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Le blog de Thaddée

"Ce qui parle le mieux de nous, ce n'est pas ce que nous disons, c'est ce que nous faisons. Je fais des livres qui parlent de moi sans le dire." TS | Actualité OB Kiwi et plates-formes de blogs, Déco blogs, Balades à Sète, Chroniques lyonnaises et fidésiennes, Escapades, Histoires de chats et d'oiseaux, Littérature, Photographie, Société, Poupées, Tricot, La vie ... Communauté : "Victor & Victoria", esprit shabby chic, romantique et cosy.

Overblog, Canalblog, Eklablog

Publié le 22 Novembre 2016 par Thaddée dans Les blogs et moi

Et vous vous dites, je vous entends d'ici, c'est pas vrai le blog a ENCORE changé de look, ça devient une manie. Alors je pourrais vous répondre que j'ai mis le blog en costume de Noël, ce qui n'est pas tout à fait faux, même si ce n'est pas tout à fait vrai. En réalité j'ai passé mon dimanche à pester contre la nouvelle administration d'Overblog qui nous pourrit régulièrement le week-end avec des couacs tous plus énervants les uns que les autres : les images qui ne se chargent pas, les enregistrements qui ne se font pas, les modifications de titre qu'il faut effectuer manuellement, la correction orthographique qui ne fonctionne pas, mais pire que tout, je vous le donne en mille, c'est le nouveau format du Thème Kiwi (et peut-être d'autres) qui faisait ressembler mon blog à un blog WordPress.

Capture d'écran PDV 12 novembre 2016

Capture d'écran PDV 12 novembre 2016

J'aime les blogs étroits, du moins je n'aime pas les gros pavés qui prennent toute la largeur de l'écran. Le Thème Kiwi, sur l'administration précédente, se présentait comme un Thème élégant. Sur l'administration actuelle il a pris du poids, si j'ose dire, à tel point que tous les fonds de blog ne lui vont plus, ce qui, pour moi qui suis dingue des backgrounds, est une véritable catastrophe. Impossible d'habiller le blog à ma convenance. Mehdi, sur le forum, avance l'idée que peut-être c'est un problème de navigateur qui zoome à mon insu. J'ai donc essayé avec un autre navigateur qui, fort malheureusement, m'a renvoyé lui aussi l'image d'un blog enflé qui ne supporte plus le moindre fond de blog, et je parle des fonds 3 colonnes, c'est à dire les plus larges qui soient !

J'en ai tellement eu marre que j'ai décidé de faire un saut sur Canalblog, histoire de me reposer de mes énervements contractés sur OB. Et là j'ai vu qu'il y avait pas mal de nouveautés. Par exemple, vous pouvez ajouter des effets (luomo, négatif, peinture ... ) directement sur l'administration de votre blog. Plus la peine de passer par Picasa ou Photofiltre. Un gain de temps considérable pour un résultat des plus satisfaisants. Moi qui aimais déjà beaucoup Canalbog pour la finesse de ses blogs reconnaissables entre tous, j'ai lâchement pensé à déménager. 

Mais mon blog OB aura 10 ans l'année prochaine. Il archive tellement de souvenirs qui sont chers à mon coeur, puis-je l'abandonner sur un coup de tête ? Je sais qu'il me sera impossible de repartir de zéro, créer quelque chose de neuf, ayant fait table rase du passé. Alors, dimanche soir, après avoir passé de bons moments réjouissants sur Canalblog, j'ai traîné mes guêtres et réintégré tête basse mon unique foyer : j'ai nommé Overblog Kiwi. Mais la largeur de mon Thème Kiwi ne cessant pour autant de me sortir par les yeux j'ai testé d'autres Thèmes de taille raisonnable pour revenir à l'un de ceux que j'ai fort souvent pratiqués : le Thème Timeline.

Capture d'écran PDV 22 novembre 2016

Capture d'écran PDV 22 novembre 2016

Le Thème Timeline présente les articles dans deux étroites colonnes parallèles qui sont du dernier chic, rien à voir avec les débordements du Thème Kiwi qui, navigateur ou pas, a doublé de taille sur la nouvelle administration. Pour personnaliser le Thème Timeline, ne pas hésiter à tremper les mains dans le code html. J'avais consacré un article à ce propos, je vous propose de le retrouver en cliquant sur le lien ci-dessous ▼.

