Âges fragiles
Campés sur la brèche des temps
Ne sachant
Ni relire en arrière
Ni l’écrire au levant.
.
Des ères d’argile…
Comme des morceaux d’île…
Et pourtant m’entends-tu
Le désert
Est le même qu’avant.
.
© 15.12.09 Collapsus, TS
"Ce qui parle le mieux de nous, ce n'est pas ce que nous disons, c'est ce que nous faisons. Je fais des livres qui parlent de moi sans le dire." TS | Actualité OB Kiwi et plates-formes de blogs, Déco blogs, Balades à Sète, Chroniques lyonnaises et fidésiennes, Escapades, Histoires de chats et d'oiseaux, Littérature, Photographie, Société, Poupées, Tricot, La vie ... Communauté : "Victor & Victoria", esprit shabby chic, romantique et cosy.
Publié le 15 Décembre 2009 par Thaddée Sylvant dans Poésie 2009 Collapsus
Âges fragiles
Campés sur la brèche des temps
Ne sachant
Ni relire en arrière
Ni l’écrire au levant.
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Des ères d’argile…
Comme des morceaux d’île…
Et pourtant m’entends-tu
Le désert
Est le même qu’avant.
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© 15.12.09 Collapsus, TS
Publié le 11 Décembre 2009 par Thaddée Sylvant dans Poésie 2009 Collapsus
Le vent
C'est du temps qui passe
Vois
Dans le ciel ces nuages
... C'est ta vie qui s'en va.
© 2009 Collapsus, TS
Publié le 8 Décembre 2009 par Thaddée Sylvant dans Poésie 2009 Collapsus
La mer asséchée n’est qu’un désert de sel. Marche, pieds nus, sur ses vieux fonds saumâtres. Et prie les étoiles mortes, les cratères du ciel, et les noires eaux-fortes.
Le monde
Se perd.
As-tu peur, en marchant sur la mer asséchée, de rencontrer ta mort voilée comme une femme ? Elle serait belle encore, quoique un peu trop pâle. Elle te dirait « Suis-moi ». Tu répondrais alors : « Mais je ne suis personne ».
© 08.12.09 Collapsus, TS
Publié le 5 Décembre 2009 par Thaddée Sylvant dans Poésie 2009 Collapsus
… J’ai traqué le soleil Capturé des instants Séquestré la beauté Des campagnes en sommeil
Des castels des sentiers Et des ronces vermeilles Aux murs gris écroulés Des griffures de lierre…
© 05.12.09 Collapsus, TS
Publié le 28 Novembre 2009 par Thaddée Sylvant dans Poésie 2009 Collapsus
Tourments et tremblements de l’être. Aux bouleaux qui se dénudent j’adresse ma prière : faites, comme vous, que je renaisse au printemps prochain. Quand aux premiers verdissements de l’herbe, aux prégnantes fragrances de terre, un peu de ciel bleu lavera mon visage enfiévré. La tourmente a tout emporté. Mon estime pour toi, ma précaire santé. Va, toute fleur ressuscite. Pourquoi pas les inspirations asséchées ? Puits de sel au tracé des frontières, ciels venteux, terreaux cendrés, la fatigue mon frère, elle me force à douter. J’ai pitié mais comment fait-on maintenant pour t’aimer. Les murs. Le noir. Le froid. L’église en courant d’air. La tourmente elle a tout emporté.
Tourments et tremblements au cœur de ta famille. Les tiens comme statues pétrifiées. Moi, sans parole au milieu des flux absurdes, à lutter vainement sur la mer démontée. La tourmente, elle a tout emporté. Ma croyance fragile, mon espoir dans l’été, l’hiver maussade arrive, et vient l’obscurité. Je t’aime et ça me blesse au plus intime. Qui es-tu ai-je envie de hurler. Comme un loup qui se lèche au reflet de la lune, et qui s’étouffe avec son poil mouillé, de ces loups gris dont la gueule est écume, un homme, lentement, s’est transformé. Crise, crise d’identité. Ses blessures le cuisent. Il mord sitôt qu’il parle. Il meurt quand il se tait. Je retourne aux temples occultes dont j’avais presque enterré les clefs. Je veux, sous les frontons augustes, me sentir aussi profane que je fus, toujours être ce que j’étais. Ce témoin très distant, qui t’écoute muet, se tourne et se retourne au lit des traumatismes et qui, aux lueurs assassines du coucher de soleil, en se sentant saigner se reprend à sourire, parce que c’est là son souffle, et la source de toutes ses pensées.
