J'aime partir avant que le jour se lève parce qu'il n'y a personne et surtout pas de voitures, du moins très peu. En deux-trois ans le nombre de voitures a explosé, et ce jusqu'en plein cœur du Village. Et c'est insupportable. Entre leur circulation incessante dans des rues qui devraient être piétonnes et leur stationnement à proprement parler anarchique, le centre de Sainte-Foy est devenu irrespirable. Ce n'est plus qu'aux heures tardives de la soirée et très-très tôt le matin que nous pouvons avoir la paix. J'en profite dès que je peux.
Ce matin j'ai décidé de retourner faire un tour à l'Hôtel de Ville, et j'ai dû attendre patiemment, en me promenant dans les allées désertes et tout autour du bassin débordant de mauvaise herbe, qu'une faible luminosité vienne éclairer le parc et le bâtiment. Le vent du Sud qui soufflait hier en rafales, arrachant les branches et renversant tout sur son passage, s'est calmé dans la nuit pour céder la place à une pluie très fine qui, à l'heure où j'écris ces lignes, s'est transformée en averse.
Cet élégant petit château fut construit en 1882 par l'architecte Henri de Champ pour le compte de Guillaume Blancard, fabricant de dorures et ornements d'église. Le soyeux Etienne Charbin l'acquiert en 1907 (Paul Charbin, né à Sainte-Foy-Lès-Lyon le 10 septembre 1877 et décédé à Lyon le 22 octobre 1956, est un industriel et homme politique français. Il a également été président de la Chambre de commerce du Rhône). Sa famille le conservera pendant 70 ans avant de le vendre à un promoteur qui le cède à la commune de Sainte-Foy en 1977. La mairie s'y installe en 1980 et fait construire une annexe dans le parc. C'est là que siège le conseil municipal en attendant de déménager dans le nouveau complexe "Deshay-Neyrard" qui englobera un cinéma (le cinéma Mourguet), une crèche et une agora centrale.
Une architecture inspirée des châteaux de la Loire
Son commanditaire l'a voulu inspiré des châteaux de la Loire du début du XVIIème siècle, et l'on remarquera facilement la grande similitude avec le château de la Bâchasse, distant d'un kilomètre. Orienté à l'opposé du Rhône, c'est un bloc, dans lequel se nichent 2 pavillons à l'ouest, faisant ainsi penser à Beauregard ou à Cheverny. Ainsi, le riche aménagement intérieur n'est pas sans nous rappeler les fastes des châteaux ligériens avec sols mosaïqués, boiseries et cheminées en marbre blanc à tous les étages, et l'on notera le bon sens qu'a eu la Mairie de les préserver lors des travaux d'aménagement. L'escalier ne fait pas défaut non plus au style ambiant, et s'orne d'une rampe en calcaire jaune à balustre, pour le premier étage, puis d'une grille en fer forgé ; fer forgé de type XVIIème que l'on retrouve à l'entrée en face du Château. Le parc de 4 hectares comporte une grande serre, une roseraie et un immense potager.
Le petit jour, le mauvais temps, les piles presque vides, font que les photos ne sont pas d'une netteté extraordinaire. J'essaierai de me rattraper par une belle journée de printemps. J'espère toutefois que cet article dédié à l'hôtel de ville de Sainte-Foy-lès-Lyon, enrichi des documents que j'ai en ma possession, vous aura éclairés sur ses origines et son histoire à travers les siècles.