Et pour terminer sur une note ... pas vraiment plus joyeuse, des nouvelles d'Eklablog rapportées par notre ami Jean-Marc de l'Hôpital des Chats de Perpignan : Orange bloque les Newsletters d'Eklablog ; un problème qui devrait trouver bientôt sa solution  ; en attendant ... si vous ne recevez rien de vos blogs favoris, n'en concluez pas trop vite qu'ils n'ont rien publié, faites plutôt un petit tour sur leur blog pour vous assurer de visu qu'il n'y a rien de neuf. Ainsi vous serez sûr de ne pas manquer d'article. Si vous avez une autre messagerie, abonnez-vous sur cette messagerie-là pour recevoir les newsletters. 

Le temps que j'ai perdu dimanche à tenter de rédiger mes articles m'a fait prendre du retard dans la visite de vos blogs et la réponse à vos commentaires. Et mes semaines de travail sont de plus en plus chargées bien que je bénéficie d'un mi-temps thérapeutique jusqu'au 1er décembre inclus. Du coup je ne sais pas trop quand je pourrai venir vous voir mais je ne vous oublie pas pour autant et je vous souhaite une bonne soirée, pluvieuse ici après deux jours d'un vent du Sud qui soufflait à 110km/h. Je vous embrasse, à bientôt.

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Heidi's Song

Publié le 20 Novembre 2016 par Thaddée dans Poésie Toutan

Le bon air le bonheur
D'habiter sur la Terre
La montagne à main gauche
A main droite la mer
♪♫♪
Au milieu paraît-il
Serpente une rivière
Tout au milieu du pré
Je l'entends folâtrer
♪♫♪
La ville vit plus loin
Sur un nuage gris
La ville fait le foin
Sous le ciel obscurci
♪♫♪
Je n'aurai pas assez
De cent ans sur la Terre
Pour pouvoir profiter
Du bonheur du bon air
♪♫♪
Chaque minute compte
Et dans le sablier 
Qui file les secondes
Y'a le désert entier
♪♫♪
Je retourne ma veste
En hiver en été
De saisons blanches ou vertes
Ou telle qu'elle était
♪♫♪
Lorsque je vins au monde
Un soir de février
Qui faisait craquer l'onde
Et gerçait vos souliers
♪♫♪
Mais la ville interdite
N'habite pas ici
Que la vie passe vite
Ca me tient en souci.
© Thaddée, 20 novembre 2016, Poésie Toutan
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Chat faisait longtemps !

Publié le 19 Novembre 2016 par Thaddée dans Photo et Vidéo

Je suis fière d’être fidésienne et je suis attachée à ma région par son histoire et sa convivialité.

Noémie Baraillon

▲ Ce 15 novembre 2016, Le Progrès a consacré un article à Noémie Baraillon, artisan-tapissier-décorateur et maman de Charly. L'occasion pour moi de retourner à l'atelier prendre quelques photos de Charly qui, ce jour, dédaigne le fauteuil et les coussins pour mettre patte à terre. Dans quelques jours, la vitrine de l'Atelier Pompadour revêtira ses beaux atours de Fêtes de fin d'année, de même que toutes les boutiques de Sainte-Foy. Le 8 décembre, Fête de Lumières, n'est plus si loin !

Charly, samedi 19 novembre 2016Charly, samedi 19 novembre 2016

Charly, samedi 19 novembre 2016

Atelier Pompadour, 19 novembre 2016

Atelier Pompadour, 19 novembre 2016

Macarons, Chamallows & Chat Charly !Macarons, Chamallows & Chat Charly !

Macarons, Chamallows & Chat Charly !

Et si vous aimez les tissus d'ameublement, voilà quelques pages du nouveau catalogue de Jean-Paul Gaultier ▼.

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En vous souhaitant un très beau week-end, à bientôt !

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Rose et Lilou, monstres ordinaires (2)

Publié le 18 Novembre 2016 par Thaddée dans Feuilleton Rose et Lilou

Rose et Lilou vivent en couple dans un studio de vingt-cinq mètres carrés. On est à la mi-novembre. Elle est enceinte de trois semaines tout au plus. Les textes sont sujets à modification.

