J'avoue. J'ai complètement déserté les blogs ces derniers temps. Peut-être un trop-plein de travail et de vie ? Peut-être aussi, me suis-je rendu compte des limites du blog, sur lequel on ne peut pas tout dire quand il s'agit de choses trop personnelles, trop intimes. J'ai eu beau chercher l'angle d'attaque, je ne vois toujours pas en quoi ma découverte récente du seersucker* pourrait vous intéresser. Et même si les choses apparemment les plus superficielles contribuent elles aussi à construire et renforcer l'identité de tout un chacun, je n'ai pu me résoudre à publier cet article, dont on aurait pu penser qu'il était vraiment très artificiel et gratuit. A vrai dire j'en ai rédigé plusieurs qui sont restés à l'état de brouillons. Je ne veux en extraire aujourd'hui qu'un poème, Identity crisis, écrit le jeudi 23 août 2018. Il sera question, tout au long de ce billet, de littérature.
* Le seersucker est un tissu gaufré en coton d'origine indienne
L'hermaphrodite
A des envies
Inavouées
Pouvoir viril
Quand il est il
Volants dentelles
Quand il est elle
Et tel est-il
Hermaphrodite
Qu'on ne sait pas
Vraiment qui c'est.
© Thaddée, 23 août 2018
Je n'ai pas le temps de beaucoup lire et je privilégie dans l'ensemble les textes courts, nouvelles et poésie. Tous les jours, voire plusieurs fois par jour, je passe à la boîte aux livres recenser les ouvrages qu'on y a récemment déposés. C'est ainsi que j'ai pu mettre la main sur une petite anthologie de poésie française qui m'a permis de renouer avec Du Bellay, Ronsard, Molière, La Fontaine, Victor Hugo, Alfred de Vigny, Mallarmé, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud ... mais aussi rencontrer Renée Vivien qui, à l'instar de Sapho, était amoureuse des femmes, et savait si bien l'exprimer. Une profonde mélancolie qui ne pouvait que me toucher ... A la fac j'avais une amie qui ne jurait que par elle. Il m'aura fallu quarante ans pour comprendre et ressentir la même chose. Il faut parfois les deux tiers d'une vie, et même davantage, pour toucher du doigt l'essentiel, enfoui sous des tombereaux de mal être et de déni.
Et puis en sortant du travail, vendredi, j'aperçois un petit chien beige, une sorte de petit Yorkshire terrier, qui court vers moi, sur trois pattes, des fins-fonds de la campagne environnante et me suit vaillamment jusqu'à la route, bien que je l'exhorte à rester là.
C'est le poème que j'aurais pu écrire ... Malheureusement je n'aurai réécrit que la fin car je ne suis pas repartie avec le petit chien. Je ne pouvais pas. J'étais à scooter. Et je l'ai supplié de retourner là d'où il venait, dans la douce campagne à l'abri des voitures, mon petit chien sans collier. Dès mon arrivée à la maison je consulte les dernières annonces de Pet Alert, voir si quelqu'un n'a pas signalé sa disparition, la disparition d'un petit chien beige à trois pattes ... Je ne trouve rien qui corresponde. Et je me demande si mon Félix aurait aimé que je lui ramène un petit chien qui ressemble à notre Oscar, et je me demande si le petit chien, mon Tony, aurait aimé vivre avec mon Félix. Allez savoir, allez comprendre ...
Passez toutes et tous un dimanche agréable. Je vous embrasse.