 m à la fin du IIIe siècle av. J.-C., puis de 36 m de haut à l'époque romaine, la tour ne mesure plus aujourd'hui que 32,50 m. On a formulé de nombreuses hypothèses sur la destination primitive de la tour. À l'époque romaine, par sa structure intégrée à l'enceinte, elle pouvait jouer un rôle défensif et celui d'une tour de guet ou à signaux. En doublant sa hauteur, le pouvoir romain faisait aussi une démonstration de sa puissance.
Le monument risqua d'être détruit par la cupidité d'un chercheur de trésor. Une prophétie de Nostradamus parlait de luisants métaux de Sol et Lune c'est-à-dire d'objets d'or et d'argent, cachés à Nîmes, sous des «antiques édifices vestaux» , non loin d'un aqueduc ruiné. Le jardinier François Traucat, importateur de la culture du mûrier, pensa que ces édifices vestaux désignaient la Tourmagne où la tradition populaire supposait l'existence d'un aigle d'or et d'autres richesses, et obtint non sans peine, en 1601, l'autorisation de faire des fouilles, sous réserve que les deux tiers de leur produit seraient versés au trésor royal. La municipalité de Nîmes essaya vainement de s'opposer à toute recherche. Le crédule jardinier se mit à l'œuvre, en pénétrant par le nord-ouest, dans le monument qu'il vida jusqu'à plus de la moitié de sa hauteur, sans qu'on sache au juste s'il en retira de la terre ou du blocage.
Traucat, au cours de ses fouilles, ne rencontra certainement pas de chambre sépulcrale ; l'étendue même de l'excavation qu'il fit pratiquer le démontre. Son espoir de trouver un trésor resta vain ; mais il reçut le châtiment de sa sottise et se ruina.
Après avoir fait le tour de la tour ;-) sans trouver l'entrée et revenant bredouille au jardin, voilà que je me retourne pour l'admirer une dernière fois et que je vois des gens se diriger vers une flèche montrant le sens de la visite ! Ni une ni deux, je me précipite. Car je n'ai pas visité les Arènes, je n'ai pas visité la Maison Carrée (il me fallait faire un choix, je ne pouvais pas tout visiter en une seule journée ! ) mais cette ruine-là, j'ai assez donné donné de ma personne pour avoir résolument envie d'entrer dans son ventre ! Me voici donc dans l'escalier. Bizarrement, pas de vertige.
En règle générale, je n'aime pas trop les panoramas. Celui de Fourvière sur la ville de Lyon, par exemple, n'a jamais été un but de promenade. Je leur préfère les vues rapprochées sur les toits. Mais là ! J'avoue que je n'ai pas grimpé cet escalier en colimaçon pour rien. J'arrive hors d'haleine tout en haut, mais pour la bonne cause !
A gauche, tour du télégraphe | A droite, le jardinier François Traucat évide la tour pour trouver le trésor
Au début du XIX siècle la tour Magne dégradée par Traucat devient un télégraphe optique, tout comme la tour du télégraphe Chappe à Sainte-Foy-lès-Lyon !
Un mazet ou maset est une petite construction rurale à pièce unique, en maçonnerie liée (enduite ou non de mortier) et à couverture de tuiles, que l'on rencontre dans le Languedoc et notamment dans les départements du Gard, de l'Ardèche et de l'Hérault, où elle servait autrefois de maisonnette dominicale aux petites gens des bourgs et des villes.
Edit du dimanche 23 juillet 2017 - D'après Clodoweg, il ne s'agirait peut-être pas d'une plante, mais de bouquets faits avec des inflorescences d'herbes de la pampa.
Ici, la stridulation des cigales devient assourdissante et tout ça me donne grande envie de Provence et me fait penser à Pagnol, et à mon amie fleuriste qui est partie vivre du côté d'Avignon et qui m'a envoyé une savonnette ronde à l'olive et un sachet de lavande.
A la sortie des Jardins de la Fontaine, je croise de jeunes mariés marocains qui vont faire une séance photo dans ce cadre majestueux qu'est le grand parc public de Nîmes et je me paie une glace à la pistache que je dégusterai au bord du canal avant de retourner en ville, peut-être faire d'autres découvertes. Je meurs de soif, du coup je m'offre aussi une délicieuse limonade où claquent les glaçons ronds autour de deux rondelles de citron, que je lamperai sur une minuscule terrasse à deux tables, c'est tout.
L’église Saint-Baudile est une église de style néo-gothique, bâtie entre 1867 et 1877 et dédiée à saint Baudile, martyr nîmois du IIIe siècle. Et ma promenade se poursuit jusqu'à ma dernière trouvaille, alors même que je cherche mon chemin pour aller à la gare SNCF prendre mon train de 17 heures.
Nulle inscription sur cette ruine pourtant digne d'intérêt, dont on ne peut s'approcher à cause des grilles. J'en ai trouvé l'historique sur Internet. C'est fou quand même : le maset a sa plaque ; la Porte d'Auguste, non.
La construction de la porte d'Auguste, appelée autrefois « Porte d'Arles », remonte au Ier siècle av. J.-C.. Elle faisait alors partie de la longue enceinte romaine de Nîmes et était une des principales portes de la ville. C'était également le point d'entrée de la voie Domitienne dans la colonie. Aujourd'hui, ses vestiges sont situés à l'est du quartier de l'Écusson.
Et me voilà dans mon TGV, solo 1ère classe s'il vous plaît ! (hum, tarif promotionnel), par la vitre duquel je prends une dernière photo de Nîmes. J'ai les pieds en compote, j'ai passé une super journée. Et vous, comment avez-vous trouvé la promenade ? Qu'avez-vous préféré ? Moi sans hésiter la tour Magne, que j'ai cherchée avec acharnement pendant une grande partie de la journée ! ... mais aussi le canal, si romantique, et le temple de Diane, et les jardins ...