Thaddée

Au pied de l'arbre

- Ma Rose, c'est l'heure.

"J'arrive ! " lui cria-t-elle à cinq mètres de là. Elle passa un dernier coup d'éponge humide sur les bords de l'évier car elle aimait par dessus tout que sa cuisine soit nickel. Après quoi elle sortit de leurs boîtes respectives une glace vanille-chocolat pour lui et une chocolat-pistache pour elle. On était à la mi-novembre et leur crainte à tous les deux était que leur grande surface de prédilection ne se fournisse plus en cornets de glace. A l'épicerie du coin les boîtes traînaient depuis si longtemps que la gaufrette avait la consistance du carton mâché.

Il était vingt heures vingt-neuf, elle se laissa tomber dans son fauteuil de jardin garni d'oreillers déplumés et lui mit sa glace dans la main. Le générique de leur feuilleton préféré succédait au résumé de l'épisode de la veille. Les premières images qui défilaient à l'écran le captivaient si fort qu'il en oublia de la remercier. Il buvait littéralement ... la suite des événements.

- On en a rien à foutre de cette histoire de bonnes femmes qui se crêpent le chignon dit-il sans cacher son mécontentement.

- Lilou ta glace est en train de fondre.

Il déchira l'emballage et commença de sucer la crème fondante. Ceci compensait cela, et lui permit d'attendre sagement le retour de son personnage fétiche : le fantôme.

La vérité sur la mort de Cyril Rochat

La vérité sur la mort de Cyril Rochat

- C'est vraiment le top cette histoire de fantôme approuva-t-il en malaxant le chocolat entre sa langue et son palais.

Le jeune homme aux longs cheveux blonds faisait un tabac dans leur studio, tous les soirs à partir de 20:30. Il ne prononçait pas un mot, mais son regard grave et profond parlait pour lui. Pour plaire à son Lilou Rose avait même effectué quelques recherches rapides sur le Net. On disait de lui qu'il était mutique, fin et élancé, avec un visage d'ange. Rien qu'ils ne sachent déjà.

Les flash back dénonçaient un caractère impétueux pas forcément facile. Il était encore très séduisant quand il braillait.

***

- Tu crois que c'est vrai ? demanda-t-il soudain en arrêtant de pourlécher sa glace.

Que les fantômes existent, développa-t-elle en son for intérieur. Ce à quoi elle répondit que oui, peut-être, ils existaient, après tout on n'avait pas de preuve irréfutable qu'ils n'existaient pas, et de son point de vue à elle l'air invisible qui les entourait était bien trop vide pour être honnête, il devait s'y planquer des centaines et des milliers d'esprits plus ou moins sympa.

- Non, dit-il. Qu'ils peuvent témoigner du mal qu'on leur a fait de leur vivant.

- Qu'est-ce que ça peut faire franchement.

- Je sais pas. J'aurais voulu savoir.

Il avait l'air préoccupé tout à coup. L'air suspect du remords vivant qui plonge dans les tréfonds de sa mémoire.

- Quoi, fit-elle abruptement.

- Non, rien.

Rien. Ma Rose, elle en fulminait. Avec la gueule de fossoyeur du dimanche qu'il venait de prendre, rien, vraiment ?

- Je te le dirai quand les deux bonnes femmes recommenceront à se bouffer le nez dit-il pour l'apaiser.

***

Elle rongea son frein en se crêpant le chignon. Lorsque l'infirmière et son interne de fille reprirent leur piètre numéro de prise de bec, il avoua qu'il se pouvait peut-être bien, mais c'était pas sûr, qu'il ait enterré quelqu'un au pied d'un arbre du temps de sa folle jeunesse.

Pour le coup elle faillit s'étouffer avec un morceau de gaufrette. Qui, où, quel arbre, pourquoi, comment l'avait-il trucidé ?

Il ne s'en souvenait pas. C'était si flou. Ca devait être plutôt un rêve. La réminiscence d'une vie antérieure.

- Tu as tué quelqu'un dans une vie antérieure ?

- Je sais pas trop répéta Lilou, la mine penaude.

