Vienne, le centre ancien |
J'ai mangé là, dans ce que je croyais être les restes du théâtre antique. Un pauvre oiseau s'est abattu à quelques mètres de moi, les ailes traînantes et le bec ouvert, manifestement à l'agonie. Je lui ai donné de l'eau dans un bouchon trouvé par terre mais il a eu peur de moi et a rassemblé ses forces pour se mettre à l'abri sous un fourré. A l'heure qu'il est, il doit être mort.
De l'autre côté du Théâtre Municipal on a la surprise de tomber sur une fresque murale réalisée par la Cité de la Création ... dont le siège se trouve être près de chez moi, à Oullins (69).
Quand soudain
De ma vie je n'ai ressenti pareille surprise. Je venais de m'offrir un frugal déjeuner dans les pierres de ce que je croyais être les vestiges du théâtre antique de Vienne et je tombe direct là-dessus, comme sur une résurrection, comme sur un mirage. Il est interdit d'entrer parce que s'y trouvent les installations du festival de jazz. Il est interdit de prendre des photos. Alors je me débrouille comme je peux. J'ai rarement vu de ruine aussi prenante, à part le Théâtre de Taormine en Sicile.

Parce que j'en ai vu des théâtres antiques, en Grèce, en Sicile, nous en avons deux à Lyon, j'en ai vu toute ma vie, mais celui-ci ... est à couper le souffle. Et j'ai choisi de vous montrer cette photo en noir et blanc ▲ pour essayer de vous transmettre mon saisissement, quand je l'ai vu.
Encore toute à ma stupeur d'avoir rencontré le théâtre antique de Vienne dans sa splendeur décadente je passe devant les installations du festival de jazz qui sont en train d'effectuer des réglages sonores, étouffés et profonds, et de les synchroniser avec les effets d'éclairage, qui me font penser à de sourdes palpitations. Le spectacle me prend aux tripes. Et désormais je sais que l'année prochaine, je réserverai mon billet d'entrée pour une soirée au théâtre de Vienne, même si je n'aime pas le jazz, même si je ne sais pas où je passerai le reste de la nuit, je veux voir ça, je veux entendre ça au moins une fois dans ma vie.
Fait rare, le cimetière se trouve en plein centre ville. J'en profite pour y faire un tour en me gardant bien, pour une fois, de photographier les tombes de trop près, aux fins de respecter la vie privée et l'intimité des familles. C'est vrai qu'un cimetière "appartient" à tout le monde. Mais la tombe d'une famille, n'appartient qu'à la famille. Je ne me permettrai de prendre en photo, désormais, que les très vieilles tombes abandonnées.
Ce qui me frappe tout de suite c'est la présence, au sein même du cimetière du Pipet, de très anciennes bâtisses désaffectées et l'aménagement en terrasses. Et sous la colline, c'est très joli.
Me voici maintenant de retour, à quelques pas du cimetière du Pipet, au jardin archéologique de Cybèle. Le site renferme les vestiges complexes d'un quartier de la ville gallo-romaine, répartis en trois ensembles authentifiables : les arcades d'un portique bordant l'aire du forum ▼ ...
... Un mur en grand appareil attestant de l'existence d'une salle, de plan quadrangulaire, non couverte, destinée sans doute à accueillir les réunions de l'assemblée municipale. Les autres vestiges sont ceux d'un quartier d'habitation avec, encore identifiables, des maisons et des terrasses aménagées.
Je vous présente le DIDIM ➀, restaurant-snack implanté sur le site du jardin archéologique de Cybèle. Cette pittoresque maison à colombages est la plus ancienne maison d'habitation de Vienne, elle date du 15ème siècle.
Et je cherche toujours le temple d'Auguste et de Livie, si mal indiqué qu'il me faut demander aux passants où je peux le trouver. C'est sans compter qu'ils sont eux aussi des touristes et donc dans l'impossibilité de me renseigner. Enfin ! je tombe sur une jeune Viennoise qui m'indique le chemin.
Et la première chose que j'avise en arrivant sur la place c'est cette drôle de vieille tour suspendue : c'est la tour du Roy, une ancienne prison accolée à l'actuel palais de justice.
C'est un très beau temple n'est-ce pas ? Quant aux sculptures de taureaux, elles sont nombreuses à Vienne d'après ce que je sais. Ce qui est moins marrant, c'est qu'on en mange dans les restaurants.
Le temple d'Auguste et de Livie est un temple romain édifié au début du Ier siècle, qui se situait dans le centre-ville de la cité antique de Vienna. Lors de sa construction, le temple est dédié au culte impérial, pour honorer l'empereur Auguste et son épouse Livie. Avec la chute de l'Empire romain d'Occident et la forte christianisation en Gaule, le temple est devenu l'église paroissiale de Sainte-Marie-la-Vieille puis Notre-Dame-de-la-Vie jusqu'à la Révolution française. À partir de 1792, l'église devient le temple de la Raison puis le tribunal de commerce de Vienne, ensuite le musée ainsi que la bibliothèque de Vienne (jusqu'en 1852), et enfin, après 28 ans de travaux, l'édifice regagne son aspect primitif de temple romain. C'est aujourd'hui, avec la Maison Carrée de Nîmes, le seul édifice de ce type qui se soit aussi bien conservé sur le sol de l'ancienne Gaule ; il fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840.
Dans mon souvenir, la place était plus vaste, moins encaissée par les maisons qui l'entourent, ce qui n'enlève rien à son charme indiscutable. Mais c'est fou quand même comme la mémoire peut transformer les choses qu'on a vues ...
Dernières vues de Vienne avant de rentrer chez moi par le TER. J'espère que vous avez aimé la visite. C'était mon dernier voyage de l'été, pour moi les vacances sont finies. Je reprends le travail lundi, par conséquent je serai moins disponible pour publier des articles et venir voir vos blogs, ce dont je m'acquitte le week-end en général quand je travaille. Je souhaite de bonnes vacances à ceux qui sont partis : Gérard, la maîtresse de Poupette, Mimi, Nell ... et bon courage à ceux qui travaillent encore ou bien qui reprennent la semaine prochaine. A bientôt !