Description - Dans la première moitié du 16ème siècle, une ancienne maison forte, dénommée Grange Deï, est agrandie et surmontée d'un belvédère.
Au début du 18ème siècle, une maison des champs est construite à l'emplacement de la maison forte ; les jardins sont embellis et agrémentés de fontaines ; un colombier est édifié dans l'angle sud ouest de la propriété.
Les bâtiments actuels, corps de logis et communs, forment un « L ». La façade ouest est de style Renaissance.
Maison forte Grange Deï
On ne peut guère évoquer le patrimoine d'Oullins sans tourner les yeux vers le singulier château de La Bussière, largement désaffecté sur la rue, très bizarrement préservé quand on l'aperçoit depuis le jardin d'un particulier qui, il y a six ou sept ans, m'a gentiment permis de prendre des photos d'autant plus précieuses qu'elles n'existeraient pas s'il ne m'avait laissé pénétrer sur sa propriété. Pour vous j'ai retrouvé sur Picasa quelques vues de l'ancienne maison forte appelée Grange Deï.
Historique - Première moitié du 16ème siècle : la maison forte est habitée par un drapier de Lyon ; son épouse Constance ayant rendu un service à François Ier, celui-ci la dédommage en faisant réaliser des travaux dans sa maison.
Mathieu Durand acquiert la grange Dei en 1650. Marié à Anne Royet, ils annexent un bois de haute futaie et des terres à cette propriété. Leur fille Andrée, épouse Lambert Rouvière, en 1712, ils revendent ces terrains aux chanoines de Saint Paul. Note - Cette famille est l'une des premières à avoir importé à Lyon l'industrie de la soie.
Jeanne Marie Rouvière, leur fille épouse Paul I Gayot Mascranny de la Bussière le 18/7/1738. Elle apporte en dot la Grange Dei, qui prend alors le nom de château de la Bussière, nom de son jeune époux.
Le château est épargné durant la Révolution grâce à Paul II Gayot Mascranny, descendant de la famille, qui jouissait d'une grande popularité auprès des habitants d'Oullins, qui le firent libérer et épargnèrent le domaine.
Historique (suite et fin) - Fin du 19ème siècle : la demeure reste propriété familiale jusqu'en 1889, à la mort d'Amélie Gayot Mascranny de la Bussière, célibataire sans descendance. La maison cesse alors d'être habitée.
Seconde Guerre mondiale : les habitants du quartier se réfugient dans les caves du château.
1953 : les bâtiments sont transformés en fabrique de luminaires et salle d'exposition.
1999 : le Grand Lyon achète le domaine et le cède à la commune d'Oullins.
Il ne vous aura pas échappé à quel point le pignon nord, côté rue, est tristement dégradé et laissé pour compte (murs lépreux, vitres cassées) alors que la façade ouest, qui donne sur une cour intérieure, est plus ou moins bien conservée. Un patrimoine dangereusement menacé par la ruine si la Ville d'Oullins ne prend pas très vite les moyens de restaurer ce petit bijou du 16ème siècle qui, à lui seul, illustre le passé 'terrien' de la commune.