En même temps qu'elle s'émerveillait. Pour la première fois depuis les sept ans qu'ils vivaient à la colle elle éprouva dans sa chair une vague d'admiration pour son mystérieux compagnon. Pour la peine elle retourna leur sortir deux autres glaces du congélateur. En revenant elle lui annonça tout de go qu'elle avait la ferme intention de garder l'enfant qu'elle portait. C'était le moins qu'elle puisse faire après de telles révélations.

- Tu fais ce que tu veux ma choute. C'est ton ventre, c'est toi qui décides.

Dommage, toutefois, songea-t-elle, que l'enfant ne fût pas le rejeton naturel de cet homme éblouissant.

© Thaddée, vendredi 18 novembre 2016

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La mouche

Publié le 17 Novembre 2016 par Thaddée dans Récits Petits mystères au quotidien

Rêve que j'ai fait dans la nuit du mercredi 16 au jeudi 17 novembre 2016

Je rêve, je rêve qu'il me faut partir à l'école, vite vite, il faut me préparer. C'est mon dernier jour d'école, nous ne ferons pas grand-chose en classe. Des jeux, ou des heures de récréation. Je vais m'emmerder à 10 sous de l'heure. A mon arrivée Mme P. m'attend pour me faire faire les courses et je repars avec le cabas. Sur le trajet me prend alors une envie folle de rentrer chez moi, ce que j'entreprends de faire sans me poser plus de questions. A moi la descente d'escaliers, des dizaines de cannes sont accrochées à la rampe, qu'il me faut écarter pour passer. L'occasion de regretter, tout à coup, la décision que j'ai prise à la légère. Allons donc ! Je ne peux pas laisser tomber Mme P. comme ça !

Je m'en retourne chez elle, inquiète du retard que j'ai pris en route. Elle m'attend avec un cadeau d'adieu.

Elle qui s'est fait envahir par des centaines de mouches il y a quelques semaines, a surmonté sa répulsion pour en capturer une qu'elle a enfermée dans une boîte rouge, une boîte à trombones dont le couvercle transparent est à glissière. La mouche grésille en essayant de s'échapper.

Il est midi, je quitte Mme P. que je viens de voir pour la dernière fois de ma vie. Sur le chemin du retour je rencontre une collègue asiatique qui m'a l'air vraiment très flippé.

- Dis donc tu travailles ce soir ? me demande-t-elle.

- Je ne travaille même pas cet après-midi. Une heure d'histoire-géographie, merci.

C'est dommage, je ne reverrai pas Mme D. qui a pris tellement d'importance dans ma vie. Mais j'ai trop hâte d'en finir avec tout ça. Je veux juste rentrer et faire les trucs que j'ai à faire.

Libérer la mouche.

J'ouvre en vitesse la porte de mon appartement. Le chat en profite pour se faufiler dans la cour. Par la fenêtre ouverte en face de la porte, je fais glisser la petite vitre transparente et je délivre la mouche.

J'avais très peur qu'elle soit presque morte mais elle s'envole au-dessus de la ville et là-bas, loin là-bas, je vois ses gros yeux bleus qui me regardent. Elle me regarde encore tandis qu'elle mange à sa petite table.

© Thaddée, jeudi 17 novembre 2016, Récits Petits Mystères au Quotidien, Rêves

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Rose et Lilou, monstres ordinaires

Publié le 15 Novembre 2016 par Thaddée dans Feuilleton Rose et Lilou

Rose et Lilou forment un couple bien propre sur lui, pas très net en dedans. Voilà qui pourrait être le pilote d'une série de nouvelles... ou le premier épisode d'un nouveau feuilleton. Comme un méchant petit air que j'avais dans la tête ce mardi matin, 15 novembre. Les textes sont sujets à modifications.

Thaddée

Le bébé dans la maison

- Lilou je n'ai plus mes règles.

- Tu es malade ma chérie ?

- Je suis enceinte.

- C'est formidable.

"Ma douce, ta tartiflette est un délice" dit-il en se goinfrant de pleines bouchées de reblochon fondu. Cependant qu'elle mesurait leurs pauvres vingt-cinq mètres carrés de studio mansardé sous un éminent froncement de sourcils.

- Ca va pas être évident ici avec un bébé en déduit-elle.

