Les oubliés. Cliquer sur la photo pour accéder au site Les beautés de Montréal
Son corps noué comme la corde
Nourri d'alcool et de crachats
C'est quoi de plus qu'un tas de loques
Chauffe la mort pauvre clochard.
© TS 2012
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Lettre ouverte au prochain Président de la République
Objet Un logement pour tous
Monsieur le Président,
La question du logement, en France, ne doit pas rester une vaine promesse : elle doit être votre priorité. Je demande, à ce titre, que soit restauré le terme sans-logis qui remplacera avantageusement le terme sans-abri. En effet nous ne sommes plus au temps des cavernes, Monsieur le Président. Il ne suffit plus d'une grotte ou d'un trou pour faire office d'habitation. Les hommes ont besoin d'un toit. D'un territoire bien à eux, sans lequel ils se dépersonnalisent, s'isolent et se perdent.
Monsieur le Président : les foyers d'hébergement provisoire, seule formule actuellement proposée aux sans-logis, n'est pas une solution non plus qu'une issue à leur calvaire. Il ne s'agit plus d'entasser ces gens dans des réfectoires et des dortoirs où les plus faibles courent toujours le risque de se faire dépouiller du peu qu'ils possèdent ; et qui doivent, dès 7 heures du matin, réserver leur place pour le soir-même. Des gens qui doivent se battre au quotidien pour survivre, pourquoi les placer en plus dans l'obligation de réserver tous les jours l'assiette et le lit de la prochaine nuit ?
Monsieur le Président : il paraît qu'il n'y a pas de place pour les sans-logis. Je me suis laissé dire qu'on en trouvait toujours pour les rave-parties. On ne manque pas de terrains vagues et de friches industrielles en France, que l'on pourrait aménager comme des campings, avec des bungalows, des mobil-homes, des caravanes, l'eau, et l'électricité. On a rendu des conteneurs habitables pour les étudiants : pourquoi les architectes ne se pencheraient-ils pas sur la possibilité de reconvertir en logements, par exemple, les usines et les entrepôts désaffectés ?
Il s'agirait aussi de convaincre les étrangers que la France n'est pas, ou plus, l'eldorado dont ils rêvent et de ne pas venir
grossir le nombre de nos sans-logis. Entre nous Monsieur le Président, c'est pure démagogie d'aller tendre la main aux pays étrangers quand on ne peut pas, ou qu'on ne veut pas, subvenir aux
besoins élémentaires de ceux qui vivent dehors ici-même.
Monsieur le Président : ce n'est pas moi qui fais la pluie et le beau temps. Vous par contre, vous en avez le Pouvoir et les Moyens. Alors faites-le. On n'est pas dans l'humanitaire ; on est dans l'humain tout simplement. Et à propos de temps : ce n'est pas le froid qui tue les gens. Mais la misère et l'isolement.
Respectueuses salutations. TS