Ce n'est pas la plus belle photo de l'année (mais l'espoir est permis puisque elle en est à ses tout débuts), pourtant sur les quelques unes que j'ai prises ce matin avant le lever du jour c'est celle que j'ai choisi de vous montrer parce que j'ai un attachement particulier pour le petit patrimoine fidésien, volontiers délaissé, qui parle si bien du passé. Et j'aime encore plus les puits.
Hier encore je me plongeais avec délice dans le dernier numéro du journal Autrefois qui rapporte les faits divers du 19ème siècle dans la région lyonnaise et c'est tout un poème le style dans lequel s'exprimaient les journalistes d'autrefois, qui prenaient vraiment à cœur de plaindre ouvertement les pauvres bougres accidentés ou dépouillés. Mais encore y fleurissent coteaux et boutasses des siècles passés, vraiment ce journal (offert ! ) est un trésor pour qui s'intéresse à la petite Histoire de Lyon, toute peuplée de gens ordinaires qu'un accident de la vie projette, un jour durant, à la Une de l'actualité.
Comme il est strictement interdit de reproduire tout ou partie du journal Autrefois je ne peux mettre en ligne ici les anecdotes et les crimes perpétrés dans ma bonne vieille ville de Lyon mais je peux vous assurer que ces récits hauts en couleur restituent fidèlement le climat des années 1825. Rues malodorantes et mal famées, misérables débiteurs détroussés jusqu'au dernier sou, charrettes qui se renversent dans la rivière et chevaux qui se brisent l'épine dorsale, loups féroces et leurs victimes mourant d'hydrophobie ! - Eh bien moi je vous dis, ça fait un bien fou de s'apercevoir que non, la violence n'est pas un produit de nos sociétés modernes, jadis on mourait aussi sous les coups de bandes organisées, jadis aussi on retrouvait des corps coupés en morceaux dans le bassin des belles demeures bourgeoises, et des fœtus enveloppés dans des fragments de journaux !