Il avait l'esprit tellement pragmatique. "Y'a qu'à le faire sauter" suggéra-t-il en se resservant une part toute chaude.

- Lilou, tu recommences à être jaloux.

- Mon adorée, tout ce qui vient de toi est un cadeau du ciel.

Il se lécha les babines. Après quoi Ils mangèrent encore un peu sans plus se parler ni se regarder. En fait pendant qu'il bâfrait elle réfléchissait.

- Pour le côté pratique j'ai peut-être un plan, finit-elle par annoncer.

"Y'a la vieille Greluche qui sait pas quoi faire de son rez-de-chaussée. Je pourrais la convaincre de nous le louer contre deux heures de ménage en  plus par semaine. Qu'est-ce que tu en penses ? "

- Tu es si brillante. 

- Parallèlement ça me ferait bien chier de quitter notre petit nid d'amour.

- Et moi donc, marmonna-t-il entre deux fournées.

Image du Blog zezete2.centerblog.net
Source : zezete2.centerblog.net sur centerblog.

Une fois le repas terminé, comme il leur restait quelque trois-quarts d'heure à tuer avant de reprendre l'un et l'autre le travail ils discutèrent du projet d'emménager chez la Greluche. Elle disposait quand même d'un rez-de-chaussée très bien aménagé. Il y avait une cuisine toute équipée et deux chambres avec tout le confort. Des sanitaires et une douche assez proprets. La chaudière, installée à ce niveau, chauffait généreusement l'appartement vide. Pas de jardin, mais le gosse pourrait jouer dans la cour fermée sans risquer d'aller bêtement se faire écraser dans l'impasse. Franchement c'était le rêve.

- Ouais. Mais on va faire quoi de nos meubles, dit-elle en se bouclant une mèche autour de l'index. Ca m'emmerderait de m'en séparer.

Ils méditèrent de concert en se tortillant les cheveux. Son épaisse tignasse brune à lui ne demandait qu'une petit mise en plis vite fait bien fait. Quand il eut bien gambergé, s'alluma dans son crâne l'ampoule du trait de génie. Ne lui avait-elle pas dit et répété que la Greluche l'adorait ? Et puis elle était si malheureuse de ne pas avoir de petit-enfant. Sa feignante de fille tenait bien trop à sa ligne pour accepter l'idée monstrueuse de grossir. 

- Et alors quoi ? le coupa-t-elle, lassée du préambule interminable.

- Réfléchis un peu, prunelle de mes yeux, la supplia-t-il en lui pressant langoureusement la main. Pas de famille qui s'occupe d'elle et miracle, on débarque avec un mirliton d'amour. Tu ne crois pas qu'elle va craquer la vieille ? Son vieux rêve de vivre en famille qui se réalise sans qu'elle ait rien demandé. Qu'est-ce que tu crois qu'elle va faire ?

- Nous coucher sur son testament.

- Précisément ma chérie et nous disposerons alors de toute la maison pour installer nos meubles et nos bibelots.

- Si c'est pas merveilleux la vie, soupira-t-elle rêveusement.

- C'est toi qui es merveilleuse ma Rose, je te le dis tous les jours et je le pense vraiment.

Image libre de droits, Pixabay

Image libre de droits, Pixabay

Sonna l'heure de se préparer pour partir au boulot. Il faisait très froid à l'extérieur, autour de zéro degré, ça prenait un temps fou pour s'habiller. Damart thermolactyl, collants de laine, chaussures après ski, pulls à coll roulé, trois tours d'écharpe, bonnet à pompon de Noël, gants fourrés, doudoune redondante. A la fin tous les deux se voyaient transformés en bibendum. C'était à la fois ridicule et touchant pour l'un et l'autre de s'embrasser dans cet accoutrement, le gros ventre en avant, les joues déjà rouges à la seule pensée du froid de canard qui viendrait les clouer au sol sitôt qu'ils auraient mis un pied dehors. Sauf qu'en ce jour de novembre ils étaient trois et ça réchauffait pas mal le coeur à défaut de réchauffer le reste.

Avant de sortir toutefois une pensée le frappa le plein fouet. Autant dire qu'il pila net une main sur la poignée de la porte.

- Au fait elle a quel âge la vieille ? 