© 28.11.09 Collapsus, TS
Publié le 1 Novembre 2009 par Thaddée Sylvant dans Poésie 2009 Collapsus
Le sable mon père
Le sable ma mère
Le sable et mes yeux
Le sable est sommeil
Le sable mes sœurs
Le sable mon frère
Le sable est poussière Et le sable et le temps
·
Le sable est mon rêve
Le sable est lumière
Le sable est amour
Éternellement
Le sable vois-tu
Le sable entends-tu
C’est de l’or mon amour Sur mon corps dévêtu
·
Le sable me chante
Un chant du désert
Où mon père et ma mère
Seraient immortels
Le sable est un livre
Écrit à l’envers
Où les puits du Sahel Ont bleui nos paupières
·
Le sable et son souffle
Une source au désert
Mon amour ta chaleur
Est la route du ciel
Et tes yeux mon amour
Qui sont bleus comme l’air
Sont un souffle d’air pur Sur les vagues de l’erg
·
Une rose des vents
A la croix des chemins
C’est écrit dans nos mains
Sur des lignes de sel
Sécrétions de l’amour
Et secrète unisson
Sabliers et chansons De nous tous qui passons
·
C’est la vie mon amour
Qui nous souffle aux oreilles
Un grelot de la source
Ocellée de lumière
Un rayon de soleil
Le velours des entrailles
La soie rouge du sang Le vin chaud de la treille
·
Et les pampres charnus
Aux tonnelles du ciel
Nous élèvent aux nues
De l’amour éternel
Entends-tu mon amour
Ce que chante le sable
Pour que dansent ivres et nus Les enfants de Sappho
·
C’est la viole plaintive
C’est la lyre d’Alcée
Qui reprennent à l’exil
Sa complainte cruelle
Mais le sable vois-tu
C’est un peu de poussière
A laquelle le simoun A fait pousser des ailes…
·
© 2009 Collapsus, TS
Publié le 31 Octobre 2009 par Thaddée Sylvant dans Poésie 2009 Collapsus
Un ange diaphane est passé
Je te sens pousser ton souffle
A mon oreille
Et caresser ma bouche
Avec un poudroiement
De tes cheveux
Tes yeux bleus sont pure
Merveille
Et ton habit noir enchante
Mes yeux
Si mon cœur chante et si
Fort bat mon cœur
C’est qu’un ange a croisé
Mon regard sous l’arc baroque
Des cieux
Mon crayon ne pourrait pas saisir
Ta grâce
C’est en moi qu’il faut en garder
Trace
Et c’est encore le mieux…
Mon Dieu ce que c’est qu’un ange
Comme né d’une fleur sauvage
Un visage un sourire plus qu’étranges
Une absence toute remplie d’espoir
De vous revoir, miracle, un jour
Que je n’attendrai pas.
© 31.10.09 Collapsus, TS
Publié le 30 Octobre 2009 par Thaddée Sylvant dans Poésie 2009 Collapsus
Je ne saurais, je t’avoue
Parler de moi plus avant
De ma vie divulguer
Les secrètes musiques
Et l’ensorcellement
Je nierai
Trois fois coup sur coup
T’avoir laissé toucher
La chaleur fanatique
De mon fol encensoir
Que voudrais-tu savoir
– Quelle route j’ai prise
Et le nom de l’église
Qui fait sourdre le feu
De mes vieux tas de cendres
– Ce qui me fait sortir
Les membres encore tremblants
Du trouble envoûtement
De ma crypte de mon temple
– Quelle flamme irréelle
A ravivé ma lampe
En jetant l’ombre et l’oubli
Sur vingt ans d’épouvante
Il est vrai que jadis
Mais Judas se parjure
Il nouera sur ses reins
La corde pour se pendre
… Et je ne dirai rien
Plus rien qui me trahisse
Est-il un seul aveu
Qui soit la vérité.
·
© 2009 Collapsus, TS
Publié le 28 Octobre 2009 par Thaddée's dans Poésie 2009 Collapsus
Mon frère Jean-Baptiste au beau regard fiévreux
Par le pouvoir des voiles qui t’ont donné la mort
Si Notre Père existe il veut que tu sois fort
Mais pas à seule fin d’être plus grand que Dieu
Il n’attend rien de toi ces temps sont révolus
Tes rudes sacrifices ne l’intéressent pas
La fierté mal placée des incessants offices
N’a pas l’âpre clarté du rituel trépas
La trace de tes pas sur la voie du supplice
Je ne l’ai pas trouvée dans mon errance à moi
Je n’entends dans le noir que les pleurs de ton fils
Que tu forces à survivre au pays loin de toi
Jean-Baptiste mon frère il était une fois
Des milliers de fidèles à pleurer l’homme en croix
Et tu crois être seul à faire acte de foi ?
©16-28.10.09 Collapsus, TS
Publié le 27 Octobre 2009 par Thaddée Sylvant dans Poésie 2009 Collapsus
C’est un regard
Rempli de terre
Il prend la terre
Aux sanctuaires
Un regard vieux
De cent mille ans
Dont le suaire
Est fait de temps
Du temps qui passe
Au temps qu’il fait
Le regard creux
Les peint en bleu
Comme le marbre
Des tombes chères
Où dort en Dieu
L’ombre du père
+++
Et des aïeux.
© 27.10.09 Collapsus, TS