Cimetière Le Py, Sète, dimanche 22 octobre 2023
Pour ceux qui prennent le blog en route et qui se demandent quelle tombe je suis en train de fleurir (avec des fleurs artificielles, des fleurs naturelles se faneraient trop vite) il faut remonter un peu le temps.
Jusqu'en 2019 j'avais pris l'habitude d'aller me recueillir deux ou trois fois par an sur la tombe de mes parents à Bron (banlieue de Lyon). Puis j'ai déménagé à Sète, et ce rituel m'a manqué. Ces RV avec mes parents m'ont manqué. Je me rappelle qu'une blogueuse m'a suggéré d'arpenter le vieux cimetière Le Py (où repose Georges Brassens) et "d'adopter" une ancienne tombe abandonnée sur laquelle je déposerais mes fleurs.
Après quelques tour et détours j'ai fini par trouver la tombe idéale : ancienne, en fer, "en berceau", en bon état, sans inscription, avec une porte qui s'ouvre et se ferme. Je l'ai élue sans hésiter comme étant celle qui recevait mes prières, mes pensées, mes humbles offrandes.
Je m'y rends deux ou trois fois par an, saluer tout mon petit monde et vérifier que rien ne s'est renversé, envolé ou cassé. Le temps passant j'ai donné un nom, une identité à l'occupant (aux occupants) de la sépulture. Il a pour mission de transmettre mes prières et mes pensées à mon père et ma mère. Je reste là un moment dans l'émotion du souvenir, imaginant qui repose entre ces grilles sans réellement désirer le savoir. La tombe sans nom, j'y retrouve ma famille et l'inconnu qui me prête sa dernière demeure 📝.