- Dans les quatre-vingt-dix mais je te vois venir. Depuis sa chute dans l'escalier du garage elle n'est plus si vaillante si c'est à ça que tu penses.

- Alors y'a bon espoir qu'on récupère la maison dans pas trop longtemps.

- Seulement il va pas falloir trop traîner pour l'emberlificoter.

- J'adore comme tu parles.

Ils se déposèrent un petit bécot d'amitié sur les lèvres avant de descendre lourdement le colimaçon, emmitouflés comme ils étaient. Dans la rue ils firent une pause. "C'est fou comme j'ai envie d'y aller" grogna-t-il en serrant les poings au fond de ses poches. "Moi pareil, dit-elle, mais pense au bébé et à la maison". Ils se tinrent comme ça un moment face à face à fixer dans le vide une image assez jolie de l'avenir qui leur était promis. Malgré ça, Lilou fit la grimace.

- Tu m'as pas dit qu'il y avait pas un seul commerce dans le coin ? Comment on va faire quand on aura besoin de clopes ou de médocs ?

- T'as raison, c'est galère.

Il n'osait pas le dire. Ce n'était pas son rôle.

- Alors peut-être qu'on ferait mieux de le faire sauter, conclut-elle.

Et c'est le coeur léger qu'ils partirent bosser, chacun de son côté, lui chez Madame Butin qui lui faisait de l'oeil, elle chez la vieille Greluche qui l'avait échappé belle. Elle en riait encore lorsqu'elle sonna à sa porte.

© Thaddée, mardi 15 novembre 2016

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Lucia, ma lumière

Publié le 12 Novembre 2016 par Thaddée dans Mini-nouvelles, Poésie 1980-2009 Crypties

Un jour quelqu'un voulut me faire croire que j'étais maman d'une jeune fille.

J'étais l'invitée d'une soirée qui rassemblait beaucoup de monde. Une femme inconnue s'approcha de moi pour m'annoncer l'existence d'un enfant qui, me dit-elle, m'attendait à l'hôpital. Il ne tenait qu'à moi, pour apprendre à le connaître et lui donner l'amour auquel il avait droit, de l'y retrouver sans tarder. Elle me donna l'adresse, et disparut de ma vie.

Pendant les jours qui suivirent cette nouvelle effarante, je ne sus pas sur quel pied danser. J'avais l'esprit trop confus pour me poser les bonnes questions. Mais dès que je voyais un enfant jouer dans un bac à sable, dès que ma soeur évoquait les conflits qui l'opposaient à sa propre fille je me souvenais que, moi aussi, j'avais une fille. Et mon coeur éclatait de joie comme il n'est pas permis.

Quelques jours plus tard, peut-être en moins d'une semaine, je me décidai à lui rendre visite à l'adresse qu'on m'avait indiquée.

C'était un vieil hôpital gris aux murs épais. Les nonnes y portaient encore le voile et prodiguaient aux malades des soins rugueux. Je me renseignai à l'accueil en donnant mon nom. J'appris qu'une jeune fille d'environ vingt ans, sans famille connue, portait le même nom que moi. Elle avait son lit au rez-de-chaussée du bâtiment, dans une espèce de couloir interminable faisant office de dortoir ou de salle commune. Des cortèges entiers d'anciens tacots noirs défilaient derrière les fenêtres aux carreaux sales, d'où sortaient vacillant sur leurs jambes faibles des jeunes filles aussi blanches que du linge. Et des soeurs en noir venaient les chercher, les conduisant par le coude, et les couchaient dans un lit pour leur faire des piqûres. Au milieu d'elles, toute pâle et sans connaissance, gisait l'idée que je me faisais de ma fille bien-aimée.

Aujourd'hui je crois qu'il s'agissait d'un rêve et que je ne suis jamais allée dans cet hôpital. Mais hier, 11 novembre, on m'a mise en présence de ma fille de huit ans, Lucia, maigre et brune comme une fille malgache, et j'ai su que c'était elle, et que j'étais sa mère. 

