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Le blog de Thaddée

"Ce qui parle le mieux de nous, ce n'est pas ce que nous disons, c'est ce que nous faisons. Je fais des livres qui parlent de moi sans le dire." TS | Actualité OB Kiwi et plates-formes de blogs, Déco blogs, Balades à Sète, Chroniques lyonnaises et fidésiennes, Escapades, Histoires de chats et d'oiseaux, Littérature, Photographie, Société, Poupées, Tricot, La vie ... Communauté : "Victor & Victoria", esprit shabby chic, romantique et cosy.

L'affrontement

Publié le 4 Décembre 2018 par Thaddée dans Planète tétraèdre ne tourne pas rond

Fresque murale à Bron

Je vois déjà des gens charrier des sapins de Noël. Les vitrines et les rues s'illuminent, et la déco des Fêtes de fin d'Année fleurit partout. Les papillotes sont en rayon depuis le mois d'octobre. On reçoit les catalogues de jouets depuis début novembre. Voilà presque deux mois que TF1 nous bassine avec ses téléfilms de Noël. Moi je n'ai pas trop la tête aux préparatifs des Fêtes. Depuis plus d'un mois et demi je ne bouge pas de chez moi sauf pour aller chez le kiné, le docteur, ou faire les courses. A la Toussaint je n'ai pas pu porter de fleurs sur la tombe des parents. Alors aujourd'hui c'est décidé, je vais au cimetière même si la Sécu m'oblige à rester chez moi de 09:00 à 11:00 et de 14:00 à 16:00. L'assignation à résidence est quelquefois difficile à vivre : je reste chez moi à ne rien faire, ça me déconnecte de la réalité.

Eglise de Bron, le mardi 4 décembre 2018

A quelques mètres de l'église de Bron, la circulation se bloque. J'aperçois des CRS, beaucoup de CRS. Tout d'abord je pense à un accident. Vu l'impressionnant déploiement de forces, j'irai jusqu'à penser qu'il s'agit d'un attentat. Les rues sont barrées, je dois garer mon scooter pour rejoindre à pied le cimetière.

Les voitures de police déboulent de partout

Tout en cadenassant mon scooter je demande à un passant ce qui se passe. Il m'apprend que c'est un mouvement de lycéens qui dégénère. Il y a affrontement avec la police. Un hélicoptère fait du sur place au-dessus de nos têtes. La rue que je prends normalement pour rentrer chez moi est interdite d'accès. Je me rends au cimetière, sans fleurs, vous allez vite comprendre pourquoi.

Des CRS partout, les rues sont bloquées

Je traverse la place de l'église devant un nombre certain de CRS. Beaucoup de monde s'est arrêté pour voir ce qui se passe. Les voitures ne peuvent plus avancer. C'est un immense boxon dans ce petit coin paisible de Bron. Regardant autour de moi, je ne vois pas de fleuriste. J'espère que celui du cimetière sera ouvert et que je pourrai acheter un bouquet de chrysanthèmes roses à mes chers parents.

Vitrine du fleuriste, caillassée

Mais à mon arrivée devant la jolie boutique de fleurs je m'aperçois que la vitrine a été caillassée. Le magasin est fermé, impossible d'acheter des fleurs. Je me rends sur la tombe de mes parents les mains vides, mais le frère et les sœurs ont bien fait les choses à la Toussaint, leurs fleurs sont encore fraîches, vu qu'il pleut beaucoup, et la tombe ne manque pas d'embellissements. J'explique à mes parents ce qui se passe. De jour en jour la violence gagne du terrain. Les manifestants confondent le vandalisme avec la liberté d'expression.

Vitrine du fleuriste, caillassée

Quand je reprends mon scooter, les rues sont débloquées, les voitures de police évacuent pour foncer à Villeubanne où sont les manifestants. A l'heure où j'écris ces lignes, les jeunes casseurs sont sous les fenêtres de mes sœurs, avec la police, il y a de la fumée dans la rue, elles ont dû fermer les volets pour se protéger des jets de pierres. Sur le chemin du retour j'observe les traces de la manifestation : bris de glace ; des poubelles sont brûlées. Moi je dis : des jeunes qui ne savent pas ce que c'est le travail, devraient arrêter de mettre à mal le travail des autres. On n'a pas besoin de détruire pour dire ce qu'on pense.

Fresque murale à Bron

Avant d'enfourcher mon scooter pour prendre le chemin du retour je ferai un détour par cette fresque murale que je n'avais jamais encore aperçue. Elle est très encaissée entre deux immeubles rapprochés. J'arrive quand même à prendre quelques photos. Vous voyez les (faux) ouvriers suspendus à la (fausse) statue ? - Un trompe-l’œil comme je les aime, et qui me fait oublier un instant que sans le savoir j'ai choisi LE jour des manifestations pour retourner au cimetière voir mes chers parents.

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