Comme un moulin qu'a les ailes brisées l'église démolie bâille aux corneilles
Mouds ton grain fanatique. Ton pain, c'est mon corps.
Éructent les corbeaux dans l'enclos de la mort
Je quitterai la terre.
Il y a dans ma tête une moire violette. Une forge liquide avec cent mille enclumes.
Une ancre porte ombrage à la croix.
Je suis la créature aussi lisse qu'un fil. Si massive qu'avec moi l'océan file doux. Un jet d'eau me jaillit de l'échine. Phacochère.
Un geyser me couronne la nuque.
Et la nuit, mes flancs déblaient patiemment la galaxie d'écume. Je retourne la peau du bestial océan. Il y a dans mes yeux des chimies interdites, des lueurs d'alambic, d'impudentes chimères.
Les étoiles s'éteignent.
Elles envoient par le fond l'invincible vaisseau. La soute aux souvenirs. La cambuse et les vivres.
Feues, sentinelles du ciel.
Sorcelleries du grand abîme où je trace ma route, n'est-ce pas l'infidèle que j'écoute pleurer !?
Plénitude.
Et sur la grève nue des éboulis qui fument, l'église démolie mon église elle brûle.
Pour l'avoir reniée.
© 03.01.13 Catharsis, TS