Alors je suis retournée dans cette maison pleine de gens inconnus et je me suis, d'instinct, dirigée vers un homme qui pouvait être une connaissance, ou peut-être pas. Mais j'avais quelque chose à lui dire. Et son visage s'est figé, il se méfiait, et m'a prévenue tout de suite qu'il ne voulait aucun contact, aucun lien avec Lucia ; il s'était déjà posé bien trop de questions quant au teint basané de ses propres enfants. Tout juste accepta-t-il de voir une photo d'elle. Je lui montrai aussitôt la photo de Lucia ma lumière, je sus qu'elle était mienne depuis toujours, bien avant que j'apprenne son existence, bien avant de savoir ce que j'étais pour elle. Au bout du compte, ça ne me surprend pas plus que ça d'être maman.

© Thaddée, le samedi 12 novembre 2016

Mes plus anciennes lectrices, mes plus anciens lecteurs, se rappelleront peut-être un poème de mon premier recueil de poésie Crypties auto-édité en 2008 chez TheBookEdition. Le voici.

Tu aurais dix-huit ans
Cheveux roux les yeux verts
Cheveux blonds les yeux gris
Les yeux gris les yeux verts
Cheveux blonds cheveux roux

Tu serais comme lui
Tu serais comme moi
Tu serais elle ou lui
Nous serions un peu toi
Tu serais lui et moi

Margot écoute-moi
Ecoute-moi mon coeur
Entends battre mon coeur
Il a battu pour lui
Il bat toujours pour toi

Pour toi Margot ma fille
Qui aurait dix-huit ans
Qui serait ma famille
Qui serait de mon sang
Mais qu'en est-il vraiment

Margot n'a pas de nom
Margot n'a rien à elle
Margot n'a pas de tombe
Margot n'est nulle part
C'est moi qui rêve d'elle

Ce fut mon seul enfant
Qui s'appelait Margot
C'était peut-être Pierre
Un tout petit Pierrot
Tout blond comme son père

Et Margot c'est le vent
Le soleil et les fleurs
Margot c'est les enfants
Qui dessinent et qui chantent
Margot c'est tout le monde

Margot c'est tous les jours
Un peu de vie qui va
Un peu de nuit qui tombe
Margot n'a pas de tombe

Margot c'est un parfum dans l'air
Et Margot dit le vent
C'est le parfum des lys
La chair blanche d'un ange
Et nulle part de langes
Où elle aurait dormi

Margot
C'est quand il pleut la nuit
Qu'il fait noir dans la chambre
Qu'on n'entend plus un bruit
... C'est Margot qui s'enfuit.

Maman

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Aurai-je assez de ma vie ...

Publié le 12 Novembre 2016 par Thaddée dans Journal d'un écrivain

 

Bonjour à toutes, à tous. Vous aurez peut-être constaté que je ne réagis pas des masses à vos articles et vos commentaires depuis quelques jours. Cela s'explique en partie par le manque de temps (travail, réunions, docteur, maman, Félix et le véto ...). Sans doute aussi par le fait que je traverse, comme souvent, une période de doute quant au bien-fondé de l'existence de mon blog. Est-ce qu'il m'apporte plus qu'il ne me prend ? - Car c'est un fait, il me prend beaucoup de temps ; il me prend le peu que j'ai de temps libre, que je pourrais employer à meilleur escient, pour écrire par exemple ... mais comment trouver le moyen d'écrire au cours de ces journées fragmentées, de ces trop courtes soirées ? - Et pourtant ce n'est pas l'envie qui m'en manque ! 

Comme le savent les plus anciens de mes visiteurs, le blog à ses origines avait une vocation littéraire et rien d'autre. Puis sont venus les photos, l'envie de m'impliquer dans la vie et l'évolution des plates-formes de blogs, la passion pour la déco de blog, le goût pour le scrapbooking et le shabby chic, la joie de faire partie d'une communauté d'amoureux des chats. Le blog est parti dans tous les sens comme un feu d'artifice ; il est devenu ce bon gros sac fourre-tout qu'on trimbale partout avec soi, et qu'on remplit de tout et de n'importe quoi. Cela me convient la plupart du temps, sinon il n'aurait pas tenu pendant 9 ans. Par moments cependant, la nostalgie d'un blog pur et dur me détourne de mes objectifs quotidiens, lesquels consistent essentiellement à vous saluer pour entretenir le lien d'amitié qui nous unit, et je voudrais revenir à une ligne directrice plus farouche et plus égoïste, où ne me reviendrait pas sans cesse à l'esprit la crainte de vous décevoir ou de vous choquer. Car c'est bien là que le bât blesse : je me dis trop souvent que je ne peux pas me permettre de dire et de faire n'importe quoi sous les yeux de celles et ceux qui me connaissent ... ou croient me connaître. La question étant : connaît-on vraiment l'auteur d'un blog ? Ou n'entrevoit-on d'elle ou de lui que la part qu'il s'autorise à nous montrer ?

Je dois bien avouer qu'à l'heure actuelle je ne sais pas trop ce que je veux. Cela tient peut-être aux soucis qui jalonnent ma vie depuis le mois de juillet et m'empêchent de réaliser mon voeu de me remettre à l'écriture. Autant de menus obstacles qui font régulièrement trébucher ma volonté d'écrire un roman, ou même une nouvelle, dont le format serait plus adapté au temps qu'il m'est possible de lui consacrer. Des sujets de nouvelles en veux-tu en voilà, ils se bousculent dans ma tête. Encore me faut-il prendre mon courage à deux mains pour m'attabler devant Libre Office Writer, affronter la page blanche et me propulser dans une de ces vies parallèles dont j'avais, dont j'ai sans doute encore, le secret !

A quoi bon me voiler la face, j'ai besoin des deux : à la fois de me réjouir à la lecture de vos articles, et de me construire à travers l'écriture. Il faut que j'apprenne à faire les deux, peut-être en alternance. Ceci dit ... je dois encore concilier le blogging et l'écriture avec toutes les activités qui me prennent un temps fou, et je n'ai plus assez de vingt-quatre heures, ni de mes forces vives, pour réussir dans tout.

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L'enlèvement

Publié le 11 Novembre 2016 par Thaddée dans Poésie Toutan, Récits Petits mystères au quotidien

Et la ville est à moi

Comme au voleur le sac

D'une très vieille fille

Est-ce un rêve futile

Que de m'imaginer

Naufragé sur une île

A contempler tes yeux

Qui forcément sont bleus

Comme le ciel et l'eau.

© Thaddée, 11 novembre 2016, Poésie Toutan

Source : http://lusile17.centerblog.net/

 

Comme dans le poème précédent, les trois premiers vers ont été écrits ... dans mon sommeil, au bord du matin. J'en ai poursuivi l'écriture à l'instant, en faisant un tour dans la rue.

Parallèlement j'ai rêvé cette nuit que j'avais une petite fille de 8 ans. Autant il est possible pour un homme d'apprendre un jour sa paternité, autant il est impossible, n'est-ce pas, qu'une femme découvre tardivement sa propre maternité.

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Joues et jouets rouges

Publié le 9 Novembre 2016 par Thaddée dans Photo et Vidéo

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Aujourd'hui, il fait un temps ... dégueulasse. Froid, vent, pluie mélangée de neige : la totale. On ne sort vraiment que par obligation, vu qu'il faut un quart d'heure pour s'habiller, un quart d'heure pour se déshabiller, et une demi-heure au moins pour se réchauffer.

Promener son poupon

Promener son poupon

Nonobstant. Je voulais quand même prendre quelques clichés de la toute nouvelle vitrine du magasin de jouets Bleu Griotte ▲ dédiée à la réjouissante Fête de Noël. J'aime quand la boutique déploie ses tentures rouges, accumulant sur les nappes festives les boîtes de jeux et les jouets.

Jouer de la musique

Jouer de la musique

La photo ci-dessus ▲ est, je crois, la photo la plus représentative des commandes qu'on passe au Père Noël et de la douce nuit de Noël, espérée par tous les petits enfants.

Vivre dans sa maison

Vivre dans sa maison

Landaus, couffins, dînettes, me renvoient l'espace de quelques secondes aux journées, aux soirées merveilleuses de mon enfance. Je me souviens de mes propres jouets, et comme je m'amusais dans ma chambre ! Il s'agit moins de nostalgie que d'attendrissement. Je ne regrette pas cette époque-là (quoique ... ), elle reste surtout pour moi d'une richesse inégalable. Les Noël de notre enfance, on les recherche toute sa vie, on se mettrait en quatre pour entretenir sa magie !

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